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EAN : 9782253011194
157 pages
Le Livre de Poche (01/10/1986)
3.19/5   13 notes
Résumé :
Jusqu'où peut mener la dépression chez un homme ? A l'abandon de soi, de sa famille ? Au désintérêt total et permanent de tout ce qui nous entoure ?
Ou au simple retour vers les cicatrices de l'enfance ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Suzanne Prou, la discrète, a tendance à tomber dans l'oubli, et c'est bien dommage... Elle a quand même eu deux prix , dont le Renaudot pour "La terrasse des Bernardini"!

Ses romans me touchent fortement et abordent des thèmes qui m'intéressent: la nature, l'adolescence, l'étude psychologique des réactions humaines,les amours tabous.Et son style est tout en subtilité, en finesse. A travers une simple phrase se devinent des impressions, des non-dits à interpréter.

Ici, il s'agit non pas d'une version romancée du film d'Hitchcock, comme le titre pourrait le laisser croire, mais d'une introspection d'un homme dépressif, qui sera confronté, à travers ses délires et ses souvenirs refoulés et donc parcellaires à une révélation finale, source de tous ses maux et ses fantasmes. Dans ses visions cauchemardesques, il est obsédé par une volée d'oiseaux qui se battent ...

Ce qui est terrifiant et si bien rendu, c'est ce parcours intérieur du dépressif, son regard froid et détaché sur les autres, son ironie, son amertume.Et le vertige, en même temps, de ses angoisses,ces images éclatées qui le torturent, et volent autour de lui comme des vautours...

Une plongée prenante au coeur de la dépression et des mystères de l'esprit qui occulte certains événements trop traumatisants, mais qui ressurgissent tôt ou tard...
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Je ne connaissais pas le nom de Suzanne Prou avant de prendre ce livre dans ma bibliothèque, livre hérité et au nom étrange de "Méchamment les oiseaux". Ce titre n'est d'ailleurs pas vraiment expliqué par la lecture de ce récit. Je suis donc parti à la rencontre d'une famille et plus particulièrement du chef de cette famille. Il est le narrateur du livre, un employé de la préfecture en arrêt pour dépression.
Il voit sa femme et ses enfants et réalise qu'ils lui sont devenus indifférent, ils ne l'intéresse plus. Sa seule distraction est de remonter le fil de ses souvenirs, sans que l'on sache jamais s'ils sont réels ou imaginaires, allant même jusqu'à s'inventer ou halluciner un compagnon à qui il peut raconter ses premières amours.
Et pendant ce temps, autour de lui, cette famille vit et ses membres s'éloignent peu à peu.
Ce fut une lecture très agréable, des chapitres assez courts, des allers et retours entre le passé et le présent. On ne prend pas parti pour cet homme, on se contente de l'observer.
Si l'occasion m'est donnée de retomber sur un livre de Suzanne Prou, je la lirais à nouveau volontiers.
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Dans le salon où le quinquagénaire a été installé pour qu'il puisse se rendre sans peine au jardin quand il veut prendre l'air, il attend que repos et médicaments le guérissent de cette dépression nerveuse qui l'a terrassé subitement. On lui a dit qu'il avait eu une syncope, qu'il avait balbutié quelques mots à propos d'oiseaux qu'on devait chasser. A quoi se rattache cette obsession des oiseaux? Il a l'intention d'en rechercher l'origine quand il sera moins las. Pour le moment, il se désintéresse de tout et de tous. Il laisse simplement son esprit jongler avec les souvenirs qui remontent d'eux-mêmes du fond de sa mémoire et s'ordonnent comme les fragments colorés d'un kaléidoscope en scènes changeantes où la vérité dissimulée dans l'imaginaire se décante peu à peu.
Lien : http://latrace.wordpress.com..
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Suzanne Prou trouve les mots justes. Non pour décrire la maladie dans son sens médical mais pour la dévoiler dans son sens onirique et personnel.
Oscillant toujours entre rêve et réalité, elle entraine le lecteur décontenancé dans les mystères de l'âme humaine.
A l'image de ces vols d'oisaux qu'aperçoit souvent le malade, comme un appel vers son passé et vers des choses trop longtemps occultées...
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
" Des ailes bruissaient, claquaient, frôlaient , éventaient mon front en sueur. Des becs pointus piquaient les mots, picoraient les miettes, piquetaient mon crâne lourd. Une nausée m'envahissait à travers laquelle je percevais les mouvements de va-et-vient d'une nuée de bêtes au corps couvert de plumes.
J'aurai voulu me lever, quitter le salon, fuir.
Je n'en avais pas la force."
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Aujourd'hui comme hier, je suis le spectateur. Je regarde, je comprends mal. Nul ne se soucie de moi. J'ai été, je suis l'étranger.
J'ai haussé les épaules, je suis retourné dans ma chambre.
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Un père qui ne travaille pas, qui traîne toute la journée en pantoufles, c’est un personnage nouveau. M’apparentais-je, dans sa pensée, aux beatniks, aux clochards dont elle fait tant de cas ? Peut-être avais-je l’air, avec mon visage mal rasé à l’expression bougonne, de refuser la société de consommation.
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Autrefois, nous écoutions les récits de nos aînés qui nous semblaient parler d'un âge d'or. Nos fils se moquent de notre passé, pire : ils refusent d'admettre que nous avons été jeunes, nous aussi.
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Une chaîne d’amour, la famille ? Non, une succession de haines plus ou moins avouées, plus ou moins violentes.
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Video de Suzanne Prou (8) Voir plusAjouter une vidéo

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