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EAN : 9782757805183
273 pages
Points (23/08/2007)
3.58/5   579 notes
Résumé :
Myriam est un peu perdue, un peu fantaisiste et un peu rêveuse. Un beau jour, elle décide d'ouvrir son restaurant. À sa propre surprise, "Chez moi" devient vite le rendez-vous incontournable des habitants du quartier, le havre chaleureux où tout le monde se retrouve. Dans sa cantine, Myriam ouvre l'appétit et délie les esprits, avec l'instinct, la grâce et la sensualité des artistes aux fourneaux...
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 579 notes
Myriam est un brin de femme assez spéciale, dans le sens bordélique, spontanée, fonceuse, déboussolée, elle décide d'ouvrir un restaurant entre deux hasards. Son restaurant « chez moi » est aussi sa maison, et mis à part une ardoise des menus devant l'entrée, un mobilier rafistolé, Myriam gère sa petite entreprise comme elle peut.
Ce roman qui paraît d'un premier abord très gourmand, entre deux salades et deux tomates, laisse passer quelques beaux passages extrêmement bien écrits appelant une certaine philosophie et réflexion. le seul hic c'est ces vagues incessantes entre les salades et la prose, on part dans tous les sens, sur tous les fronts, et au final on s'y perd. Enfin moi, je m'y suis perdue. J'aurai bien aimé un fil conducteur plus romancé, j'aurai certainement adhéré davantage car la plume reste vraiment sympathique et jolie.
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Quelle drôle de bonne femme Myriam! A l'âge où la plupart de ses congénères sont bien installées dans la vie, elle reprend tout à zéro. Elle n'a pas la quarantaine triomphante, c'est le moins qu'on puisse dire mais comme elle n'a plus rien à perdre, elle a l'audace du désespoir. Ouvrir un restaurant, seule et y dormir parce qu'elle n'a pas d'autre solution, Myriam relève avec brio ce pari un peu fou et trouve en chemin d'autres têtes brûlées qui vont l'aider à mener à bien cette aventure de la dernière chance.
Myriam est attachante et sa conception de la restauration qui est avant tout faite de partage et d'amour ne peut que toucher le lecteur au plus profond de ses tripes. Petit à petit nous nous lions d'amitié avec elle, elle nous révèle ses failles, son bannissement de la famille après une grosse erreur dont elle se tient pour responsable. Seule, lâchée par son mari, rejetée par son fils, Myriam relève courageusement la tête et entame devant nous une symphonie sans tambours ni trompettes, mais sa musique lyrique est toute empreinte d'émotions et de saveurs suaves.
Mangez-moi est un hymne à l'amour. Mitonner pour ceux qu'on aime est un acte d'amour, certes très quotidien, parfois trivial mais je suis persuadée que pour bien cuisiner il faut aimer les autres, en tout cas être dans ce don de soi.
Je me suis personnellement régalée à la lecture des belles phrases d'Agnès Desarthe, une écriture émouvante et très "punchy", oserais-je dire épicée? Un livre que j'ai gloutonné en quelques heures, hips!
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Myriam va ouvrir un restaurant... enfin, un restaurant, non pas vraiment, un lieu où l'on pourra se restaurer pour pas cher, permettre que les petits mangent tout comme les grands, au milieu d'eux, des choses qu'ils sont sûrs d'aimer, un lieu où ce qui reste sera repartagé comme vente à emporter ou à donner, un lieu de vie, un lieu pour se croiser, un lieu qu'elle a imaginé pour faire du bien aux autres en leur préparant à manger, un lieu qui lui donnera le plaisir d'être utile à l'autre ou... enfin bref, Myriam a plein d'idées, un compte en banque rouge perpétuellement et de l'énergie à revendre pour ce lieu qu'elle a acquis, à la fois lieu de travail, lieu de sa vie, lieu de rencontres, décor pour faire resurgir ses souvenirs.

Parce qu'on se rend vite compte que Myriam a connu une fêlure dans sa vie, quelque chose qui l'a détournée d'une vie bourgeoise qu'elle avait, quelque chose qui l'a révélée, lui a permis d'être pleinement celle qu'elle était au fond d'elle-même, au prix d'une grande douleur, mais aussi d'un grand enseignement.
Parce que juste avant de créer ce lieu " Chez moi" ( son nom veut tout dire), juste après sa vie aisée (et facile en apparence), Myriam faisait déjà la cuisine ...mais dans un cirque ! Pas commun, non ?


Un merveilleux livre, avec une écriture virevoltante qui mêlent réalités quotidiennes et rêves. Une des particularité d'Agnés Desarthe - et sans doute l'une des choses que je préfère - est qu'avec elle, la frontière entre le concret et l'imaginaire est fine, fine, comme une plume d'oiseau, comme un brin d'herbe.

Des rencontres, de celles dont on rêve, dans la vie parce qu'elles amènent échanges de points de vue, partages de culture, stimuli pour affronter la difficulté d'être et qu'elles construisent, apportent bienveillance et respect, curiosité pour l'autre quand on pourrait juste se contenter de le côtoyer.


Un livre qu'il ne faut pas trop raconter parce que sinon vous n'aurez pas la féerie d'avoir croisé Myriam, et Ben, et Ali et les autres, d'avoir essayé de voir quels sont les livres de l'étagère de "Chez moi", de vous régaler en pensées des associations culinaires qui égayent ces pages...



Un livre à garder pour les moments où la vie chahute trop, où le besoin d'évasion est nécessaire pour ne distiller que joie autour de soi quand on a, en réserve, que de la tristesse à partager.
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Voilà un livre que j'ai mangé moi aussi , que j'ai dégusté pour être exacte , un roman succulent…

Myriam est une femme de 43 ans un peu perdue, lunaire, un peu utopiste qui monte un restaurant, ou plutôt un endroit où les gens viendront manger ses petits plats , sortis tout droit de son imagination, mélange de saveur et de simplicité. Elle débute dans un petit local , avec quelques chaises usagées, une étagère avec des livres , une banquette pour dormir, et une étroite cuisine avec un évier qui lui sert aussi de bac à douche. Cette femme au passé cabossé comme un vielle casserole, pose ces valises et s'autorise à être, tout simplement, sans formatage. Elle épluche, émince, mélange, prépare de tendres gâteaux qu'elle vend pour quelques euros , sans notion de rentabilité. Elle donne plus qu'elle ne vend, elle veut faire plaisir Myriam, elle s'oublie dans sa cuisine d'amour , mangez, mangez moi , c'est sa part d'humanité qu'elle offre et à travers la douceur de ses plats, elle prends à chaque bouchée avalée une part d'amour elle aussi.
Mais bon voilà , c'est bien beau tout ça, mais cette endroit doit devenir un commerce, et c'est Ben, le serveur tombé du ciel qui veut lui faire comprendre. Ben l'orphelin, connu dans tout le quartier, qui l'asticote, l'agace à vouloir faire évoluer les choses, à rentabiliser, à gérer l'administratif. Et voilà que Vincent aussi , le fleuriste du quartier s'y met aussi, à l'encourager vers l'extension.
C'est pas bientôt fini de l'emmerder Myriam ?????

Y'a du Anna Galvada dans ce roman. Il est temps de reconstruire mais Myriam ne veut pas se laisser faire , elle lutte, elle s'auto flagelle, elle est le monstre et compte bien le rester, mais des fois les choses ne se passent pas comme on les avait prévues. Et la vie vous pousse vers vous-même au lieu de vous en éloigner. C'est bon des livres comme ça, ça vous met la patate (c'est la cas de le dire !).

En tout cas j'aurais bien été y manger : « Chez Moi ».
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Une Gourmandise !

Dévoré, englouti, ce petit volume ne m'a pas moins laissé sur les papilles ce fumet propre à la bonne table de mamie, cette saveur chère aux bons-vivants, cet irrésistible désir :
"Ce que je sais, c'est que le désir demeure la seule force authentiquement subversive. Quand l'oppresseur enfile le masque froid de la logique économique, il est plus important que jamais de préserver et d'entretenir la citerne du n'importe quoi, le merveilleux réservoir à girouettes."

Myriam est définitivement inspirée par le désir et sa force de vie, elle la déploie et anime ses parages comme un faisceaux lumineux, si bien que son désir se transmet, et la créativité, l'audace sont, deviennent une réalité intuitive.

Il y a un réel engagement dans la figure de Myriam, un engagement humain, social, vrai. Son côté fantasque et opiniâtre amène le lecteur à accepter sa propre fantaisie, ses bévues, ses remords ou regrets avec plus de déférence. Nous avons tous nos tares, notre vie file, filons avec elle...

Ce livre a sans conteste des vertu thérapeutiques !
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Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Je me demande à quel moment j'ai compris qu'il fallait faire beaucoup plus d'efforts qu'auparavant pour continuer à vivre. Simplement à vivre. Je m'étais toujours figuré, je ne sais pourquoi, que l'existence avait la forme d'une montagne. L'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte correspondaient à la montée. Ensuite, arrivé à quarante ou cinquante ans, la descente s'amorçait, une descente vertigineuse, bien entendu, vers la mort. Cette idée, assez commune je crois, est fausse. Je le découvre un peu plus précisément chaque jour. C'est par la descente qu'on commence, en roue libre, sans effort. On dispose de tout son temps pour contempler le paysage et se réjouir des parfums - c'est pourquoi les odeurs d'enfance sont si tenaces.
Ce n'est que plus tard que la véritable côte nous apparaît, et l'on met bien du temps à la reconnaître pour ce qu'elle est : une pénible ascension qui a la même issue que la folle pente sur laquelle on s'imaginait projeté à pleine vitesse.
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Suis-je une menteuse? Oui, car au banquier, j'ai dit que j'avais fait l'école hôtelière et un stage de dix-huit mois dans les cuisines du Ritz.Je lui ai montré les diplômes et les contrats que j'avais fabriqué la veille. J'ai aussi brandi un BTS de gestion, un très joli faux. J'aime vivre dangereusement. C'est ce qui m'a perdue, autrefois, c'est ce qui me fait gagner aujourd'hui. Le banquier n'y a vu que du feu. Il a accordé l'emprunt. Je l'ai remercié sans trembler. La visite médicale? Pas de problème. Mon sang, mon précieux sang est propre, tout propre, comme si je n'avais rien vécu.

Suis-je une menteuse? Non, car tout ce que je prétends savoir faire, je sais le faire.
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[...] le livre que j'ai perdu est un traité de philosophie. Mon chapitre préféré concerne le chien. L'auteur y explique que le chien n'est pas un animal. Le chien, selon lui, ou elle (de la même façon que j'ignore le nom des auteurs, j'ignore aussi leur sexe), le chien est un concept. Le doberman ressemble assez peu au cocker, qui lui-même partage peu d'attributs avec le chihuahua ; le saint-bernard peut rencontrer un pékinois, ils ont la capacité, théoriquement, de s'accoupler, mais cela arrive-t-il et cela est-il souhaitable ? Car, si d'un point de vue zoologique, ils appartiennent à la même espèce, d'un point de vue pratique, il saute aux yeux qu'ils ne sont pas faits l'un pour l'autre. L'auteur, il ou elle, s'étonnait ensuite que sa fille de trois ans (cette façon de mêler vie personnelle et rationalisation me ferait pencher pour un auteur anglo-saxon) fût capable de reconnaître à tout coup un chien quand elle en voyait un dans la rue, alors que les animaux qu'elle montrait, d'un index enthousiaste, réjouie de pouvoir étaler sa maîtrise conjuguée du langage et de la catégorisation, ne se ressemblaient pas le moins du monde entre eux. [...] Même muet, même les oreilles taillées en pointe, même sans queue, même vêtu d'un anorak miniature pour le protéger des intempéries, le chien conserve son intégrité conceptuelle. Une réflexion qui, bien qu'embrouillée, m'inquiète fort concernant l'indiscernabilité de mon établissement. Vincent ne peut pas dire que j'ai ouvert un restaurant. Il n'a pas de mot pour décrire l'endroit où nous nous trouvons et cela me donne le sentiment d'être un chien hors concept, le seul chien que les enfants de trois ans prennent parfois pour un ours, ou un chat.
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Je m'étais toujours figuré, je ne sais pourquoi que l'existence avait la forme d'une montagne. L'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte correspondaient à la montée. Ensuite, arrivé à 40 ou 50 ans, la descente s'amorçait, une descente vertigineuse, bien entendu, vers la mort.Cette idée, assez commune je crois, est fausse . Je le découvre un peu plus précisément chaque jour. C'est par la descente qu'on commence, en roue libre, sans effort. On dispose de tout son temps pour contempler le paysage et se réjouir des parfums- c'est pourquoi les odeurs d'enfance sont si tenaces.
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Ben m'explique très simplement, sans que j'aie besoin de l'interroger davantage, sans me faire porter la responsabilité de l'enquête, qu'il n'a pas de vie amoureuse.
- Mais sexuelle, oui?, je demande, un espoir niais dans la voix.
-Non, répond-il sans tristesse et sans joie.
-Comme un curé, alors? Comme une nonne?
-Pas vraiment, dit-il après un temps. Pour moi, ce n'est pas une contrainte, ni une obligation. Ce n'est pas un sacrifice.
Il hésite un temps.
-Ce n'est pas par manque de goût, non plus, ajoute-t-il. C'est ainsi.
-Comme une malformation, alors?
J'ai beaucoup trop bu. Je dis n'importe quoi. Grossière et agressive. Mais il éclate de rire. Il est hilare, plié en deux. La délicatesse de Ben, me dis-je, est une forme de magie. Il se calme et, pédagogue, reprend son exposé.
-Je suis normal. Il n'y a pas de sexe dans ma vie, comme chez certains, il n'y a pas de littérature, ni de musique. Ces gens vivent aussi, comme nous. Ils apprécient d'autres choses, ont d'autres plaisirs. Il ne leur manque rien, puisque cette chose, pour eux, n'existe pas.
Un soulagement violent, comme après un effort interrompu sur un tempo inhumain, me dessoude et je pense : ne pas désirer, dans ce monde si contraire et si hostile, voilà la vraie liberté. Finies les attentes, finies les trahisons, les coeurs souillés, les corps coupables. Terminé le tourment et les heures gâchées dans la fabrication de pitoyables stratégies. [...]
-Mais cela, reprend Ben, [...], ne veut pas dire que je ne sache pas aimer, aimer d'un autre genre d'amour."

"-Tu ne vas pas rester toujours comme ça, lui dis-je. Ca va changer.
[...]
-Non, je ne crois pas. Je ne vais pas changer. Et je ne veux pas changer. Je ne suis pas seul. Il y en a d'autres comme moi. Plein de jeunes. Il y en a toujours eu, sauf qu'avant ça se voyait moins. Avant on n'en parlait pas, mais parce que avant, on ne parlait de rien. La proportion de puceaux sur une population adulte est constante. A quoi vous l'attribuez, vous? A la timidité? Alors c'est vrai, sur la quantité, il y a les infirmes, les fous, les malades, et puis il y a nous.
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Vidéo de Agnès Desarthe
Par l'autrice & Louise Hakim
Rue du Château des Rentiers, 13e arrondissement de Paris : c'est là que se trouve une tour impersonnelle et peuplée d'habitants tout sauf riches. Là vivaient les grands-parents de la narratrice, Juifs originaires d'Europe centrale, et leur phalanstère, point de départ d'une réflexion superbement libre sur la beauté de ceux qu'on nomme les « vieux » et sur le fait de vieillir soi-même. Ce récit, en forme de déambulation toute personnelle, est à l'image de son autrice : aussi drôle, lumineux que surprenant.
À lire – Agnès Desarthe, le Château des Rentiers, L'Olivier, 2023.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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