Un livre très conceptuel, ce qu'on attend d'un ouvrage de Deleuze. Succintement il clarifie, expose et lie les différents concepts qui parcourent l'oeuvre de
Nietzsche pour nous donner une vision globale du mouvement que ce dernier à cherché à esquisser.
Nietzsche propose une nouvelles manière de faire de la philosophie, lassé des démonstrations systèmatiques autant que des poncifs et préjugés philosophiques (Chercher le Vrai, s'éloigner de l'Apparence, comprendre le Beau, faire le Bien en étant Bon et trouver ainsi le Bonheur...),
Nietzsche adopte une écriture aphoristique et poètique dont le fond n'est pas la recherche de la vérité mais l'interprétation et l'évaluation des phénomènes. le questionnement de nos valeurs civilisationnelles est le moteur qui le mène à devenir un philosphe médecin, qui diagnostique et recherche, fait des généalogies, des interprétations des valeurs et de la morale, pour mieux saisir pourquoi telle chose est considérée bonne, et telle chose mauvaise. Il s'avère qu'un principe se cache derrière cette cristalisation qu'est la morale :
la Volonté de puissance, qui est, nous explique Deleuze, non pas ce que veut la volonté, non pas directement l'intensification de la puissance, mais ce qui veut dans la volonté au sein d'un rapport entre deux forces, entre l'affirmation et la négation.
La volonté de puissance est décrite comme un combat entre une force primaire, affirmatrice de la vie et des instincts qui est une action, et une force secondaire, négatrice, ascétique qui est une réaction à la force précédente. de cette confrontation découle toutes nos valeurs, affirmatrices de la vie, ou ascétiques.
Sont traités dans cet ouvrage les concepts de Volonté de puissance, notion centrale dans l'oeuvre de
Nietzsche qui est si affinée dans ce livre que les contre-sens ne sont plus possibles. On y retrouve aussi bien sûr les découvertes de
Nietzsche en ce qui concerne la psychologie humaine, qui s'avère être également une forme de psychologie du cosmos, une sorte de métaphysique marchant droit et inevitablement vers le nihilisme, dont les étapes sont ordonnées et détaillées par Deleuze. Sans oublier la notion d'Eternel retour et de Surhomme qui viennent boucler une boucle, celle du nihilisme, enfin ce qui semblerait en être une, car Deleuze nous apprend que le concept d'eternel retour n'est pas un retour au même mais la selection de la différence.