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Jean-Paul Filion (Préfacier, etc.)
EAN : 9782894060155
243 pages
Fides (07/01/1995)
3.86/5   70 notes
Résumé :
lol
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Pieds nus dans l'aube, c'est le premier roman publié de Félix Leclerc, et c'est aussi une oeuvre autobriographique qui retrace les jeunes années du grand artiste québécois. On y découvre ce à quoi pouvait ressembler la vie dans les régions reculées au début du siècle dernier. Les familles nombreuses, la vie de village, la proximité de la nature, etc. le jeune Félix s'amuse comme un fou, avec quelques uns de ses frères et soeurs (du même âge que lui) et ses amis, le timide Ludger et surtout Fidor. Ce dernier est un petit sauvage sympathique, qui ne fréquente pas l'école et préfère grimper aux arbres. Une sorte de Huckleberry Finn… Ensemble, ils s'amusent comme des fous, chaque occasion devient un moment précieux. Aussi, ils observent le monde autour d'eux, surtout les adultes. Plus on avance, plus on se rend compte qu'il ne s'agit pas que d'un cumul d'aventures de jeunesse mais plutôt un roman d'apprentissage. Ces jeunes, Félix en tête, comprennent davantage l'importance des liens de la famille, de l'amour et de l'amitié, surtout quand ils sont confronté à des situations qui appartiennent au monde des adultes. La maladie, la vieillesse, la mort, l'absence du père, le manque d'emploi, les déménagements, etc. Ils commencent à comprendre qu'ils ne passeront pas toute leur existence dans ce petit village confortable.

Certains des souvenirs émouvants peuvent paraître tristes (ils l'ont assurément été au jeune garçon) mais le lecteur n'en est pas accablé. Vers la fin, alors qu'on devine un peu la tangente que prend l'histoire, on peut ressentir une légère nostalgie mais rien de larmoyant. C'est que les événements sont presque annoncés mais, surtout, ils sont présentés d'une telle façon qu'ils semblent inévitables, comme faisant partie de la vie. En fait, ce roman est surtout une célébration, une ode à la vie. Il faut profiter des beaux moments pendant qu'on le peut et je me suis pris à me rappeler quelques uns de mes propres souvenirs en lisant ceux de Félix Leclerc. le style de l'auteur y est pour beaucoup. Cette ode, je lui trouve des qualités poétiques même si c'est un roman en prose. L'évocation de ce petit village, proche des éléments (la rivière Saint-Maurice, la forêt) et rempli de visage familliers rassurants, une vie sans complications inutiles, qui n'en rêve pas à l'occasion ? Pareillement pour les moments racontés, par exemple, quand un de ses frères invente des histoires aux instruments de musique. le moindre objet du quotidien prend des airs de magie dans cet univers qui, pourtant, ne devait pas être si facile non plus.

Bref, Pieds nus dans l'aube est un roman que je recommande vivement. Pour ceux que ça intéresse, Francis Leclerc, le fils de l'auteur, a également réalisé son adaptation cinématographique dernièrement. Un film à voir.
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Il y a un peu de Tom Sawyer dans "Pieds nus dans l'aube" et aussi ce parfum si caractéristique des romans initiatiques qui ont un enfant pour narrateur.

Canada, début du XXème siècle, régions sauvages de pleine nature avec quelques bicoques et descendants de colons qui vivent du bois, de la trappe, de la pêche et de la terre. Vaste jardin d'Eden à la sauce "dur-à-cuire" dans lequel le narrateur et ses nombreux camarades et frères et soeurs s'ébattent en se regardant grandir et découvrir.

Je m'aventure à penser que ce roman est en partie autobiographique mais ne connaissant pas du tout Félix Leclerc avant cette lecture, c'est une simple supposition née de l'accent d'authenticité du récit. Vie quotidienne et traditions y sont décrites avec fraîcheur et tendresse, presqu'avec nostalgie. Les personnages sont attachants bien qu'à mon sens ce roman manque de rebondissements et d'aventures - dans le sens sawyeresque du terme. Bref, je me suis un peu ennuyée même si le roman est court. Quand on sent qu'un auteur a mis beaucoup de lui-même dans son oeuvre, on a envie d'être davantage marquée que je ne l'aie été. Reste l'hommage criant rendu par Félix Leclerc aux siens et à sa terre natale, un hommage qu'il accentue volontiers sur la figure du père.


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Cette histoire se déroule à la Tuque, c'est l'histoire d'un enfant d'une douzaines d'années qui fait l'apprentissage de la vie et nous donne sa vision du monde, c'est le passage de l'enfance au monde adulte.
Pour moi lectrice, c'est la découverte de l'écriture emplie de poésie de Felix Leclerc qui m'a vraiment enchantée.
J'ai lu que le fils de l'auteur réalisait l'adaptation cinématographique de ce roman quelle bonne idée.
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Bon là vous allez dire que je déroge à mon style de lecture. Mais je viens effectivement de terminer Pieds Nus dans l'Aube de Félix Leclerc. Livre tout plein de poésie. Sur l'enfance de Félix à La Tuque en Mauricie. C'est tellement beau... L'auteur sait tellement bien nous décrire le BONHEUR de son enfance que fatalement tu voudrais avoir vécu avec lui... Trop beau!

Quelques phrases qui m'o
nt marqué:

"À la puissance qui resta assise, je préfère la pauvreté qui marche!"

"Je me suis arraché le coeur car il me faisait trop souffrir."

"Mon père m'a enseigné la haine du facile!"

Et comment ne pas mentionner ceci:

"J'ai deux montagnes à traverser
Deux rivières à boire
J'ai six vieux lacs à déplacer
trois chutes neuves à mettre au lit,
dix-huit savanes à nettoyer,
une ville à faire avant la nuit!"
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Il y a de ces livres qui vous charment, vous transportent au fil des mots d'idées en images, d'émotions en souvenirs. Et celui-ci en est un. Cette histoire d'une progressive "sortie de l'enfance" est d'une douce beauté qui ne cesse de se laisser appréhender page après page anecdote après anecdote. Et , l'air de rien, elle est aussi pleine d'opinions sur l'existence, semées ci et là, au rythme des aventures du jeune narrateur; amitié, liberté, décès, violence, tout y passe, presque en catimini, mais bien ancré dans le récit. Et que dire de cette plume, si poétique lorsqu'elle narre la nature et tellement signifiante malgré un vocabulaire des plus simple.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
- La ville? C'est le peuple rassemblé autour des usines. C'est l'entassement des maisons collées comme un jeu de cartes. C'est la terre qui est cachée sous l'asphalte et qui se montre le bout du nez à la hâte dans les parcs et les avenues. Où les arbres ont des bras en écharpe, des estomacs de ciment, des poumons artificiels, c'est là. La ville... des gens qui vont à droite, d'autres à gauche. Ceux qui vont à droite ne connaissent pas ceux qui vont à gauche. Pourtant ce n'est pas à cause de l'obscurité que les gens ne se connaissent pas, parce que des soleils de toutes couleurs pleuvent dans les rues, c'est à cause de... je ne sais pas. La ville, c'est la bouche fermée, l'oeil aux aguets ; c'est "je te donne ceci pour cela, fais vite et sans rire". La ville, c'est l'attente, pour la cloche, la sonnerie, le sifflet qui te dit : "Lève-toi, viens là, puis fais ceci, va dîner ; c'est tout, bonsoir." Et ça recommence interminablement. La ville, c'est un immense cri que personne n'entend ; c'est un lourd silence roulant des bruits insupportables. La ville, c'est le royaume des grimaces et des masques. Roule! Des grands sourires cachent des enfers et les laideurs peuvent détrôner les rois. La ville, c'est... des milliers de mains tendues par en haut qui prient. Des milliers de muscles qui travaillent. Des bribes d'angélus perdues dan ile rire des cabarets. Des millions de mâchoires fermées qui souffrent. C'est un bruit de ferraille, la vapeur pourrie qui sort des caves et sent mauvais. Des yeux avec du sang et des hommes cachés qui ont du génie, s'enferment, digèrent les malheurs et font des chefs-d'oeuvre... C'est la vallée des larmes!
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Les yeux de dix frères et soeurs à aimer, n'est-ce pas quelque chose? Pour jouer : de la santé et des jeux plein les bras ; en plus, comme les seigneurs, une montagne à nous pour glisser, des chiens avec de vrais attelages sur un vrai traineau, une vache, de vrais chevaux et cette vallée de noisettes, de glands, de framboisiers, sans clôtures, ni affiches, ni gardiens et la Saint-Maurice au milieu... Les fils de roi ne devaient pas en avoir tant que cela.
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Lentement, discrètement, papa nous préparait un héritage : il nous glissait ce qui est mieux que l'argent : du courage, des provisions de courage pour l'avenir, car lui savait que dans le détour, après l'enfance, une bête nouvelle et compliquée, tapie hypocritement, fait le guet... Bien assez tôt, ce devait être notre tour d'entrer dans cette gueule!
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Souvent, le jour, avec Lédéenne et mon frère le deuxième, le discret, le "rangé" de la famille qui rêvait d'être musicien, tous trois main dans la main, nous allions en cachette sur la galerie de la maison chanteuse et, sans parler, nous contemplions par les carreaux les instruments de cuivre.
Mon frère le deuxième savait leur nom, leur origine et leur pouvoir de charmeur, qu'il avait appris dans un livre. Il nous racontait des fables au sujet du piccolo et de la flûte. "Pendus au mur, ils se font la cour, disait-il. Lui, c'est un berger ; elle, une chanson insaisissable comme une abeille. La clarinette est la seule, remarquez-la, qui beau temps mauvais temps rit toujours de toutes ses clefs ; c'est la coquette du village. Le xylophone nerveux et maigre, avec ses côtes à jour, se tient au fond ; il claque des dents ; c'est qui? c'est le pauvre." Une vieille harpe qui ne sortait jamais, en avant de tous les autres, comme une ancêtre, semblait tirer ses fils dans la vie, fendait les malheurs comme une proue de navire. Et le drapeau tricolore jetait ses plis vers nous, comme s'il eût voulu nous envelopper, nous enlever dans ses voiles.
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Fidor m'avait fait connaître le mot amitié, c'était merveilleux ; maman et les gardes-malades, le mot courage ; papa et mon frère le premier, celui d'audace ; Anne-Marie et mon frère le second celui de musique ; Gaspard Lavoie, celui du théâtre ;Ledeenne, tout cela ensemble;Ludger, terre. Dans mon vocabulaire du temps figuraient aussi les mots larmes, tempêtes, punitions ; ...Mais je me serais passé des mots :séparation, feu, haine, vol, guerre, mort.
Mots atroces!
On se demande plus tard quand on est homme, ...on se demande d'où viennent les cheveux blancs, les rides dans le visage, les tics nerveux, les dos courbés, les myopies, les tremblements de genoux, les syncopes, les yeux hagards, les lèvres ruinés et les crevasses sur la peau... Tout cela vient des mots atroces. Ce sont eux qui font vieillir. (Page 131-132)
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Videos de Félix Leclerc (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Félix Leclerc
L'émission complète à découvrir ici : https://www.web-tv-culture.com//emission/yves-duteil-chemins-de-liberte-52748.html
50 ans de chansons. Voilà un artiste qui a su traverser le temps, avec simplicité et humilité, accompagné par un public fidèle.
50 ans après ses débuts, Yves Duteil refait le chemin avec nous. Un coffret 4 CD vient de paraitre chez Bayard Musique avec 72 chansons incontournables.
Mais cet anniversaire est aussi l'occasion d'un livre dans lequel le chanteur revient sur ce parcours.
Sachant habilement mêler les notes et les mots, Yves Duteil a tracé son sillon avec persévérance, ne se laissant pas aller au chant des sirènes de la célébrité et résistant à toutes les moqueries et attaques qui lui tombèrent dessus à certains moments de sa carrière.
Il revient sur ces instants-là dans ce livre écrit sans chronologie, comme un simple livre de souvenirs dans lequel les chansons font écho aux moment vécus.
S'il rend largement hommage à son épouse Noëlle qui l'accompagne depuis ses débuts, il nous raconte aussi les grandes rencontres de sa vie, celles qui ont forgé l'homme qu'il est aujourd'hui.
De son premier succès « Virages » en 1972 à son dernier album en date « Respect » paru en 2018, Yves Duteil a composé des centaines de chansons qui toutes, touchent au coeur. Qu'il aborde des sujets de société ou raconte nos vies dans leur fragilité et leurs bonheurs, il sait mieux que quiconque jongler avec les mots et trouver les mélodies qui résonnent en vous pendant longtemps. « Ta tarentelle », « Dreyfus », « La langue de chez nous » ou « Prendre un enfant par la main » sont devenus des classiques de la chanson française.
Véritable poète, digne successeur de Trenet, Brel, Felix Leclerc, Brassens ou Barbara et autres grands noms de la chanson française, on croise aussi sur sa route Souchon, Renaud ou Véronique Sanson.
Homme pudique et discret, Yves Duteil entrouvre la porte de son jardin secret. Et l'on retrouve dans ce livre cette écriture sensible et délicate qui font d'Yves Duteil un artiste à part.
« Chemins de liberté » d'Yves Duteil aux éditions de l'Archipel.
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