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Mireille Vignol (Traducteur)
EAN : 9782702141793
308 pages
Calmann-Lévy (30/03/2011)
3.91/5   81 notes
Résumé :
Jack Burn, sa femme enceinte et leur petit Matt sont en plein dîner lorsque deux membres du gang des Americans les agressent. Ex-marine qui a fui les États-Unis après un hold-up meurtrier, Jack les tue… tous les deux. Le vieux veilleur de nuit Benny Mongrel a vu les gangsters entrer dans la villa, mais sans en ressortir. Ancien du gang des 28, il vit dans l’enfer des Flats et, ne voulant surtout pas replonger, il ne dira rien de ce qu’il a vu à personne. Jusqu’au jo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Les polars sud-africains sont parmi les plus sombres et les plus violents... faut dire qu'en Afrique du Sud, la criminalité est un fléau depuis des années et Cape Town est tout simplement la ville la plus dangereuse du pays. le creuset de toutes les misères et les injustices. La drogue, les meurtres, les vols, les viols, les enlèvements frappent au hasard, y compris parmi les touristes. Bref, le décor rêvé d'un polar brutal, crépusculaire et speedé.

A l'instar de Deon Meyer ou même du français Caryl Ferey avec le terrible Zulu, aucun n'échappe à cette règle, non plus que ce premier roman de Roger Smith dont la couverture augure de l'ambiance : la photo d'un chien à l'oeil et gueule rouges sur fond de nuit.
Première scène choc, s'ouvrant sur un prélude romantique de courte durée durant lequel un homme debout sur sa terrasse regarde le soleil se noyer dans l'océan, sa femme l'appelle pour venir dîner ainsi que leur petit garçon qui regarde un dessin animé, tous trois prennent place à table, le mari découpe le rôti, c'est alors que deux métis abrutis à la meth, membres du gang des Americans, font irruption en braquant sur eux des fusils - on en est à peine à la page 10 et c'est le début de l'enfer, bienvenue au Cap !
Contrairement à ce à quoi on pourrait s'attendre, les deux intrus n'ont pas le dessus, Jack Burn (qui n'est pas un enfant de choeur et a fait la guerre en Irak) en poignarde un et égorge l'autre sous les yeux de son fils et de sa femme. le problème, à présent, est de se débarrasser des cadavres, car on apprend alors que la petite famille américaine ne veut pas prévenir la police pour ne pas attirer l'attention sur elle (pourquoi ? je ne vous en dirai pas plus). S'ensuit alors un sanglant engrenage…

On aura compris que l'auteur est malin et distille dès le début un suspense qui rebondit sur des imprévus, des réactions inattendues de la part des personnages, mus par des intérêts insoupçonnés. Les événements s'enchaînent, se télescopent, et vont mettre en scène quatre hommes dans un chassé-croisé effréné dans les rues du Cap. Il y a bien sûr, Jack Burn, l'américain en villégiature dans cette étonnante ville au paysage superbe , la Montagne de la Table domine la baie, la pointe rocheuse de Bonne-Espérance sépare les océans. Puis le noir Benny Mongrel, ex-taulard et ex-- membre d'un gang, devenu surveillant de chantier pour changer de vie, qui du toit voisin a vu les deux gangsters arriver au volant de leur BMW rouge, entrer dans la maison mais pas en ressortir, ainsi qu'un odieux flic blanc en patrouille, Rudi Barnard, qui repère le lendemain la voiture restée garée dans la rue, obèse et salaud absolu, monstrueux dans tous les sens du terme, ce dernier fait régner non pas l'ordre, mais sa propre loi sur son territoire, flingue à l'appui ; tandis que Disaster Zondi, un super-flic zoulou venu de Johanesburg, a juré de faire tomber ce flic véreux.

Cynique, violent, terrible et terrifiant, tant par le constat humain et social dressé en toile de fond, ce percutant roman noir à l'écriture incisive ne vous donnera certainement pas envie de partir faire du tourisme en Afrique du Sud mais par contre, il vous fera passer un excellent moment de lecture ! Un infernal scénario, qui devrait d'ailleurs être bientôt adapté au cinéma par Phillip Noyce, avec Samuel L. Jackson.


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Afrique du Sud. Direction le Cap ! de grâce, laissez vos vuvuzelas au placard et munissez-vous plutôt d'une arme à feu car ce n'est pas au stade de foot que nous allons, mais dans les Cape Flats.

Vu l'endroit et les multiples gangs qui s'y trouvent, vaut mieux être armé ! Nous sommes tout de même dans les mauvais quartiers de la ville. le bidonville.

Si vous rêviez de l'Afrique du Sud comme destination de vacances, alors ne lisez pas ce livre.

Tout compte fait, lisez-le et changez de destination ! Ça vous évitera de vous retrouver à Cape Town, la ville la plus dangereuse du pays, celle où la criminalité est un fléau depuis des années.

Une dichotomie flagrante dans cette ville : d'un côté, les villas luxueuses des nantis, les Blancs, villas protégées (mais pas toujours) et de l'autre, les Flats où toute la misère du monde semble s'être donnée rendez-vous. Drogues, viols d'enfants, meurtres, enlèvements, tabassages en règle, règlements de comptes, alcool, pauvreté, trafics en tout genre…

Des personnages aux parcours et origines différentes – mais pas tant que ça – vont se croiser et s'affronter.

Jack Burn, américain, a emménagé au Cap, dans les beaux quartiers, avec sa petite famille. Notre homme a tout de l'être propre sur lui jusqu'à ce qu'il tue les deux petites frappes qui s'étaient introduits chez lui. Sombre passé ??

Benny Niemand (« Personne » en afrikaans) est un métis, a fait de la prison et était un galonné dans le gang des Mongrels, le gang 28. Maintenant, il est veilleur de nuit sur un chantier juste en face de la maison des Burn et ça a toute son importance.

Rudi Barnard – Blanc – flic obèse et ventripotent : plus corrompu et sadique que lui, tu meurs. le genre de mec auquel tu voudrais faire la peau de suite. Il règne sur les Flats en maître.

Disaster Zondi, un zoulou, Noir, enquêteur et super-flic qui est là pour faire tomber Barnard pour corruption et pour meurtres.

L'apartheid a beau être de l'histoire ancienne et avoir été aboli, on le sent toujours présent, les tensions raciales ne se sont pas fait la malle et la couleur de peau revêt toujours une importance capitale. Pas qu'entre les Noirs et les Blancs, mais aussi chez les Métis. Selon qu'ils sont café léger au lait, café sans beaucoup de lait ou lait russe. Ça change tout.

Destins croisés, vengeances, rédemption, passés sombres, fautes, erreurs qui se payent cher, drogues, assassinats… Tout se mêle et s'entremêle entre les protagonistes pour se terminer en feu purificateur et destructeur.

Les personnages sont travaillés. Sans en faire trop, l'auteur nous donne l'essentiel. Avec lui, c'est du light corsé.

L'écriture se lit toute seule mais la plume est sans pitié pour la ville du Cap, ses bidonvilles, sa corruption et son taux de criminalité élevé.

Un roman noir qui dépote, violent. Un roman où les flics sont pourris et se foutent bien de résoudre les crimes qui ont lieu dans les Flats. Un roman qui n'est pas tendre avec l'Afrique du Sud et son Histoire sombre et tourmentée.

Un roman superbe qui ne vous donnera pas envie d'aller visiter la ville où Mandela fut emprisonné (la prison de Pollsmoor après son transfert) mais qui ne vous laissera pas de marbre, ni indemne.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Voilà un polar dont l'intrigue est rondement menée ! Tous les personnages ont de la consistance. Un engrenage effréné s'installe autour de cette famille américaine fraîchement installée en Afrique du Sud, au Cap. Jusqu'à la dernière ligne l'auteur nous tient en haleine. La succession de petits sous-chapitres permet de suivre avec précision l'intervention des divers protagonistes dans la vie paisible de ses riches blancs, ainsi que les interactions entre tous les individus ou groupes. Et leur passé, qui n'est jamais vraiment passé...
Une mention particulière pour l'ambiance rudement bien rendue des Capes Flats : chaleur, sueur, crasse, pauvreté, drogue, meurtres, guerre des gangs, flics ripoux et le vent de sable ! Celui qui balaie cette ville d'une violence coutumière et étouffe ses habitants, lentement, sûrement.
Attention, le soleil brille là-bas, vous allez avoir chaud et votre respiration suivra le rythme de Roger Smith, haletant !
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L'office de tourisme du Cap devrait mettre un contrat sur la tête de Roger Smith!
Celui-ci n'a aucune pitié pour décrire les Flats, leur violence quotidienne devenue si présente qu'elle en est banalisée, les ravages de la drogue, les viols, les enlèvements... Charmant patelin où la vie ne vaut rien et les morts s'accumulent. Bien sûr, il y a beaucoup de romans emplis de plus de violence, comme le Livre Sans Nom mais ce qui est terrifiant ici, ce sont les statistiques du Cap qui rendent Mélanges de sangs si réaliste par rapport à des oeuvres fantaisistes.
Plus qu'un roman policier, il s'agit ici d'un roman noir. Dès le début,nous savons très bien qui a tué qui, et les flics s'en moquent pas mal! Gatsby Barnard, policier corrompu au delà de tout ce qu'on peut imaginer ne cherche que le meilleur moyen de faire du fric, et Disaster Zondi, enquêteur zoulou venu de Johannesburg, qu'à faire tomber Barnard pour corruption!

L'écriture met en valeur une histoire très sombre, poisseuse de sang et de malchance qui vous enfonce la tête sous l'eau, de rédemption impossible et de secondes chances torpillées. C'est terrifiant et puissant et plutôt addictif, et aussi dépourvu d'espoir que la vie dans les Flats!
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« L'Afrique du Sud semblait un bon choix : infrastructures de pays occidental pour ceux qui en ont les moyens, mais société assez chaotique pour passer inaperçu. »

Qu'on se le dise, Roger Smith n'écrit pas des polars pour petites filles modèles, ni de promo pour le tourisme dans son pays.
Après le sable était brulant, le piège de Vernon, et pièges et sacrifices, je croyais être rompue à l'univers de ce monsieur… et bien, figurez-vous que c'est loupé. Et dire que cet opus est son second ouvrage. J'en aurais presque peur de lire le dernier de ma pile….. Il se pourrait bien qu'il prenne le vol pour le Cap, histoire de se mettre dans l'ambiance !!

Bienvenue à Cape Town ; ses villas de luxe à flanc de montagne, et Les Flats où s'entassent noirs et métisses cumulant pauvreté, toxicomanie, et violence de tout ordre.
On y ajoute un flic pourri jusqu'à l'os, un ex-détenu qui s'accroche dur comme fer à sa nouvelle ligne de conduite pauvre type malmené qui n'a que sa chienne pour adoucir un quotidien bien sombre…

Bref, tous les contrastes d'un pays aux mille et une facettes.
De cette ville, Roger Smith dresse un tableau violent et cruel… pas très engageant, mais sans doute pas très éloigné de la réalité ; en tout cas de ce qu'a connu l'auteur.

Sa plume est incisive et sans détour. Roger Smith nous embarque dans une myriade de personnages chaotiques, écoeurants pour certains, attachants pour d'autres. Benny Mongrel, est celui pour lequel j'ai le plus de bienveillance, celui qui me touche le plus. Il en va aussi de ces oubliés des Flats.
Dans cette noirceur, Roger Smith glisse malgré tout une note d'espoir. Dans ce pays dominé depuis des lustres par les blancs, une "élite noire " parvient à se détacher et à s'élever. Zondi, même s'il n'est pas tout blanc, fait partie de ceux -là.

Roger Smith est une voix qui compte dans la littérature policière de son pays. Il signe –là un roman puissant, réaliste et addictif. Et qu'il se rassure, la sombre réalité ne me fera pas changer d'avis !

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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critiques presse (4)
Actualitte
03 octobre 2011
Un livre sans rémission, brutal, cabossé qui n’est pas sans rappeler « Zulu » de Caryl Ferey. Un premier roman remarquable, récompensé d’ailleurs par le « Deutschen Krimi Preis » et bientôt adapté au cinéma. A suivre, donc.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Telerama
03 août 2011
Le livre va très vite, très fort, tendu jusqu'à la rupture. Le ­regard pourtant est posé, qua­si documentaire, façon Ken Loach. Aucune complaisance, mais le portrait est à l'acide et au couteau. [..] A coup sûr, un des meil­leurs polars de l'année.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
21 juillet 2011
Le rythme est aussi affolant qu'un coeur qui va rompre, les personnages âpres se cognent aux réalités de cette Afrique du Sud qui essaie de se construire.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaPresse
01 juillet 2011
Mélanges de sangs rappelle les meilleurs polars de Deon Meyer ou l'excellent Zulu, de Caryl Férey. Une expérience de lecture éprouvante, certes (certaines scènes sont très dures), mais totalement fascinante.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Benny Mongrel vivait d'expédients depuis l’âge d'une heure, quand son minuscule corps nu encore couvert de placenta avait été abandonné dans une poubelle. Son instinct de survie l'avait poussé à pleurer dans la nuit - et à continuer de pleurer dans l'aube grise et pluvieuse - quand un groupe de sans-abri était venu piller les hectares du dépotoir.
Il avait pleuré jusqu'à ce qu'une sans-abri se baisse, l'extraie d'un tas d'os pourris et de têtes de poissons et le serre contre son sein. Alors il s'était calmé. Et n'avait plus jamais pleuré.

p. 43
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Disaster Zondi estimait que la police était un rempart, la fine ligne bleue qui sépare la société de l'anarchie. Sa mission dans la vie était d'éliminer les mauvais flics qui s'enrichissent allègrement sur le dos du miracle de la transformation en Afrique du Sud.
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Burn se retrouva assis dans la chambre de Matt, sur un des lits super posés à la couette bariolée. Un livre de Dr Seuss traînait sur la maquette. Le Chat chapeauté. Burn le ramassa et feuilleta; les nuits interminables pendant lesquelles il l’avait lu à son fils avaient imprimé chaque page dans sa mémoire. Il reposa le livre.
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L’Afrique du Sud semblait un bon choix : infrastructures de pays occidental pour ceux qui en ont les moyens, mais société assez chaotique pour passer inaperçu.
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- Est-ce que je peux racheter la chienne?
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