Retour sur l'île déserte où Médée raconte son histoire : elle fait dans ce deuxième tome le récit de sa rencontre avec Jason.
L'épisode est connu et les auteures, Nancy Pena et Blandine Le Callet, en reprennent les principales étapes : Jason et ses compagnons, appelés les Argonautes car ils ont embarqué sur l'Argo, se rendent en Colchide pour acquérir la Toison d'or, la toison d'un bélier merveilleux ; le roi de Colchide fait semblant d'accepter : Jason devra montrer sa valeur en se soumettant à une épreuve.
Mais Médée avertit les Grecs : « ils sont fous d'être venus défier le roi ! » ; grâce à l'aide de Médée qui est tombée folle amoureuse de lui et qu'il promet d'épouser, Jason s'empare de la Toison qui était cachée dans un endroit secret et protégée par de redoutables créatures ; puis il quitte le pays sur l'Argo, accompagné de Médée et du fils du roi qui a souhaité partir avec eux ; c'est alors qu'ils sont poursuivis…
Médée, comme dans le premier tome, est rendue plus humaine : ce n'est plus une magicienne aux pouvoirs surnaturels, mais une jeune femme qui a acquis certaines connaissances grâce à son éducation et qui, incapable de résister à sa passion amoureuse, commet l'irréparable...
Quant à Jason, il est peint sous l'aspect d'un séducteur sans scrupule, prêt à tout pour acquérir ce qu'il convoite, et il manque singulièrement d'héroïsme…
Comme dans le premier tome, les dessins sont expressifs et les couleurs (beaucoup de noir, car de nombreuses planches ont trait à des scènes nocturnes) restituent bien l'atmosphère tragique du mythe.
Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Un tome 2 passionnant. Jason et les Argonautes débarquent en Colchide, royaume d' Aietes, le père de Médée. Il vient réclamer la toison d'or. Ce ne sera pas si simple et pour cela, il aura besoin de l'aide de Médée la jeune sorcière...
Dans ce second tome, les choix de Médée vont prendre toute leur importance. Son destin bascule et elle n'en sera pas toujours maîtresse.
Cette série se lit vraiment avec beaucoup de plaisir. Les dessins et les textes sont très fluides. Ce qui rend cette histoire mythologique encore plus captivante !
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Après avoir été chassés du royaume de Colchide et promis à une mort certaine, Argos et ses frères reviennent sur les terres de leur grand-père, déterminés à récupérer la toison d'or que leur père avait offert à Aiétés.
Un certain Jason d'Iolchos les accompagne dans cette quête...
Cet épisode montre comment l'intrépide petite fille présentée dans le premier tome en est venue à trahir sa famille à cause du désir qu'un homme avait su faire naître chez elle. Aveuglée par son désir Médée voit tout de même son idylle s'assombrir lorsque Jason se pavane d'une victoire qu'il n'aurait jamais atteinte sans elle.
Le mirage de l'amour naissant s'évapore dans le sang, reste à voir dans le tome suivant les obstacles qui attendent Médée maintenant isolée...
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J'ai retrouvé le ton violet, orangé et brun de cette bande dessinée. le dessin narre bien la mort d'un taureau en trois cases et si vous vous demandiez à quoi ressemblent les Argonautes, vous y verrez la réponse. Ce tome est plus dramatique que le premier, qui servait d'exposition. J'aime la façon dont le "coup de foudre" de Médée, qui demeure fière, et loin du cliché de l'amoureuse de l'amoureuse transie, est raconté.
Evidemment, il y a des partis pris sur le traitement de l'action et des personnages. Les Argonautes y sont dépeints d'une certaine façon comme des brutes , on aperçoit Orphée et sa lyre. La nourrice y est plus tendre. le roi et son fils y sont décrits l'un comme davantage fou et cruel, l'autre comme aussi handicapé que dans le premier tome. Jason est un "beau ténébreux", qui conclut des marchés et échange gloire et amour. Son attitude où il se vante, prenant pour lui les exploits de Médée, préfigure une suite sanglante, et tragique, la rancoeur de Médée montant.
J'aimerais, maintenant que l'action est mise en place, commenter une scène vers la fin, je mets évidemment un spoiler : la mort du frère. Je me demande, sachant que dans le mythe Médée le découpe en morceau pour se tirer d'affaire, et que dans la BD, c'est un handicapé mental (j'ignore s'il l'était dans le mythe), comment ces deux éléments seraient reliés, en clair comment ce meurtre serait traité. le parti pris ici (c'est une déformation du mythe) est qu'Absyrtos se tue par accident et que les Argonautes le découpent en morceau, après s'être moqués de ce pauvre "idiot". Ce choix scénaristique absout Médée, mais il a le mérite de ne pas verser dans le validisme et surtout de garder la cohérence de l'action -car si Médée avait voulu tuer son frère, il aurait fallu montrer des indices de cette volonté plus tôt dans l'oeuvre. Et l'unique mot prononcé par ce Prince jusque là muet, "père", et le renoncement à poursuivre les "héros" (pour récupérer les morceaux de la dépouille du frère= est sans doute la dernière marque d'humanité chez ce tyran.
Voilà, parenthèse un peu longue, mais cette fois le dessin se fait moins naïf, et j'attribue à ce tome la note de cinq étoiles. Ce "ton violet", cette couleur magique et tragique, prend davantage de profondeur que le tome précédent (exposition) qui en comparaison était un peu long pour peu d'évènement.
A quoi bon l'héroisme ? Et le tragique ne se loge t il pas dans les passions humaines? Ces questions qui sont déjà des réponses se posent à cette lecture. Je lirai le suivant, au sujet du couple Médée -Jason, avec de hautes attentes, en les espérant justifiées.
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Prolongement réussi de la série, où l’on succombe volontiers à la noirceur du mythe.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Magnifiquement illustré, le Couteau dans la plaie est l'instant où tout bascule. Ou comment une femme brillante, généreuse et puissante, va se perdre dans une union destructrice...
Lire la critique sur le site : BDGest
La finesse du trait de Nancy Peña (Le Chat du kimono), apporte à l’histoire, une fois de plus, vivacité et fraîcheur. Oscillant entre saga d’aventure et récit d’apprentissage, cet album dépoussière le mythe pour faire de Médée un personnage moderne à la psychologie complexe.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Nancy Peña enrichit encore son dessin dans cet album qui lui offre, il est vrai, une grande variété de situations dans lesquelles son trait peut s'exprimer. Elle campe avec succès une ambiance où s'équilibrent le mythe, le mystère et l'aventure, et des personnages restitués de manière très...humaine.
Lire la critique sur le site : Auracan
Je crois qu'il existe, quelque part, une puissance qui se joue de nous, qui se moque et ricane. On a coutume d'appeler cela l'ironie du sort, ou l'ironie des dieux, lorsque l'on croit en eux. Jamais, sans doute, mon père ne l'avait éprouvée aussi fort : si la haine ne l'avait pas poussé à jeter ses petits-enfants sur la mer dans l'espoir qu'ils s'y noieraient, jamais l'Argo n'aurait été construit. Jamais les Argonautes ne seraient parvenus en Colchide. Rien de tout ce qui a suivi ne serait arrivé.
C'est là que j'ai compris pourquoi il avait tranché la tête de Drago : on ne devient pas un héros si l'on rentre d'une quête sans avoir taillé des chairs et fait couler le sang. J'avais été la seule à affronter le monstre. C'est moi qui l'avais tué avec mes mensonges et mes drogues. Jason n'avait rien fait. Mais en le voyant revenir avec la toison, l'épée toute poisseuse, qui pouvait s'en douter ?
(Médée voit Jason pour la première fois) Que m'est il arrivé ? J'étais fière, solitaire, orgueilleuse, tout le contraire d'une fille sans cervelle s'éprenant du premier étranger qui passe. Que m'est il arrivé ? Il est beau, c'est vrai, mais cela n'explique rien. Il y avait autre chose sur son visage, une gravité que ne possédaient pas les jeunes gens de son âge, un air d'intelligence ; dans son regard, une colère, une rage sourde. Je l'ai vu, deviné. J'ai été subjuguée et j'ai imaginé qu'il saurait m'aimer.
On peut naître plusieurs fois.
Je l'ai senti ce jour-là, en suivant la bateau du haut de la falaise. Pourtant, je n'avais aucune idée de ce qui allait m'arriver.
On peut naître plusieurs fois, et mourir tout autant. Mais cela, je ne le savais pas encore.
Que m'est-il arrivé ? J'étais fière, solitaire, orgueilleuse, tout le contraire d'une fille sans cervelle s'éprenant du premier étranger qui passe.
Que m'est-il arrivé ? Il était beau, c'est vrai, mais cela n'explique rien.
Il y avait autre chose...
... sur son visage, une gravité que ne possédaient pas les jeunes gens de son âge, un air d'intelligence ; dans son regard, une colère, une rage sourde. Je l'ai vu, deviné. J'ai été subjuguée ; et j'ai imaginé qu'il saurait m'aimer.
Les sorcières et sorciers sont par nature des êtres qui disposent d'un pouvoir exceptionnel. Où se situent alors les limites de ce pouvoir, que ce soit à l'échelle humaine, politique ou juridique ? À quel moment l'usage de la magie et de la culture de l'exception deviennent illégitimes ?
Dans ce deuxième épisode, Géraldine Muhlmann reçoit :
- Blandine le Callet, maîtresse de conférences en langue et culture latines à l'université Paris-Est Créteil
- Bérangère Taxil, professeure de droit international à l'Université d'Angers et membre du Centre Jean Bodin
"Harry Potter, tout un monde de questions philosophiques", c'est une série de podcasts en 4 épisodes pour réfléchir aux grands thèmes philosophiques abordés dans la saga de J. K. Rowling : le mal, le pouvoir, la finitude, l'amour, la loyauté... L''occasion de revenir sur ce récit d'apprentissage culte pour l'envisager sous un nouvel angle.
Pour en savoir plus : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-philosophie/le-legal-le-legitime-et-l-impossible-reflexion-sur-les-limites-du-pouvoir-dans-harry-potter-2551766
#harrypotter #philosophie #podcast
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