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Bernard Bourgeois (Traducteur)
EAN : 9782081212626
697 pages
Flammarion (09/05/2008)
3.91/5   38 notes
Résumé :
En 1807 paraît la Phénoménologie de l'Esprit, une oeuvre-monde révérée pour sa puissance et redoutée pour sa complexité. D'emblée son auteur est assimilé à une sorte d'Héraclite moderne ; on l'appelle Hegel l'Obscur. Ses dernières paroles, telles que la tradition les rapporte, abondent dans ce sens : "Un seul homme, aurait-il dit, m'a compris. Et encore... - puis il se serait tourné vers le mur pour expirer - ... même lui ne m'a jamais vraiment compris."

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il est des livres dont l'apprivoisement est ardu. Il est des pensées qui se perdent en se cherchant. Qu'a été pour moi la lecture de la Phénoménologie de l'esprit? Une marche à tâtons dans un labyrinthe, une noyade dans la complexité d'un esprit que se crée et s'abolit lui-même. Tout, dans la pensée abstraite (ô combien abstraite) de Hegel, se retourne sans cesse, se perd et se retrouve autre, erre du mouvement à l'être, de l'action à la conscience, de l'extérieur évident puis évidé à l'intérieur qui ne se connaît lui-même qu'en se supprimant. Alors que tout aurait dû se terminer dans le savoir absolu, je me retrouve dans la perplexité la plus totale. Mon esprit, en se mirant dans celui de Hegel qui se veut miroir de l'esprit universel, se déforme, il se défait, reconnaît sa défaite et avoue ne pas comprendre grand chose ni à Hegel ni à lui-même.
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C'est finalement une lecture très intuitive - il faut vivre avec les mots, les rejoindre, danser avec eux, se faufiler dans les espaces, puis entrer dans les mots et éprouver ce que cela fait de se déplacer comme eux, de voir le panorama depuis l'intérieur de leur coquille, de ressortir de l'autre côté et de les regarder à l'envers, revenir, se glisser dans les phrases comme on se couche dans le bassin de la piscine. Il faut avoir l'esprit très libre, ne pas se laisser impressionner par des phrases qui paraissent au premier abord n'avoir aucun sens comme on s'interdit de prêter attention aux regards des nageurs dans les autres lignes, comme on s'astreint à faire ses mouvements à son rythme, sans pression, avec concentration et humilité dans le but de gagner une facilité de mouvement et la libération de l'esprit de tout ce qui l'encombre. A ne rechercher avec concentration que le plaisir de l'eau - ou des mots - glisser le long de son corps on finit par se sentir plus tranquille et l'on peut progresser sans plus penser à rien mais en se déplaçant avec aisance. Voilà, maintenant cela vient tout seul.
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Contrairement à certaines carricatures à la Russel ce livre a du sens : il est en revanche réservé à un public suffisamment réceptif. Toutefois, il est normal de s'y sentir perdu, de sentir sa conscience se perdre à travers le paradoxe Hegel, à travers tous ces mouvements dialectiques. de la concentration et de l'intuition : voilà ce que demandait sans doute Hegel. Se perdre pour se retrouver : voilà sans doute ce qui fait partie du jeu hégélien. Pour l'esprit spéculatif, réceptif à l'idéalisme allemand, voilà un jeu qui ne se termine toujours pas – même si certains songaient que Hegel "achevait la métaphysique".
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Souvent étrange, en tout cas déstabilisant. La finesse de l'analyse suppose un esprit préparé : mais cet esprit existe-t-il tant que la dialectique hégélienne bouscule la logique traditionnelle ?
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
... la conscience est d'un côté conscience de l'objet, d'un autre côté conscience de soi-même : elle est conscience de ce qui lui est le vrai et conscience de son savoir de cette vérité. Puisque tous les deux sont pour elle, elle est elle-même leur comparaison ; c'est pour elle que son savoir de l'objet correspond à cet objet ou n'y correspond pas. L'objet paraît, à vrai dire, être seulement pour elle comme elle le sait, elle paraît incapable d'aller pour ainsi dire par derrière pour voir l'objet comme il n'est pas pour elle, et donc comme il est en soi ; ainsi, elle ne parait pas pouvoir examiner son savoir en lui. Mais justement parce que la conscience a en général un savoir d'un objet, la différence est déjà présente en elle : à elle quelque chose est l'en-soi, et le savoir ou l'être de l'objet pour la conscience est un autre moment.
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Notre conscience vit une aventure qui, de déchirements en réconciliations, de soumissions en dominations, peut l'élever jusqu'au savoir absolu, qui est la récapitulation de tous ces moments.
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Aussi fermement que s'établit pour elle l'opposition du vrai et du faux, l'opinion a également coutume par ailleurs d'attendre, soit qu'on prouve, soit qu'on contredise un système philosophique donné, et de ne voir dans une déclaration et explication liminaire sur ce genre de système que l'une ou l'autre de ces positions. Elle conçoit moins la diversité de systèmes philosophiques comme le développement progressif de la vérité qu'elle ne voit dans cette diversité la seule contradiction. Le bourgeon disparaît dans l'éclosion de la floraison, et l'on pourrait dire qu'il est réfuté par celle-ci, de la même façon que le fruit dénonce la floraison comme fausse existence de la plante, et vient s'installer, au titre de la vérité de celle-ci, à la place de la fleur. Ces formes ne font pas que se distinguer les unes des autres : elles se refoulent aussi comme mutuellement incompatibles. Mais, dans le même temps, leur nature fluide en fait aussi des moments de l'unité organique au sein de laquelle non seulement elles ne s'affrontent pas, mais où l'une est aussi nécessaire que l'autre, et c'est cette même nécessité qui constitue seulement alors la vie du tout.

Préface, 2.
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Les animaux mêmes ne sont pas exclus de cette sagesse, mais se montrent plutôt profondément initiés à elle; car ils ne restent pas devant les choses sensibles comme si elles étaient en soi, mais ils désespèrent de cette réalité et dans l'absolue certitude de leur néant, ils les saisissent sans plus et les consomment.
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L'individu qui n'a pas mis sa vie en jeu peut bien être reconnu comme personne; mais il n'a pas atteint la vérité de cette reconnaissance comme reconnaissance d'une conscience de soi indépendante.
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