AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226011398
297 pages
Albin Michel (02/05/1981)
4/5   135 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
Sur une modeste tombe d'un petit cimetière du Périgord, on peut lire cette épitaphe: Ci-gît Orélie-Antoine Ier, roi de Patagonie, décédé le 18 septembre 1878. La plus étrange épopée qui se puisse concevoir... Durant les vingt-huit années du règne d'Orélie-Antoine, le rêve et la réalité se confondent aux bornes extrêmes du monde, là-bas, en Patagonie, au détroit de Magellan. Qui est Antoine de Tounens, roi de Patagonie, conquérant sol... >Voir plus
Que lire après Moi, Antoine de Tounens, roi de PatagonieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 135 notes
5
5 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
L'inconvénient d'une biographie, voire d'un roman biographique, c'est d'asservir le rédacteur au personnage, contrairement à la fiction qui donne le rôle de créateur à l'écrivain. Avouons qu'Antoine TOUNENS est un piètre personnage dont la mythomanie, l'impuissance, la veulerie ne suffisent pas à occulter la nullité et que commettre sa biographie est un exercice difficile. Ce constat explique pourquoi cet ouvrage est plutôt décevant et, à mes yeux, inférieurs aux oeuvres de pure fiction de Jean RASPAIL

Un « héros » aussi antipathique et inintéressant dévalue une oeuvre dans laquelle l'auteur fait revivre l'époque du second empire en France et au Chili. Evocation intéressante mais caricaturale et dégradante quand sont évoqués les Araucans et les Patagons, décrits comme un ramassis de primitifs abrutis par l'alcool qui donnent une vision infernale de la Patagonie.

Certains pourraient voir dans cet avoué commettant lois, discours et manifestes une caricature de Don Quichotte ou l'ancètre de nos modernes technocrates pondant des lois aussi inappliquées qu'inapplicables … oubliant que ce Roi de Patagonie est naturellement incapable de se reproduire.

La magnifique plume de Jean RASPAIL ne suffit pas à hisser ce livre au niveau de ses autres oeuvres, d'où ma relative déception.

PS : publié vingt ans après, "Adios Tierra de Fuego", décape la légende et fait oeuvre d'histoire.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          856
Titre : Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie .
Année : 1981
Auteur : Jean Raspail
Editeur : Albin Michel
Résumé : Jean Raspail s'est inspiré de faits réels pour nous narrer l'histoire d'un homme à part, un fou, un naïf dont le seul rêve était de devenir roi. Antoine de Tounens fut un obscur avoué Périgourdin du XIX ieme siècle. Fils d'agriculteur sans le sou, Antoine fut un rêveur dès son plus jeune âge. Autoproclamé roi de Patagonie et d'Auricanie avant même d'avoir foulé le sol de ces contrées sauvages, le jeune homme rejoindra l'Amérique du sud au cours d'un long périple où ses espoirs et sa folie se trouveront confrontés à une réalité qu'il n'aura de cesse de nier. Raillé par tous, malade et ruiné, Antoine s'éteindra le 18 septembre 1878. Sur sa tombe on peut aujourd'hui encore lire cette épitaphe : Ci-gît Orélie-Antoine, premier roi de Patagonie…
Mon humble avis : Il est des histoires qui forcent l'admiration et la curiosité. Celle d'Antoine de Tounens en fait indéniablement partie. Quand j'entendis parler du destin de cet homme, Don Quichotte des temps modernes, malade mental qui n'eût de cesse que d'accéder à un trône de pacotille dont il rêvait depuis l'enfance, je décidai sur le champ de me procurer le ou les ouvrages narrant cette histoire à priori passionnante. le témoignage de de Tounens me paraissant quelque peu obscur, je m'orientai plutôt vers la version romancée de Jean Raspail parue chez Albin michel au début des années 80. J'avais réellement hâte de découvrir le destin unique de cet homme seul contre tous, qui fit frapper une monnaie, graver des écussons, inventa un drapeau pour un royaume qui n'existait que dans son esprit et dont il s'autoproclama roi de droit divin. Si malheureusement la lecture de ce roman ne fut pas à la hauteur de mes espérances, je garderai néanmoins en mémoire l'histoire de ce doux dingue, une épopée tour à tour épique, misérable, grotesque et assez incroyable. Non pas que ce roman soit ennuyeux mais, à mon humble avis, il y manque le souffle, l'énergie prête à sublimer cette histoire. Raspail use d'un style classique, la narration est à l'avenant, sans failles ni surprises et l'on se prend à rêver de ce qu'aurait pu faire Garcia Marquez d'une telle aventure. Parfois, au détour d'une phrase ou d'un chapitre (surtout dans la partie américaine, les moments où Antoine est au contact des indiens), l'auteur semble se rapprocher de son personnage et ce sont là les moments les plus forts de ce roman, les seuls moments où l'on sent l'empathie de l'auteur pour ce personnage hors-norme. Antoine de Tounens fut un personnage unique, un dingue, un idéaliste dont l'histoire reste à écrire. Une histoire de solitude, d'absolu, une histoire émouvante, cocasse et pitoyable. Je referme donc ce roman à regret, celui d'être passé à côté d'une grande lecture, d'un livre marquant tiré d'un destin étonnant.
J'achète ? : Si tu ne connais pas la vie d'Antoine de Tounens je t'encourage fortement à te procurer ce roman de Raspail. Tu l'as compris nous parlons ici d'un destin particulier, d'un homme qui passa sa vie à tenter de réaliser ses rêves d'enfant. Un fou qui déclarait « Par charité chrétienne, il faudrait tordre le cou aux enfants qui rêvent, car ceux-la sont toujours malheureux… » A découvrir vous dis-je…
Lien : http://francksbooks.wordpres..
Commenter  J’apprécie          294
Livre difficile que ce récit de la vie d'Antoine (de) Tounens, roi autoproclamé de Patagonie et d'Araucanie.
Il n'eut cesse, dans une folie toujours grandissante de poursuivre son rêve de grandeur jusqu'en ruiner sa propre famille. Fou ? Rêveur ? Naïf ?
Tous les surnoms lui furent donnés. Paubre carnaval.
Jean Raspail nous entraîne dans cette danse absurde avec un réel talent.
Le livre m'a terrassé, le souffle me manque. J'achève ici cette critique et m'en retourne contempler les côtes chiliennes.
Commenter  J’apprécie          170
L'histoire romancée d'un avoué du Périgord qui s'est auto-proclamé roi des patagons ....!!! Une histoire touchante et ahurissante que Jean Raspail raconte comme une aventure de l'esprit . Grand prix du roman De l'Académie Française.
J'ai adoré !
Commenter  J’apprécie          150
Antoine de Tounens, issu d'une modeste famille de paysans périgourdins naquit le 12 mai 1825 dans le hameau de la Chèze, commune de Chourgnac, non loin de Tourtoirac, lieu où il mourut dans la misère le 17 septembre 1878. Enfant intelligent, il fut vite repéré par son maître d'école surnommé le « Régent » lequel l'encouragea à poursuivre ses études jusqu'au baccalauréat qu'il obtint aisément. En 1841, il entra à l'école de droit de Bordeaux. Deux années plus tard, le voilà devenu clerc de notaire dans une étude de Périgueux. Puis la vente de terres paternelles lui permit de s'acheter une charge d'avoué dans laquelle il s'ennuya très vite. Antoine rêvait de devenir roi dans un pays lointain, la Patagonie. Il commença par obtenir de récupérer la particule perdue sur son nom de famille, demanda un prêt à la banque et fit imprimer proclamations, manifestes et cartes de visites, et fabriquer monnaie, médailles, drapeaux et uniformes avant de s'embarquer vers un territoire encore vierge, mais déjà disputé par les Chiliens et les Argentins. Mais la réalité ne sera pas à la hauteur de ses ambitions. Les indigènes sur lesquels il comptait se révèleront d'incorrigibles alcooliques incapables de faire face au défi de la modernité.
Cet ouvrage, qui recueillit en son temps un certain succès, se présente comme une biographie romancée, mais assez fidèle néanmoins de la vie d'un petit avoué de province qui se rêvait un destin fastueux et qui ne connut que misère, avanies et moqueries. Raspail ne peut s'empêcher de faire intervenir Pikkendorf, un de ses héros récurrents, dont on se demande un peu ce qu'il vient faire dans cette galère. Il y a un petit côté « Don Quichotte » chez Tounens que l'auteur rend parfaitement. Cette quête de l'impossible étoile. Beaucoup de poésie, de rêve et de désespérants retours à la réalité. Personne ne croit au projet d'Antoine, même pas ses amis francs-maçons de Périgueux. Personne ne croit vraiment à son statut de roi, même pas les rapins, poètes ou demi-mondaines (Charles Cros, Daudet, Richepin, Arène, Manet, Flammarion, Verlaine, Rimbaud, Coppée) qui le reçoivent dans leurs cercles embrumés de vapeurs d'absinthe ! Il n'est et ne sera jamais autre chose qu'un roi d'opérette ou de carnaval, statut qu'il assumera jusqu'au bout dans l'incompréhension générale et de manière christique, presque avec une couronne d'épines sur la tête. À lire ou à relire. Un des meilleurs Raspail.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          81

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le dîner fut grave, au carré, ce soir-là. On entre à Magellan comme on entre à la Trappe, et La Reine blanche ne vous lâche pas facilement. Il fut cependant question des Patagons de la mer, baptisés Pêcherais par Bougainville et Darwin, les Alakalufs, mes australs sujets. Nomades, sur leurs canots, ils surgissaient comme des fantômes dans les récits des navigateurs, puis sans un mot, sans un sourire, disparaissaient au ras de l'eau sous la neige et la pluie. Si peu nombreux à travers ce désert liquide que bien des navires les manquaient, leurs équipages scrutant en vain les flots et les grèves dans l'espérance de l'impossible, tant chaque marin, à Magellan, est marqué par la stupéfaction et l'incrédulité qu'on éprouve à savoir que des êtres humains parviennent à survivre dans cette desolation.
— Croyez-vous, sire, que nous les verrons ? me demanda le midship canonnier.
— Ils m'attendent. . .
Commenter  J’apprécie          432
La plus jeunes des femmes leva la tête vers moi. Elle avait les cheveux plaqués sur le visage par la pluie qui s'était mise à tomber à torrents. J'aperçus un sein brun à travers un trou de la peau d'animal qui lui servait de vêtement. Inutile de lui demander son nom. Je le connaissais. Elle s'appelait Véronique, ma reine de la pluie. Accroupie au fond de la barque non pontée, l'autre femme, une vieille, écopait avec un récipient de bois. Les hommes et l'enfant avaient empoigné des avirons. Entre le navire et le canot, la distance se creusa rapidement. Je fis un geste de la main, en adieu. La jeune femme qui me regardait baissa aussitôt la tête. J'étais le roi de ces pauvres gens, mais dix mille ans nous séparaient. Sur l'autre rive de ce fossé de cent siècles, les derniers Alakalufs nomades, mes sujets du bout du monde, s'enfuyaient encore plus loin, volontairement, dans le passé. Et moi, l'âme navrée, je m'enfonçais comme un noyé dans mon royaume d'illusion. Transi, mouillé jusqu'à l'os, je regagnai la passerelle couverte. Trois hommes... une vieille femme... Véronique, ma reine... un enfant, et l'arche du déluge : en mon royaume, province de la mort...
Commenter  J’apprécie          51
Attendre.
Toute ma vie j'ai attendu. Roi, je l'ai été. Durant de fort courtes périodes et pas toujours dans les conditions que l'on croit. Entre ces instants de royauté, je n'ai rien fait qu'attendre. Le destin d'un roi ne se force pas. Il procède à l'évidence de la dignité royale qui est un principe éminemment supérieur et indépendant des volontés humaines. Il finit par s'imposer, seul. L'attendre est déjà s'en imprégner. Et tandis que j'écris ces lignes, c'est le dernier acte que j'attends : la mort d'un roi. Sublime attente. Je le sais, Dieu me reconnaîtra.
Attendre.
Commenter  J’apprécie          80
Je suis né au temps des Pétrocores, nos ancêtres qui tenaient nos forts et cultivaient nos champs du Périgord. Ils ne vivaient pas différemment de nous, ne se déplaçaient pas beaucoup plus rapidement et recevaient des messages de Gergovie ou d'Alésia par feux allumés de sommet en sommet à peu près dans le même temps que M. le préfet de la Dordogne en recevait de Paris par le télégraphe Chappe. C'est au milieu du siècle que tout a basculé, les murailles qui s'écroulent, le carcan qui s'ouvre, le chemin de fer de Limoges à Paris en 1856, puis de Périgueux à Limoges et de là à Paris en dix-huit heures seulement, la transmission instantanée des dépêches par télégraphe électrique en 1857, autant de métamorphoses prodigieuses! Mais auparavant, nous vivions sur une ile perdue. Elle convenait aux miens, paysans attachés à la terre.
Commenter  J’apprécie          30
Seul.
J'étais seul à la Serena, au Chili.
Telle une statue équestre dont le héros se tiendrait encore modestement à pied, tenant son cheval par la bride et contemplant le socle sur lequel aucun nom n'était encore gravé.
La solitude me convenait. C'est un état où il suffit de se donner illusion à soi-même, sans témoins, quitte à y introduire peu à peu de rares confidents choisis avec prudence et circonspection, en attendant avec confiance les commandements du destin.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean Raspail (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Raspail
Petits éloges de l'ailleurs : chroniques, articles et entretiens Jean Raspail Éditions Albin Michel
Recueil d'articles publiés dans la presse au cours des trois dernières décennies, consacrés à des sujets de société, à certains aspects de la langue française, au voyage, à l'histoire ou à des écrivains, parmi lesquels Jacques Perret, Jean Cau, Michel Mohrt et Sylvain Tesson. L'ouvrage offre un tour d'horizon des univers multiples dont s'est nourri le romancier. ©Electre
https://www.laprocure.com/product/325795/raspail-jean-petits-eloges-de-l-ailleurs-chroniques-articles-et-entretiens 9782226470478
+ Lire la suite
autres livres classés : patagonieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (271) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1704 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..