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Olivier Mannoni (Traducteur)
EAN : 9782267027679
340 pages
Christian Bourgois Editeur (20/08/2015)
3.44/5   116 notes
Résumé :
Jonas Brand est reporter vidéo à Zurich. Spécialisé dans les émissions people, il rêve un jour de tourner Montecristo, un long métrage de fiction dont on lui a jusqu'alors refusé le financement.

Lorsqu'il découvre qu'il est en possession de deux billets de cent francs suisses porteurs du même numéro de série - ce qui est a priori techniquement impossible -, il décide de mener l'enquête. Sans le savoir, il se trouve mêlé à une affaire dont il ne mesure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Pour Jonas Brand, tout commence avec un ''incident voyageur'' dans l'intercity Zurich-Bâle. Caméra au poing, il filme les passagers du train en attente avec l'idée d'un reportage sur le suicide des travailleurs surmenés. Mais le vidéoreporter free-lance sait déjà qu'il ne fera pas recette auprès du magazine people qui l'emploie de plus en plus souvent. Jonas n'est pas un journaliste d'investigation, et surtout pas le réalisateur de films qu'il aurait aimé être; Montecristo, son scénario, dort au fond d'un tiroir, faute de financement. de retour chez lui, il découvre par hasard qu'il est en possession de deux billets de 100 francs suisses parfaitement identiques. Authentiques tous les deux, lui dit son conseiller bancaire à la CGBS ( General Confederate Bank of Switzerland ). L'un des deux est faux, contredit un expert numismate. Une anecdote sans importance, et surtout sans rapport avec le suicidé du train ? Pas si sûr, rétorque son ami journaliste, Max Gantmann. Cet expert en économie, plus très frais depuis son veuvage, chassé des plateaux télé par son laisser-aller, croit fermement que Jonas a levé un livre, une affaire énorme qui mettrait en cause la probité des banques suisses. Jonas décide donc de mener l'enquête mais finit par se désintéresser du mystère des faux vrais billets. Il faut dire qu'il vient de rencontrer Marina Ruiz, une splendide zurichoise qui pourrait bien être la femme de sa vie et, cerise sur le gâteau, son film vient de trouver un financement ! Ivre de bonheur, le futur réalisateur refile le bébé à Max et se lance enfin dans son Montecristo.

En Suisse, comme ailleurs, il y a des meurtres déguisés en suicides, des cambriolages, des agressions, des femmes qui trahissent, des accidents qui n'en sont pas, des malversations financières. Mais en Suisse, comme nulle part ailleurs, les complots se fomentent dans un luxueux hôtel de Gstaad, les crimes sont décidés dans le salon feutré d'un appartement de fonction haut de gamme, les problèmes se résolvent à coup de grosses subventions bien distribuées, les journalistes pensent naïvement que jamais on n'en voudrait à leur vie. Nulle mafia ou gangsters à la mine patibulaire, c'est en costume taillé sur mesure que les banquiers suisses font la pluie et le beau temps sur la finance mondiale et sont prêts à tout pour que règne l'ordre tel qu'ils le conçoivent.
Avec son héros qui n'en est pas vraiment un, ni pugnace, ni clairvoyant, Martin Suter nous emmène dans un polar financier totalement crédible. Un trader aux pertes colossales, une banque qui se défausse...tout cela a un goût de déjà vu, et pas seulement dans une fiction. Magouilles, corruption, secrets, les banques suisses sont le décor idéale pour une histoire au suspens bien mené qui, par moments, fait froid dans le dos. Cette lecture, ancrée dans le réel, s'avère une bonne surprise malgré un titre peu accrocheur et un pitch qui peut faire fuir les allergiques aux théories économiques. La fin manque un peu de panache mais elle est à l'image d'un Jonas Brand, dépassé par les évènements et qui peine à se trouver une âme de justicier. On reste dans le poli, le raisonnable, le discret, mais l'ensemble est une bonne incursion dans le monde prospère des banquiers suisses. Epatant !
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Montecristo, c'est un quasi-polar dans les banques suisses, ou encore l'histoire d'un homme normal qui tombe sur la chance de sa vie, une femme à aimer et un film à tourner, mais à condition de faire quelques toutes petites compromissions sur des fraudes ou des morts suspectes...

Ce roman m'a fait passer de très bons moments, mais m'a aussi dérangée dans sa peinture très sombre du monde moderne. D'autant plus que, comme toujours, Martin Suter procède par petites touches, faisceaux d'indices et allusions, nous laissant tirer nous-mêmes nos conclusions sur la morale de l'histoire.

Je suis donc de plus en plus fan de cet auteur suisse qui mêle à des histoires prenantes des réflexions sur notre société. Dans der Koch, c'était l'immigration; ici, c'est la finance, le capitalisme et peut-être la collusion des élites. Glaçant (d'autant qu'il neige beaucoup !) mais passionnant.

Challenge Multi-Défis 29/52 (NB : renuméroté suite à une erreur)
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J'ai sorti de ma PAL ce roman, Montecristo. J'aime bien l'atmosphère des livres de Martin Suter. Un journaliste, free lance, travaillant pour la presse people, a un projet. Monter son film « Montecristo », contemporain bien sûr.
En attendant, il travaille pour « manger ». Il vient de rencontrer Marina. Et dans le même temps, Il s'aperçoit que deux billets de cents francs suisses a le même numéro de série.

Et là tout s'enchaîne. Jonas enquête. Mais cela ne plaît pas à tout le monde, loin de là. Ses amis n'en sortiront pas indemne.

Jonas Brand ira-t-il jusqu'au bout ou renoncera-t-il à cette enquête ? Et vous, quel prix valez-vous ? Saurez-vous peser le pour et le contre ?

Un bon polar dans le milieu de la finance, je vous rassure, facile à lire, un brin cynique.
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Montecristo, c'était la bonne surprise de mon colis de membre du jury du prix du roman Fnac cette année. Certes, il ne fait pas partie des 30 finalistes mais j'ai passé un très bon moment avec cette plongée vertigineuse dans le monde de la finance suisse qui se lit comme un polar et joue avec les peurs actuelles en mettant en scène une sorte d'anti-héros qui n'a jamais eu vocation à camper les redresseurs de tort.

Montecristo, c'est le scénario d'un film que Jonas Brand n'a jamais réussi à monter, faute de financement. Parce qu'il faut bien gagner sa vie, Jonas est devenu vidéo-reporter pour une société de production zurichoise spécialisée dans les émissions de télé people, tout en se promettant, à l'aube de la quarantaine de renouer avec ses réelles ambitions. Alors, quand il s'aperçoit par hasard qu'il est en possession de deux billets de cent francs suisses portant le même numéro de série, l'envie de mener l'enquête sur cet événement a priori impossible est accentuée par le désir d'essayer une autre sorte de journalisme, l'investigation. Rapidement, Jonas fait le lien avec un "incident voyageur" dont il a été témoin lors d'un voyage en train ; un homme s'est apparemment suicidé en se jetant sur les rails. Jonas avait filmé les réactions des personnes présentes dans son wagon, vieux réflexe du métier. A partir de ce moment, les incidents se multiplient autour de lui, son appartement est cambriolé, il est agressé dans la rue sans que la police ne le prenne au sérieux. Seul un de ses amis, ancien journaliste d'investigation au placard le fait profiter de ses compétences tout en le mettant en garde.

Car par hasard, Jonas a mis au jour un élément qui pourrait dévoiler une affaire qui dépasse tout entendement. Alors que des événements heureux se succèdent - une rencontre amoureuse, l'annonce d'un financement pour tourner Montecristo - Jonas va se trouver confronté à une organisation qui n'est pas prête à voir son existence révélée au grand jour. Et il va devoir faire des choix.

Si la trame n'est pas nouvelle (l'individu lambda soudain confronté à un complot qui le dépasse), l'ensemble est bien troussé avec son rythme lent, son ambiance feutrée et une construction qui provoque assez vite d'addiction. L'intérêt de Montecristo, c'est sa crédibilité. Il y a un vague relent de théorie du complot mais accessible et réaliste (on est en Suisse...). Pas d'illuminés ni de sectes, pas de mégalomanes voulant à tout prix devenir les maîtres du monde. Simplement la connivence d'une caste, d'un club d'initiés bien décidés à garder la maîtrise du système à savoir le pouvoir et l'argent. La démonstration est claire et maîtrisée, elle prend appui sur des éléments contextuels familiers (on pense aux affaires Kerviel, HSBC, UBS...). Et la fin plutôt inattendue - amorale diront certains - contribue au charme de l'ensemble.

Bref. Si comme moi vous aimez ces histoires ancrées dans le réel et leur côté "on nous cache quelque chose", en voilà une bien ficelée qui devrait vous satisfaire et perturber encore un peu plus votre vision du monde.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Je viens de faire un tour sur les montagnes russes.

Jonas Brand s'ennuie dans son métier. Il est vidéo-reporter pour une chaîne de télévision people. Il rêve d'être réalisateur, mais le scénario qu'il a écrit quelques années plus tôt Montecristo (une version moderne du roman éponyme) n'a pas convaincu les producteurs. Alors comme il faut bien vivre, il continue le tournage de ses petits films alimentaires...

Mais sa vie bien rangée va soudain voler en éclats le jour où il s'apercevra qu'il est en possession de deux billets de cent francs (nous sommes en Suisse) ayant le même numéro de série. Impossible ! Ou alors un des deux est un faux. Mais après analyse de ces billets, il s'avère que tous deux sont vrais...

Martin Suter nous plonge dans le monde de la haute finance, avec des références ou repères qui ont fait l'actualité de ces dernières années, l'affaire Kerviel, le scandale des subprimes, etc. La documentation bien fournie donne à la lecture du roman un aspect très réel. On baigne dans le monde de l'argent et de ses magouilles, dans celui du silence et des pas feutrés, dans les secrets des banques et de la politique. Bref le coeur de l'ouvrage est passionnant, le décor est bien planté, la tension monte, le suspense est à son niveau maximum...

Terrible sera la chute ? Et bien non, la fin est tout à fait conventionnelle. On retombe dans le politiquement correct. Quel dommage ! Martin Suter n'a pas su s'éloigner de la réalité pour nous offrir une fin hors des sentiers battus. Sans doute est-ce dû à l'influence de son pays et de sa caractéristique, la neutralité...

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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critiques presse (3)
Liberation
21 septembre 2015
Une sorte de thriller détaché dans lequel l’écriture ne se départirait jamais d’un zeste de désinvolture affichée qui doit réclamer une consciencieuse mise au point.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
08 septembre 2015
Un thriller financier au scénario machiavélique qui fait froid dans le dos.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
02 septembre 2015
Avec élégance et style, Martin Suter dynamite la fiction et fait sauter la banque.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
— Tu avais besoin d’une dernière bière d’urgence. Je connais ça.
Le garçon arriva et posa son lourd porte-monnaie sur la table.
— Je compte les deux ensemble ?
— Nous nous connaissons depuis trop peu de temps pour ça, dit Jonas.
— Moi je l’aurais bien trouvé, le temps, fit-elle, boudeuse.
Brand chercha six francs dans son porte-monnaie, ne trouva que quelques pièces et un billet de deux cents.
— Désolé, je n’ai rien d’autre.
— Pas de problème, je ferai mes comptes plus vite après le service, répondit le serveur en lui rendant la monnaie.
La femme au verre vide regarda les billets changer de main.
— Il y en a qui ont le temps, d’autres qui ont l’argent.
Jonas ne put s’empêcher de rire. Il désigna le verre de la femme et dit :
— Et un autre. C’était quoi ?
— Un mojito, dit-elle. Mais il faut que tu boives avec moi.
Il attendit qu’on eût rapporté un verre à la femme, trinqua avec elle, but sa dernière gorgée de bière et lui souhaita une bonne nuit.
— Dommage, dit-elle, et elle se mit à regarder autour d’elle pour trouver de la compagnie.
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Soudain, Mme Knezevic lança :
— Ce n'étaient pas des Serbes.
— Pourquoi pas ?
— Des Serbes auraient pris ordinateur. Et caméra. Et chaîne. Tout.
— La police dit que c'étaient des Albanais, des Roumains ou des Marocains.
Mme Knezevic y réfléchit un bref instant. Puis elle agita la tête avec détermination.
— Eux aussi auraient tout pris.
(p. 59)
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- J'aimerais refaire, pour une fois, quelque chose qui tienne la route.
- Du journalisme d'investigation plutôt que du lifestyle.
Jonas lui lança un regard suspicieux. Mais il ne vit rien de moqueur sur son visage.
- Oui, c'est à peu près ça.
- Tu ne penses pas que c'est dangereux ?
- Peut-être un peu. Mais nous sommes en Suisse. On ne tue pas les journalistes dans ce pays.
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Il existe de grandes banques qui se font donner de la main droite, par des investisseurs, de l’argent permettant de gonfler leur capital propre, à la condition que, de la main gauche, elles mettent à la disposition du même investisseur la même somme sous forme de crédit ?
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Jonas Brand n’accordait pas beaucoup d’importance à l’argent. Non qu’il en possédât beaucoup, mais il ne représentait à ses yeux qu’un moyen de mener une vie à peu près confortable et de s’offrir un voyage de temps en temps.
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Vidéo de Martin Suter
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