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EAN : 9782246861454
122 pages
Grasset (24/08/2016)
  Existe en édition audio
3.64/5   379 notes
Résumé :
Ils sont gardiens de la paix. Des flics en tenue, ceux que l’on croise tous les jours et dont on ne parle jamais, hommes et femmes invisibles sous l’uniforme.


Un soir d’été caniculaire, Virginie, Érik et Aristide font équipe pour une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, en pleine tempête personnelle, comprend que ce retour au pays est synonyme de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les cert... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (134) Voir plus Ajouter une critique
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Après avoir enfilé sa tenue de travail, elle se regarde dans le miroir, s'étonnant de ne pas voir ses yeux salis par tout ce que l'existence lui offre de pire. Elle pense surtout au lendemain, jour où son avortement est programmé. Elle appelle son mari pour le prévenir qu'elle rentrera tard et qu'il n'oublie pas les gouttes de leur bébé. Elle a accepté une mission qui va déborder l'horaire de fin de service. Une mutinerie s'est produite dans un centre de détention, obligeant le transfert des prisonniers d'un bâtiment à l'autre. Pour ce faire, l'on a fait appel aux escorteurs de la COTEP, ceux-là même chargés des reconduites aux frontières. Or, ces hommes étant tous mobilisés ce soir, ce sont aux hommes du commissariat que l'on a confié la mission. Virginie sera de ceux-là. Elle fera équipe avec Érik, son chef de bord et Aristide, son collègue mais surtout son amant de quelques soirs. Ils doivent récupérer un réfugié politique tadjik au centre de Vincennes et l'emmener à Roissy...

Hugo Boris met en lumière ces hommes et ces femmes de l'ombre. Ces hommes et ces femmes qui, derrière l'uniforme, ont une vie, comme tout un chacun. Il met en avant surtout Virginie, une jeune femme tout juste maman qui, délaissée par son mari, s'est lancée dans une aventure extra-conjugale avec son collègue, Aristide. Mais, maintenant qu'elle se retrouve enceinte, elle est plus que jamais déstabilisée. À ses côtés, Aristide et Érik, ses collègues. Tous les trois vont se trouver dans une bien étrange situation qui va au-delà de leurs fonctions habituelles à savoir reconduire un réfugié politique vers son pays. Des personnages parfois fragiles dépeints avec une profonde humanité et qui, face à cette mission, seront confrontés à leurs propres convictions. le temps de quelques heures, confinés dans cette voiture banalisée, l'on devient spectateur de ce qui se joue, l'on partage leurs doutes et leurs émotions. Hugo Boris nous offre un roman admirablement mené, saisissant, intelligent et décrivant avec perspicacité cette ambiance tendue. Un roman servi par une plume vive et vivante...
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Quelques heures de la vie d'une femme flic.
Virginie s'apprête à avorter, l'intervention est programmée pour le lendemain. Elle y pense, beaucoup, forcément... Mais avant de s'y préparer, de rentrer chez elle retrouver son mari et leur petit garçon, elle a sa journée de travail à finir. Mutinerie dans un centre de rétention, incendie, il s'agit d'aller chercher avec deux collègues un réfugié politique tadjik et de l'emmener à l'aéroport, il doit être reconduit dans son pays. Est-ce la grossesse et la perspective de l'IVG qui rendent Virginie si sensible au sort de cet homme ?

En lisant cet ouvrage, j'avais deux films en tête : 'Welcome' (Philippe Lioret, 2009) et 'Polisse' (Maïwenn, 2011).
Comme la militante de l'ASFFAM* dans ce roman, je m'indignais en regardant 'Welcome' : comment peut-on faire ce boulot, être à la solde de l'Etat pour traquer des migrants et les ramener à la frontière, les exposant à une mort probable ?
Moins de hargne à l'égard des policiers en lisant cet ouvrage de Hugo Boris (comme en voyant le film 'Polisse') : la complexité de leurs fonctions, la rudesse de leur quotidien sont bien mises en évidence à travers les états d'âme de Virginie et de ses deux collègues, tiraillés entre leur mission professionnelle et leur empathie pour un condamné.

Cette lecture m'a légèrement laissée sur ma faim, je n'ai pas retrouvé dans la plume la grâce du 'Baiser dans la nuque', mais il est vrai que le thème est bien différent... Et surtout, je reste désemparée avec mes questions naïves sur certaines missions de la Police et de l'Armée...

* Association Service Social FAmilial Migrants
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Illustration très noire d'un problème d'immigration illégale, que nous préférons souvent ignorer, omettre ou carrément oublier. Pour ce qui me concerne, les conditions des mesures d'éloignement des clandestins ne m'ont jamais été décrites ainsi.

Le poison du doute s'immisce dans la tête de trois policiers pendant une opération de reconduite à la frontière. Une mission de trop qui entrouvre la porte à la conscience, en dépit des valeurs d'obéissance et de loyauté.

Dans le huit clos de la voiture vers l'aéroport et dans les locaux de la police des frontières de Roissy, Hugo Boris met à nu trois fonctionnaires lessivés par leur profession, pris dans leurs contradictions professionnelles et personnelles. Les masques tombent, montrant les fêlures, le stress, la perte de motivation, et la mécanique dans l'exercice d'un métier fait de violences en tous genres. Sans oublier le réfugié tadjik laminé par la force brute de la loi.

C'est direct, en coup de poing. Ça sent le vécu, hyper réaliste et ingrat, pour des flics qui composent comme ils peuvent avec leurs propres sentiments.
Un roman pétri d'humanité, écrit sans chercher l'artifice littéraire.
Bluffant!
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Victime de violences policières, je partais avec un a priori négatif au sujet de ce livre, mais peut-être mon comportement avait-il justifié cette répression ? Alors dès que je vois un képi, un truc bleu, un gyrophare, y a comme un demi-tour qui s'opère dans l'estomac, les lèvres se retroussent les dents du bas s'avancent, enfin celles qui me restent, et un grognement jaillit des profondeurs de mes entrailles arhgreeeeeeeuuuuu !
De plus cette bande de joyeux drilles doit raccompagner un migrant en situation irrégulière à l'aéroport de Roissy Charles de Gaules, double arhgreeeeeeeuuuuu !
Alors les premières pages je les ai lues d'un oeil, espérant secrètement que ces braves gens se prennent quelques baffes, du genre de celles qu'Astérix et Obélix mettent aux Romains. (Ouh c'est pas beau dom la vengeance ! Oui, je sais, mais je me soigne !)
Petit à petit, l'histoire humaine de ces trois flics se met en place et comment ne pas se prendre d'affection pour Virginie qui doit avorter le lendemain matin. Son couple battant de l'aile, elle trouve un peu de réconfort auprès d'un de ses collègues de travail : Aristide.
La situation qui s'ensuit me parait improbable dans la réalité mais force est de constater que l'histoire d'Hugo Boris est plutôt plaisante, s'essayant à grand coup de tendresse de nous dépoussiérer les gens qui exercent ce métier. Je ne remets pas en cause les talents de l'auteur qui grâce à sa plume émouvante à faillit m'avoir mais désolé je ne suis pas encore prêt à aller les biser.
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Police, Hugo Boris chez Grasset aout 2016.
J'ai lu ce roman dans le cadre du prix SNCF du polar 2019 et je suis "estomaquée" Ici pas de superflic, de brigades criminelles renommées, de malfrats du grand banditisme auréolés de gloire! Non ici trois agents de police lambda..
C'est l'été, Virginie, Aristide et Erik font des heures supplémentaires , une mission hors de leur zone les attend: prendre un charge un reconduit et le convoyer jusqu'à l'aéroport Charles de Gaulle. Une mission qui va brutalement faire exploser leur petit monde et les mettre en péril...
Hugo Boris, pour écrire ce roman , a mené une enquête minutieuse , réussi à s'immiscer dans les méandres administratifs et policiers. Ces quelques heures passées dans cette voiture de patrouille valent beaucoup de grands discours. Un huis-clos tout )à la fois étouffant et salvateur...
Un très beau roman sur un sujet "inflammable" . A lire !

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critiques presse (3)
Elle
05 août 2021
Un huis clos court mais intense et d’une modernité folle.
Lire la critique sur le site : Elle
Actualitte
12 décembre 2016
Au plus près des corps, des gestes ou des mouvements professionnels ; au plus près des pensées intimes et des souffrances psychologiques de trois policiers, Hugo Boris accompagne une brigade parisienne lors d'une mission.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
20 septembre 2016
Police ne dénonce pas, n'impose rien, mais se place à hauteur de ces hommes et de cette femme qui s'agrippent comme ils peuvent au quotidien pour tenir et avancer.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Depuis son entrée dans la police, elle a vu un père enfermer son fils dans un frigo pour le punir et l'y oublier, un détenu des sous-sols du Palais de justice lui cracher au visage pour essayer de lui refiler son hépatite, des Versaillaises à serre-tête de velours se prostituer, une petite vieille de quatre-vingts ans se faire défoncer la gueule pour vingt euros, des pendus se vider dès qu'elle les touchait, des victimes du chômage de longue durée perdre l'argent qu'ils n'avaient pas en jeux de grattage, un chat manger les parties molles du visage de son maître décédé depuis une semaine, les rues de Paris défiler à plus de 110 km/h, les traces de sang d'un collègue sur l'ordinateur après qu'il s'était tiré une balle dans l'oeil, un enfant survivre à une chute du quatrième étage. Elle a vu surnager tout cela parmi les mille tâches ingrates qui forment son ordinaire, elle est allée perdre sa tranquillité d'âme dans les mauvais lieux, obligée de vivre au-dessus de l'étonnement, de tout connaître du pire de l'existence, pour un salaire à peine décent, et elle se demande toujours comment elle n'a pas les yeux sales, stupéfaite qu'ils n'aient pas conservé, dans leur profondeur, le pâle reflet de la misère.
(p. 11-12)
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Il meurt un homme par seconde. Il en va de lui comme de tous les autres. Un bourreau n'est pas un assassin. Cet homme est tadjik mais demain il sera angolais, irakien, afghan, syrien, tamoul, kurde, ivoirien. Personne n'a dit qu'il fallait être indifférent, mais on ne peut pas se sentir responsable du sort de chaque être humain qu'on rencontre.
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Elle sortait de son congé parental. Elle trouvait improbable, culotté, inespéré qu'un collègue aussi beau lui fasse du plat comme ça. [...] Elle s'était mise à chercher davantage sa compagnie, à rire de ses âneries, à écouter ses histoires comme s'il était l'être le plus intéressant du monde, à respirer un peu plus fort pour qu'il remarque ses seins, naturellement, sans calcul ni combinaison, par atavisme, obéissant malgré elle à la stratégie de l'espèce pour sa reproduction.
(p. 25)
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Il ne sait pas qu'ils n'ont jamais tiré que sur des cibles en papier. Comment pourrait-il imaginer que, la première fois qu'elle a sorti son arme en service, elle a appelé ses parents pour le leur dire ? Il a le regard vide des torturés auxquels on a ravi à jamais la possibilité de faire confiance.
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Depuis son entrée dans la police, elle a vu un père enfermer son fils dans un frigo pour le punir et l'y oublier, un détenu des sous-sols du Palais de justice lui cracher au visage pour essayer de lui refiler son hépatite, des Versaillaises à serre-tête de velours se prostituer, une petite vieille de quatre-vingts ans se faire défoncer la gueule pour vingt euros, des pendus se vider dès qu'elle les touchait, des victimes du chômage de longue durée perdre l'argent qu'ils n'avaient pas en jeux de grattage, un chat manger les parties molles du visage de son maître décédé depuis une semaine, les rues de Paris défiler à plus de 110 km/heure, les traces de sang d'un collègue sur l'ordinateur après qu'il s'était tiré une balle dans l'oeil, un enfant survivre à une chute du quatrième étage. Elle a vu surnager tout cela parmi les mille tâches ingrates qui forment son ordinaire, elle est allée perdre sa tranquillité d'âme dans les mauvais lieux, obligée de vivre au-dessus de l'étonnement, de tout connaître du pire de l'existence, pour un salaire à peine décent, et elle se demande toujours comment elle n'a pas les yeux sales, stupéfaite qu'ils n'aient pas conservé, dans leur profondeur, le pâle reflet de la misère.
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Vidéo de Hugo Boris
L'édition 2022 du Grand prix Sofia de l'Action littéraire a eu lieu le 18 et 19 mai, à Chambéry. Elle a proposée une table-ronde intitulée « Les festivals littéraires à la croisée des arts » en présence de Daniela Farail (festival du Premier Roman de Chambéry), Sébastien Planas (Festival international du livre d'art et du film) et Dominique Rouet (festival le Goût des autres), Carole Zalberg (autrice et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et Hugo Boris (auteur et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et animée par Cécile Deniard, Présidente de la Sofia.
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