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EAN : 9782266160889
542 pages
Pocket (24/03/2006)
3.99/5   67 notes
Résumé :
Pour protéger les fantômes qui dorment dans une maison en ruine, un forcené abat les ouvriers chargés de la détruire. Pendant ce temps, dans ce village des Vosges, témoin de cet acte de folie, un homme revient sur les lieux de son adolescence. Il est à la recherche d’un indice, d’une piste. Flic ou journaliste, il semble en savoir long. Mais doit-il ressusciter les ombres du passé?
Tipol, le fidèle, et Zan, l’intrépide, avaient alors 13 ans. C’était l’été 57,... >Voir plus
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Un jeune orphelin, un père alcoolique, une vie laborieuse dans une province oubliée, évoquent un scénario d'Hector Malot, mais nous sommes en 1957, dans les Vosges, et la mère s'est suicidée, le père est suivi de près, de très prés par l'assistante sociale et le drame survient le 14 juillet ...

Nous sommes loin de l'univers moralisateur de Malot, nous sommes dans la réalité contemporaine et Pierre Pelot a un réel talent pour nous plonger dans un monde brutal mais très authentique.

La conclusion est tout sauf morale mais l'auteur manie la langue française avec un tel talent que ce livre est un régal.
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Etonnant ! Aucune critique pour ce livre pourtant sorti en 2005 pour sa première édition.
Il ne mérite vraiment pas cette indifférence.

En 1957, les vacances d'été s'annoncent radieuses pour les enfants des collines vosgiennes avec la pêche, le tir à l'arc, le vagabondage en culottes courtes avec le chien sur les talons. C'est le temps des enfantillages, la liberté heureuse des années 50, quand juillet commençait au rythme du Tour de France.
Mais l'enfance a aussi ses démons et ses jeux interdits et la bande de P'tit Grand Marcel va entamer une guerre de clans en culottes courtes qui va tourner au drame. le petit caïd, déjà stigmatisé en « petit dur » par un drame familial en fera les frais en responsabilité et en gardera un sentiment d'injustice tenace.

En 2004, l'été s'annonce également sanglant avec le massacre de cinq ouvriers par la violence d'un forcené en tireur isolé. Chacun s'interroge et s'étonne d'un visiteur inconnu sur les lieux du drame, ouvrant une enquête en souvenirs et mémoire pour solder les comptes d'un vieil été meurtrier.

Le lecteur se doute rapidement de la corrélation entre les deux époques mais il faut savoir attendre car Pierre Pelot prend son temps, installe un contexte, s'attarde sur une ambiance villageoise et des campagnes boisées avec le plaisir qu'il prend toujours à évoquer sa région.
Il sait créer une relation père-fils avec beaucoup de sensibilité, parler de la difficulté du passage vers l'âge adulte, du deuil de l'enfance brisée par la perte d'une mère et d'un frère. Ses petits garnements sont attachants, et le talent de conteur de l'auteur fait le reste pour nous embarquer dans une histoire dramatique aux relents de culpabilité.

Du Pelot comme je l'aime, fort et dramatique, à l'écriture fine et sensible.
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Lu entre fin janvier et début février 2020.
C'est mon premier livre de cette année. Parfois, les moments où on découvre un livre, sont inextricablement liés à une partie de notre vie. Il en sera toujours ainsi de Méchamment dimanche. Une collègue me l'a prêté et honnêtemnt, je n'y croyais pas trop, les ouvrages de Pierre Pelot que j'avais parcourus ne m'ayant pas marquée jusqu'à ce jour.
Il en est autrement de Méchamment dimanche.
L'écriture est puissante et précise, les descriptions poétiques, mais tellement réalistes.
L'histoire est belle et insoutenanble à la fois, elle est pleine d'incrédulité et de la délicieuse cruauté de l'enfance, la naïveté n'est pas loin, mais on sent bien que ces enfants là jouent une partie qui durera toutes leurs vies.
D'ailleurs Pierre Pelot nous présente d'abord les adultes devenus. On ne les reconnait pas toujours au premier abord et je n'en révèlerai pas davantage.
L'enfance de Zan, Tipol, Zita, Zinzin et les autres est celle des gosses de campagne, quelle joie de retrouver les Vosges, que les parents laissent dériver perdus dans leurs propres abîmes. Oui la vie de cette bande ne commence pas comme un conte de fée. de celui qui a perdu mère et frère trouvant dans le désespoir et l'alcoolisme du père un terrain d'imaginaire et de liberté à celui qui subit les violences de sa famille ou celles qui quittent l'école à 15 ans pour travailler à l'usine... La vie du village est loin d'être facile, mais les enfants se rélèvent de tout. du moins, c'est l'impression que l'on a au début.
Ce roman est aussi un bon polar.
En évoquer les énigmes briserait sans doute son charme.
En tout cas, elles sont multiples :
Qui est Jean-Claude ?
Pourquoi cet homme, ce flic, revient-il dans le village après le tragique meurtre qui a couté la vie à plusieurs personnes, d'ailleurs qui est-il ?
Et l'assassin quel lien avait-il avec la bande d'enfants de jadis et avec le flic ? Qui était-il ?
Les enfants sont-ils si merveilleusement innocents ?

Bref, j'ai adoré, j'ai tremblé et la fin (bon je l'avais lue avant le dénouement, j'y peux rien c'est comme ça) m'a laissée un goût amer pas désagréable.
Je traversais une sale période. Méchamment dimanche l'a rendue moins pénible. C'était un challenge. Pari gagné.
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Soleil noir
C'est un roman sur l'enfance, comme l'auteur sait si bien se glisser dans le coeur de ses « minots » qui apprennent la vie sur le tas, à l'ombre de parents qui ne peuvent les surveiller comme le lait sur le feu.
St-Maurice-sur-Moselle, ce petit village des Vosges, où l'herbe est verte et la rivière bien fraîche et poissonneuse.
Deux bandes de gamins se défient en ce 13 juillet 1957, les vacances sont là comme un dimanche répété à l'infini.
Les esprits bouillonnent, les idées fusent, les bêtises se font en toute innocence ou presque.
Zan et ses copains Tipol, Belette et ses soeurs sont très occupés à définir ce qui fera leur été. La pêche, bien évidemment, une cabane à construire, un mystérieux souterrain à explorer…
« Prudemment, ils laissèrent passer une interminable minute avant de ressortit du tunnel par où ils étaient entrés, à l'abri des regards éventuels en provenance de la gare. Sitôt la cachette quittée et l'oeil pointé au ras de l'éblouissement chaud des rails, ils ne purent que constater le vide du quai et la partie visible de l'esplanade devant la gare, sous les marronniers. La lumière férocement droite dans le silence de midi semblait capable de creuser à travers tout ce qu'elle touchait jusqu'aux carcasses d'os blanchis. »
Zan est dans une situation particulière, il vit seul avec son père, souvent alcoolisé, depuis le suicide de sa femme qui n'a pas supporté de perdre un de ses fils, le petit frère de Zan. Alors l'assistante sociale va se mêler de leur vie et tout bouleverser.
La relation père-fils est d'une force qui vous broie le coeur.
En 2004, un « étranger » débarque après le drame qui a bouleversé ce village : un forcené a tué des ouvriers qui démolissaient la vieille maison des Baillon, famille qui possédait les filatures.
Quel lien y a-t-il entre l'été 1957 et se massacre 47 ans plus tard ?
La construction de ce roman est diabolique et l'écriture oscille entre la joliesse de l'enfance et la noirceur la plus profonde. C'est comme un balancier, une fois vous êtes immergé dans leurs jeux, comme la pêche en rivière, et les prairies vertes et les chants d'oiseaux, et en une fraction de seconde vous basculer dans un monde des plus effrayant. C'est subtil et machiavélique à la fois, ce roman est un oxymore à lui seul : la lumière noire.
Une performance, mais avec Pierre Pelot, le lecteur sait que mettre le feu aux poudres est imminant.
La passion de dire l'innocence brisée, le drame qui plombe toute une vie jusqu'à la folie.
Zan a un ami, un confident son chien, je vous laisse découvrir sa particularité, là aussi c'est une trouvaille.
Après le drame, le coupable Paul Barcot est arrêté, sa garde à vue dévoile un être qui a basculé.
L'écriture de Pierre Pelot est charnelle lorsqu'il vous dépeint le décor de ses Vosges, il y a une plénitude à la lecture du décor planté, les mômes sont des mômes, l'auteur n'a pas oublié ce que faisait les gosses de l'époque, la vie qui les portait, l'imagination qui les transcendait, les bêtises mais ce roman va plus loin, la bascule est là, fiévreuse et piégeuse.
Pour moi, c'est une relecture, j'avais lu ce roman à sa sortie, j'en suis ressortie assommée, le coeur en lambeaux.
Le style Pelot est dans la richesse du vocabulaire, et dans la construction toujours inégalable dans la montée des tensions et des divers tenants et aboutissants subtilement agencés jusqu'au final.
Sans oublier la tendresse que l'auteur a pour ses personnages.
L'enfance est puissante.
J'aime la façon dont l'auteur embarque ses lecteurs sans qu'ils ne puissent se défaire de l'emprise exercée par cette écriture unique.
Un auteur français rare.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Zan est un garçon de presque 12 ans, dont l'enfance n'a pas été facile. Après le décès accidenté de son petit frère, son père sombre dans l'alcool et sa mère se suicide. Il est donc plus ou moins livré à lui-même et mène sa barque comme il le peut avec son chien et sa bande de camarades dans un village des Vosges. Puis les choses changent, une assistante sociale fait son apparition dans la vie du père de Zan et donc dans la sienne, venant tout chambouler. Méchamment dimanche se déroule sur un été, l'été 1957, celui qui marquera un tournant dans la vie de Zan, mais également en 2004, année où a lieu un drame dans ce village des Vosges, drame qui réveillera les mémoires… Méchamment dimanche est un roman plutôt lent à démarrer. Il ne se passe presque rien dans la première moitié du livre, et j'ai eu beaucoup de mal à accrocher et à poursuivre la lecture. Mais une fois que les choses bougent, cela devient un roman assez captivant. Son ambiance est très particulière, rurale, terre à terre, les descriptions sont telles qu'on se retrouve vraiment plongé dans ce petit microcosme villageois.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A son retour de l'hôpital, P'pa béquilla en long et en large d'un bout à l'autre d'une convalescence qui l'amena au printemps. Il se remettait difficilement de sa dégringolade de l'échelle, ou de son hospitalisation – ou des deux. Il avait pris un coup de vieux. Ses cheveux, qui restaient drus, avaient blanchi, pas seulement aux tempes -pour s'en apercevoir, il fallait bien sûr que le Grand Marcel retirât sa casquette, ce qu'il ne faisait pratiquement plus ; il devait se laver avec, quand il se lavait, dormir avec... Les rides de son visage semblaient s'être creusées plus profondément en quelques jours. Mais c'était son regard, surtout. Un regard de verre dépoli qui traversait les choses sans s'y arrêter, dans lequel la lumière se dissolvait et se fondait, s'engloutissait.
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C’était pourtant bien du bonheur, nom que l’on donne à ce frisson plat dont on surprend parfois la coulée dans les veines, du bonheur aussi de le savoir et d’en ressentir cette sensation de précarité essentielle. Il apparut à Zan que le bonheur sous cape pouvait aussi rire en tranchant.
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Il replaça la bouteille de pastis sur l’étagère de verres et choisi de se servir un blanc, appliquant le vieux et sage principe que les mélanges tuent quatre fois plus vite que ce qui tue quatre fois moins.
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Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
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