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Elisabeth Suetsugu (Traducteur)
EAN : 9782809701067
230 pages
Editions Philippe Picquier (15/09/2009)
3.49/5   108 notes
Résumé :
Une femme, sa fille, son amant... et le fantôme de son mari disparu. Non pas défunt, mais mystérieusement évaporé dans la nature.
Le seul indice de l'endroit où il pourrait se trouver est le mot 'Manazuru' écrit sur l'agenda qu'il a laissé.
Ce qui amène sa femme à se rendre régulièrement dans la station balnéaire du même nom.
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Dix ans après la mystérieuse disparition de son mari, Kei n'a toujours pas fait le deuil de son mari, de son amour, de son foyer. L'absent occupe toutes ses pensées et même, Seiji, son amant, ne peut lui faire oublier Rei. le seul souvenir matériel qu'elle a gardé de lui est son journal intime qu'elle lit et relit. Un mot l'intrigue : Manazuru. Quel lien existe-t-il entre son mari et cette station balnéaire à deux heures de train de Tokyo ? Irrésistiblement attirée par ce lieu inconnu, Kei laisse sa fille et sa mère et s'y rend pour de courts séjours, en quête de réponses. Là-bas, au bord de la mer, une forme s'attache à ses pas, une femme qu'elle est la seule à voir, qui la guide dans les méandres de ses souvenirs.

Un livre étrange, très poétique, entre réalité prosaïque et onirisme. Il faut se laisser porter par l'écriture d'Hiromi Kawakami qui sait aussi bien raconter le quotidien qu'entraîner son lecteur dans un monde imaginaire fait d'ombres et de fantômes. On ne saura jamais qui est cette femme qui s'attache aux pas de Kei…Une défunte ? le fruit de son imagination ? Sa conscience ? On ne saura pas non plus si Rei est vivant ou mort, s'il est venu à Manazuru, s'il a pris un bateau pour un ailleurs inconnu. Mais au-delà du côté fantastique de son récit, l'auteure rend bien compte du deuil impossible de Kei, tiraillée entre son envie d'aimer Seiji et son besoin de comprendre les motivations de son mari disparu. Absent depuis dix ans et pourtant tellement présent, cet évaporé reste une énigme qu'elle n'en finit pas de sonder. Sa fuite a fait de Kei une femme abandonnée qui a peur de s'attacher. Et si Seiji la quittait aussi ? Et si Momo, sa fille adorée, s'éloignait d'elle ? Comment vivre, se reconstruire après cette perte inexplicable et inexpliquée ?
Le deuil, l'amour, le couple, la famille, le manque, l'absence vus par la talentueuse Hiromi Kawakami qui nous emmène à Manazuru pour un voyage où r^ve et réalité ne font plus qu'un.
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Voilà un petit roman très énigmatique, auquel je crois bien n'avoir absolument rien compris ! Il a pour lui une magnifique couverture (ah on sait y faire chez Picquier poche, après la très belle couverture du « mariage contre nature » et de « une vue splendide », qui n'est pas couverture affichée par Babelio) et peut-être sa simplicité (près de 300 pages mais qui se lisent extrêmement vite).

Une épouse tokyoïte est suivie par une ombre, féminine ou masculine elle ne le sait, et elle pressent que cette densité pourra lui révéler le secret de la disparation de son mari, parti il y a dix ans, pour une femme ou pour une dette. le mari est un «johatsu », un « évaporé » (comme les appelle T. Reverdy dans son beau roman éponyme), et ce terme évaporé convient tout à fait à l'ambiance onirique de ce roman.

Peut-être est-ce un bon matériel pour un bon film, un peu planant, un film à la David Lynch, sans la tension, ou à Naomi Kawase ? Mais pour ma part, je n'ai pas réussi à pénétrer dans cette histoire brumeuse et à fabriquer mes images. Pourtant je préfère les écritures qui esquissent à celles qui décrivent, celles qui suggèrent à celles qui détaillent, mais là j'avais vraiment trop peu de clés pour créer l'univers de Manazuru.

Me reste juste cette image d'un village abandonné au bord de la mer envahi par les herbes et où des couples de hérons blancs ont élu domicile, une image qui malheureusement ne tardera pas, elle aussi, à se déliter.
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Kei, la narratrice, se rend à Manazuru, une station balnéaire. Tandis qu'elle marche vers le cap, elle sent qu'elle n'est pas seule. Kei habite à Tokyo avec sa mère et Momo, sa fille adolescente. Elle a un amant Seiji et elle vit de ses écrits. Son mari Rei a disparu depuis douze ans sans laisser de traces. Kei éprouve la nécessité de se rendre à Manazuru, plusieurs fois. Essaie-t-elle de le trouver ou bien de l'oublier ? Quelle est cette présence à côté d'elle ?

Le roman alterne avec justesse les scènes réalistes, ancrées dans le quotidien japonais et les scènes d'introspection étranges. Kei a des difficultés à communiquer avec Momo qui se détache d'elle. Kei s' était accrochée à sa petite fille comme à une bouée quand Rei a disparu. Elle a des difficultés à communiquer avec sa mère qui détestait son mari et puis aussi avec Seiji, jaloux du disparu. A Manazuru, Kei se souvient de sa rencontre avec Rei, du temps des fiançailles et puis de bribes de souvenirs plus douloureux et profondément enfouis qui prennent des formes évanescentes. Celles-ci la suivent dans son quotidien, quand elle fait les courses par exemple, d'abord indistinctes mais peu à peu une forme féminine se détache du lot puis une voix avec laquelle elle dialogue.
Ce roman m'a plu même si je l'ai trouvé un peu long.

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Manazuru est une petite ville portuaire vers laquelle Kei se sent attirée, dix ans après la disparition de son mari. Elle y retourne donc, sur les traces de leur passé, laissant sa mère et sa fille maintenant adolescente à Tokyo, et plonge dans les embruns de cette ville mystérieuse... des ombres l'entourent, la suivent, jusqu'à ce que l'une d'elle prenne forme humaine et la mène dans les méandres d'un monde entre morts et vivants.
Kei se souvient... de son mari Rei, de ses comportements, des jours qui ont précédé sa disparition, et elle tente de comprendre.
C'est un beau roman mystérieux, onirique, dans lequel il vaut mieux s'abandonner plutôt que d'essayer de tout comprendre. Hiromi Kawakami a une écriture très particulière, qui semble errer d'un temps et d'un espace à un autre sans qu'il n'y ait de rupture.
Le récit porte sur la difficulté du deuil quand il n'y a pas de mort officielle mais d'une manière très douce et presque légère, vaporeuse pourrait-on dire. C'est une belle découverte que je dois à mon libraire.
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Ouvrir un roman de Kawakami Hiromi est comme faire glisser un panneau ouvrant sur un monde évanescent.
C'est elle-même, par le biais de Kei, sa narratrice, qui donne la meilleure définition de son livre: "Le récit est censé être limpide et innocent, pourtant, on ne voit pas où il mène. Et dans l'ombre de certains passages, on découvre quelque chose!"
La dernière page se ferme et on se reveille, le temps reprend son cours. L'auteure est une véritable magicienne des mots. Elle les tisse et les assemble comme un charme ensorcelant.

J'ai trouvé le personnage de Kei, cette femme plus toute jeune et dont le mari a disparu depuis douze années, infiniment attachant. le roman étant rédigé à la première personne du singulier, on plonge dans l'intimité de ses réflexions. C'est beau, d'une beauté éthérée. Les contours apparaissent flous, plus aquarelle que peinture à l'huile. C'est ce qui donne ce côté merveilleux et fantastique au récit.
Comme Kei, on se perd parfois dans les méandres de Manazuru. Cette ville à la pointe d'une péninsule semble multidimensionnelle, à l'image des pensées et de l'imagination.

De son écriture délicate et intimiste, Kawakami Hiromi nous offre de très belles scènes, qu'elles sortent du quotidien de Kei entre sa mère et sa fille collégienne, ou de ses réflexions. Beaucoup d'intensité dans ce roman, de douceur également. A consommer sans modération.
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critiques presse (1)
Telerama
14 mars 2012
Depuis Les Années douces, Hiromi Kawakami tisse une œuvre en demi-teinte, des livres murmurés où la description du quotidien en dit plus que la réflexion psychologique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Tandis que je marchais, j’ai senti que je n’étais pas seule.
La distance était trop grande, je ne pouvais pas savoir si c’était un homme ou une femme qui se trouvait derrière moi. Sans me poser davantage de questions, j’ai continué à avancer.
J’avais quitté dans la matinée l’auberge près de l’estuaire, et je me dirigeais vers la pointe du cap. J’avais passé la nuit dans un petit hôtel du bourg tenu par un couple dont l’âge laissait supposer que c’était la mère et le fils.
A mon arrivée de Tokyo après deux heures de train, il était neuf heures du soir et la façade était obscure. En fait de façade, le nom de l’auberge n’y figurait même pas, il y avait simplement un petit portillon de fer que rien ne différenciait d’une habitation ordinaire, avec deux ou trois pins de petite taille aux branches torsadées et une vieille plaque accrochée discrètement sur laquelle on découvrait le caractère «Sunna », « Sable » écrit au pinceau.
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Le refus de toute intrusion. J'ai conservé cette attitude depuis que Momo est tout bébé. A cette époque d'ailleurs, que je l'admette ou non, rien ne pouvait s'immiscer entre elle et moi. Elle m'était proche de nuit comme de jour. Ce n'était nullement un plaisir. C'était épuisant. Dans une complète immobilité, je vivais repliée sur moi-même, comme un fauve sur la défensive. J'allaitais, je faisais la cuisine, le ménage et la lessive, mon corps s'affairait du matin au soir sans un seul regard pour le monde extérieur. Comme on a le cou rentré dans les épaules, j'avais le regard recroquevillé.
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Je n'ai pas enlevé son nom. Je continue à l'utiliser quand j'ai à me nommer. Oui, j'éprouve de la rancune, mais ce n'est pas dans la forme, c'est quelque chose au plus profond de moi, mon être tout entier, le noyau de mon corps éprouve du ressentiment pour ce mari disparu sans rien dire.
En même temps que mon corps entier en veut à Rei, quelque chose au plus profond de moi le réclame. Quelque chose dont Seiji ne peut pas se rendre maître. Il faut que ce soit Rei. Ce n'est pas parce qu'il avait le rôle d'époux, c'est l'homme qu'il était qui pouvait seul s'en rendre maître.
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Je ne désirais pas mon mari. Momo me remplissait de chaleur. Pendant que je lui donnais le sein, je ne ressentais pas le moindre désir d'un homme. En un sens, mon mari ne comptait pas. Ca ne m'empêchait pas de l'aimer dans ma tête. La nuit quand il m'approchait, mon corps ne l'accueillait qu'en surface. Je croyais que le corps et l'esprit étaient distincts, mais en réalité j'étais seulement un corps. Et ma tête faisait partie de mon corps.
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Qu'en est-il alors de mon mari? Ce mari qui a disparu, dont je ne connais plus l'apparence, cette coupure soudaine et brutale. Mon mari n'est pas "quelqu'un qui n'est plus", il est celui qui n'est "pas encore là".
Celui qui n'est pas encore là. Qui apparaîtra peut-être un jour. Seul ce qui existe maintenant peut disparaître dans le passé. Indélébile pour toujours. Absent, et pourtant qui ne disparaîtra jamais, présent à jamais.
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Vidéo de Hiromi Kawakami

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Payot - Marque Page - Hiromi Kawakami - Les dix amours de Nishino.
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