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EAN : 9782702155332
352 pages
Calmann-Lévy (11/02/2015)
3.88/5   36 notes
Résumé :
Tout commence lorsque, gonflé aux stéroïdes, le fils de Mike Lane, un riche Blanc du Cap, assassine la fille qu'il a ramenée chez lui. Pas question pour sa mère, Beverly, que la police l'arrête et l'expédie à l'horrible prison de Pollsmoor où il est sûr d'être assassiné. Sans vergogne, elle accuse le fils de sa femme de ménage à demeure. Faible, Mike Lane ne dit rien et, trop heureuse de résoudre le meurtre, la police marche dans la combine. Mais… la femme de ménage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Au Cap, en Afrique du Sud, le racisme fait toujours rage. Alors lorsque Chris, fils d'une riche famille blanche, assassine une jeune fille, sa mère décide de faire accuser à sa place Lyndall, le fils drogué de sa femme de ménage noire. Mais cette affaire, classée rapidement par la police, fait ressurgir chez Lane Mike, le père de Chris, un sentiment de culpabilité longtemps enfoui et chez Louise, la soeur de Lyndall, un esprit de vengeance. Personne ne sortira vraiment indemne de ces pièges et sacrifices...
Je remercie Babelio et les éditions Calmann-Lévy pour m'avoir permis de découvrir cet auteur sud-africain.
Je me suis vraiment laissée prendre par ce roman noir. Je me suis plongée dans l'intrigue et dans l'ambiance du Cap où perdure encore des traces de l'Apartheid. Mais ce qui m'a vraiment plu, c'est la psychologie des personnages. Chris et Beverly, sa mère, sont détestables dans leur sentiment de toute puissance dû à leur argent. Mike, soumis à sa femme, a bien du mal à trouver sa place, à s'affirmer : c'est un être complexe et tourmenté. Quant à Louise, elle est prête à tout pour mettre à jour la vérité sur cette sordide soirée, quitte à dépasser les limites.
Une très bonne découverte !
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Direction le Cap, en Afrique du Sud. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Roger Smith ne cherche pas à nous la peindre plus belle qu'elle n'est cette ville. Au contraire. Ce qu'il cherche à nous montrer c'est sa face sombre, violente, les discriminations sociales (et raciales) et, le plus grave, l'inefficacité des forces de l'ordre, totalement dépassées. L'apartheid a laissé des traces plus profondes qu'il n'apparait au premier abord, les esprits sont façonnés pour croire plus facilement à la culpabilité d'un noir, pauvre et drogué qu'à celle d'un riche blanc des quartiers huppés. Alors, lorsque Christopher Lane, pris d'une crise de folie due au mélange alcool et stéroïdes anabolisants fracasse le crâne de sa petite amie dans la maison familiale, sa mère a aussitôt l'idée de faire accuser le fils de sa femme de ménage noire. Beverley Lane n'en est pas à son coup d'essai. Vint ans auparavant elle a déjà organisé la fuite de son mari, Michaël à l'origine d'un grave accident de la route sous l'emprise de l'alcool et qui vit depuis avec l'image des trois personnes qu'il a tuées. Bref, dans la famille Lane, on préfère ne pas assumer ses crimes.

Seulement voilà. le jeune accusé, Lyndall Solomons meurt lors de sa première nuit en prison avant même que sa soeur Louise n'ait eu le temps d'entreprendre quoi que ce soit pour tenter de prouver son innocence. Certes, les apparences sont contre Lyndall, jeune drogué et violent. Pourtant, Louise, d'instinct comprend ce qu'il s'est passé. Elle-même a déjà expérimenté la violence de Christopher et a échappé de peu à un viol de sa part alors qu'elle n'avait que quatorze ans. Elle a bien l'intention de venger sa famille, à sa manière.

Contrairement aux apparences, tout le livre est basé sur une fine analyse psychologique des protagonistes, formatés par l'histoire de leur pays et par leurs propres actes. le personnage de Beverley, sans aucun scrupule tant elle est persuadée de la suprématie de sa lignée au point de s'octroyer tous les droits est sans aucun doute le plus terrifiant. A côté, Michael, sa lâcheté et sa culpabilité ont perdu d'avance. Pendant toutes ces années, il a tenté de racheter son crime en finançant l'éducation des enfants de la femme de ménage. Comment Louise ne se sentirait-elle pas trahie par cet homme qui lui a entrouvert des portes pour finalement se comporter comme le pire des salauds ?

Mais ce qui fait vraiment froid dans le dos c'est la plongée dans les bidonvilles du Cap et les allers-retours dans les quartiers chics sur les pas de Louise, protégée jusqu'à présent et qui découvre peu à peu les réalités vécues par la plupart de ses congénères. Des zones de non-droit où la police ne s'aventure même pas, livrées aux rats et aux trafics en tous genre. Une police qui, de toute façon est cantonnée aux seconds rôles, aussi impuissante qu'incapable.

Un polar diablement efficace, qui joue à la fois sur l'ambiance et sur la manipulation. Pour une découverte d'une Afrique du Sud loin des clichés touristiques et quelques heures de lecture addictive. Captivant jusqu'à la dernière ligne.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Voilà bien un roman noir que le ministère du Tourisme d'Afrique du Sud doit désapprouver ! L'image qu'il donne du pays, et de la ville du Cap plus particulièrement, ne constitue pas une bonne publicité, c'est le moins que l'on puisse dire. Violence, meurtres, drogue, ségrégation raciale, on est loin de l'ambiance waka waka eh eh de la coupe du monde de football en 2010 !

Dans une banlieue friquée et surprotégée du Cap, un jeune blanc commet un meurtre barbare. Ses parents vont se débrouiller pour faire porter le chapeau au fils de la femme de ménage noire, jeune marginal drogué. Un coupable idéal pour quasi tout le monde, sauf pour la soeur du gamin, laquelle va tenter de lui rendre justice.

Le titre du roman (guère approprié d'ailleurs) avait tendance à donner le ton, l'histoire promettait d'être sombre et violente. Elle l'est, même si, côté violence, je redoutais franchement pire. L'intrigue est plutôt efficace, cocktail de manipulation, de vengeance, mais aussi de culpabilité. Mais on ressort de cette lecture un peu sonné quand même, notamment en raison des passages du bouquin se déroulant dans les townships …
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Bienvenue au Cap ! Son quartier résidentiel où les riches familles de Blancs vivent entre piscine et salle de sport, le doigt en permanence à quelques millimètres du bouton d'alarme qui déclenche la venue de patrouilles de vigiles armés jusqu'aux dents, prêts à faire feu sur le Noir forcément menaçant. Forcément menaçant et forcément Noir, car la ségrégation raciale et sociale demeure enracinée dans les mentalités. Si bien que lorsque le jeune Christopher Lane massacre à coups de haltères sa petite amie, il paraît tout naturel à Beverley, sa mère, de faire retomber les soupçons sur Lyndall Solomons, le fils de sa femme de ménage noire. Affaire définitivement classée lorsque Lyndall est atrocement assassiné en prison. La vie peut continuer sans heurt dans le silence qui se referme comme un piège sur Michael Lane, mari de Beverley, déjà hanté par la culpabilité d'un accident mortel qu'il a provoqué vingt ans auparavant et qu'il a été incapable d'assumer. Seule Louise, la soeur de Lyndall, devine la vérité et tente de la faire éclater. Pour cela elle devra affronter son propre passé et s'enfoncer dans le ventre puant de la ville, là où ne règne que la loi du plus fort et du plus violent. Dans ces quartiers de misère et de terreur, il lui faut pactiser avec le diable, son propre père, pour assouvir sa vengeance.

En de courts chapitres que l'on dévore sans reprendre souffle, Roger Smith nous entraîne dans une spirale infernale de machinations effroyables. Aucun personnage n'échappe à cette violence qui diffuse ses fulgurances terrifiantes jusqu'au plus profond des êtres. Beverley sûre de sa supériorité et de son droit de vie et de mort sur les Noirs, Michael, veule et lâche, prêt à sacrifier les autres pour préserver sa tranquillité, Louise nourrie de haine jalouse... C'est à un véritable voyage à travers les ténèbres que cette histoire nous convie !
Mais c'est aussi un terrible constat : celui d'une société que l'apartheid, même aboli, continue de gangrener, disséminant encore ses germes délétères. Une construction magistrale au service d'une histoire qui se ramifie profondément et fait douloureusement écho à une réalité tant sociale que politique et morale. Impressionnant !!
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Les Lane, Mike, le père, Beverly, la mère et Chris leur fils, sont riches et vivent dans une belle propriété au Cap. Denise, leur domestique, vit dans une petite maison de la propriété, elle a deux enfants Lynnie et Louise. Lynnie est un garçon qui a plutôt mal tourné, converti depuis peu à l'Islam il se drogue au tik. Un soir il agresse sa mère pour lui soutirer de l'argent. Mike le met dehors. Plus tard dans la soirée, Chris, gonflé aux stéroïdes, massacre à coups d'haltères une jeune femme qu'il a ramenée chez lui. Pour Beverly, il est impensable de livrer son fils à la police mais Lynnie, par contre, fera un coupable idéal. Mike, hanté par un drame dont il a été la cause vingt ans plus tôt, laisse faire... Et tant pis si Lynnie est assassiné en prison ! Mais Louise refuse d'en rester là, elle cherche des preuves de la vérité qu'elle soupçonne et fera tout pour venger son frère.

Le livre est composé de quatre parties ayant chacune pour titre une saison, chaque partie correspond à l'évolution du récit. Au départ, j'ai été intéressée par l'histoire et surtout par les personnages. Mike est un homme ballotté entre sa culpabilité et ses sentiments pour Lynnie mais aussi ses sentiments de rejet pour son propre fils puis pour sa femme. Louise est un personnage vraiment intéressant, une jeune femme noire élevée dans un monde de blancs, qui a une bonne éducation, parle comme les blancs, se comporte comme eux mais qui reste quand même une jeune femme noire. Difficile pour elle de trouver sa place ! Et ce trait du personnage est plutôt bien vu.

Malheureusement, le roman accumule trop de clichés : le jeune blanc gonflé aux stéroïdes ; le jeune noir converti, drogué qui appelle sa soeur de la prison pour lui dire qu'il craint pour sa vie et qui, justement, est assassiné dans la nuit qui suit ; une jeune femme perturbée, Louise, qui s'automutile ; un homme Mike gouverné (au départ) par ses pulsions sexuelles pour sa femme. Et le must c'est quand même Beverly dont les ambitions et le comportement hyper protecteur envers son fils sont à peine crédibles... En bref, trop c'est trop !

Malgré les critiques élogieuses que j'ai pu lire sur internet, ce roman m'a agacée !
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critiques presse (2)
Liberation
16 mars 2015
Les polars de Roger Smith sont des manifestes, des protest books comme il y eut des protest songs.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
27 janvier 2015
A travers la figure de Mike Lane, homme cultivé mais faible, Roger Smith nous montre avec âpreté la déliquescence d'un monde qui a perdu tout espoir de rédemption.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Beverley attrape Lane par le bras, assez violemment pour lui laisser un bleu.
- Tu ne vas pas faire de bêtise, hein, Michael ?
Il ne dit rien et libère son bras.
- Putain. Mike, mais regarde-le, ce pays ! Il y a plus de meurtres en un jour que dans une zone de guerre, les femmes de ministres font du trafic de coke et tous les flics marchent au backchich. Pourquoi on devrait se plier à des règles dépassées ?
- Tu essaies de justifier ce qu'on a fait en le transformant en une espèce d'action politique ?
- Je t'explique que le droit chemin n'existe plus, alors pourquoi essayer de le suivre, pour l'amour du Ciel ? lui lance-t-elle en le regardant dans les yeux. On ne peut plus faire marche arrière, Michael, tu saisis ?
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Écoutez Louise, on n’est pas dans un gentil polar où le flic assemble toutes les pièces du puzzle, où tout finit bien, et où tout le monde est content. On est dans la vraie vie et, la plupart du temps, la vraie vie n'est pas juste, OK ?
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La mort n'est -elle pas une simple erreur dans le support de stockage de données ? Peut être que les gens ne meurent pas tant que sont stockées suffisamment d'informations les concernant .
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