Suzanne Prou, la discrète, a tendance à tomber dans l'oubli, et c'est bien dommage... Elle a quand même eu deux prix , dont le Renaudot pour "La terrasse des Bernardini"!
Ses romans me touchent fortement et abordent des thèmes qui m'intéressent: la nature, l'adolescence, l'étude psychologique des réactions humaines,les amours tabous.Et son style est tout en subtilité, en finesse. A travers une simple phrase se devinent des impressions, des non-dits à interpréter.
Ici, il s'agit non pas d'une version romancée du film d'Hitchcock, comme le titre pourrait le laisser croire, mais d'une introspection d'un homme dépressif, qui sera confronté, à travers ses délires et ses souvenirs refoulés et donc parcellaires à une révélation finale, source de tous ses maux et ses fantasmes. Dans ses visions cauchemardesques, il est obsédé par une volée d'oiseaux qui se battent ...
Ce qui est terrifiant et si bien rendu, c'est ce parcours intérieur du dépressif, son regard froid et détaché sur les autres, son ironie, son amertume.Et le vertige, en même temps, de ses angoisses,ces images éclatées qui le torturent, et volent autour de lui comme des vautours...
Une plongée prenante au coeur de la dépression et des mystères de l'esprit qui occulte certains événements trop traumatisants, mais qui ressurgissent tôt ou tard...
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" Des ailes bruissaient, claquaient, frôlaient , éventaient mon front en sueur. Des becs pointus piquaient les mots, picoraient les miettes, piquetaient mon crâne lourd. Une nausée m'envahissait à travers laquelle je percevais les mouvements de va-et-vient d'une nuée de bêtes au corps couvert de plumes.
J'aurai voulu me lever, quitter le salon, fuir.
Je n'en avais pas la force."
Aujourd'hui comme hier, je suis le spectateur. Je regarde, je comprends mal. Nul ne se soucie de moi. J'ai été, je suis l'étranger.
J'ai haussé les épaules, je suis retourné dans ma chambre.
Un père qui ne travaille pas, qui traîne toute la journée en pantoufles, c’est un personnage nouveau. M’apparentais-je, dans sa pensée, aux beatniks, aux clochards dont elle fait tant de cas ? Peut-être avais-je l’air, avec mon visage mal rasé à l’expression bougonne, de refuser la société de consommation.
Autrefois, nous écoutions les récits de nos aînés qui nous semblaient parler d'un âge d'or. Nos fils se moquent de notre passé, pire : ils refusent d'admettre que nous avons été jeunes, nous aussi.
Une chaîne d’amour, la famille ? Non, une succession de haines plus ou moins avouées, plus ou moins violentes.
Les
plantes et les petites bêtes
Les invites réunis par
Bernard PIVOT ce soir, ont choisi de parler des
plantes et des
animaux. Avec
Paul VINCENT pour "Le bonheur sur terre" dans lequel il évoque sa vie en Haute-Savoie et donne des conseils ;
Suzanne PROU pour "Le cygne de Fanny" ouvrage dans lequel elle parle des
jardins de son
enfance. Dans "
Le pays sous l'écorce"
Jacques LACARRIERE devient
insecte pour pouvoir mieux les...