Mister Hyde contre Frankenstein, tome 1 : La dernière nuit de Dieu

Le titre m'avait fait peur car il sentait les vieux films de la Hammer où l'on faisait s'affronter tous les personnages connus et monstres de la littérature…

Même si Frankenstein n'est que le nom du créateur et pas de sa créature. L'amalgame a été fait et est resté.

Mister Hyde contre Frankenstein, ça sentait déjà bon le pop-corn et les vieilles ficelles pour faire frissonner le public dans les salles obscures de l'époque avec un scénario aussi épais qu'un spéculoos qui a trempé dans le café.

De ce que j'en ai vu pour le moment (1 tome lu), je dirais que le scénario est aussi dur qu'une couque de Dinant (elles sont super dures !) tout en étant mangeable, lui !

Mister Hyde… Tout un programme ! le dessinateur lui a donné des traits agréables à regarder et un physique qui ferait retourner les dames dans la rue… Problème avec lui, c'est qu'il est sadique, qu'il adore tuer et que je ne voudrais pas le croiser au coin de la rue.

L'âme humaine est sombre, noire, sans espoir et les auteurs font ce qu'il faut pour nous le démonter, mais sans jamais aller dans la démesure ou la surenchère, le tout étant plutôt montré de manière subtile, mais ça ne laisse aucune place au doute.

Même le côté psychologique ne vient pas plomber le récit. Alors qu'on aurait pu avoir des dialogues soporifiques, il n'en est rien et c'est aux travers des relations entre Mister Hyde et sa gouvernante Faustine Clerval que le scénariste nous livrera ses petites réflexions.

Dans des tons sépia monochromes, le dessinateur nous offre des décors plus vrai que nature de la ville de Londres, lui donnant vie, une présence. Lorsque notre duo s'introduira dans des lieux plus angoissants, les décors s'adapteront aussi, donnant une note supplémentaire d'angoisse.

Un bon début pour cette bédé fantastico-gothique qui met en scène deux bêtes de la littérature et se termine par un cliffhanger qui donne envie de se jeter sur le tome suivant. Ça tombe bien, je ne dois pas attendre entre deux publications !

♫ Tu n'savais pas pauvre de toi
Qu'il y a du mister Hyde en moi
Hyde en moi aïe pour toi ♪

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C'est avec une grande curiosité que je me suis procuré les deux volumes de ce dyptique. Cette collection 1800 des productions Soleil m'interpelle au plus haut point, et je m'intéresse à plusieurs titres.
De par son titre, ce dyptique nous promet la rencontre entre deux figures emblématiques de la culture pop et horrifique, ces deux figures majeures nous entraînant dans les méandres les plus sombres de l'âme humaine. Mais quel est l'intérêt d'une telle rencontre? Nous n'aurons pas la réponse dans ce premier tome qui débute sur les chapeaux de roues. Niveau scénario, Dobbs maîtrise son oeuvre et nous entraîne dans sa sombre histoire à grands renforts d'analyses psychanalytiques sans que celles ci ne plombent le récit. Cette analyse se fait essentiellement au travers des personnages principaux que sont le docteur Jeckyll et l'infirmière Clerval, mais également de leur relation. Alors on connaît tous un temps soit peu l'histoire de Jeckyll et l'on attend avec impatience ce que l'on sait qu'il va arriver, sauf que l'auteur, Dobbs, a l'intelligence de (dés)orienter son récit, et donc le lecteur au passage dans une autre direction. En effet au fil scénario, quelques éléments nous mènent à penser que l'infirmière Clerval tient un rôle plus imortant qu'il n'y paraît. D'ailleurs, l'introduction est claire sur ce sujet. Je n'en dirais pas plus sur l'histoire sans risquer d'en révéler trop et vous gâcher le plaisir de la suite... et du dénouement, double pourrait on dire, qui promet de renouveler nos connaissances des classiques du genre....
Coté graphismes, j'ai tout simplement adoré. On pourra reprocher le choix tonal pratiquement monochrome, qui donne une touche presque "terne" à l'ensemble mais je trouve au contraire que c'est le choix idéal pour créer l'atmosphère sombre propre à ce récit et à ce genre là.

Sous des couvertures de toute beauté, se cache une digression sur le roman de Stevenson accoquiné avec le chef d'oeuvre de Mary Shelley, pour un résultat détonnant, au scénario finement pensé et bien documenté.
Dobbs nous entraine aux confins de la noirceur de l'âme humaine via les figures mythiques de la littérature fantastique, y ajoutant même un soupçon de psychanalyse présentée par son principal défenseur, Sigmund himself.
Cela dit la série n'est pas en reste d'action, les scènes d'horreur et de combats rivalisant de maestria.
Le dessin de Marinetti, bourré lui aussi de références et de clins d'oeils est un régal pour les yeux, l'artiste a su traduire le suspense et l'horreur de la meilleure des façons.
Par contre ca y est, je suis définitivement faché avec le travail de Virginie Blancher, même si cette dernière n'a du être que l'exécutrice d'un choix éditorial, ces gris et un peu trop de retouches numériques sont loin de rendre hommage au talent du dessinateur. Conseil d'accompagnement musical: http://bobd.over-blog.com/article-les-grands-esprits-du-mal-se-rencontrent-86617719.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/ar..

Si vous êtes amateur de la période fin XIX ème siècle avec plus de boue que de rubans et d'anglaises, si les ambiances gothiques et lourdes vous chuchotent des mots doux, alors, je vous suggère une excellente bande-dessinée : Mister Hyde contre Frankenstein dans la collection 1800, chez Soleil.
Le second tome du diptyque intitulé la chute de la maison Jekyll est en librairie. Voilà une lecture délicieusement automnale, idéale pour accompagner la fraîche morosité de ce mois de septembre agonisant.

Suite de la critique sur le blog l'Etang de Kaeru
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