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EAN : 9782264036223
125 pages
10-18 (13/05/2004)
3.52/5   164 notes
Résumé :
Pierre raconte comment, après une enfance religieuse, il fut, à l'âge de dix-sept ans, initié à la perversion par sa mère. Plongeant grâce à elle dans l'orgie et la débauche, il découvre l'extase de la perdition où se mêlent l'angoisse, la honte, la jouissance, le dégoût et le respect. Respect pour cette femme, la mère, qui a su brûler ses vaisseaux jusqu'au dernier et qui, ayant touché le fond de l'abîme, entraîne son fils dans la mort qu'elle se donne. Ma mère est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Jouir jusqu'au bout. Absolument. À mort. C'est le leitmotiv de ce live hallucinant que Georges Bataille a laissé inachevé.
L'auteur a poussé loin, et même au-delà, l'esprit du tabou et de la transgression. Il vous décortique la lumière noire de la débauche, portée par une écriture serrée, élégante et fiévreuse... Et ce que d'aucun qualifieront de ténèbres, éclairent le lecteur curieux et débarrassé un instant de ses préjugés.
L'amour-plaisir, à l'encontre d'une morale étranglée par l' église, laisse entrevoir le portrait du Dieu terrible et primitif d'avant les religions. L'amour issu, pour cette mère friponne et atypique, d'un grenier et des bois.
Le fruit de ce plaisir, c'est le fils Pierre. L'oeuvre doit être achevée, par l'initiation à la perversion la plus débridée... Mais le fils ne peut-être copie de la mère.
Ce récit va encore longtemps tourner dans ma tête.
Un livre, Ma mère, non essentiel mais fort indispensable.
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Ce roman inachevé de Georges Bataille traite d'une relation mère/fils dérangeante, incestueuse ou le fils est sous l'emprise de la mère.
Pierre a 17 ans son père qu'il déteste meurt.
Sa mère à qui il voue un culte depuis le plus jeune âge, qu'il vénère comme une sainte va lui montrer un autre visage de sa personnalité qui la déborde. Elle va lui faire découvrir son monde ou il n'y pas de limite à la débauche. Elle va l'initier à sa perversion ou se mêle l'extase, l'angoisse, la honte, la jouissance, et le dégoût.
On ne ressort pas indemne de cette lecture puissante, psychologique, à l'atmosphère glauque, accompagnée d'une très belle écriture.
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J'adore Bataille ! Cette propension qu'il a de nous mettre le nez dans notre m...
Et oui, la Mère dont il s'agit va initier son fils au sexe, à la dépravation et pour finir à l'inceste, laissant son fils complètement désemparé. Il fallait l'imaginer ! Seul Sade aurait pu y penser.
J'aime cette littérature qui va au bout de l'Humain, au-delà du bien et du mal, au-delà de notre société bien pensante de consommateurs ahuris.
Outre que ce livre est un chef-d'oeuvre d'écriture - la dépravation de ce pauvre garçon est toute graduelle et j'oserais dire en finesse - la pensée qui l'accompagne ne devrait jamais être perdue de vue : l'Humain est capable de tout ! Un livre à mettre dans (presque) toutes les mains.
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L'oeuvre inachevée de Georges Bataille : ma mère, n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il s'agit comme toujours de littérature érotique, certes, mais celle-ci aborde un sujet tabou : l'inceste.
Là où le bas blesse, c'est que ce tabou de base va servir de tremplin au reste du récit. Les esprits les plus sensibles sont priés de s'abstenir de ce genre de lecture ! Pour les autres... On ne ressort jamais indemne d'une lecture de Bataille. Cet homme a un don pour mettre en lumière les recoins sombres de votre être. Et plus c'est sombre, plus vous allez le suivre...

Sans s'apesantir sur le fond, la forme est aussi intrigante. le style de Bataille est d'ordinaire composé de phrases courtes, percutantes. Ici, la part belle est donnée aux longues phrases souvent alambiquées. Bref, nous sommes dans les brouillons de Bataille. J'ai compris en lisant ce livre, que son travail de relecture et de correction devait être aussi important que celui de Baudelaire.

Même si cela n'est pas une oeuvre majeure de Bataille, les amateurs du genre devraient apprécier.
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(1)♪♪♪ les yeux grands ouverts sur le mystère, j'ai étranglé la solitude,
puis par la seule force du vice, je me suis lancé dans le vide...
..et même si ma bouche blasphème, si elle se nourrit de poison,
c'est la pureté et l'innocence, qui la font hurler de passion,
c'est elle qui embrasse, qui mord, qui lèche et qui blesse,
quand on a que la haine en partage et comme seul héritage...♪♪♪

Comme expliqué en préface, Mme Edwarda (nouvelle de l'auteur), devait faire partie d'un ensemble de quatre textes.
L'un d'eux était au moment de la mort de Georges Bataille, rédigé, corrigé et prêt à l'impression. Ce texte est celui-ci (ma mère)
L'examen des papiers n'étant pas terminé, il fût difficile de définir la présentation exacte qu'il aurait voulu donner à l'ensemble. le titre lui-même, n'est pas certain.
À la lecture des feuillets et notes retrouvés, plusieurs fin étaient possibles. le final de ce livre (de la page 119 à 126, dans la version des éditions 10/18), n'est donc qu'un résumé proposé et non, le choix de l'écrivain lui-même.
(Ai-je été assez clair ?)
___ ___ ___
Suite à la mort de son père, alcoolique et violent, le fils, Pierre (notre narrateur), va apprendre de la bouche de sa mère (qu'il idolâtre), la vraie nature du couple parental. Vérité et secrets lui seront ainsi crachés à la face sans aucun ménagement...
(p18/19):

On est loin de la romance.
Viol, violence, haine, alcool, non-amour, et surtout SEXE, gravitent autour de maman.
La mère vit sexe, respire sexe, boit sexe, se brûle sexe, elle et ses amies : Réa ; Hansi et Loulou...complices dans la débauche.
Pour ou par amour, le fils va la suivre sur les chemins de la perversion...

(2)♪♪♪ Aussi, j'ai adoré les serpents, quand j'ai découvert le venin...♪♪♪


___ ___ ___
Après "Eugénie de Franval", je viens tout dernièrement de terminer ma lecture d' "Ernestine", du Marquis de Sade.
Eh bien, honnêtement, que ce soit pour son côté provocant, ou par la beauté de son écriture, g.Bataille n'a pas à rougir du divin Marquis.
Je ne m'attendais pas à trouver ici, un aussi beau phrasé, allez j'ose... poétique.
Ah bon ? Et pourquoi ça ? Me direz-vous.
Peut-être à cause du vague souvenir du film de christophe Honoré, avec i.Huppert dans le rôle de la mère. Je m'attendais à lire des dialogues plus hystériques et modernes.
Pour le coup... Bonne surprise !
Le ton colle parfaitement au texte.
Comme dans mes deux lectures De Sade, vous ne trouverez ici, rien de pornographique.
Tout y est suggéré.
(Bon, pour celui qui suggère bien... quelques images assez chaudes, risque de le traverser) hummmmm....!!!
pardon !..
( Allez, on est plus des enfants...
On est des Babéliotes aguerris...
On en a LU d'autres, non? :-))

On trouve également, beaucoup d'allusions Bibliques. (Il est vrai que Bataille avait envisagé d'entrer dans les ordres, étant jeune). Mais ici, il laisse plutôt la part belle à ses péchés...

"_je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un Saint..... peut-être, un Fou".
G.Bataille.

___ ___ ___
Conclusion :
La littérature érotique et subversive, quand elle est de ce niveau là... c'est quand même vachement bien !
___ ___ ___
(3) ♪♪♪
Quand je fais le bilan, de tout ce qui m'amuse, je me dis qu'au bout du compte, mon seul plaisir c'est le Blasphème ! ♪♪♪
___ ___ ___
extraits musicaux :
(1) et (2)♪♪♪ : _quand on a que la haine.
(3)♪♪♪ : _blasphème.
Du groupe : O.T.H








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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Je ne cessai d'adorer ma mère et de la vénérer comme une sainte. Cette vénération, j'admettais que je n'avais plus de raison de l'avoir, mais jamais je ne pus m'en défendre. Ainsi vivais-je en un tourment que rien ne pouvais apaiser, dont seul me sortiraient la mort et le malheur définitif. Que je cède à l'horreur de la débauche où je savais maintenant que ma mère se complaisait, aussitôt le respect que j'avais d'elle faisait de moi-même et non d'elle un objet d'horreur. A peine revenais-je à la vénération, je devais me dire à n'en pas douter que sa débauche me donnait la nausée.
Mais j'ignorais quand elle sortit, et que je dus me dire où elle courait, le piège infernal qu'elle m'avait tendu. je le compris beaucoup plus tard. Alors dans le fond de la corruption et de la terreur, je ne cessai pas de l'aimer : j'entrai dans ce délire où il me sembla me perdre en DIEU.
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Elle dit :

– Tu ne m’as pas connue. Tu n’as pas pu m’atteindre.

– Je t’ai connue, lui dis-je. Maintenant, tu reposes dans mes bras. Quand mon dernier souffle viendra, je ne serai pas plus épuisé.

– Embrasse-moi, me dit-elle, pour ne plus penser. Mets ta bouche dans la mienne. Maintenant, sois heureux à l’instant, comme si je n’étais pas ruinée, comme si je n’étais pas détruite. Je veux te faire entrer dans ce monde de mort et de corruption où déjà tu sens bien que je suis enfermée ; je savais que tu l’aimerais. Je voudrais que maintenant tu délires avec moi. Je voudrais t’entraîner dans ma mort. Un court instant du délire que je te donnerai ne vaut-il pas l’univers de sottise où ils ont froid ? Je veux mourir, « j’ai brûlé mes vaisseaux ». Ta corruption était mon œuvre : je te donnais ce que j’avais de plus pur et de plus violent, le désir de n’aimer que ce qui m’arrache les vêtements. Cette fois, ce sont les derniers.
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DIEU est l'horreur en moi de ce qui fut, de ce qui est et de ce qui sera si HORRIBLE qu'à tout prix je devrais nier et crier à toute force que je nie que cela fut, que cela est ou que cela sera, mais je mentirai.
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Bouleversé, je pleurai. Je pleurai de la peur que ma mère avait eue pour ma vie, peu m'importait, ces larmes se chargeaient d'une douleur autrement profonde, lourde, si elles me débordaient c'est que ces larmes en moi touchaient enfin l'extrémité des choses, l'extrémité de toute la vie.
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Sa chemise aux épaules avait glissé, si bien que dans mes bras, je serrai son corps demi-nu. Un paquet de pluie, par une fenêtre, l'avait trempée : dans l'ivresse, les cheveux défaits, elle ne savait plus ce qu'elle disait.
J'aidai ma mère à s'asseoir.
Elle continuait de parler follement, mais la chemise en place, elle était de nouveau décente.
Elle me souriait dans ses larmes, mais elle était pliée par la souffrance et, comme si elle allait vomir, elle se tenait le cœur.
_ Tu es gentil, me disait-elle. Je ne te mérite pas. J'aurais dû tomber sur un butor, qui m'aurait outragée. Je l'aurais préféré.
Ta mère n'est à l'aise que dans la fange. Tu ne sauras jamais de quelle horreur je suis capable. J'aimerais que tu le saches.
J'aime ma fange. Je ferai le pire devant toi et je serais pure à tes yeux.
Elle eût alors ce rire graveleux dont je reste fêlé.
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Videos de Georges Bataille (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Bataille
Yannick Haenel et son invitée, Linda Tuloup, lecture par Emmanuel Noblet.
Depuis plus de deux décennies, Yannick Haenel éclaire le paysage littéraire français de ses romans singuliers, où se concentrent les désirs multiples et où nous côtoyons, souvent avec jubilation, l'univers de personnages en quête d'absolu. Au cours de ce grand entretien, un format qui lui sied particulièrement, l'écrivain reviendra sur ses passions. La peinture d'abord (il a écrit sur le Caravage un essai inoubliable), mais aussi le théâtre (son Jan Karski a été adapté sur scène par Arthur Nauzyciel), la photographie (Linda Tuloup sera à ses côtés), l'histoire… On parlera aussi de littérature, de celle qui l'aide à vivre depuis toujours, d'écriture et de ce qu'en disait Marguerite Duras dont l'oeuvre l'intéresse de plus en plus, et de cinéma, vaste territoire fictionnel dont il s'est emparé dans Tiens ferme ta couronne, où son narrateur se met en tête d'adapter pour l'écran la vie de Hermann Melville, croisant tout à la fois Isabelle Huppert et Michaël Cimino…
Écrivain engagé, il a couvert pour Charlie Hebdo le procès des attentats de janvier 2015, en a fait un album avec les dessins de François Boucq, et continue de tenir des chroniques dans l'hebdomadaire. Son dernier roman, le Trésorier-payeur, nous entraîne à Béthune dans une succursale de la Banque de France, sur les traces d'un certain Georges Bataille, philosophe de formation et désormais banquier de son état, à la fois sage et complètement fou, qui revisite la notion de dépense et veut effacer la dette des plus démunis. Mais comment être anarchiste et travailler dans une banque ? Seuls l'amour et ses pulsions, le débordement et le transport des sens peuvent encore échapper à l'économie capitaliste et productiviste…
Une heure et demie en compagnie d'un écrivain passionnant, érudit et curieux de tout, pour voyager dans son oeuvre et découvrir les mondes invisibles qui la façonnent.
À lire (bibliographie sélective) — « le Trésorier-payeur », Gallimard, 2022. — Yannick Haenel, avec des illustrations de François Boucq, « Janvier 2015. le Procès », Les Échappés, 2021. — « Tiens ferme ta couronne, Gallimard, 2017 (prix Médicis 2017). — « Les Renards pâles, Gallimard, 2013. — « Jan Karski, Gallimard, 2009 (prix du roman Fnac 2009 et prix Interallié 2009) — « Cercle, Gallimard, 2007 (prix Décembre 2007 et prix Roger-Nimier 2008). — Linda Tuloup, avec un texte de Yannick Haenel, « Vénus. Où nous mènent les étreintes », Bergger, 2019.
Un grand entretien animé par Olivia Gesbert, avec des lectures par Emmanuel Noblet, et enregistré en public le 28 mai 2023 au conservatoire Pierre Barbizet, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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