La série "Papyrus" de l'auteur belge Lucien de Gieter sent la bonne volonté et la bonne humeur, car il applique à l'Egypte antique les archétypes du Héros aux mille et un visages ! Il puise très joliment dans les mythes, les légendes et les contes pour construire une séduisante Egypte Fantasy, magnifique terre d'aventure où l'on croise à parts égales démons et merveilles !
Et de tome en tome, la différence entre le très sympa et le très bon se fait à peu de choses finalement, et la plupart d'entre elles sont liés au cahier des charges des bandes dessinées de l'époque où la série à débutée : si vous n'êtes pas allergique aux BD franco-belges old school, et aux partis pris jeunesse c'est du tout bon !
Ce tome 2, intitulé "Le Maître des trois portes", est plus abouti et plus mâture que la mise en place de la saga : c'est vrai que si la série n'était pas délibérément jeunesse, on pourrait la confondre avec un Thorgal égyptien !
Le Nil s'épuise et la famine menace le pays tout entier : Papyrus et Théti-Chéri doivent remonter son cours pour trouve les causes du désastre, avant d'être confrontés aux machinations de l'Oeil et des Hommes d'Or réfugiés loin de la lumière du soleil dans leur cité souterraine entièrement faite de métal précieux (tiens on dirait les Ashalans de "Legend of the Burning Sands" ^^)
J'ai apprécie tout le côté conte de fées, qui m'a rappelé au bon souvenir, entre autres, du manga "Princesse Saphir" d'Ozamu Tezuka ; j'ai apprécié tout le côté aventure et spéléologie, qui m'a fait penser aux peplums fantastiques des années 1950 et 1960 (merci Mario Bava ! ^^) ; j'ai apprécié tout le côté intrigues et complots avec qui m'a fait penser aux récits de Sax Rohmer ("Fu Manchu") et Henri Vernes ("Bob Morane")
Et au final l'histoire de ce tome n'est pas si éloignée que cela de celle de L'Empire des mille planètes, le 2e opus de la saga "Valerian et Laureline"…
Malheureusement il y a tout un tas de trucs qui tire un peu l'ensemble vers le bas :
- la princesse Théti-Chéri ne sert strictement à rien au-delà de son statut de demoiselle en détresse
- je ne me faits pas aux décisions et aux réactions du Pharaon Mérenptah, tantôt naïves, tantôt stupides, toujours sans la moindre de bons sens et/ou de finesse…
- des tonnes de phylactères sur fond jaune qui s'échinent à décrire tout ce qui se passe dans les cases mais qui ne servent à rien à part bouffer du dessin (un putain de gimmicks imposé par les éditeurs aux auteurs, pour rester dans le style antédiluvien dans lequel ils sont à l'aise mais qui date d'avant la Deuxième Guerre Mondiale)
- des péripéties incessantes pour conserver dans le cadre d'une prépublication le lectorat sous le coude, mais qui passé un cape s'avère fatigantes et contre-productives : on peine à trouver un lien entre certaines desdites péripéties et les allers-retours entre capitale et province sont répétitifs voire sans intérêts
- un charadesign à la Peyo un peu gamin qui dessert le souffle de l'aventure qui ne demande qu'à déployer ses ailes… le héros Papyrus fait préado prépubère, et sérieusement ça me sort du truc (les tomes suivants corrigent le tir, et on ne perd pas au change !)
Effectivement, il est fort probable qu'il faille avoir fait connaissance avec cette série dans l'enfance pour l'apprécier à sa juste valeur.
Lucien de Gieter a décidé d'arrêter sa série en 2013 au numéro 33 et il a sans doute bien fait. Mais la formule reste d'actualité, et son univers ne demande qu'à être repris par d'autres auteurs plus modernes dans la narration et dans le dessin car l'Egypte fantasy c'est cool et fun…
D'ailleurs l'excellent Alex Proyas nous régale dans cette veine :
https://www.youtube.com/watch?v=IJBnK2wNQSo
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Ah, Papyrus... ce gentil garçon tellement doué, amoureux d'une jolie princesse... pour un peu on le confondrait avec Thorgal ! Mais il est quand même destiné aux enfants, donc il est plus jeune, bien que tout aussi courageux, et au lieu de mythologie nordique on découvre les dieux de l'Egypte ancienne, comme ici où notre héros est confronté à un être étrange et dangereux, qu'il doit vaincre pour sauver son amie.
Le dessin est mignon et emporte les enfants vers un monde lointain. Je dois avouer que je n'oserais relire aujourd'hui la série qui m'avait bien plu il y a plusieurs années, j'aurais trop peur de la trouver fade...
Faites-le donc lire à vos enfants !
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Le Nil ne coule plus. Pharaon envoie une expédition pour trouver la raison de la sécheresse. Là, commence une nouvelle aventure pour Papyrus et Théty-Chérie. Toujours de beaux dessins et un scénario à la hauteur bourré d'actions et de mystère, un régal pour les amoureux de l'Egypte antique.
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Et sans transition, Payrus pénètre dans un monde étrange, aux architectures prodigieuses, alors que sous ses pieds se déroule une chaussée fantastique, taillée dans le roc. Un grondement assourdissant monte des profondeurs et se répercute sous la voûte immense...
Défiant le temps, l’immense enceinte qui protège Thèbes, la ville aux cents portes incrustées d’or, se découpe, fantastique, dans la lumière blafarde de la nuit, tandis que, dans un nuage de poussière suffocante, un char emmené par deux chevaux fous de fatigue, butant à chaque pas, arrive en vue de la capitale royale.
- Hommes d’or, malgré ses pouvoirs magiques, votre maître ne peut rien devant la vérité ! Si je mens, je suis prêt à mourir ! Hommes d’or, je vous défie au soleil !!
- Non ! Tuez-le !... Tuez-les ici !!
- Maître, nous croyons en ta puissance et en celle de l’œil, mais cet enfant nous lance un défi ! L’honneur nous oblige à l’accepter !
Alors, sortant de l'ombre, le regard vide, la peau étincelante... Deux créatures apparaissent brusquement dans la lumière...
Car sans hésiter, la statue d'or s'est remise en marche et avance droit sur la grande porte.