Mouvement est un roman sollersien, peut-être même la quintessence du genre. On y est transporté comme dans une épopée, à la vitesse de la lumière et dégagé de l'entrave de la chronologie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Un thème par chapitre : coke, lumière, Fronde… Il récrit des bouts de Bible, c'est hilarant, il raconte les dernières «découvertes» de la science, c'est terrifiant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Vous pensez sans doute que l’auteur exagère, vous allez me dire que personne n’a jamais vu des fleuves battre des mains, ni des montagnes crier de joie. Moi, si, mais je me garde bien de le dire. On me trouve assez fou comme ça.
L’auteur est déchaîné, il veut que tout exulte et jubile. Il convoque des cors, des harpes, des cithares, des danseuses, des tambours, des cordes, des flûtes, des cymbales, bref « tout ce qui respire ». Qui a enregistré ces fêtes ? Tout n’a-t-il pas disparu ?
C’est d’abord un bruit souterrain, à peine audible, qui va durer toute la nuit, de 3 heures à 5 heures du matin. Il se déplace avec moi, il est bien réel, il ne disparaît qu’avec le jour, mais je ne crois pas aux fantômes. Les morts sont plus vivants qu’on ne croit, c’est certain, mais ils me laissent tranquille. Je vis avec ce murmure nocturne. Les murs ont des oreilles, dit-on, et je fais confiance aux murs. Je n’ai peur de rien.
La grande pièce où vous travaillez est tapissée de livres.Ils vous attendent la matin, très tôt. Pas un bruit, l'appartement est vide. Vous débranchez votre téléphone, vous vous asseyez à votre table, vous vous concentrez, vous ne faites rien. ça peut durer dis minutes ou une heure, parfois la matinée entière.
Ne rien faire est toujours une joie! ( p 190)
MATIN
C'est de nouveau le grand calme, le parfum des lauriers flotte dans le jardin.
Une ombre plane sur l'eau bleue, à peine un léger nuage. Je devais faire ce que j'ai fait, je n'ai pas besoin de savoir ce que je ferai plus tard. La nuit a été tranquille, et une fois de plus, j'ai embrassé l'aube d'été. C'est aussi simple qu'une phrase musicale.
Maintenant, la brise du nord-est, ma préférée, se lève, et, rapide, une mouette, très reconnaissable, traverse le ciel.
Hegel continue très étrangement d’exister, les galaxies fuient à toute allure, les marchés financiers délirent, le terrorisme fait rage […]
Dialogue autour de l'oeuvre de Philippe Sollers (1936-2023).
Pour lire des extraits et se procurer l'essai SOLLERS EN SPIRALE : https://laggg2020.wordpress.com/sollers-en-spirale/
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