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EAN : 9782883870079
263 pages
Plaisir de lire (30/11/-1)
4.5/5   8 notes
Résumé :
« Il faudrait d'abord savoir ce que c'est qu'un Vaudois, car très peu de gens le savent, en dehors des Vaudois eux-mêmes. » En automne 1900, Ramuz s'installe à Paris. Il a 22 ans. Il faudra attendre 1938 pour que l'auteur, sexagénaire, fasse paraître ce livre, aussi important que "Découverte du monde". Les années n'ont atténué ni la fraîcheur ni la précision des première impressions. Le tableau de Paris 1900 est riche de couleurs et de personnages. Mais ce qui impor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La seule critique sur ce livre, rend bien hommage à ce livre, et oui, mon dieu que ce livre est magnifique, un petit bijou.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur et c'est grâce à Babelio où j'ai croisé une critique sur cet auteur que j'ai fouiné et trouvé cet exemplaire.
C'est un roman qui conte la venue d'un étudiant Suisse à Paris, de là, il nous fait part d'un tas de réflexions, par exemple sur la compréhension du français, de la différence d'un étranger francophone et un étranger tout court.
Puis vient le détail de Paris, tout en poésie, il observe, étudie et nous expose ses réflexions, j'ai adoré cette balade à Paris et ses arguments sont excellents jamais de mon regard je n'aurai pu constater ces choses.
J'ai adoré, quand il nous décrit la tour Eiffel un vrai régal. C'est sublime, on est plongé dans le début du 20ème siècle, et le Paris d'hier n'est pas forcément celui d'aujourd'hui, mais il est Paris, cette ville faite par les rois et pour les rois. Il fait aussi la comparaison de différentes capitales, il argumente, pour mieux mener sa réflexion, entre Londres, Rome, Paris, etc... et d'un coup ça devient évident.
Un tas de petites choses, par exemple, il s'avance sur le terrain de la mode, j'ai bien aimé aussi ses petites touches piquantes.
Bref, ça fourmille d'un tas de choses, sur Paris, mais pas que, la différence entre la ville et la campagne, et que c'est beau, ce n'est rien de le dire.

Lisez ce Paris, lisez cet auteur, une belle découverte pour ma part.
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Dieu, quelle merveille que ce livre !!! Mon beau-frère m'a fait cadeau d'un exemplaire de la troisième édition de l'édition originale Gallimard de 1939 (trouvé chez un brocanteur de Vence, à un prix dérisoire...) : papier jauni tranché au coupe-papier... (*)
Un "essai", comme on dit...
Et bon sang, ce bouquin vit !! Ramuz nous raconte Paris, Paris des galères et des (humbles) débuts créatifs : celui de la rue Froidevaux des appartements-ateliers d'' "Aimé Pache, peintre vaudois" (1911), celui qu'on voit par une fenêtre de mansarde en s'acharnant sur les multiples versions d' "Aline" (1905), Paris des rues sombres, Paris lumineux des "Grands Monuments", Paris inlassablement arpenté pendant près de 10 ans avant le discret retour du "petit Vaudois" à Lausanne, en 1914...
Ramuz n'a rien d'un Rastignac : un homme s'adapte à simplement survivre...
On se souviendra longtemps avec lui du vent qui souffle au troisième étage de la Tour Eiffel, quand toute cette ferraille bouge sous vos pieds, et tout l'infini de la courbure terrestre qui vous assaille, de "Là-haut"...
Bon sang... où qu'il aille, ce sacré type amenait l'universel sous ses semelles...
Livre magique. Vraiment !

(*) cette édition parisienne était parue sous un seul titre raccouci "Paris" (!!!), une année après celle de son éditeur H.-L. Mermod à Lausanne (1938)
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Le récit d'un Vaudois débarqué à Paris et subjugué par la capitale française...J'ai beaucoup ri de ce portrait d'une Paris connue et méconnue, où Ramuz s'attarde sur "les petites mains" des bistrots, cafés et blanchisseries, autrement plus sympathiques que les bourgeois qui refusent de céder le trottoir !

Et si le titre peut laisser présager une description limitée à Paris, le contenu de ces Notes est bien plus vaste, et se révèle très intéressant pour comprendre l'oeuvre de Ramuz et l'impact qu'a eu cette parenthèse parisienne sur sa décision d'écrire des romans en patois vaudois : les eaux du Léman côtoient celles de la Seine, et c'est à Paris que l'écrivain interroge l'identité suisse et son rapport à la langue française :

Mais quelle infériorité plus grande que celle de ne pouvoir parler naturellement, de naissance, qu'une langue et de s'entendre dire qu'on ne la sait pas?

Une jolie découverte qui ravira tout voyageur ayant déjà eu l'occasion de faire un trajet en train Lausanne-Paris, ou qui a déjà été confronté aux drôles d'expressions vaudoises incompréhensibles pour un Parisien !
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Il est intéressant de lire ce que pense Charles Ferdinand Ramuz de Paris, lui qui y a vécu avant la première guerre mondiale (1902-1914). Un Paris bien différent de celui d'aujourd'hui bien évidement et c'est bien cela qui m'a plu.
Un livre écrit avec du recul, juste avant l'autre guerre, celle de 1939. J'ai trouvé certains passages plus intéressants que d'autres. J'y ai aimé tout particulièrement la vie au quotidien de cette époque. D'autres passages sont plus ennuyeux avec des longueurs.


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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La nature ne va pas droit, l'homme cherche à aller droit. L'homme prétend à aller de plus en plus droit et à mesure qu'il avance à projeter devant lui, à l'intention d'une vitesse qu'il accroît sans mesure, des lignes de plus longue portée : la nature a tout le temps, on voit que l'homme au contraire est avare de son temps ; l'homme est pressé, la nature paresseuse. Oh ! comme cette Seine apparaît nonchalante, vue du haut de nos trois cents mètres, avec les méandres de son cours à quoi l'homme n'a rien pu changer, et il la laisse aller, et il va de son côté.

(C.F. RAMUZ, "Paris. Notes d'un Vaudois", 1938, H.-L. Mermod (Lausanne) -- pages 72-73 de l'édition Gallimard (Paris), 1939 ; réédité par la Blibliothèque des Amis de Ramuz, disponible auprès de l'association "les Amis de Ramuz", 2000, 198 pages -- [pages dites "d'En haut de la Tour Eiffel"... ] )
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La nature ne va pas droit, l'homme cherche à aller droit. L'homme prétend à aller de plus en plus droit et à mesure qu'il avance à projeter devant lui, à l'intention d'une vitesse qu'il accroît sans mesure, des lignes de plus longue portée : la nature a tout le temps, on voit que l'homme au contraire est avare de son temps ; l'homme est pressé, la nature paresseuse. Oh ! comme cette Seine apparaît nonchalante, vue du haut de nos trois cents mètres, avec les méandres de son cours à quoi l'homme n'a rien pu changer, et il la laisse aller, et il va de son côté.

(C.F. RAMUZ, "Paris. Notes d'un Vaudois", 1938, Mermod (Lausanne) -- pages 72-73 de l'édition Gallimard (Paris), 1939 [pages "d'En haut de la Tour Eiffel"... ] )
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Une ville à la taille de l'homme [...]. Ni le Louvre, ni le Palais-Bourbon, ni le Luxembourg ne dépassent de beaucoup en hauteur une maison de sept ou huit étages. Et il y a bien la tour Eiffel, mais voyez le miracle (car on avait crié au sacrilège et le sacrilège ne s'est pas produit), c'est qu'elle est transparente; ce n'est pas une construction de pierre opaque, elle est comme une fumée qui monte tout droit dans les airs. C'est la fumée du feu d'Abel; on voit au travers le soleil rougir et descendre. C'est un tricotage, c'est un ouvrage de vannerie, c'est fait de mailles lâches, de noeuds qui ne sont reliés entre eux que par des fils presque invisibles; ce n'est pas un ouvrage terrestre, c'est un ouvrage aérien.

(C.F. RAMUZ, "Paris, notes d'un Vaudois", 1938 -- réédité à "La bibliothèque des Amis de Ramuz", association "les Amis de Ramuz", 2000, avec une préface d'Etienne Barilier)
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Et il y a bien la tour Eiffel, mais voyez le miracle (car on avait crié au sacrilège et le sacrilège ne s'est pas produit), c'est qu'elle est transparente ; ce n'est pas une construction de pierre opaque, elle est comme airs. C'est la fumée du feu Abel ; on voit au travers le soleil rougir et descendre. C'est un tricotage, c'est un ouvrage de vannerie, c'est fait de mailles lâches, de noeuds qui ne sont reliés entre eux que par des fils presque invisibles ; ce n'est plus un ouvrage terrestre, c'est un ouvrage aérien.
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Un petit peuple inchoatif (au sens grammatical du mot), qui se préoccupe bien davantage de ce qu'il a l'intention de faire ou de ce qu'il est en train de faire, que de ce qu'il fait, comme s'il était indifférent au résultat. Un petit peuple tenu trop longtemps à l'écart de la vie, un petit peuple neutre, un petit peuple trop ménagé, un petit peuple trop confortablement installé dans ses habitudes (ou qui l'était encore en ce temps là); et il se heurte dans la personne d'un de ses ressortissants à une population qui est vive, avare de son temps, qui est dense, où les rencontres sont incessantes, où il s'agit de faire vite, et, sous peine d'être évincé, de nommer chaque chose aussitôt par son nom. Sous la communauté de la langue se dissimule sournoisement la différence des habitudes et des natures, que tout à coup un mot fait éclater, d'où un malaise (j'exagère à peine).
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Videos de Charles-Ferdinand Ramuz (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles-Ferdinand Ramuz
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Farinet ou la fausse monnaie de Charles Ferdinand Ramuz enregistré le 20 juillet 2023 en présence de Gérard Comby (membre de l'Office tourisme de Saillon & de la Commission du Patrimoine)
Résumé : Un généreux Robin des bois, roi de l'évasion, porté par la plume de C. F. Ramuz.
Farinet, c'est un fameux faux-monnayeur, roi de l'évasion et Robin des bois qui vécut entre Val d'Aoste, Savoie et Valais au XIXe siècle. Arrêté pour avoir fabriqué de fausses pièces qu'il distribuait généreusement dans les villages de montagne, il s'évade à de nombreuses reprises. Ce héros populaire à la vie romanesque et rocambolesque meurt à 35 ans, en 1880. Cinquante ans plus tard, Ramuz s'empare du personnage et en fait le héros d'un récit classique, haletant comme un roman d'aventure, mais porté par son style unique : irruption du présent au milieu d'une phrase, mélange des temps qui rend le présent dense et incandescent, langue vaudoise aux accents paysans transfigurée par une écriture singulière, moderniste, au confluent des révolutions artistiques du XXe siècle (il est passionné par Cézanne et Stravinsky). Farinet se serait caché un temps au fond de la vallée de Chamonix, dans une grotte au-dessus de Vallorcine. Un petit mémorial y est installé. Ce roman est paru pour la première fois en 1932.
Bio de l'auteur :
Ed Douglas, journaliste et écrivain passionné par l'Himalaya, a publié une douzaine de livres, dont plusieurs ont reçu des prix. Deux ont été traduits en français : de l'autre côté du miroir (Éditions du Mont-Blanc, 2018), Himalaya, une histoire humaine (Nevicata, 2022). Il publie des articles de référence dans The Observer et The Guardian. Il est rédacteur en chef de l'Alpine Journal et vit à Sheffield, en Angleterre.

#paulsen #guerin #livres #farinet #ramuz #saillon
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