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EAN : 9782749118215
128 pages
Le Cherche midi (07/04/2011)
4/5   35 notes
Résumé :
À l'heure du politiquement correct triomphant et du "Nous vieillirons tous ensemble", Cabu ne respecte rien ni personne. Quelle que soit la cible, sa jubilation est intacte et son trait acéré. Crayon en main, ce pacifiste devient le plus impitoyable des tueurs en série. Chacune de ses caricatures est une bombe et il n'y a pas d'innocentes victimes. Oui, et Cabu le prouve ici, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, si l'on en croit Pierre Desproges.
Que lire après Peut-on (encore) rire de tout ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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IL EST MORT, nom de dieu !, IL EST MORT ! Il est mort et il nous l'avait dit et nous n'avons rien fait. Y en a marre de cette bienpensance de mes deux ! Merde à la fin.

Un homme se moque du ridicule d'une femme : c'est un misogyne. Une femme plaisante sur une lesbienne : c'est une homophobe (et je ne vous raconte même pas si elle utilise le mot " gouine "). Un Goï sourit à la coupe de cheveux d'un Juif, paf ! c'est un antisémite avéré. Un Juif charrie gentiment un Mauritanien : c'est un islamophobe de la pire espèce. Un Mauritanien critique un Iranien, c'est un raciste pur et dur. Un Iranien parle de christianisme, c'est un terroriste à coup sûr. Un Maghrébin fait un bras d'honneur devant un Auchan, c'est un casseur à n'en pas douter...

... un humoriste fait de l'humour : c'est un agitateur.

Tout compte fait, les seuls (encore) habilités à se moquer de qui que ce soit sont des représentants du groupe en question. Il faut s'appeler Fellag pour avoir le droit de se moquer des Arabes et en rire de bon coeur. Il n'y a que Woody Allen qui ait le droit de ricaner des Juifs. Il n'y a qu'Omar Sy qui puisse contrefaire un Noir sans s'en prendre plein la gueule et la liste est infinie.

Putain ! (ah, excusez-moi mesdames, je vous ai manqué de respect, ne me faites pas de procès, s'il vous plait, j'ai des enfants et une famille à nourrir) dans quel nom de Dieu de pays à la con vit-on ? (Dis Nastasia, tu ne serais pas un peu francophobe sur les bords, des fois ?)

Faut-il que je me fasse terroriste pour avoir encore le droit de me moquer des terroristes ??? Faut-il que je sois la dernière des connes pour avoir le droit d'aborder dans la conversation les comportements déviants des derniers des cons ? Pas plus loin que sur Babelio, j'ai posté une fois une citation de Joseph Goebbels et j'ai défendu Voyage Au Bout de la Nuit et j'ai donc dû essuyer réglementairement des accusations masquées d'accointances facho.

Mais toute cette bienpensance, tous ces édulcorants dans le langage et les sujets abordés nous conduisent droit à la non-pensance, à la non-substance, au non-questionnement : en un mot, au dogme et au sacré.

Ami Cabu, je t'aime et je viendrai encore longtemps m'abreuver à ta source car, comme dit le proverbe, qui cabu boira. Encore une petite goutte Jeannot.
… et pourtant IL EST MORT ! pour ça. IL EST MORT ! BORDEL !
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Avec un auteur quel qu'il soit il y a toujours ce moment où l'on se souvient de la première fois que l'on fait l'effort de mémoriser son nom .
Personnellement je me souviens du dessin de Cabu alors que Ceausescu tombait et où il dessinait Georges Marchais au balcon en Roumanie , « disant viens Liliane on fait les valises « ….

Depuis quelques jours je m'éloigne lentement de l'assassinat politique qui a causé sa mort sanglante , mais le nom de Cabu me ramène constamment à ces irréels et tragiques instants où la violence politique a frappé au coeur , la liberté .

La rédaction de Charlie n'a pas été meurtrie d'avoir caricaturé les cloches , d'ailleurs certaines cloches ont sonnées pour cette rédaction et une cérémonie du souvenir a eu lieu à la synagogue de la victoire pour toutes les victimes de cette semaine sanglante.
Personnellement je suis accoutumé aux attentats aveugles contre des cibles civiles , mais c'est une forme de tristesse intense pour moi de constater que Cabu n'est pas mort d'un geste de folie passagère , sa mort m'a enseigné qu'une page de l'histoire contemporaine de la France était tournée.

La liberté d'expression est à nouveau en danger , l'autocensure et la ruse et la résistance sont à nouveau de mise …
Personne en France auparavant n'avais mis leurs vies en danger , et ils ont bien fait « chier le monde » et le monde hexagonal leur a bien rendu d'ailleurs . Mais tout en est resté au niveau de la prose bien envoyée finalement .

Depuis des années , cette rédaction est bunkérisée , pour avoir caricaturé le prophète Mahomet un peu trop tôt pour les qualités d'endurance à la critique actuellement en vigueur dans l'aire culturelle en question .
Si ce journal était né ailleurs , dans certains endroits démocratiques de notre monde plus du tout tellement vaste , il y a longtemps qu'il serait mort d'avoir dû verser des indemnités aux différentes cloches évoquées dans ce recueil .
Et l'outrecuidance n'aurait pas seulement interrogé , dénoncé , elle aurait saisi la loi et elle aurait gagné des espèces sonnantes et trébuchantes non moins mortelles que les balles .

L'approche française en matière de ce que l'on est libre de dire est loin d'être universelle , c'est la première chose qui me frappe .
Ensuite ce qui est frappant , c'est de constater que le monde est désormais un village et devoir constater que le monde est un village dans lequel des prétentions universalistes et totalitaires , viennent s'écraser dans notre jardin en prenant ironiquement le pas sur notre propre missionnariat libertaire , mondial et démocratique … triste retour de râteaux mais c'est un fait , et il est sanglant .

Le débat autour de ce recueil était de savoir si l'on peut rire de tout , il me semble que oui , à condition de frapper l'église , la synagogue , Sarkozy et Hollande et Valls et moi et moi et moi …
La liberté triomphera encore une fois mercredi avec des dessins publiés de façon posthume , par une rédaction décimée par la violence politique et protégée par l'armée et de par le courage de cette rédaction en exil chez un confrère solidaire .

Pas d'amalgames , Cabu n'est pas mort ( et ses collègues non plus ) d'avoir critiqué la bien pensance crasse , avec un exquis mauvais gout ordurier , grossier mais pas vulgaire .
Cabu et ses collègues sont morts d'avoir désapprouvé la lapidation des femmes adultères et autres peccadilles toutes à fait minimes.

Mais dimanche toutes les cloches , sont descendues dans la rue mêmes les plus rétives , même les plus connes , quatre millions de cloches tranquillement en colères et beaucoup moins connes que d'habitude .
Mais cela ne suffira pas , pour continuer il faudra la protection de l'armée et des millions d'abonnés ne serait pas de trop .

De l'audace , encore de l'audace , toujours de l'audace … des caricatures , des cloches et des carillons car , l'un n'ira pas sans les autres .
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Pour ma part je pense qu'il y a deux sujets que l'humour ne doit pas toucher : la Shoah et la pédophilie .
Pour le reste Cabu démontre ici qu'il est possible de rire d'une religion sans jamais manquer de respect envers les croyants.
A la différence d'un Dieudonné qui n'a de cesse de repousser les limites de la provocation méchante et irrespectueuse des croyants , Cabu lui fait dans l'humour certes un peu corrosif mais jamais méchant.
Ces dessins font rire sans prétention , et on y revient à chaque fois avec bonheur .
Je ne vais pas faire dans la vulgarité pour exprimer la tristesse et la sidération qui sont chez moi présentes depuis ce triste jour .
Je dirais juste qu'au fond ce qui s'est produit c'est la démonstration mémé des effets du manque de culture chez les masses .
Un homme cultivé n'aimera pas forcément les dessins présents ici , ce qui est normal , mais il comprendra que chez Cabu il n'y avait aucun désir de faire du mal , il y avait juste l'envie de faire rire , à la différence de Dieudonné , qui lui est dans une démarche extrême propagandiste .
Ce qu'on à ici c'est l'interprétation du monde par un dessinateur , avec l'humour de celui ci .
Et Cabu n'a pas fini de nous manquer ....
Merci d'être mesuré dans vos commentaires .
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Je remercie la médiathèque de ma ville ( ville de banlieue Parisienne) ou l'ouvrage est disponible.
Nous sommes dans la semaine des 50 ans de Charlie, en pleins procès et une semaine après les incidents de la rue Nicolas Appert.
Je me suis découverte en lisant ce livre car il y a des sujets pour lesquelles j'ai ries et d'autre je n'ai pas aimé.
Pour moi, il y a pas limite dans cette liberté et un énorme merci à Cabu pour ces dessins.
Sous l'angle de humour, il y a beaucoup de questions que l'on se poser.
Dans 5 ans, quelles seront les dessins qui me feront rires ou non? J'invite les autres lecteurs à se poser cette question.
Pourquoi je n'aime certains et certains je trouve d'une grande justesse.
Certains des dessins sont comme certaines chansons traverserons les époques et d'autres sont vraiment la photo d'un moment.
Nous avons tous besoin de rire actuellement.
Cet album peut faire du bien.
Peu importe les opinions le principal c'est d'avoir du respect avec les personnes avec qui ont partage.

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Peut-on encore rire de tout ? La réponse à cette question sera négative. le pauvre auteur a payé de sa vie à coup de balles de kalachnikov son droit à la liberté d'expression. Il considérait que ce droit était au-dessus du respect des religions. Avait-il raison ? Je le pense sincèrement.

Prenons deux hypothèses bien distinctes:

Dans la première, il n'y a pas de véritable Dieu. La création n'a pas besoin de Dieu selon l'homme le plus intelligent du monde à savoir Stephen Hawking. En effet, c'est un des théoriciens majeurs depuis Albert Einstein dans les domaines de l'astrophysique et de la cosmologie. Il nous explique que l'univers s'est formé sans la main d'un créateur mais selon les lois de la physique. L'univers le peut et il se créé lui-même de rien. La création spontanée est la raison pour laquelle il y a quelque chose plutôt que rien, pour laquelle l'univers existe, pour laquelle nous existons. Il est nul besoin d'invoquer Dieu pour qu'il allume la mèche et fasse naître l'univers. Les hommes ont créé Dieu car ils n'avaient pas toutes les réponses à leurs inquiétudes. Les religions engendrent guerre et communautarisme et elles nous empêchent de voir la vérité. Si tel est le cas, le pauvre Cabu serait réellement mort pour rien. Mais bon, la célèbre chanteuse Diams semble justifier les actes d'assassinat par le blasphème à la religion. Cela ne semble d'ailleurs pas émouvoir les pouvoirs publics qui ont la main généralement plus lourde. La lutte contre l'humour, on croit rêver !!!

Seconde hypothèse : Dieu existe réellement. Inch Allah ou alleluya ! Cabu par ses dessins a déshonoré très sévèremment la fonction divine. Oui, mais encore faut 'il un Dieu qui n'ait pas le sens de l'humour. La barbarie au nom de la religion doit ‘elle prévaloir sur l'humour déplacé ? Certainement pas. Dieu est amour et Dieu pardonne. Les hommes ne devraient-ils pas en faire autant et accorder la miséricorde ? Visiblement pas pour toutes les religions ! Combien de morts au fil des siècles au nom de la religion faudra t'il encore? Tout ceci n'incite pas à croire en tout cas.

Dans les deux cas, ce pauvre Cabu est mort pour rien. Certes, ce titre était prémonitoire et posait les bases d'une bonne réflexion. L'époque a changé. On ne doit plus rire sur les blagues consacrés aux belges ou aux blondes et encore moins sur les minorités car ce n'est pas politiquement correct. Conclusion : on ne peut pas rire de tout avec tout le monde sinon c'est le tribunal des flagrants des rires !

Sur la bd, j'ai toujours aimé les caricatures de Cabu depuis le club Dorothée. J'ai bien aimé ce concept qui s'attaque à tout sans discernement. Il le fait très intelligemment sans cautionner la mort du rire.

PS: Excusez-moi si vous n'êtes pas d'accord avec mes propos qui n'engage que moi. J'assume ce que je dis. C'est en tout cas tout ce que cette petite bd m'inspire. Il faut savoir élever le débat au-dessus des cases, de la couleur, du trait graphique !
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critiques presse (1)
BulledEncre
11 juin 2014
Tordant, déroutant et poussant à la réflexion.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
À la page 123, Cabu nous offre sous le titre "Malraux au Panthéon" le dessin d'un Malraux comme un petit diable grincheux avec la légende : "C'était moi ou de Funès !"
(Rappelons que Malraux a été enterré au Panthéon le 23-11-1996).
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Pas de limite à l'humour qui est au service de la liberté d'expression, car là où l'humour s'arrête, bien souvent la place est laissée à la censure et à l'autocensure.

Préface de Cabu.
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Ni les religions et leurs intégristes,
ni les idéologies et leurs militants.
ni les bien-pensants et leurs préjugés ne doivent pouvoir entraver le droit à la caricature, fût-elle excessive.
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Il n'y a pas meilleur thérapie que la thérapie par le rire !
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