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Sylvain Prudhomme (Traducteur)
EAN : 9782844852977
79 pages
Allia (22/01/2009)
3.58/5   6 notes
Résumé :

Avec Pancho Villa, John Reed nous entraîne dans une chevauchée épique aux côtés du chef révolutionnaire mexicain. Prenant pour cadre les années 1910 dans un pays en pleine ébullition, le jeune reporter nous livre le portrait aux accents cubistes d un homme ordinaire au destin hors du commun. De Doroteo Arango à Pancho Villa, du péon au dirigeant charismatique, un homme à la fois vertueux, lunatique, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
LA LÉGENDE EST EN MARCHE

Qui ne connait, au moins de nom, José Doroteo Arango Arámbula, alias Francisco Villa, plus communément populaire en France sous son diminutif de Pancho Villa ? Des récits, biographies, romans, films, documentaires innombrables ont été rédigés, créés, tournés sur et autour de ce personnage haut en couleur de la longue, baroque et douloureuse "Révolution Mexicaine".

Orphelin à l'âge de 12 ans, il fait vivre sa famille en devenant "bandido", n'hésitant pas à tuer s'il le faut, mais en se faisant une réputation d'homme à abattre parmi les grands propriétaires terriens en volant leur bétail ou leurs récoltes. Partageant une partie de ses rapines avec les paysans pauvres et des villageois exploités, il se fait rapidement une réputation de Robin des bois, mais n'en demeure pas moins, avant tout, un hors-la-loi dans cette première partie de sa vie. Cependant, la légende est en marche. Mais c'est la Révolution Mexicaine - lancée par Francisco I. Madero, enfermé par le dictateur Porfiro Diaz à l'occasion de pseudo élections et qui s'était réfugié aux USA- qui va offrir une sorte de virginité à Pancho Villa, tout autant qu'un véritable destin national. Devenu très vite chef de guerre, à la suite de coups d'éclats aussi improbables que réussis, il va même pour un temps diriger la province de Chihuahua.

Lorsque John Reed, encore jeune journaliste et futur auteur du célèbre Dix jours qui ébranlèrent le monde - le récit de "sa" Révolution russe d'Octobre 1917 vécue de l'intérieur, puisqu'il se retrouva même les armes à la main, du côté des révolutionnaires- rencontre Villa en 1913, nous en sommes à peu près là. Et c'est le portrait d'un personnage haut en couleur qu'il nous dresse, un ancien "peon" ayant su s'élever, rusé mais sans véritable malice, violent mais sans méchanceté gratuite, affable mais jusqu'à un certain point, plaçant le sens de l'amitié plus haut que tout le reste - parfois en dépit de la justice et du bon sens -, ne manquant pas d'idéaux sans avoir pour autant d'idéologie, rompu à l'art de diriger les hommes, mais pas forcément de les gouverner, presque inculte (il mettra à profit six mois d'emprisonnement sous Huerta, futur assassin du président Madero auquel Villa était resté fidèle) mais ne manquant ni d'intelligence pratique, ni de culot, ni de bon sens.

Sans céder à une sorte de romantisme facile et factice, ne passant pas sous silence les excès ou les exactions de certains de ses fidèles voire les siennes propres, ou même les manières très personnelles de mener la révolution, John Reed nous délivre une réplique pour le moins fidèle d'un personnage complexe derrière des goûts et des rêves simples, attachant malgré ses outrances et ses crimes, et participa, de ce fait, à l'élévation de ce militaire de fortune comme personnage historique mondialement connu et, plus tard, très largement romantisé, sa fin tragique en 1923 - un pur assassinat politique - y contribuant.

Ces quelques pages -tirées en réalité d'un ouvrage plus important de John Reed titré le Mexique insurgé - sont donc un témoignage de première main pour qui veut lever le voile sur cet homme surnommé Pancho Villa, et pour cela méritent largement une lecture attentive et curieuse.
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On connaît le fameux "Dix jours qui ébranlèrent le monde" de John Reed, le célèbre récit de la révolution d'Octobre qui inspira le film "Reds". On sait moins qu'en 1913, l'auteur avait déjà couvert la révolution mexicaine pour le compte du "Metropolitan Magazine", suivant les troupes de Pancho Villa. Ce court ouvrage s'attache à l'homme Villa. Un personnage haut en couleur, ici décrit dans son épaisseur humaine; fieffé brigand, chef intraitable, stratège intuitif, volontiers vulgaire et violent mais toujours juste et aimé de ses hommes. Manifestement, Reed a été fasciné par ce chef de guerre au service des pauvres dont il a contribué à forger la légende.
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Ce livre n'apporte rien de nouveau.
il en existe des milliers.
Taibo n'est pas un historien c'est un romancier.
il donne au personnage de Villa, qui entre parenthèse s'appelait en réalité José Doroteo Arango Arámbula sa vision des choses et très politiquement correcte.
Francisco Villa (Villa ne s'est jamais nommé lui même Pancho, quand il signait il signait Francisco Villa) :
Villa n'était pas un révolutionnaire par idéologie, c'était un bandit, un assassin un faussaire et un incendiaire, poursuivi par le gouvernement de Daz pour des faits de droit commun, qui a été recruté pour sa connaissance du terrain et sa faculté d'organisateur et surtout en échange de l'abandon des charges pesant contre lui.
Rien a en lui de politique il ne fut que le bras armé de personnages plus instruits et qui avaient un but.
Il fut nommé général de division et en échange de son abstention dans les affaires de l'état l reçut l'hacienda de Canutillo et une rente à
vie.
Il a des centaines de descendants car il a eu des enfants avec plus de 100 femmes, dont une soixantaine se marièrent avec lui.

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Le saisissant échauffement journalistique du futur héros de "Reds"...

Début 1914. John Reed, encore jeune journaliste, part couvrir la Révolution mexicaine, et va accompagner Pancho Villa et ses troupes pendant plusieurs mois. Ces quelques articles, assemblés dans la précieuse "mini-collection" des éditions Allia, portent déjà en germe la "patte" du futur auteur des "Dix jours qui ébranlèrent le monde" : situé au coeur de l'événement, en côtoyant les protagonistes au quotidien, sans perdre ce faisant sa capacité théorique et critique.

Cela donne, en 75 petites pages, une série d'annotations au ton juste et lucide, enjoué et serein, qui donnent un bon aperçu de ce que fût cette incroyable révolution. En attendant de lire prochainement le très complet "Pancho Villa - Roman d'une vie" du grand Paco Ignacio Taibo II.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il est fascinant de le voir découvrir de nouvelles idées. Il faut se rappeler qu'il ne sait absolument rien des difficultés, des tensions,et des bouleversements de la civilisation moderne.
- Le socialisme ? me dit-il un jour où je voulais savoir ce qu'il en pensait. Le socialisme, est-ce que c'est quelque chose qui existe pour de bon ? Je ne le vois que dans les livres, et je ne lis pas beaucoup.
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PanchoVilla va sur ses trente-six ans.Il est l’un des hommes forts de l’armée révolutionnaire depuis ses victoires aux côtés de Madero, sur les troupes du vieux dictateur Porfirio Diaz à Ciudad Juarez en 1911, puis sur la rébellion fomentée par Pascual Orozco dans l’Etat de Chihuahua. La Révolution est loin d’être achevée : la réforme agraire reste à faire (la quasi-totalité des terres de l’Etat de Chihuahua continuent d’appartenir à une poignée de grands propriétaires, pendant que 95 % des paysans n’ont pas même un lopin à eux), et si le soulèvement conduit par Madero en 1910-1911a permis de renverser Porfirio Diaz, à la tête du pays depuis trente ans, la trahison du général Huerta, qui profite de la confiance de Madero pour le faire assassiner en février 1913, a contraint ceux qui aspiraient au changement à tout recommencer.
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- Je suis un combattant, dit-il, pas un homme d'Etat. Je ne suis pas assez instruit pour être un président. Cela fait seulement deux ans que je sais lire et écrire. Comment pourrais-je espérer, moi qui ne suis allé à l'école, être capable de discuter avec les ambassadeurs étrangers et les messieurs cultivés du Congrès ? Ce serait mauvais pour le Mexique si un ignorant devenait président. Il y a une chose que je ne ferai jamais : convoiter une place pour laquelle je ne suis pas fait.
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- [...] Le reste du temps, j'aimerais travailler dans ma petite ferme, élever du bétail et faire pousser du maïs. Ce serait bien, je trouve, d'aider à faire du Mexique un endroit heureux.
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La grande passion de Villa, ce furent les écoles. Il pensait qu'en offrant au peuple des terres et des écoles, on pouvait résoudre tous les problèmes de la civilisation. Les écoles étaient une obsession chez lui.
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