Force est de constater que l'illustration et l'écriture offrent des défis de créativité plus libres d'être atteint que peuvent le faire le petit et grand écran. Alors pourquoi se priver de cette fantaisie débridée?
Voici une bande-dessinée qui s'adresse aux ados, décalée et modelant l'humour comme de l'argile pour en faire des caricatures de bouilles truculantes. Nous sommes un peu dans le graphisme du film animé, à l'instar de la BD Zombillénium de Arthur de Pin's.
Les petits personnages, à défaut d'être des tronches, vont nous les rendre attachants avec leurs trognes qui forcent leurs petits traits de caractère.
Zach, par qui l'histoire débute, a la mine renfrognée et l'allure d'un mini bouledogue, stylé comme un skateboarder.
Son père est de conditions modestes, cela lui donne le droit d'investir les lieux du bâtiment classé historique de Victor ville, le Toutankhamon, ancien hôtel des années 30.
L'immeuble est transformé en logements sociaux. C'est ici que Zac fait la connaissance des frères et soeurs qui sont ses voisins et seront ses compagnons d'aventure.
Maniek semble avoir son âge, il nous fait sourire par sa bouille de rat hystérique, obsédé par sa théorie du complot ( déja à cet âge, un point d'humour).
Que peuvent-ils avoir à redouter à part l'arrivée prochaine et inévitable de l'acné et la drague des filles?
Maniek prétend avoir la preuve filmée de l'intention criminelle du Maire de la ville de récupérer le Toutankhamon à n'importe quel prix.
Il parle d'un tueur à gage. Brrr...
Mais pour qui donc?
Un artiste peintre, voisin des enfants, confie aux journalistes les manoeuvres malhabiles du Maire de vouloir raser le bâtiment pour insalubrité et l'intention de le remplacer par une zone commerçante rentable.
Nous rions. Ce peut-il que l'on engage des astuces aussi définitives pour des raisons économiques dans une Collectivité? Si?
Les enfants ont de l'imagination et les images capturées de Maniek n'a pas de son ( même si l'on y aperçoit un silencieux, n'exagérons rien).
Les choses se corsent et deviennent trépidantes lorsqu'en tentant de rattraper la souris des voisins, le quatuor ( il y a aussi Edeta, l'aînée sèche comme une trique et Natalia, adorablement petite et ronde comme un petit cochon de lait) actionnent accidentellement des
passages secrets dans le batiment.
Que peut bien cacher ce bâtiment à la drôle de réputation?
Des soldats nazi furent chassés en 44 de l'hôtel par... des lutins.
Comme si ce n'était pas assez fantaisiste comme cela.
Et dire qu' il y a des lieux qui n'ont pas d'histoires.
Imaginez donc une bande de gamins trouvant un réseau souterrain courant dans toute la ville et remontant dans les étages des immeubles, en plus doublés d'un oeilleton pour avoir un oeil sur tout et tout le monde.
Gage que ces fouineurs aventuriers y passeront du temps à fureter et à avoir l'oeil sur leur Maire bien aimé...
La BD est drôle, visuellement et dans les dialogues ( ces mômes ont le langage châtié et la langue bien pendue).
C'est un tome attrayant, à l'action dynamique, où les soubassements de la ville deviennent un parc d'attraction surprenant à la sauce Steampunk.
Les gosses, ça raffole des gadgets et nous aussi.