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EAN : 9782954115771
72 pages
Editions Margot (23/10/2014)
3.95/5   77 notes
Résumé :
Au coeur de la butte Montmartre, nous suivons cinq enfants pauvres, petits poulbots qui vont avoir maille à partir avec un promoteur immobilier véreux bien décidé à les déloger de leur mare aux grenouilles.

Cette fable urbaine, chronique d’un lieu et d’une époque en pleine mutation, prend le contrepied du Montmartre présent dans l’imaginaire collectif. Nous y croisons Poulbot, Steinlen, Bruant, Dorgeles, … ces artistes devenus emblématiques de Montmar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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La butte Montmartre en cet été de 1905 est encore un lieu de campagne où la misère règne autant que les batraciens que les titis pourchassent pour six francs six sous. Pourtant un gros promotteur lorgne déjà sur ses terrains vagues, il a de grands projets pour la butte. Son fils, Jean, fera la connaissance d'un groupe d'enfant qui lutte contre la faim par l'amitié. Il s'attachera à eux, plus qu'à son père qui ne croit pas en lui contre lequel il se révolte.

Un magnifique ouvrage de Prugne qui rend hommage à Poulbot, à ses dessins de loupiots, à Monmartre dans cette ambiance si particulière du début du 20e siècle.
Si le scénario n'est pas très développé, pourrait-on dire même léger et naïf, le dessin lui est incroyable. Des aquarelles aux lumières douces et aux ambiances nostalgiques.

Une découverte très plaisante qui se voit complété par un carnet graphique toujours intéressant et quelques lignes biographique sur Poulbot, dont on rend hommage ici.
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Ils étaient des enfants de Montmartre, des titis, des gavroches. On les appelait des Poulbots du nom de Francisque Poulbot qui les faisaient vivre dans ses dessins.

Jean se rappelle juin 1905, Montmartre,

Les enfants de la butte, l'Aspic, la Ficelle, Trois Pouces et Manon, comptent sur Bismarck le crapaud pour faire un élevage de grenouilles. Dans un pré, aux dessus des habitations, ils organisent leur quartier général autour d'une mare, dans un vieux tacot mangé par les herbes. Lorsqu'un jour ils voient débarquer un promoteur assisté de son contremaître venus pour métrer le terrain, les enfants décident de se révolter en les accueillant à coup de lance-pierre. « Rien ne peut me faire renoncer ! »… crie Noblard furieux, tout en rebroussant chemin et en oubliant son fils Jean qui se retrouve alors aux prises des Poulbots. Quelle belle opportunité pour eux ! Ils vont le garder en otage et ainsi pouvoir réclamer une rançon. de l'argent, il en faut pour sauver les parents de la Ficelle qui ont perdu leur travail et qui vont bientôt camper sous une tente…
Alors que les poulbots contraignent Jean à écrire une lettre à son père, « le petit bourgeois » leur propose un autre plan…

« - Ajoute que tu as écrit cette lettre sous la torture !
- Mon père ne paiera jamais une telle somme !
- Mon oeil ! Il est bien assez riche !
- Peut-être… mais il ne m'aime pas assez pour ça !
- Ben on verra s'il ne change pas d'avis quand il recevra une de tes oreilles !… »

Dans les rues de Montmartre, les chats de Théophile Steinlen attendent leur gamelle, Francisque Poulbot cherche l'inspiration hors de son atelier, Bibi-la-Purée « roi de la bohème » vagabonde au gré de sa fantaisie, au cabaret du Lapin Agile on trinque, on parle toiles et couleurs, le Bateau-Lavoir est plein d'artistes… Les bandes d'enfants traînent dans le quartier de jour comme de nuit, s'accordant un peu d'insouciance dans leurs jeux, fuyant leurs misères, parfois leurs parents. Nous sommes en 1905, c'est le début de l'été, malgré le dénuement dans lequel vivent les poulbots, la vie semble belle. Il leur reste encore une petite dizaine d'années avant d'en partir.
Jean, l'Aristo comme ils l'appellent, n'est plus solitaire, il a trouvé une famille.

Après la place du Tertre, on descend une petite rue, puis on prend à droite et encore à droite… Une pancarte « Musée Montmartre ». Nous rentrons, ça sent bon la sciure, les peintures, tout est propre, refait neuf, clair, beau. Il n'y a personne dans le musée… profitons ! La première salle qui nous reçoit a sur ses murs des aquarelles. Ce sont des planches de l'album « Poulbots » de Patrick Prugne. Nous nous penchons plus près, nous sommes admiratifs des dessins, de la finesse des détails, des couleurs intenses, douces, chaudes, vives. Sur la première, on trouve dans les bruns et les bleus de la nuit, une lumière qui illumine un enfant. Nous sommes séduits et attendris ; nous passerons à la boutique avant de partir !
De retour à la maison, je découvre… et, si les couleurs reproduites sont moins soutenues, je tombe immédiatement sous le charme de l'histoire, des dessins, du vieux Montmartre et des enfants. L'humour, l'argot, la fraîcheur, l'innocence des poulbots font sourire tendrement. Il y a le pré aux grenouilles que des investisseurs, « les raccourcisseurs de maquis », convoitent, Bismarck le crapaud qui ne pourra jamais être un mâle reproducteur de grenouilles, les rêves de Jean qui désirent être artiste peintre lorsqu'il sera grand, un trésor caché dans les cendres de la grand-mère… la solidarité, l'amitié, les bêtises, la liberté, les choses dures de la vie… C'est beau, trop vite lu, mais c'est le genre d'album que l'on aime laisser sur la table basse du salon pour le feuilleter encore et encore…
Dans la dernière partie intitulée « Les carnets », juste avant de fermer les rideaux, l'auteur nous offre ses esquisses sur l'étude des personnages et des décors. Les plans de rues de l'Abreuvoir, du Mont-Cenis, et du cabaret du Lapin Agile ont été inspirés par de vieilles cartes postales.
Par ce billet, je vous incite à vous procurer cette bande dessinée et à aller visiter le musée de Montmartre.
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1905. D'un coté il y a Jean, fils unique d'une famille aisée dont le père, entrepreneur, veut mettre sur pied à Montmartre un projet immobilier d'envergure. de l'autre, quelques gamins des rues, gavroches miséreux traînant leurs guêtres dans les terrains vagues de la butte. de leur rencontre naîtra une amitié improbable et un projet commun : mettre en échec les ambitions du promoteur pour préserver leur terrain de jeu, tout cela sous l'oeil malicieux du dessinateur Francisque Poulbot.


Un bel hommage rendu par Patrick Prugne à des gamins débrouillards et à un quartier historique de Paris qui, à l'époque, n'était encore qu'un village. Dans cette campagne aux portes de la capitale, il a voulu créer une bulle pleine de douceur et montrer la joie de vivre et la solidarité malgré la misère. Une vision idéalisée occultant entre autres toute violence (alors qu'elle était évidemment très présente) mais qui, au final, n'a rien de cucul.

Un album qui vaut surtout pour son ambiance et ses dessins, son atmosphère délicieusement rétro et ses personnages attachants. Un vrai délice de se promener dans le Montmartre de la Belle Époque mis en images de la sorte. Prugne est un orfèvre, un auteur que j'adore, découvert il y a dix ans avec « L'auberge du bout du monde », et qui signe des aquarelles en couleur directe sans aucune retouche informatique de toute beauté. Son travail sur la lumière notamment est bluffant.


« Poulbots » sonne comme une parenthèse de tendresse, une plongée dans une enfance insouciante malgré les difficultés. C'est une lecture qui fait du bien, tout simplement.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Cet été-là, sur la butte Montmartre, il y a L'Aspic, La Ficelle, Trois Pouces, la belle Manon… ces bandes de titis parisiens qui tue le temps en allant à la chasse à la grenouille ou en faisant les 400 coups. de temps en temps, l'un d'eux se rappelle qu'il est l'heure de rentrer chez lui pour y prendre une ou deux taloches d'un paternel qui tente de faire régner un minimum de discipline sous son toit, dérober un peu de nourriture pour le copain qui découche.

Mais cet été-là, sur leur terrain de jeu de la butte Montmartre, il y a aussi un promoteur qui tente de s'imposer et sans ménagement aucun, s'époumone : « N'oubliez pas que d'ici un an, nous devons avoir fait de ce cloaque le plus beau quartier de la Butte » !

Cet été-là, c'est aussi l'arrivée de Jean – un petit bourgeois – dans la bande de gamins. Arrivé dans le sillage de son père lorsque ce dernier venait évaluer pour la première fois le terrain constructible, Jean accepte docilement de se faire kidnapper par les marmots de Montmartre. Il va passer quelques jours avec ces enfants des rues, se contentant comme eux de trois ou quatre raisins secs un peu rances. Et puis, pas loin, il y a les artistes : Jules Renard, Theophile Steinlen et surtout, Francisque Poulbot qui croque avec tant de tendresse les gamins de Montmartre… à force de voir Poulbot dessiner, de les côtoyer et de défendre la cause de ces gosses des rues, l'habitude fut doucement prise de les appeler « les poulbots ».

Cet été-là, nous sommes en 1905.

-

Hommage à Francisque Poulbot, hommage aux titis parisiens. Patrick Prugne (Canoë Bay, Frenchman…) fait revivre un Paris d'avant-guerre où les préoccupations des classes sociales ouvrières se limitaient au strict minimum. ainsi, dans la bouche de ces petits marmots, il est question d'expulsions locatives, de la faim qui torpille le ventre… mais d'école, il n'est point question.

Des gosses qui s'épanouissent tant bien que mal dans ce contexte social, s'émancipent à leur manière en fuguant en plein milieu de la nuit pour aller retrouver le copain qui dort dans un abri de fortune. Ils apprennent la vie dans la rue, se regroupent en petites bandes… l'union fait la force. Contrer les tentatives d'approche du clan adverse, se serrer les coudes… Prugne propose un univers proche de celui décrit par Louis Pergaud dans La Guerre des boutons… sauf qu'ici, la richesse ne se compte pas en boutons mais en grenouilles… En revanche, ces petits poulbots n'ont rien à envier côté vocabulaire (châtié] des mouflets de Pergaud.

Des aquarelles nous immergent dans un Paris d'époque. Fraiches et un peu délavées, elles ancrent les personnages dans un univers riche et nous invitent à dévaler les rues avec la vélocité d'un enfant de huit ans. Malgré les conditions de vie précaires des habitants du quartier, le lecteur se laisse bercer par l'espièglerie des gosses de Montmartre. le coup de pinceau est précis, il s'arrête sur chaque détail (un vêtement, l'architecture d'un bâtiment, une ride…). Quant à la luminosité, on perçoit aussi bien l'éclat aveuglant du soleil lorsqu'il est au zenith, que les lumières plus douces d'un crépuscule. Des teintes de bleu sombre envahissent les cases la nuit venue, enveloppant les personnages dans l'ambiance conviviale des soirs d'été et invitant le lecteur à s'asseoir à leur côté à la terrasse du Lapin Agile.

Enfin, il faut saluer la qualité du travail éditorial qui livre un très bel objet : édité en grand format (24×32 cm) avec en bonus une biographie de Poulbot, quelques affiches d'époque, un carnet de croquis de 20 pages… le tout sur un papier au grain très agréable à toucher.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Ce n'est pas la première fois que je lis un livre publié par les éditions Margot mais à chaque fois, je suis étonnée, enchantée par les textes, les illustrations et l'objet en lui-même (grand album cartonné 24x32 cm avec certains éléments de la couverture en relief).

Les petits Poulbots dont Patrick Prugne nous conte l'histoire dans ce très bel album sont inspirés des dessins de l'artiste Francisque Poulbot (1879-1946) qui immortalisait les gamins miséreux de la butte Montmartre.

Les petits héros de cette histoire se nomment Ficelle, L'aspic, Trois Pouces... leurs noms sont déjà des poèmes. Ils sont gouailleurs, un peu chapardeurs, ils essaient d'être des adultes mais ne sont que des enfants qui se prennent des roustes s'ils rentrent tard à la maison ou font des bêtises. Ils essaient d'élever les grenouilles pour qu'elles fassent des têtards et les vendre quelques sous, ils traînent avec la jolie Marion, fille des rues. Et le fils de bourgeois qu'ils essaient de kidnapper va les étonner et se révéler comme un des leurs...

Le dessin et le texte sont plein d'humanité, très dynamiques, avec une dimension quasi-documentaire tout en étant très poétique.

20 pages de carnets et croquis de Patrick Prugne enrichissent l'ouvrage en nous faisant entrer dans le processus de création artistique.

Un très beau livre à offrir ou à s'offrir pour Noël, à prix très abordable (16,90 euros).
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critiques presse (1)
ActuaBD
26 décembre 2014
Miroir de la pauvreté de l’époque, Poulbots n’est pas une histoire haletante, mais plutôt une belle fable qu’enfants et parents pourront lire à leur tour, chacun y trouvant sa part de beauté et rencontres. Le tout est bien entendu sublimé par le dessin et les aquarelles de Patrick Prugne, ce qui en fait une grande réussite pour les Éditions Margot, et un album à ne pas louper en cette fin d’année !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
-Si au moins je savais ce que tu as dans le crane... Mais même toi tu n'en as pas la moindre idée! Monsieur se contente seulement d'être un accident de la vie! Le seul gosse sur terre qui n'a aucune envie, aucun rêve! J'avais des rêves, moi! De l'ambition! Mais toi ? toi?
-Moi aussi père j'ai un rêve... Je voudrais être peintre...
-Hors de ma vue petite vérole!! Non content d'être un raté notre fils veut finir rapin. Il en pousse sur tous les trottoirs des verrues de ton espèce qui promène leur trépied d'assomoir en assomoir! Jamais, tu m'entends! Jamais un noblard ne vivra à la cloche!
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J'avais un crayon magique...
Avec lui, j'aurais pu devenir un grand dessinateur ou un grand écrivain.
Aujourd'hui je ne suis ni l'un ni l'autre.
Sur la musique de son entre bleue, je vais toutefois vous raconter une belle histoire...
Celle d'un été, il y a bien longtemps, sur la butte, à Montmartre...
[incipit]
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Tu voulais être peintre comme tout le monde et tu es devenu dessinateur comme personne.
La rue t'appartient, Poulbot.
Continue d'être le porte-parole de ces pauvres gosses.
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« - Ajoute que tu as écrit cette lettre sous la torture !
- Mon père ne paiera jamais une telle somme !
- Mon œil ! Il est bien assez riche !
- Peut-être… mais il ne m’aime pas assez pour ça !
- Ben on verra s’il ne change pas d’avis quand il recevra une de tes oreilles !… »
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Dans les rues de Montmartre courraient de jeunes garçons sans le sou, une casquette vissée sur la tête, qui devaient se débrouiller pour survivre malgré l’adversité.
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