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Christian Gauffre (Traducteur)Quincy Troupe (Collaborateur)
EAN : 9782856165331
Presses de la Renaissance (29/06/2007)
4.56/5   33 notes
Résumé :
Miles Davis, musicien de légende issu de la bourgeoisie noire de Saint-Louis, raconte son parcours musical de plus de quarante ans, des clubs de Harlem et de la 52e Rue où il croise la route de Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk et bien d'autres, aux années électriques et à la fusion entre jazz, rock, pop et musique antillaise. Et c'est en toute franchise qu'il se confie sur les épreuves qui ont jalonné sa vie, ses problèmes d'alcool et de drogue, ses ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans cette autobiographie du musicien trompettiste, Miles Davis (1926 – 1991) nous livre son histoire en remontant dès son enfance dont il nous conte son addiction aux sucreries, ses visites chez ses grands-parents ou encore ses pires bêtises.

Il commence aussi par son amour pour sa famille et son admiration pour son père fervent défenseur des noirs.

Au fil des pages, on devient à notre tour admirateur de ce père aimant et énormément bienveillant, qui a toujours la phrase d'encouragement parfaite pour chaque situation.



On apprécie également le style de notre conteur : sa façon parfois crue de parler – comme s'il nous racontait l'histoire de vive voix -, bien que ce soit en même temps très bien écrit.

Puis il faut l'écouter raconter comment il est tombé amoureux de la musique !, cela semble magique.

Il enchaîne alors avec ses débuts dans l'apprentissage musical, sa passion pour la musique et sa volonté, très jeune déjà, de devenir fermement musicien.

Vient alors son entrée professionnelle dans le milieu musical à New-York. On y suit sa vie dans la capitale où la musique y a une place évidemment prédominante entre ses cours à la Julliard et les boeufs ou concerts le soir.



Ce que j'aime aussi avec les (auto)biographies : bien souvent, au-delà de l'histoire d'une personne, c'est celle de toute une époque que l'on suit.

Ici, on découvre donc également l'histoire des clubs New-Yorkais en pleine période de ségrégation.

Puis c'est sans compter tous les musiciens que l'on croise, on a l'impression que l'artiste a été en contact de tous les grands jazzmen d'une époque. Tout au long du livre, Miles Davis évoque de nombreux musiciens de jazz mais aussi de rock, dont ceux auprès desquels il a énormément appris.


Au bout d'un moment, on a également le sentiment que le livre ne tourne qu'autour des problèmes de drogue des musiciens. Problèmes auxquels il commencera par se « vanter » de ne pas tomber dans ces travers, puis il n'y échappera pas, n'arrivera pas à s'en défaire et ils finiront par régir un peu sa vie… .


Malgré tout, il a voué sa vie à la musique, dans différents groupes au départ, avant de monter son propre groupe.

Côté musique, tous les détails de la vie d'un musicien y passent : il nous raconte ses concerts et ses tournées – on apprend qu'elles sont les lieux du monde où il considère être le mieux accueillit -, les enregistrements d'albums… mais également son travail constant du son, sa volonté de sans cesse se renouveler musicalement – il va alors se mettre à s'intéresser à la musique modale orientale ou encore au rock -, son rapport au public, ses inspirations musicales ou encore le fait que seul l'approbation du public l'intéressait et certainement pas l'avis des critiques.

Au-delà de son propre rapport à la musique, on en apprend également sur comment tel ou tel musicien compose ou sur sa façon d'interpréter, il évoque également le rôle de la musique dans les mouvements noirs ainsi que dans les changements de société (notamment en ce qui concerne le mouvement hippie).

Ce que j'admire aussi chez lui, à la lecture de son autobiographie, c'est qu'il s'est toujours intéressé pleinement à la musique et à ses évolutions pour mieux comprendre la musique et faire évoluer la sienne. Il n'a jamais souhaité s'enfermer dans un schéma qui marche.

Niveau style musical, il est question du style de jazz le be-bop puis du début du free jazz, mais aussi plus largement de l'évolution du jazz ainsi que son attrait par le public qui va peu à peu le délaisser lui préférant le rock.



« Fallait voir la tête de tous ces blancs […] Nous avons traversé le hall jusqu'à la réception, tous les yeux rivés sur nous ! Ça dérangeait leurs putains de têtes, de voir dans le grand hall deux Nègres qui n'étais pas des employés » : décrit bien sa façon de parler crument et sa haine contre la façon dont les blancs les traitaient.

Il en a en effet beaucoup souffert. Il nous raconte comment il a eu notamment des ennuis par la police elle-même à de nombreuses reprises juste pour sa couleur de peau. C'est également l'époque de Martin Luther King et bien sur, il ne fait pas non plus l'impasse dessus.


A la fin de sa vie, si la musique était toujours présente, il a fait évoluer son amour de l'art en s'intéressant à la peinture et en se mettant à peindre lui-même.


Une biographie très intéressante !
Lien : http://notecuivree.fr/2018/0..
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Ce livre est un monument. Non seulement couche-t-il sur papier la plume d'un des musiciens les plus importants de sa génération (et dont l'impact se fera encore sentir dans des dizaines d'années), mais c'est également un témoin privilégié de la scène jazz des années '40 à nos jours. Miles Davis n'a assurément pas sa langue en poche et cette autobiographie apporte un éclairage précieux sur des musiciens incontournables qui ont croisé sa route comme Charlie Parker ou John Coltrane, pour ne citer qu'eux. Plus qu'une biographie, Miles prend le pouls d'une époque baignée de racisme et nous permet d'appréhender succinctement la vie d'un homme noir, musicien dans une Amérique profondément ségrégationniste. Miles Davis y règle donc certains comptes mais n'hésite pas à rendre de multiples hommages aux personnes (musiciens ou non) qu'il admirait. Bref, une mine d'information pour un livre sans langue de bois… du petit lait (ou un verre de cognac, c'est selon).
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"Écoutez. La plus grande émotion de ma vie - habillé s'entend - a été d'entendre pour la première fois Diz et Bird jouer ensemble à Saint Louis, Missouri, en 1944". C'est par ces quelques mots que Miles Dewey Davis de Alton, Illinois, commence sa biographie que le journaliste et poète Quincy Troupe a aidé à expulser.

Nous allons cheminer avec le trompettiste de St Louis à New York, de Bird Parker à Marcus Miller, du be-bop naissant au jazz fusion et aux longs silences de Miles dans ses derniers concerts. Mais à l'instar de Mozart, un silence après une note de Miles, c'est encore et toujours du Miles. L'amateur de jazz qui lit cet ouvrage connait déjà certainement la musique de Davis, mais il découvrira l'homme, le compositeur, le musicien, le chef d'entreprise. La franchise de Miles ne le sert pas beaucoup, le portrait qu'il fait de lui au long de ses six cents pages n'est pas très flatteur. Égocentrique, caractériel, il maquereaute (selon sa propre expression) ses petites amies pour se payer son héroïne, il tabasse ses différentes femmes par jalousie ou sous l'emprise de divers stupéfiants. Étrangement, on se rend compte, petit à petit, qu'il n'aime vraiment personne d'autre que lui, à part Dizzy Gillespie et Gil Evans. Un leitmotiv revient en fil rouge, de la petite enfance sur les bords du Mississippi aux derniers moments à Santa Monica, le racisme. Il l'a subi malgré sa célébrité, malgré la reconnaissance du public blanc. Il a lutté contre, souvent en vain, mais sans jamais renoncer.

Venons-en donc au musicien qui a traversé, suivi puis impulsé près de cinquante années de la musique américaine du 20e siècle. le livre fourmille d'anecdotes concernant tous ceux que Miles a croisé, des plus célèbres. de Billie Holiday à Prince en passant par Hendrix qu'il admirait semble-t-il. La plus croustillante concerne Duke Ellington, je vous laisse la découvrir. Une façon d'aborder cette somme de rencontres, de concerts, de compositions, est de passer par les copieuses dix pages d'index et de picorer, d'Adderley Julian à Zawinul Joe en passant par Dona Lee ou Ava Gardner. On s'attardera sur ses relations compliquées avec Coltrane. Et on admirera, de page en page, le nombre impressionnant de musiciens qui sont devenus des stars après être passés dans l'un de ses nombreux groupes. Passionnant.
Lien : https://www.lejazzophone.com..
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le plus grand créateur de jazz se livre ici sans complaisance. Entre processus de composition, rencontres avec les plus prestigieux jazzmen de l'époque (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, John Coltrane...) et racisme ambiant. le trstament d'un homme et des époques qu'il a traversées avec les Etats-Unis en toile de fond.
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excellent. Miles parle sans filtre... et il a beaucoup à dire
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Que les gens viennent me demander de jouer des trucs comme My Funny Valentine parce que c'est ce qu'ils entendaient pendant qu'ils baisaient une super-fille et que ça leur avait fait plaisir à tous les deux, je le comprends. Mais je les envoie s'acheter le disque. Je n'en suis plus là, et je dois vivre pour faire ce qui est bon pour moi, pas pour eux.
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"J’ai encore en tête la musique que j’entendais dans l’Arkansas, chez mon grand-père, surtout le samedi soir à l’église. Je devais avoir six ou sept ans. Nous partions le soir sur les routes de campagne sombres et, tout à coup, cette musique semblait surgir de nulle part, de ces arbres inquiétants dont tout le monde disait qu’ils étaient hantés de fantômes. Bref, nous étions au bord de la route […], quelqu’un se mettait à jouer de la guitare comme B.B. King, un homme et une femme chantaient, parlaient de déprime. Merde, c’était quelque chose, surtout la femme. […] Ce son-là, ce côté blues, église, funk de petite route, cette sonorité et ce rythme rural du sud, du Midwest. C’est à la tombée de la nuit, sur les effrayantes routes secondaires de l’Arkansas, lorsque les chouettes sortent en hululant, que ce son se mêla à mon sang. Et quand j’ai pris mes premières leçons de musique, j’avais peut-être bien, déjà, une idée de ce que je voulais que ma musique soit."
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Quand je l'ai connu j'aimais bien Wynton [Marsalis]. Il reste un jeune homme charmant mais un peu confus dans sa tête. Je savais qu'il jouait de la musique classique comme un fou, qu'il avait de grandes aptitudes techniques à la trompette, et tout le reste. Mais pour faire du grand jazz, il faut bien plus que ça : des sentiments, une compréhension de la vie qu'on n'acquiert qu'en vivant, par l'expérience. J'ai toujours trouvé que ça lui manquait. Mais je n'ai jamais été jaloux de lui ou quoi que ce soit du genre.
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Les Juifs ne cessent de rappeler au monde ce qui leur est arrivé en Allemagne. Les Noirs ne doivent pas cesser de rappeler au monde ce qui leur est arrivé aux États-Unis, ou, comme me l'a dit un jour James Baldwin, "ces États pas encore Unis".
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Le savoir c'est de liberté, l'ignorance c'est l'esclavage, et je n'arrivais pas à croire qu'on pouvait être aussi près de la liberté et ne pas en profiter.
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Vidéo de Miles Davis
Interview en 1985.
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