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EAN : 9782803627059
84 pages
Le Lombard (04/06/2010)
3.83/5   120 notes
Résumé :
Nous ne serons jamais des héros. Nos parents n'ont pas connus la guerre mais ils ont eu les couilles de faire la révolution, ce sont les héros de 68... Nous, on a ni guerre ni révolution à faire. Pas d'adversaire à combattre, pas de parents à affronter... Si on cherche à se distinguer d'une manière ou d'une autre, une marque de pompes ou un déodorant quelconque va s'empresser de récupérer tes idées pour vendre des merdes en masse... On sera jamais des héros, faut fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Charles et Mick Bansart .
Père et fils .
L'eau et le feu .

Mick , glandeur patenté et frangin d'une gentille fifille psychorigide à tendance névrotique , va se voir offrir un p'tit tour du monde aux frais de la Princesse ! Et quelle Princesse , un père bougon qui ferait passer Tatie Danielle pour une petite soeur des pauvres , veuf inconsolable , alcoolique , handicapé, le cumulard dans toute sa triste splendeur...Du bonheur en barre au quotidien ! Face à une brève mais néanmoins légitime hésitation filiale transcendée par la promesse alléchante d'un substantiel pécule final , ces deux-là vont tenter l'aventure ultime , la dernière , de celles qui vous transportent pour , en définitive , vous faire bigrement regretter tout ce temps perdu qui jamais ne refleurira...

Cinq étoiles sans coup férir et j'ai noté sec !
La raison , un condensé d'émotions suscité par une narration jouant parfaitement sur les sentiments.
Parfait équilibre entre rire et trauma , l'histoire déroule son comptant de situations cocasses , tantôt loufoques , tantôt poignantes , pour vous sécher douloureusement une fois la dernière planche avalée...
Un graphisme très actuel – ce qui ne veut rien dire , on est d'accord - , des dialogues acides et percutants , véritables joutes verbales entre un père démissionnaire qui semble s'assumer et un fils sur la réserve qui n'hésite toutefois jamais à remettre son paternel dépendant à sa place ! La quête illusoire de ces deux contraires , au-delà du périple émouvant que constitue ces divers endroits paradisiaques , témoins privilégiés d'un amour encore vivace entre deux parents alors étourdis de bonheur , un lien ténu d'amour familial qui , d'un souffle léger et délicat à l'instar d'une frêle braise à peine rougeoyante , n'aspirerait qu'à resussciter...

90 pages de désespoir cynique , voir de touchante maladresse , c'est selon , voilà le festin de roi auquel vous convient Salsedo et Jouvray et franchement , il serait bien dommage de décliner l'invitation...

Nous ne serons jamais des héros : un père n'est-il jamais celui de son fils ?
http://www.youtube.com/watch?v=Jzk_5W40vTI

ATTENTION DERRIERE !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Hin , hin , hin , poisson d'avril...C'est si bon de loler...
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Mick est un peu le genre glandeur, affalé devant la télé, à attendre que le travail lui tombe sous la main. Et encore, en GDI, c'est à dire en Galère à Durée Indéterminée, ce ne sont pas les offres d'emploi qui affluent! Il galère en bossant en intérim, il rend parfois visite à sa soeur, Christine, essentiellement pour garder ses gamins. Bourgeoise psychorigide, comme il le dit, il n'a d'autre famille que son papa, Charles, qui ne l'appelle quasiment jamais, sauf pour lui annoncer de mauvaises nouvelles. Victime d'un accident de la route il y a 25 ans au cours duquel il a perdu sa femme et dont il garde de lourdes séquelles handicapantes, il a perdu tout contact avec ses enfants.
Un soir, justement, celui-ci l'appelle pour lui apprendre le décès de sa grand-mère et lui demander s'il viendra à l'enterrement. Une occasion comme une autre, finalement, de se revoir, Mick accepte.
Lui annonçant qu'il va hériter de sa maman, Charles propose à son fils de profiter de l'argent avec lui sous certaines conditions, à savoir l'accompagner pour faire le tour du monde. Cette fois-ci encore, le jeune homme accepte. Et commence alors pour les deux hommes un périple incroyable, fait de découvertes et de rencontres, sur les chemins qu'avaient empruntés Charles avec sa femme lorsqu'ils étaient jeunes.

Quelle belle histoire cette «rencontre» entre ces deux hommes que le destin avait finalement séparé! de la Réunion en Inde, en passant par les Etats-Unis et le Vietnam, on voyage au gré des humeurs de Charles et on va de surprise en surprise en découvrant les personnalités de chacun et le lien qui va finalement se ressouder.
Cet album exprime avec brio cette jeunesse un peu paumée et désemparée, cet écart entre les deux générations qui n'avaient pas les mêmes rêves. Mais c'est avant tout un voyage initiatique et enrichissant pour ces deux hommes qui ressortiront grandi de cette fabuleuse expérience.
Olivier Jouvray nous offre un superbe récit, une belle leçon de vie.
Les dessins de Frédérik Salsedo réalisés au lavis ainsi que les couleurs sont réellement de toute beauté et vraiment dépaysants et riches.

Nous ne serons jamais des héros... ou alors très discrets...
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Il est de ces histoires qui touchent plus que d'autres. En raison de leur message, en raison de leurs personnages, en raison de leur résonnance. C'est le cas de Nous ne serons jamais des héros. Mick est un trentenaire désabusé qui est sans emploi et sans petite amie. Il vivote sans ambition jusqu'au jour où son père lui propose un deal improbable. Commence alors pour le père et son fils une drôle d'odyssée pétrie de nostalgie et de souvenirs envolés... Entre désillusions, regrets et non-dits, Olivier Jouvray propose un récit émouvant construit sur une relation père/fils conflictuelle. Rien de vraiment original pourrait-on se dire. Et pourtant, cette bande-dessinée traite du sujet avec éloquence. Sous la forme d'un voyage initiatique, Nous ne serons jamais des héros aborde par une approche sensible les questionnements des générations post-soixante-huitardes et le conflit générationnel : "... et nous, on a ni guerre, ni révolution à faire, pas d'adversaires à combattre, pas de parents à affronter... (...) On sera jamais des héros, faut faire le deuil de ce vieux fantasme. On doit réussir notre passage sur terre d'une autre manière...." (p.65). Malgré un scénario assez classique, cette bande-dessinée délivre un message plus profond qu'elle n'en a l'air. Ce qu'elle montre en filigrane grâce à un coup de crayon propre (Frédérik Salsedo) et une belle mise en couleur (Greg Salsedo, frère du dessinateur), c'est qu'il appartient à chaque génération de mener son propre combat... Un voyage touchant par sa simplicité et sa portée et une collaboration fructueuse pour le trio F. Salsedo, Jouvray, G. Salsedo...

Olivier Jouvray confie dans son entretien donné à BDgest s'être inspiré de Moby Dick, de Sur la route de Jack Kerouac et de ses propres voyages pour l'écriture. C'est vrai. On y retrouve la quête initiatique souvent recherchée dans le voyage. Même si l'on a pas tous envie d'être des héros, il nous arrive à tous de se demander ce que nos parents auraient fait s'ils avaient eu le choix, s'ils avaient fait d'autres choix, quels étaient leurs rêves... Qu'ils soient ou non des héros, nos parents cachent tous en eux des secrets ou des souffrances difficiles de partager ou de faire porter à ses enfants. La relation conflictuelle père/fils est également finement étudiée par Jouvray. On pensera sans doute au célèbre Maus d'Art Spiegelman qui s'inscrit dans ce registre (à la différence que les conflits entre ce dernier et son père étaient réels). En cela, le scénariste tape juste par le choix de son sujet et sa façon de le traiter : même si l'histoire est parfois attendue, sa démarche reste cohérente et son scénario maîtrisé. Quant aux dessins, les paysages fouillés et travaillés côtoient des personnages tantôt caricaturaux, tantôt réalistes. Cela apporte une dimension originale à l'ouvrage et met en valeur le récit. Pour ma part, si ce n'étaient les belles planches de Frédérik Salsedo, Nous ne serons jamais des hommes n'aurait peut-être pas emporté mon enthousiasme. Quoiqu'il en soit, cette agréable bande-dessinée sans prétention éditée par le Lombard dans sa Collection Signé saura trouver son public parmi tous les lecteurs que nous sommes. A découvrir...

Encore merci à Babelio (Opération Masse critique) et aux éditions le Lombard (Club des Chroniqueurs Signé) pour leur confiance et leur beau travail.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Trentenaire au chômage, Mickaël vit au jour le jour, sans aucune perspective d'avenir. Quand son père infirme lui propose de l'accompagner dans un voyage autour du monde, le jeune homme accepte sans enthousiasme. Il faut dire que Charles, son paternel, en plus d'être en petite forme et de demander des soins constants est aigri, méchant et grande gueule. de la Réunion au Vietnam en passant par l'Inde, New York, le Maroc et la Finlande, Mickaël et Charles vont vivre une aventure humaine pleine de turbulences mais qui au final les rapprochera de manière inattendue.

L'album repose sur un choc de générations doublé d'une difficile relation père-fils. Entre un père souhaitant retourner sur les lieux de sa jeunesse bohème et un fils glandouilleur, paumé et inculte, la cohabitation est plus que délicate. Charles ne comprends pas le manque de curiosité intellectuelle de son rejeton, il lui reproche son apathie. Mickaël quant à lui ne supporte pas la mauvaise humeur et les excès permanents de son géniteur. Finalement chacun juge l'autre durement dans un climat d'incompréhension totale qui va quelque peu à peu s'atténuer au fil du voyage. Tout cela se termine sur une note pleine d'émotion, certes attendue mais fort bien amenée. Seul regret, quelques passages bavards et des propos moralisateurs sur les méfaits de la société de consommation pas forcément indispensables.

Le dessin réaliste laisse parfois place à quelques cases « cartoonesques » qui ne sont pas sans rappeler des effets graphiques propres au manga. Pour chaque pays visité une illustration pleine page offre une respiration bienvenue qui casse le coté trépidant d'un voyage effectué au pas de course.

Une jolie réflexion sur la filiation et le sens de l'existence pour un album à la fois intimiste en non dénué d'une certaine profondeur. En gros et pour faire simple : j'ai aimé.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Les pères ont souvent le beau rôle dans les histoires : ils doivent montrer l'exemple à leurs fils, éviter les bêtises et pousser leur progéniture vers le haut. Ici, dans cette BD, c'est tout l'inverse.

Le père de Nous ne serons jamais des héros, prénommé Charles, ressemble à un vrai beauf en chemise à fleur, se bourre de médicament (il est handicapé) et terrorise son entourage (prenons par exemple la page 15 où le lecteur assiste médusé à des échanges pour le moins cordiaux avec sa vieille voisine), tout en étant porté sur la bouteille (pas le père idéal, vous en conviendrez).

A la mort de sa mère, Charles décide de faire une sorte de tour du monde, en demandant à son fils Michaël (au chômage, sans but précis dans la vie, un peu beauf lui aussi) de l'accompagner. Michaël devient en quelque sorte l'« esclave personnel » de son père (comme d'ailleurs celui-ci le désigne !) mais il se rebelle à certains moments tant son père lui en fait baver. Et gare à ceux qui veulent apporter leur aide lors des étapes de ce grand voyage : le vieil homme leur réserve ses meilleurs souvenirs. Cet ours mal léché et malpoli fait souvent honte à son fils...

Sur ce canevas pas banal, les auteurs se régalent et nous avec : quel pied cette BD ! Je viens de la relire et je ne l'ai pas lâchée, en retrouvant des réparties qui m'avaient marquées lors de ma première lecture. Les dialogues d'Olivier Jouvray sont truculents, les dessins de Frédérik Salsedo au poil (son frère Greg assure les couleurs).

Cette BD est un bonheur de lecture, drôle, émouvante et réconfortante car devinez qui se cache derrière ce père autoritaire et cassant ? Une sorte de grand gamin nostalgique qui souhaite (entre autre) que son fils sorte de sa douce mais tenace léthargie. Un vieil homme bourru mais philosophe. Un amoureux de la bonne chair qui a du mal à digérer que son fils soit à ce point peu gourmand. Un homme meurtri par la mort de sa femme, la mère de Michaël...

J'ai adoré cet album que je vais garder précieusement dans un coin de ma maison, pour que mon fils le lise plus tard, un peu comme un manuel de survie (même si son père est loin, très loin d'être un beauf !!!). Quoiqu'il en soit, je vous recommande fortement cet album, si vous aimez les histoires de transmission, de rêves cassés, de voyages brinquebalants...

Je tiens sincèrement à remercier Babelio et les éditions du lombard, qui m'ont envoyé cette pépite ainsi que plusieurs autres du même acabit : j'ai exploré de nouvelles pistes dessinées et ai rencontré de sacrés auteurs. Merci !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Demain j'ai droit à mon entretien semestriel à l'ANPE...Je dois les convaincre que je ne suis pas un branleur et que " je cherche activement un emploi stable " . Un emploi stable , mon cul ! Je sais même pas si des boîtes qui te signent un CDI , ça existe encore...Moi , je suis plutôt en GDI , galère à durée indéterminée...Abonné à l'intérim à vie .
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Nos parents n'ont pas connu la guerre mais ils ont eu les couilles de faire la révolution, ce sont les héros de 68... Nous, on a ni guerre ni révolution à faire. Pas d'adversaire à combattre, pas de parents à affronter... Si on cherche à se distinguer d'une manière ou d'une autre, une marque de pompes ou un déodorant va s'empresser de récupérer tes idées pour vendre des merdes en masse... On sera jamais des héros, faut faire le deuil de ce vieux fantasme. On doit réussir notre passage sur terre d'une autre manière.
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Si tu veux faire quelque chose de ta vie, faut pas attendre...parce que rien ne se passe jamais comme on voudrait...
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La dernière fois qu'on s'est causé, il a carrément dit qu'il ne comprenait pas comment il avait pu mettre au monde un raté et une petite bourgeoise psychorigide !
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Disons que j'aime bien les bouddhistes parce qu'ils font chier personne. Ils proposent leur mode de vie sans chercher à l'imposer à qui que ce soit. Alors qu'avec les cathos et les musulmans, j'ai toujours l'impression que je dois m'excuser de ne pas penser comme eux. (p.60)
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Video de Frédérik Salsedo (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédérik Salsedo
Frédérik Salsedo en dédicace au Furet du Nord de Lille le 11 septembre 2010 pour son album "Nous ne serons jamais des héros" aux éditions Le Lombard
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