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EAN : 9782851972521
137 pages
L'Herne (11/01/2013)
3.36/5   11 notes
Résumé :
Malentendu à Moscou, longue nouvelle écrite en 1965, écartée par Simone de Beauvoir du recueil intitulé La Femme rompue, évoque la crise vécue par un couple vieillissant au cours d’un voyage en URSS : déception politique et « malentendu » sentimental s’entrecroisent, nouant histoire individuelle et Histoire collective.

Par ses qualités propres comme par la richesse des échos qu’elle entretient avec l’ensemble de l’oeuvre de Simone de Beauvoir, cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Découverte faite en fouinant dans une de mes cavernes d'Ali- Baba, préférées : Librairie Tschann, bd du Montparnasse. Paris---jeudi 22 septembre 2022

Je débute par un extrait de la préface explicitant très clairement le contenu de cette longue nouvelle, qui aura subi moult changements et un parcours " bousculé " !

"Préface d'Eliane Lecarme- Tabone

(...) Moscou est à la fois une ville que l'on explore et le symbole d'un régime. Quant au " malentendu", il désigne une mésentente conjugale mais également une déception d' ordre politique.
A travers son récit, Simone de Beauvoir apporte un témoignage ( critique) passionnant sur la vie quotidienne et la situation politique de l'Union soviétique au milieu des années 1960, avant et après la chute de Kroutchtev ( 1964)."
(L'Herne, octobre 2021 / 1ère édition 2013)

Très contente de trouver ce texte méconnu de Simone de Beauvoir, dans le fonds " Littérature" de la librairie Tschann, et au final, assez déçue, m'attendant à autre chose et surtout à un texte plus riche en informations et descriptions du quotidien de la vie russe vécue par deux intellectuels étrangers...Alors que ce voyage d'un couple de professeurs récemment retraités, finit par se focaliser sur " le vieillissement " , l'angoisse et le refus des méfaits de l'âge,la peur d'un affaiblissement de leur attachement, de l'amour dans le couple, etc.
Il y a bien sûr des observations sur le quotidien des Russes, mais sur le mode mineur...D'où une déception dans les attentes que j'avais de cette lecture...

Longue nouvelle écrite en 1965 et seulement publiée en 2013, de façon posthume ?!

Cela n'enlève rien à la juste analyse des rapports d'un couple d'intellectuels, vieillissant ensemble, et se souvenant de leur jeunesse et de leurs complicités !
Quelques bribes et quelques échos, renvoyant directement au couple Beauvoir-Sartre....

Ce court texte est complété par un portrait de Jean- Paul Sartre par Simone de Beauvoir, que le magazine américain " Harper' Bazaar" lui avait commandé en 1946....alors que Sartre était attendu à cette même période,aux États-unis, pour une série de conférences...

"(..) Certes Sartre tenait déjà passionnément à être un homme libre ; il refusait tout ce qui aurait pu alourdir son existence et l'enraciner dans la terre.Il ne s'est pas marié, il n'a jamais rien possédé, ni un meuble, ni un bibelot, ni un tableau, ni un livre; il habite des chambres d'hôtel où l'on ne trouverait pas même un exemplaire de ses ouvrages et dont le dénuement surprend souvent ses visiteurs, il a toujours dépensé son argent au fur et à mesure qu'il le gagnait, parfois même un peu avant. "

Lecture ne manquant pas d'intérêt...qui toutefois m'a laissée sur ma faim, au vu de mes attentes toutes personnelles !!
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Partir à Moscou avec deux sexagénaires imaginés par Simone de Beauvoir au coeur des années 60, c'est évidemment partir un peu avec le couple Sartre/Beauvoir et s'interroger avec eux sur les liens unissant un couple vieillissant.

Malentendu à Moscou est une longue nouvelle écrite en 1965 au coeur des voyages successifs du couple invité en URSS.
D'abord boudé par l'autrice elle-même qui ne la publia pas de son vivant, les éditions de L'Herne éditent ce texte rare une première fois en 2013, puis dans leur collection Romans en ce mois de novembre 2021.

Après avoir partagé l'adolescence de Simone de Beauvoir par le biais de la fiction dans Les Inséparables, Malentendu à Moscou lève le voile sur ses réflexions à l'aube de la vieillesse naissante pour elle et pour son couple.
Nicole et André rejoignent à Moscou la fille de ce dernier, Macha, installée et heureuse dans la capitale soviétique en juin 1966. Face à la jeunesse de sa belle-fille, Nicole prend conscience de sa propre vieillesse grandissante, celle de son corps, de ses envies et de son couple souffrant de l'usure des années. Des pensées qui ont pu être celles de la philosophe au cours de ses voyages avec Sartre en URSS à la même époque.
On le sait, quand Beauvoir rencontre Sartre à l'université, elle est jeune et ils formeront longuement ensemble ce duo mythique devenu symbole de modernité.
Mais on a beau être un couple connu et envié, il n'en demeure pas moins que l'écoulement des années atténue souvent la passion exaltante des débuts, peu à peu, insidieusement, silencieusement… jusqu'au jour où une rencontre, un geste ou une parole fasse jaillir avec force la difficile réalité à admettre. le désir des corps décroit, les habitudes prennent des allures de lassitude et la nostalgie des premières années résonnent bruyamment.
« (…) jadis ils avaient au lit des réconciliations fougueuses ; dans le désir, le trouble, le plaisir (…) ils se retrouvaient l'un en face de l'autre, neufs et joyeux. Maintenant ce recours leur faisait défaut ».

Dans une écriture mélancolique alternant les points de vue de Nicole et André, Simone de Beauvoir procède à une radioscopie de l'état des sentiments et des liens d'un vieux couple aux allures autobiographiques.
Si les considérations politiques et idéologiques sur le communisme soviétique m'ont semblé de trop dans ce roman, jusqu'à parfois me lasser, j'ai toutefois été sensible à l'errance de la pensée de Nicole et son constat souvent pessimiste à l'égard de la dérive de son couple. Un couple qui semble un temps se désunir mais au coeur duquel règne et règnera pour toujours beaucoup d'amour…

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Ecrit en 1965 et édité en 2013, une profonde réflexion sur les déconvenues d'un couple et sur la vieillesse qui arrive. La construction de cette longue nouvelle sert le propos : les réflexions d'André et celles de Nicole en voyage en URSS alternent. L'écriture est limpide et efficace (quel plaisir) le lecteur est tout de suite au coeur de leur histoire et de leurs sentiments.
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« Entre deux individus, l'harmonie n'est jamais donnée, elle doit indéfiniment se conquérir ».
.
Quand on pense à Simone de Beauvoir, on pense toujours un peu à Jean-Paul Sartre. A s'imaginer un couple perdurant, à l'inséparable lien, aux malentendus philosophiques et à l'admiration mutuelle, symbole d'une modernité littéraire et intellectuelle. « Soudée comme des frères siamois, il est ma vie, je suis la sienne. » pensera-t-elle.
Peut-être retrouvons-nous un peu de nos deux héros dans cette nouvelle remise au goût du jour, qui nous conte l'amour de Nicole et André dans l'URSS de 1965. Une histoire qui interroge sur les liens du couple et de ce temps qui passe, vertueux compagnon (ou ennemi?) de l'amour. Et sur ces engagements politiques, ces révolutions sociétales, qui s'entrecroisent au fil du livre. de la réflexion, du coeur et une pointe de nostalgie, un peu de tout en bref, mais un tout qui fait du bien.

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Dans ce livre, un couple d'intellectuels retraités, Nicole et André, est en voyage en Russie. En URSS plus précisément, dans les années 60. Inutile de dire que l'auteure s'est inspirée des voyages qu'elle a fait avec Sartre pour dépeindre leurs déconvenues comme leurs doutes.
La vie de Nicole et d'André est derrière eux, reste leur couple. En crise…
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Préface d'Eliane Lecarme- Tabone

(...) Moscou est à la fois une ville que l'on explore et le symbole d'un régime. Quant au " malentendu", il désigne une mésentente conjugale mais également une déception d' ordre politique.
A travers son récit, Simone de Beauvoir apporte un témoignage ( critique) passionnant sur la vie quotidienne et la situation politique de l'Union soviétique au milieu des années 1960, avant et après la chute de Kroutchtev ( 1964).
(L'Herne, octobre 2021 / 1ère édition 2013)
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- Tu penses qu'on arrivera à bâtir le socialisme en multipliant les concessions à la propriété privée ?
- Je pense que le socialisme est fait pour les hommes, et non l'inverse, fut-elle.On doit un peu se soucier de leurs intérêts à court terme.
- Oui, bien sûr
Que s'était-il imaginé au juste ? Qu'ici les intérêts des hommes étaient
différents ? Qu'ils s'attachaient moins aux biens matériels ? Que l'idéal socialiste demeurait vivant en eux et leur tenait lieu de tout le reste ?
- Les Chinois nous accusent de dégénérescence, c'est absurde; il n'est pas question de revenir au capitalisme. Mais rends-toi compte, ce peuple n'a vécu que de sacrifices: pendant la guerre ; pendant la période de reconstruction. Encore maintenant, nous ne sommes pas gâtés. On ne peut pas indéfiniment nous imposer cette austérité.
( p.78)
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Préface

(...) C'est au cours de son dernier séjour en URSS ( 2 mai- 5 juin 1966) que, toujours selon son journal, Simone de Beauvoir conçut l'idée de placer son récit ( déjà commencé ?) à Moscou,
" peignant en même temps que la vieillesse l'URSS vue par des étrangers "
.( p.8)
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In-fine, "Portrait de Jean-Paul Sartre par Simone de Beauvoir

(..) Certes Sartre tenait déjà passionnément à être un homme libre ; il refusait tout ce qui aurait pu alourdir son existence et l'enraciner dans la terre.Il ne s'est pas marié, il n'a jamais rien possédé, ni un meuble, ni un bibelot, ni un tableau, ni un livre; il habite des chambres d'hôtel où l'on ne trouverait pas même un exemplaire de ses ouvrages et dont le dénuement surprend souvent ses visiteurs, il a toujours dépensé son argent au fur et à mesure qu'il le gagnait, parfois même un peu avant.
( p.159)
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Bien sûr, il y avait une grande différence entre l'URSS et l'Occident.Tandis qu'en France les progrès techniques ne faisaient qu'approfondir le fossé entre privilégiés et exploités, ici les structures économiques étaient en place pour qu'un jour ils profitent à tous.Le socialisme finirait par devenir une réalité. Un jour il triompherait dans le monde entier.
( p.110)
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Vous connaissez Simone de Beauvoir, mais peut-être pas sa soeur Hélène. Pourtant, cette artiste peintre s'est elle aussi engagée pour la cause des femmes.
#feminisme #simonedebeauvoir #cultureprime
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