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EAN : 9782738113641
384 pages
Odile Jacob (01/03/2004)
3.9/5   98 notes
Résumé :
- Certains voient dans l’opposition entre hommes et femmes l’essence même de leurs relations : naturelle serait la confiscation de tous les pouvoirs au profit des hommes, naturelle aussi la division sexuelle des tâches.
- C’est cette conception que dénonce Élisabeth Badinter dans ce livre, celle qui confond un moment de l’histoire — la prédominance du patriarcat — avec une constante de notre nature.
- Mais, homme ou femme, sommes-nous réellement prêts ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Lire ce pilier de la littérature féministe 35 ans après sa parution n'est nullement une gageure. Cela permet d'appréhender combien la société des années soixante-dix a été libératrice mais aussi de mesurer le chemin parcouru, de voir combien les acquits sont fragiles comme la législation sur l'avortement peut avoir évolué ou régressé selon les régions, de se rendre compte à quel point cette révolution est encore en route : la lutte pour l'égalité des salaires et le mouvement "me too" ne sont-ils pas toujours d'une actualité brûlante dans nos quotidiens et journaux télévisés.
Le style d'Élisabeth Badinter, qui peut paraître académique, tente d'accréditer ce qui, pour le grand public en tout cas, pouvait à l'époque paraître plus une grande promesse qu'un fait accompli : l'égalité de l'homme et la femme dans la société : "L'un est l'autre". La promesse, aujourd'hui, se réalise, un pas à la fois, avec ses hésitations, certains retours en arrière, certaines questions qui demeurent en suspens telles que la place de l'homme dans cette société nouvelle, le rôle des religions, l'éthique autour de la science et la technologie aussi.
La lecture de cet ouvrage reste donc salutaire pour une société qui, sur certains points, a tendance à se raidir, à se chercher des excuses sinon des combats plutôt que d'inventer ses valeurs pour demain.
Le message d'Élisabeth Badinter est celui de la réconciliation, n'ayons pas peur de l'écouter.
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Elisabeth Badinter nous démontre encore une fois que l'homme et la femme sont complémentaires. A travers des descriptions d'hommes et de femmes à travers l'histoire et les légendes, leurs différences psychiques et psychologiques mais aussi leurs associations nous ne pouvons que croire que constater l'évidence déjà mise en lumière par Elisabeth Badinter à travers différents essais. Ce livre m'a beaucoup fait penser au deuxième sexe de Simone de Beauvoir.
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L'essai d'Elisabeth Badinter, ma référence absolue en matière de féminisme contemporain, paru en 1986, étudie avec un oeil d'anthropologue un peu à la manière d'un Harari l'évolution des rapports hommes/femmes à travers les âges : le passage à la bipédie, la sédentarisation, la distribution sexuée des rôles chasseur/cueilleuse, la naissance de l'art et la représentation de la femme. Tantôt complémentaires, tantôt rivaux, leurs relations sont mâtinées de violence et de domination/oppression de l'un sur l'autre, jusqu'à la ressemblance contemporaine des sexes, qui annonce une véritable mutation dans les rapports de couple.
Dans un 2e temps, la philosophe retrace également l'émancipation civique des femmes dans le monde à travers le droit à la contraception et le droit de vote et remarque que les pays latins et catholiques ont plus longtemps rechigné que les autres (anglo-saxons et protestants, nordiques) à les leur accorder...
Elle analyse enfin les enjeux contemporains (encore d'actualité, même 35 ans après l'écriture de ce livre) qui se posent au couple moderne qui n'est pas obligé de se marier ni de faire des enfants, dont les deux membres travaillent également, et qui ne rencontre aucun obstacle à la satisfaction de son désir et donc meurt aussitôt formé... Un amour auquel on demande tout, et trop. Passionnant.
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Un livre qui fait date dans l'étude des relations entre hommes et femmes. C'est aussi un manifeste pour un certain féminisme qui ne déclare pas la guerre aux hommes.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Jadis, le couple constituait l'unité de base de la société. Formé de deux moitiés qui chacune avait à coeur de jouer sa "partition", il représentait une entité transcendante à chacune des parties. Socialement et même psychologiquement, il était entendu que l'Un était incomplet sans l'Autre. Le célibataire, méprisé ou plaint, était perçu comme un être inachevé. L'usage d'un seul nom patronymique pour deux reflète encore cette conception globalisante du couple qui gomme les individualités. Opération mentale et sociale plus compliquée à effectuer lorsque chacun conserve son propre nom et son indépendance.
La tendance actuelle n'est plus à la notion transcendante du couple, mais à l'union de deux personnes qui se considèrent moins comme les moitiés d'une belle unité que comme deux ensembles autonomes.
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Historiquement, le patriarcat est partout perceptible au Moyen-0rient à l'âge du bronze. Ce qui n'exclut pas que l'échange des femmes ait pu commencer bien avant, en Orient comme en Occident". Mais le système de pouvoir n'apparaîtra dans toute sa plénitude et sa rigueur - à la façon d'un pouvoir absolu- qu'un peu plus tard, lorsque se sera opérée une véritable révolution religieuse : la substitution du Dieu tout-puissant aux déesses de jadis. En moins d'un millénaire, Brahm, Yahvé, Zeus et Jupiter s'imposent aux croyants comme les pères de l'humanité et confinent les mères dans le statut de mineures. Comme si les hommes avaient inventé Dieu pour mieux asseoir le pouvoir paternel...
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Il en sera de même pour la Déesse-Truie ou la Déesse-Sanglier des légendes celtes. A l’origine, elles symbolisaient la prospérité et l’amour. Ensuite, les hommes refouleront l’image de la bonne déesse et ne garderont que l’image de la sexualité la plus bonne deesse et ne garderont « que l’image de la sexualité la plus basse , attachée à l’idée du sang et de pourriture. En fait, la Deesse-Truie est devenu la cochonne, avec tout ce que comporte de sens réel ou figure dans le vocabulaire contemporain » J.Markale ajoute: le « cochon ce n’est pas seulement celui qui est sale et ne se lave pas, c’est aussi un homme qui fait des cochonneries (fornication plus ou moins bizarres). La femme qui se permet d’user de son sexe comme elle l’ entend est une cochonne. »
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Essai très intréeesant sur les rapports entre les deux sexes dans l'histoires.Sans rentrer dans le détail, l'auteur distingue trois moments: la complémentarité dans l'égalité (première partie: l'Un et l'Autre), la domination patriarcale qui accapare les attributs positifs de l'Autre féminin pour le réduire à l'ombre de lui-même (deuxième partie: l'Un sans l'Autre) et l'égalité mais dans l'indifférenciation (troisième partie: l'Un est l'Autre) qui a la préférence de l'auteur même si l'Autre est perçu comme une façon de se compléter soi-même sans esprit de sacrifice sauf réciproquement, d'où la montée du taux de divorce.
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Parmi beaucoup d'autres, les mythes de la création des Dogons (Mali) racontent qu'à l'origine chaque être humain est nanti de deux âmes de sexe différent. Pour l'homme, l'âme femelle siège dans le prépuce. Pour la femme, l'âme mâle est supportée dans le clitoris. Mais cette âme double est un danger pour l'ordre social (et psychologique). Un homme doit être mâle et une femme femelle. Seules la circoncision et l'excision peuvent remettre les choses en ordre.
Aux yeux des Dogons, les "incirconcis" ne rêvent que désordre et embarras. Ils sont en marge du groupe parce que "rien en eux n'est fixé". Tant qu'un enfant conserve son prépuce ou son clitoris, masculinité et féminité sont de même force, et si l'indécision quant à son sexe devait durer, l'être humain n'aurait jamais aucun penchant pour la procréation. D'autre part, un individu ne peut pas se conduire "normalement" sous une double direction. Il faut donc débarrasser l'enfant d'une force mauvaise et l'aider à verser définitivement dans un sexe. La section d'une peau est la condition d'une "sexion" psychologique et physique.
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