AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781092016025
Jigal (21/05/2013)
3.64/5   11 notes
Résumé :
Des hommes d’affaires sans scrupules qui s’étripent sans merci pour prendre le contrôle d’établissements médicaux aux bénéfices juteux. Des malades qui deviennent alors des clients dans une guerre des cliniques qui laissera en route quelques sommités sur le tapis. Des interventions chirurgicales ratées qui brisent la carrière de quelques sportifs prometteurs… Une justice qui tente de faire le tri entre la rapacité d’un patron et la négligence des chirurgiens. Une ru... >Voir plus
Que lire après Mais délivrez-nous du malVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'avais encore en stock un roman de Maurice Gouiran que je n'avais pas lu. La disparition des éditions Jigal m'a amené à le ressortir et à en entamer la lecture.

L'intrigue tourne autour d'une guerre pour le (juteux) contrôle des cliniques, un sujet peut-être plus dans l'actualité en 2014, lors de la parution du livre, que maintenant. Comme on est à Marseille, les cadavres des acteurs de ce business finissent grillés dans des coffres de voitures. Aujourd'hui, notre attention s'est plutôt focalisée avec les Fossoyeurs de Vincent Castanet sur les conditions de vie honteuses facturées au prix fort à nos anciens par de grands groupes privés dans des EHPAD transformés en machines à cash...

Gouiran ajoute aux bisbilles financières entre médecins et propriétaires, la détresse des patients d'une espèce de Clinique du sport confrontés à une maladie nosocomiale qui leur vrille le corps depuis leur opération. Un scandale qui a tardé à être jugé et qui était certainement plus dans la tête des lecteurs en 2014 qu'aujourd'hui.

Gouiran se contente donc de jouer sur l'actualité de l'époque, en y ajoutant sa touche, avec son Clovis, reporter – berger – amant insatiable, en lien tout à fois avec la fliquette qui mène l'enquête et l'assistante d'un ponte marseillais disparu. Entre ses deux conquêtes, qui l'obligent à jongler avec son emploi du temps, et les lents progrès de l'enquête, Clovis devra y mettre du sien pour faire apparaître la vérité.

Les meilleurs romans de Maurice Gouiran sont ceux où il entremêle l'Histoire et le contexte marseillais qui lui est cher. Lorsqu'il part dans ce ce genre de roman contemporain, l'intérêt est bien plus limité.
Commenter  J’apprécie          160
Dans son petit village, dans le vallon de la Varune, Clovis Narigou, ancien grand reporter, aspire à une vie plus tranquille tout en s'adonnant à l'élevage de chèvres du Rove, aux noms de stars du cinéma, telles Demi Moore ou Kim Basinger. Son emploi du temps est rythmé par les sorties à l'avanade, la traite, les visites au bistrot pour écluser quelques mominettes de « mauresque » et, de temps en temps des piges pour les journaux.

En ce matin de mai, sa tranquillité est troublée par le lieutenant de police Baldiserro. On vient de découvrir un corps calciné dans un champ à 200 mètres de chez lui.

« C'était un meurtre des plus banals qui soient. Pas d'éviscération, pas de cannibalisme, pas de corps décapité ou de membres tranchés et éparpillés, rien de ces scènes chères à nos auteurs de thrillers qui mettent en transes leur fidèles lectrices assoiffées de sang et de violence. Tout juste une dépouille à demi carbonisée qu'un vététiste matinal venait de découvrir. Milou faillit s'en montrer déçu, mais quand on n'a pas ce que l'on aime, il faut se contenter de ce qu'on a, comme le serinent les maîtres à leurs serviteurs.
… Cette scène bucolique me rappelait une récitation jadis apprise au primaire. Rimbaud. Seulement notre « dormeur du val » n'avait pas deux trous rouges au côté droit, mais un seul dans le ciboulot, et il reposait dans la camomille et non dans le frais cresson bleu, si rare sous nos latitudes soumises à un implacable climat semi-aride. »

Le cadavre n'est autre que celui de Jean-Lucien de Ponterne, directeur de la clinique « des Acacias » , impliquée dans une série d'erreurs médicales laissant handicapés à vie de jeunes et prometteurs sportifs, dont le procès commence ce matin à Marseille. Clovis se trouve naturellement intéressé par l'affaire, un grand quotidien parisien l'ayant engagé pour couvrir ce procès.

Deux jours après, Élodie, infirmière en chef aux « Acacias » et accessoirement ancienne maîtresse de Clovis, inquiète de la disparition de son amant Paul Herminasse, chirurgien dans cette même clinique vient solliciter son aide. Emma Govgaline, lieutenant de police et maîtresse occasionnelle de Clovis, est chargée de l'enquête et nul besoin de dire qu'entre ces deux sources, Clovis va trouver matière à glaner toutes les informations relatives à son reportage.
Viennent se greffer à cette affaire déjà compliquée, des rumeurs sur un « ange de la mort » qui soulagerait ses semblables de leurs souffrances.
Clovis va devoir jouer serré, et payer de sa personne pour démêler ces sacs de noeuds, pris dans un triangle amoureux qui le laisse parfois sur les rotules, afin de venir au bout de cette enquête.

En plus de Clovis l'ex-reporter un peu usé que son penchant pour la mauresque me rend déjà sympathique, et d'Emma, la fliquette androgyne, lesbienne au look gothique, des personnages de ce roman que les habitués de l'auteur connaissent déjà, Élodie nous offre une savoureuse composition dans un rôle de cagole particulièrement réussi.

Comme souvent, Maurice Gouiran se saisit de thèmes d'actualité, pour en faire la matière de ses romans. Dans ce cas, il s'agit de la lutte pour le contrôle de cliniques, représentant une manne financière non négligeable, dans la recherche de la rentabilité à tout prix. le risque étant de voir une baisse de qualité des soins, et le but recherché un enrichissement facile et rapide.
Il évoque également le problème de l'évasion fiscale, les relations troubles entre le milieu du banditisme et celui des affaires, voire de la politique.

Malgré la gravité du sujet abordé, j'ai trouvé cet ouvrage d'un ton plus léger et plus enjoué que certains autres romans de l'auteur, sûrement dû à la présence alternée des deux jeunes femmes dans ses journées et ses nuits, et les séquences en chambre, décrites avec beaucoup d'humour, qui ponctuent cette enquête.

L'auteur, natif du Rove, met en vedette une ville et une région qu'il connaît bien, et nous décrit avec beaucoup de poésie les parfums de la garrigue, le charme des drailles arides et des baous. Il met également beaucoup de chaleur dans ses descriptions de Marseille.
« Les pêcheurs étalaient leurs prises miraculeuses: les dorades encore vives voisinaient avec les maquereaux, les rascasses, les saint-pierre, les roucaous, les bonites…Ils proposaient même des cigales de mer, ce matin-là. Je me suis attardé pour goûter chaque scène de la vie du petit port. »
L'intrigue, devrais-je dire les intrigues, sont compliquées à souhait et nous donnent maintes occasions de nous activer les neurones pour dénouer l'écheveau, entre jeux de pouvoir et d'influence et, plus trivialement, appât du gain.

Et toujours cette langue qui a les parfums du Midi, cet « assent » qui accompagne la lecture de cette histoire, entre cagoles, bordilles et cacous, prompts à foutre le ouaille ou créer des engambis. Histoire, selon les propres mots de l'auteur, « dans laquelle les parfums de garrigue sont pollués par de sales relents d'anesthésiques. »
Vraiment une très agréable lecture que ce roman, même si je le classe un ton en-dessous des excellents « Franco est mort jeudi » et « L'hiver des enfants volés », de ce même auteur, qui semble s'être octroyé avec ce titre une sorte de récréation.
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
Clovis Narigou s'intéresse au meurtre de Jean-Lucien de Ponterne, un homme d'affaires possédant de multiples sociétés immobilières et propriétaire de la clinique des Acacias, et à celui de Paul Hespinasse, l'un de ses chirurgiens, adjoint au Maire de Marseille ET candidat aux prochaines élections législatives pour un mandat de député, d'autant plus que le premier cadavre a été découvert pas loin de chez lui. Il a été tué en sortant d'un restaurant ...
Qui a commandité ces meurtres ? Pourquoi ?
En prime, Clovis suit le procès dit "des Acacias" contre la dite clinique, avec des plaignants handicapés à cause de deux chirurgiens négligents et de "nombreuses irrégularités sanitaires". Entre ses différentes enquêtes Clovis peut compter sur ses amies de coeur pour se "reposer" en revisitant avec elles le kamasoutra...
Derrière cette fiction se profile la vraie guerre des cliniques à Marseille : "Deux crimes - à dix-huit mois de distance - stupéfient Marseille dont les habitants incrédules découvrent que se livre, sous leurs yeux, une incroyable et sanglante «guerre des cliniques». Les deux assassinats sont liés: ce sont les mêmes tueurs qui ont abattu, sur «contrat», le 18 mai 1988, Léonce Mout, le directeur de la polyclinique de Marseille-Nord, et le 16 janvier dernier, le Dr Jean-Jacques -Peschard, le «patron» de la clinique «Florens». Et un autre médecin, le Dr Gallo, a été inculpé vendredi soir de complicité d'assassinat dans les deux affaires! - le soir . 27/01/1990"
Maurice Gouiran et son Clovis Narigou nous plongent dans cette réalité nauséabonde avec cette guerre des cliniques, pour certains, le malade qui y entre est d'abord un client, pas un patient, et les propriétaires de ces établissements veulent avant tout s'enrichir, en rognant sur les dépenses, quitte à ne pas respecter les règles élémentaires de la sécurité médicale. le fait de l'interdiction de créer de nouveaux lits privés vient s'ajouter à leurs préoccupations : le prix du lit a quadruplé!
Encore un livre difficile à lâcher! Enigmes policières, enquête, réalité marseillaise, un sérial killer, humour...
Commenter  J’apprécie          30
Mon avis : Quand je choisis un livre, le plus souvent, je le fais après avoir lu le résumé en quatrième de couverture. J'ai choisi ce livre dans masses critiques parce que c'était celui dont le résumé m'intéressait le plus parmi les livres restant. Et je trouvais le titre très mystérieux par rapport à ce même résumé. J'avais donc très hâte de le découvrir. Maintenant que c'est fait, je peux vous dire en quelques mots que ce roman est intéressant mais j'ai trouvé certaines choses bien et d'autres moins bien. Je commence par les moins bien.

Dans un premier temps, Je tiens à préciser que j'ai trouvé vraiment dommage que le résumé soit si révélateur. Je trouve qu'il en dit beaucoup trop et nous gâche le plaisir de découvrir ce qui va se passer.
J'ai également était déçue par le style du récit dans lequel je n'ai pas ressenti l'effet polar. Pour moi ça manquait cruellement de suspense, d'effet de choc... d'étonnement, de surprise... ça s'approchait plus du roman contemporain que du polar. de même l'alternance entre Clovis qui raconte les faits à la première personne et le récit du reste de l'histoire (avec beaucoup de répétitions) à la troisième personne m'ont un peu gêné.
Un dernier point négatif qui m'a fait rester sur ma faim. dans ce roman, on découvre deux histoires qui s'avèrent avoir un infime lien qu'on apprend seulement vers la fin alors que seule un de ces récits a un rapport direct avec le titre. le reste, je n'ai vraiment pas compris pourquoi, j'avoue que je m'attendais à ce que les coupables soient les mêmes dans les deux histoires. Et puis, j'ai trouvé dommage que les narrateurs racontent l'histoire, je m'attendais vraiment à vivre au présent chaque point cité en quatrième de couverture.
Je sais, ça fait beaucoup de points négatifs, cependant, j'en ai trouvé de bons aussi, les voici :
D'abord, j'ai été ravie que l'auteur ait fait un joli clin d'oeil à sa ville, à son langage. Ma ville. Mon langage. Marseille. Il y a glisser plusieurs mots et expressions qui m'ont fait me sentir chez moi. J'avais vraiment l'impression de faire partie de l'histoire. Cependant et même si les termes n'étaient pas des grosses pointures, je pense que l'auteur aurait pu ajouter un petit lexique en fin de livre pour expliquer ces mots/expressions. Un belge se sentirait un tantinet dépaysé dans ce roman. Un parisien aussi :).

L'intrigue était pas mal du tout, même si je pense que l'auteur aurait pu creuser encore plus mais ce n'était pas tant gênant que ça. J'ai beaucoup apprécié également le fait que le récit soit totalement d'actualité. On lit ce roman, on le vit aussi, puisqu'on est en pleins dedans. Il se lit très rapidement, on ne s'ennuie pas une seconde. La plume de l'auteur est jolie et parfois marrante. j'ai vraiment passé un agréablement moment.
Pour finir, un petit mot sur les personnages, même si j'ai trouvé que l'auteur leur donne un peu trop d'importance, on s'attache quand même à eux et quand on ferme la dernière page, ils nous manquent déjà.

L'avis est mitigé parce que tous les points que j'ai évoqués ont leur part de positif et leur part de négatif.

Pour résumer, deux intrigues intéressantes auxquelles il manquait un lien plus important, de bonnes idées à creuser d'avantage. des personnages un peu flou, on sait ce qu'ils font de leur vie, mais finalement ont ne sait pas qui ils sont vraiment. Un fort manque d'action qui aurait pu rendre certaines scènes mémorables.

Je remercie encore une fois, le site Babélio et Les éditions Jigal Polar pour cet envoi.
Lien : http://reading-lovve.blogspo..
Commenter  J’apprécie          20
J'aime bien Gouiran, j'ai lu et critiqué sur ce site tous ses polars.
Je n'ai pas été déçu par ce dernier opus, mais c'est quand même un des moins bons. L'histoire parait un peu trop simple, sans grand rebondissements.
Pourtant il y a tout ce que j'aime chez lui : il a basé son histoire sur la réalité et a vraisemblablement effectué un bon travail d'enquête avant d'écrire sur le sujet, en l'occurrence la guerre des cliniques sur Marseille, les personnages récurrents sont toujours bien campés et attachants, quelques pages sont émouvantes. Il est assez rare pour lui d'écrire sur un sujet actuel, il base plus généralement ses romans sur des évènements passés et oubliés qu'il fait ressurgir.
Mais peut-être aussi a t'il trouvé cette histoire de guerre des cliniques en se renseignant sur l'évasion fiscale, car l'histoire en parle parfois sans régler le problème, et même se termine, pour la première fois chez cet auteur, sur des points de suspension qui laissent présager un suite sur ce sujet.
Dans ce cas, ce livre ne serait que le premier tome d'une histoire en 2 parties, et ne serait bien jugée que sur cette base.
Je réviserai ma critique si tel est le cas.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La vulgarisation télévisée des progrès de la police scientifique avait fait redécouvrir aux malfrats de seconde zone les vertus de la purification par le feu.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Maurice Gouiran (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Gouiran
Maurice Gouiran, en plein confinement, vous parle de ses longues journées de travail ! Et comme c'est un homme multi casquettes… attendez-vous aux surprises !
autres livres classés : cliniqueVoir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Ecrivain et malade

Marcel Proust écrivit les derniers volumes de La Recherche dans une chambre obscurcie, tapissée de liège, au milieu des fumigations. Il souffrait

d'agoraphobie
de calculs dans le cosinus
d'asthme
de rhumatismes

10 questions
276 lecteurs ont répondu
Thèmes : maladie , écriture , santéCréer un quiz sur ce livre

{* *}