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EAN : 9782290108727
605 pages
J'ai lu (04/01/2017)
3.94/5   328 notes
Résumé :
Une vallée du Piémont, dans les contreforts des Alpes, autrefois prospère. L’industrie lainière qui la faisait vivre s’est délocalisée au début des années 2000 et dans ces petites villes à présent désolées, les jeunes se résignent à voir la crise s’éterniser. Mais Andrea et Marina, eux, ont des projets d’avenir. Lui rêve de plaquer sa famille bourgeoise et ses diplômes universitaires pour élever des vaches dans la ferme d’alpage de son grand-père. Elle écume les ker... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
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Marina Bellezza est une jeune femme blessée par une enfance gâchée par des parents bien trop jeunes pour assurer une éducation convenable. En ressort une femme colérique, insolente, en révolte constante, d'un égoïsme terrifiant. Marina rêve de devenir une star de la chanson et est prête à tout pour réussir.
Andrea lui, n'a pas connu la même enfance, fils d'un notable, il l'a pourtant vécue comme une souffrance jaloux de son frère ainé, modèle à suivre pour ces parents. Au grand dam de son père, il décide de reprendre le métier de fermier de son grand-père. Andrea n'a pas n'ont plus oublié son histoire d'amour avec la belle Marina, qu'il retrouve un soir après une rupture qu'il n'a jamais digérée. Sa dépendance à la jeune femme se réveille comme au premier jour. Mais leur rêve respectif et le caractère de la jeune femme semble insurmontable pour une vie à deux. On plaint le pauvre Andrea tellement Marina joue avec ses sentiments. La jeune femme est ingérable et en constante rébellion. Mais sous ce caractère explosif, il y a une évidente souffrance.
Pour son nouveau roman , Silvia Avallone s'attache comme pour « D'acier » a ausculté une génération (la sienne) en perte de repères dans une Italie durement touchée par la crise et les années « Berlusconi ». Difficile de se construire un avenir. Ces portraits sont touchants, ces personnages torturés par leurs démons intérieurs. le livre parle aussi du choix de quitter une région rurale pour les feux de la ville. Et l'envie pour certains de refaire le chemin inverse.
Silvia Avallone confirme avec talent la qualité de sa plume. Un très bon roman.
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Au coeur de la vallée de Biella, dans le Piémont rural et montagneux. Dans ce village comme dans beaucoup d'autres, la crise est passée par là. Les magasins fermés, les enseignes éteintes, les rues désertes et le village est devenu silencieux. Andrea, le fils de l'ancien maire, ne voudrait pour rien au monde quitter cette vallée qui l'a vu naître. Ne pas faire comme son frère, Ermanno, qui s'est exilé aux Etats-Unis. Quitte à décevoir, encore une fois, ses parents. Il a bien d'autres projets en tête. Mais sa rencontre avec Marina, son ex petite amie dont il s'est séparé il y a 3 ans, risque bien de le chambouler. Marina, cette magnifique jeune fille aux formes généreuses et à la chevelure d'or, l'attire toujours autant. Marina, depuis qu'elle a chanté dans une pub pour un artisan local, rêve de gloire, de renommée et plus que tout veut prendre sa revanche. Elle, petite fille abandonnée par son père et élevée par une mère alcoolique, veut réussir et devenir quelqu'un. La participation à un télé-crochet est une chance pour elle. Mais, leur amour, aussi profond soit-il, peut-il survivre à leurs rêves ?

Un amour entre une bimbo, belle à damner, revancharde et prête à tout pour réussir et un fermier, fils de bonne famille, désireux de renouer avec la terre, peut-il durer et surtout survivre aux rêves et aux espoirs de chacun ? Sylvia Avallone nous dresse le portrait de deux jeunes pleins de vie, et à laquelle ils croient encore, avides de liberté et de gloire. Autour d'eux gravitent leurs amis, terriblement attachants, tous issus du milieu de la terre dans laquelle ils restent ancrés; de jeunes hommes et femmes résignés qui n'espèrent rien mais tous touchants et émouvants. L'auteur dépeint un monde bancal et précaire, touché de plein fouet par la crise. Seule Marina veut en échapper, bercée d'illusions mais plus que jamais déterminée. On l'aime tout autant qu'on la déteste. Tellement insaisissable, frivole mais si fragile. Ce roman dense, profondément humain et riche, est à la fois sombre et sensible.

Marina Bellezza... du tempérament !

Merci Cécile...
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Après avoir lu - D'acier -, le premier roman à succès de Silvia Avallone, je m'étais promis de revenir un jour vers son oeuvre, mais pas tout de suite, pas trop tôt... "Acciaio" m'avait, disons-le, marqué, et je voulais laisser du temps au temps.
Il y a trois jours, j'ai commencé - Marina Bellezza -, le second roman de cette auteure... et j'ai été immédiatement happé par cette strega (c'est très respectueux et admiratif ) qu'est la Avallone.
Dans cette deuxième oeuvre S.A nous transporte dans le Piémont et plus particulièrement dans la petite ville provinciale de Biella (42 000 habitants), laquelle ville l'a vu naître, et qu'elle connaît et aime d'un amour "inconditionnel".
Ce chef-lieu et tous les villages, hameaux qui l'entourent ont subi l'exode de leur population vers les villes, pourvoyeuses d'emplois et de "rêves", et peu à peu s'enfoncent dans une mort lente aux couleurs de l'oubli.
Pour les uns, c'est une terre en friche. Pour les autres, c'est un Far-West à reconquérir et à rebâtir.
C'est dans ce décor et dans ce contexte que nous faisons la connaissance de Marina et de Andrea, deux jeunes vingténaires qui symbolisent ces deux visions de leur époque
Nous sommes en 2012, au coeur de cette crise où les repères ont été délaissés ou troqués contre de nouvelles illusions aux contours flous et aux lendemains très hypothétiques.
C'est d'un côté l'Italie Berlusconienne du paraître, du fric facile (pas pour tous !), des soirées champagne et bimbos à gogo, l'Italie de la globalisation, du capitalisme fou, des réseaux sociaux, des émissions de télé réalité pour lesquelles une partie de la jeunesse est prête à vendre son âme et tout le reste pour le fameux "quart d'heure de célébrité" cher à Andy Warhol.
Et de l'autre côté, c'est l'Italie de ceux qui ont compris depuis un moment déjà que les lumières de la ville n'étaient qu'un leurre pour les jeunes papillons qui n'y trouvaient rien d'autre qu'un prétexte à s'y brûler les ailes et que leur salut résidait dans un monde à réinventer... quitte à revenir à leurs racines : la terre, les animaux, la nature. Bref, à l'authentique et au vrai, lesquels s'opposent aux mirages urbains qui, à leur tour, ont commencé leur déclin.
Andrea et Marina sont au coeur de cette histoire contemporaine où pendant que l'on rebat les cartes, on se demande à quel jeu nouveau elles vont pouvoir servir.
Mais Andrea et Marina, c'est aussi une grande histoire d'amour ( j'aurais dû écrire cela avec des majuscules...), l'Amour avec un grand A, l'amour unique, d'une vie... deux amants tragiques, deux amants magnifiques, deux amants maudits et inoubliables.
Deux jeunes blessés par leur enfance, par L Histoire... deux jeunes qui ont une revanche à prendre sur la vie, mais en empruntant des chemins différents...
Le souffle romanesque que Silvia Avallone insuffle à cette histoire, sa vision très générationnelle de notre monde et de notre époque, sa lucidité, son punch, son talent impressionnants ne peuvent que séduire le lecteur... qu'il appartienne à la génération de l'auteure ou à la mienne n'a aucune importance.
L'histoire est prenante, touchante, grave souvent, légère parfois, mais le premier mot ne peut que vous obliger à chercher votre salut (?) dans le dernier.
Cette boucle qui s'ouvre sur un cerf qui traverse imprudemment la route pour se refermer sur un cerf qui s'enfuit, mu par des instincts qui le dominent sans qu'ils les comprennent, cette boucle... je vous conseille vivement de la découvrir à travers un peu plus de 500 pages d'une lecture captivante.
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L'histoire de Marina Bellezza est prenante.
Dans cette vallée qui se désertifie, où les usines et mes magasins ferment les uns après les autres, où les maisons sont abandonnées, la plupart des jeunes adultes est partie, d'autres s'obstinent à rester. Parmi eux, Andrea, fils du maire, et Marina qui commence à être célèbre dans la chanson.
Silvia Avallone écrit bien.
On sent le désespoir de cette région, la sienne, qui se meurt.
Insupportable, cette Marina, mais si belle et si fragile.
Solitaire et entêté, cet Andrea, mais si seul et si tendre.
Leur destin semble si différent et en même temps si lié.
On a parfois le sentiment de tourner en rond dans cette vallée perdue et dans l'étrange passion de ces deux êtres blessés. Mais c'est cependant une bien belle histoire.
On y retrouve, comme dans « D'acier », le thème d'une jeunesse paumée dans une société en crise où elle a du mal à trouver sa place.
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Elle, c'est Marina.
Qui veut vraiment grimper vers les étoiles, devenir une star, chanter à la télé et avoir des milliers d'amis sur Facebook. Marina, belle, rageuse et conquérante, comme un défi à la galère de l'enfance et de ses parents impossibles. C'est une Bimbo d'opérette, candidate au radio-crochets musicaux, aguicheuse et fantasque, impossible à vivre et si difficile à aimer.

Lui, c'est Andrea.
Utopiste raté, fils et frère mal aimé et mal aimant, éternel étudiant sans projet et bibliothécaire par nécessité, avec le rêve modeste de se faire éleveur dans les alpages. Andrea amoureux depuis l'enfance, éreinté par cette attirance sauvage dont il ne peut se défaire et qui lui fait vivre une vie de maladie d'amour.

Il la cherche, la supporte, la vire, la retrouve. Elle l'évite, l'engueule, le rattrape et le plaque avant mariage par texto...

Cette histoire d'amour-haine est loin d'être une bluette! On est épuisé avec eux par ces sentiments dévastateurs, la puissance du désir, irrépressible, et la violence née de la frustration. On salue la volonté, la persévérance en dépit du manque d'argent, de la rupture familiale, et de l'horizon si lointain de la réussite ...

Dans les villages montagnards des Alpes piémontaises, c'est un décor de banalités qui illustre en creux l'Italie de la crise économique, revenue des mirages douteux et du bling-bling, le pays des années Berlusconi où les jeunes adultes ne trouvent aucun travail et où les régions se paupérisent.

Le savoir faire en écriture est indéniable mais j'ai fait quelques montagnes russes entre sentiment diffus d'ennui et attraction à suivre cette improbable histoire d'amour absolu, violente et destructrice. le scénario est parfois un peu léger mais n'est sauvé que par une étude de caractères fouillée, deux personnages extrêmement attachants et extrêmement énervants!
C'est un roman très "italien", très latin, qui ne craint pas la surenchère et le ton un peu appuyé.

Je pense me souvenir longtemps de la starlette et de son montagnard...
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critiques presse (3)
LaPresse
12 novembre 2014
Ce deuxième roman peint un portrait très fin des jeunes dans la vingtaine, héritiers d'un monde en pleine désagrégation. Avec le même souci social et politique qui animait son premier roman [...], Silvia Avallone fait une description très touchante et pourtant très alarmante de l'Italie contemporaine.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LesEchos
01 octobre 2014
« Marina Bellezza » est un livre rebelle et frais, qui en appelle au sursaut d’une jeunesse flouée par des décennies d’une politique délétère.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Actualitte
05 septembre 2014
Ce livre, souvent pathétique, parfois drôle, cruel et sombre [...], mais pas dénué d'espoir, sensible sans excès, est empreint d'une ardeur, d'un mordant réellement enthousiasmants et de belles convictions, se lit sans effort et procure beaucoup de plaisir, notamment grâce à son style très visuel et des personnages qu'on a envie de protéger sans cesse.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
[...] l'extrême nord-ouest de l'Italie, si mal desservi par les moyens de transport et de communication qu'elle en devenait presque une frontière inexplorée.
Ça avait été une terre de casseurs de pierres, de chercheurs d'or, d'émigrants. Une frontière, mais pas à conquérir, à quitter. Au XIXe siècle, et jusqu'à la moitié du XXe, les hommes partaient en Amérique, en Australie. C'était la coutume : ils se mariaient, et le lendemain s'embarquaient à la recherche d'une fortune qui ne brillait jamais que sur des continents lointains.
Les femmes non. Les femmes ne bougeaient pas, elles étaient comme les racines enterrées des châtaigniers, comme les tubercules et les rochers. Elles attendaient. Que les maris reviennent les mettre enceintes, que les enfants grandissent, que les maris rentrent pour mourir.
(p. 56-57)
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Pour Andréa Caucino, le secret, le caché, le non-dévoilé était le fondement naturel de la beauté, et le silence, la solitude en faisaient partie. Les animaux sauvages étaient beaux, beaux aussi les yeux ronds et brillants des vaches au museau levé qui vous regardent avec un étonnement muet; beau cet endroit inconnu de tous sinon des enfants qui viennent au printemps et surtout en mai, quand fleurissent les rhododendrons ; et belle Marina, avec son bas filé et sa robe de travers, son maquillage à moitié effacé et son sourire clair comme la première neige dans les creux du Mucrone.
Il lui semblait presque pouvoir lui pardonner, pour l'exhibition de l'autre soir, pour le retard de cet après-midi, pour ces images d'elle couchée dans d'autres lits avec d'autres hommes qui cherchaient à affleurer à sa conscience, et qu'il repoussait dans les recoins les plus noirs et lointains de son cerveau. Il lui semblait qu'il pouvait lui pardonner ces trois années d'absence, les trahisons, si c'était pour goûter à cet instant. Et il le voulait: parce qu'ils avaient encore une vie devant eux.
Il guettait les traces que le temps avait déposées sur son \isage. Son profil était plus tendu, ses pommettes plus dures, son nez plus dessiné ; et sur son corps aussi, resté longiligne comme celui d'une adolescente, mais avec des hanches plus larges et des rondeurs qu'il ne se rappelait pas. Il était un peu comme un père revoyant sa fille qui avait grandi, et qui sait avoir perdu d'elle quelques-unes des meilleures années. Mais aussi comme un amant frustré incapable d'attendre une minute de plus.
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Il y a eu dans l‘Histoire des époques où le but était de connaître le monde, l’explorer, éprouver son immensité, son mystère. Dans celle-ci, en revanche, en cette seconde décennie du XXIe siècle, il ne s'agissait plus de se perdre dans le monde mais d'être le monde, prendre sa place, le résumer tout entier en soi. La guerre opposait les pionniers de la visibilité aux partisans de l’anonymat. On ne luttait plus à mort pour occuper des terres, mais une place dans les médias. Un Far West virtuel, tout aussi féroce.
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Les paroles prononcées (..) ne sont jamais comme celles qui demeurent à l'état de pure intention, dans la tête. Comme si, une fois réelles, partagées avec les autres, elles s'appauvrissaient jusqu'à ne plus rien signifier du tout.
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Devenir adulte, c'est savoir distinguer la réalité du désir (...); savoir renoncer, s'il le faut, au désir. Savoir le nommer, lui donner une autre dimension.
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Une virée en Toscane en compagnie d'une romancière qui pourrait être une descendante italienne d'Emile Zola, ça vous dit ?
« D'acier » de Silvia Avallone, c'est à lire en poche chez Liana Levi.
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