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EAN : 9782707316271
186 pages
Editions de Minuit (27/02/1998)
3.53/5   65 notes
Résumé :
« Elle ne lira pas ces lignes, notre miraculée des bombardements de Nantes, la jeune veuve d’un lendemain de Noël, qui traversait trois livres sur ses petits talons, ne laissant dans son sillage qu’un parfum de dame en noir. Même si sa vie ne se réduisait pas à cette silhouette chagrine, comprenez, il m’était impossible d’écrire sous son regard. Cet air pincé par lequel se manifestait son mécontentement, j’avais dû l’affronter pour avoir ravivé, en dépit d’une prude... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voici en quelque sorte l'histoire de la famille Brégeau, tout d'abord celle d'une lignée mais s'attardant particulièrement sur le portrait d'Annick, la mère du narrateur puisqu'il lui dédie ce livre, tout en sachant qu'elle ne le lira jamais.
Cela se déroule durant les années '50, juste après la guerre (pour ce qui est de l'action -enfin, si on peut dire- principale) dans un petit village de Vendée. le narrateur nous retrace un peu le parcours de ses parents mais particulièrement de sa mère, qui est devenu tragiquement veuve à 41 ans, se retrouvant à élever seule ses trois enfants et à tenir le commerce de porcelaine dont son défunt mari était propriétaire. C'est donc essentiellement l'histoire de cette femme, qui n'a jamais voulu s'arrêter de travailler, dont nous parle l'auteur.

Pour ma part, j'ai été assez déçue par cette ouvrage car j'ai trouvé l'histoire sans grand intérêt (excepté peut-être sur le plan historique) avec des phrases bien souvent trop longues. le lecteur (je fais référence à moi, bien évidemment) à tendance à se perdre dans la chronologie et surtout en ce qui concerne la généalogie de cette famille. Un ouvrage bien écrit mais qui ne me laissera pas des souvenirs indélébiles ! Pour les plus curieux d'entre vous, à découvrir, peut-être l'apprécierez-vous à sa juste valeur !
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NOVEMBRE 1999

N° 215



POUR VOS CADEAUX - Jean ROUAUD - Éditions FERYANE-BP 314 78003 VERSAILLES.
*
C'est vrai qu'ils sont rares les écrivains qui savent m'émouvoir. Jean Rouaud est de ceux là.
Et pourtant je n'aime pas beaucoup son style fait de phrases à n'en plus finir et dont j'ai du mal, parfois, à suivre le cours. Je goûte peu leur longueur excessive, leurs apartés... Cependant, je dois bien reconnaître que c'est un texte qui gagne à être lu à haute voix. On en apprécie davantage les nuances, l'humour, le sens de la formule qui font dire que, quand même c'est bien écrit!
Il reste cependant l'émotion, à cause de cette ambiance lentement tissée, cette histoire qui vous prend aux tripes à force d'être simple, presque banale, mais qui devient passionnante par le miracle de l'écriture.
Jean Rouaud à choisi de nous faire partager celle de sa parentèle, d'évoquer le passage sur terre de gens qui ne sont plus, mais dont, grâce à lui, le souvenir demeure.
Mais qu'y a-t-il de plus ordinaire que l'histoire de cette famille avec ses secrets, ses moments d'orgueil, ses soupçons et ces instants de joie? Les personnages, certains falots, d'autres écrasants par leur présence même sont évoqués ici à leur tour. le lecteur à l'impression de les avoir croisés, connus! Il devient, malgré lui le témoin des grands moments de leur vie, complice de leurs actions, compatit à leurs malheurs et à leurs peines.
L'auteur a choisi celui de sa mère qu'il fait revivre au long de ces pages. C'est vrai que son vécu est simple, celui d'une épouse de commerçant en porcelaine d'un gros bourg du département de Loire-Inférieure qui n'était pas encore Atlantique. Elle devient brutalement veuve à l'aube de la quarantaine et doit faire face au quotidien de trois enfants désormais à sa seule charge. Elle doit reprendre le commerce à son compte. le lecteur partage son désarroi, son calvaire devant la solitude, le silence et les responsabilités auxquelles elle n'était pas préparée. du même coup elle devient gardienne du foyer, chef de famille, chef d'entreprise, prend la place de ce mari dont elle devient le double malgré sa silhouette fragile.
C'est qu'elle doit faire tout cela malgré son envie inextinguible de rejoindre son époux dans la mort... Elle porte ostensiblement son deuil au point de faire teindre en noir la totalité de sa garde-robe qui jadis fut plus colorée et refuse tout ce qui peut ressembler à une nouvelle vie, avec un autre homme par exemple. C'est que la fidélité pour elle s'entend dans la mort comme dans la vie.
L'auteur nous décrit sa laborieuse remontée vers le monde des vivants pour, pénétrer de nombreuses années plus tard, de l'autre côté de la vie aussi simplement qu'elle avait vécu, presque en silence.
Cette mort est omniprésente autours des personnages de Jean Rouaud qui nous rappelle d'ailleurs que lorsqu'il prend la plume pour évoquer cette mère, elle a déjà plongé dans le néant de l'au-delà : « Elle ne lira pas ces lignes, la petite silhouette ombreuse... »
Sa vaste démarche d'écriture ressemble à un long travail de deuil, comme si chaque livre consacré à un des membres de cette famille n'avait d'autre but que d'éponger ses larmes, d'exorciser son chagrin au rythme des mots. C'est un peu comme l'exploration d'un cimetière dont chaque tombe est le prétexte à un roman, une sorte de saga dont chaque livre compléterait le puzzle.

Jean Rouaud a été révélé par le Prix Goncourt qu'il obtint en 1990. Je m'en suis félicité au moment de cette distinction (La Feuille Volante n°55). Ce prix a souvent laissé un goût amer à ceux qui ont été ainsi distingués. Je suis heureux que, en ce qui le concerne, les jurés ne se soient pas fourvoyés.

©Hervé GAUTIER
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Émouvant hommage à sa mère décédée , « petite silhouette ombreuse » qui ne lira plus ses livres, petite bourgeoise nantaise, déclassée en épousant un commerçant de village très amoureux, dévouée corps (on suppose) et âme à son mari puis, devenue veuve, à son commerce provincial, plus douée à assumer le quotidien de ses enfants qu'à leur exprimer sa tendresse. Une femme vouée à la simplicité, à l'emprise du quotidien, mais le faisant obstinément, à cheval sur ses opinions et ses principes.

Un très beau récit pour qui aime l'ordinaire passion de l'amour filial, et apprécie les longues phrases gigognes, les digressions discursives qui disent l'imbrication et la complexité des histoires de famille et de sentiment impalpables.
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Ayant miraculeusement échappé à la mort lors des bombardements de l'aviation américaine à Nantes, la mère de l'auteur, jeune fille petite, mince et plutôt jolie, rencontra Joseph, un grand costaud qui s'impliqua dans la Résistance et passa ensuite une année à l'armée. Ils furent amoureux, se marièrent, eurent trois enfants et tinrent un commerce de porcelaine, objets de table et autres à l'enseigne « Pour vos cadeaux » dans un petit village vendéen. A la mort prématurée du père, alors que l'auteur n'a que neuf ans, c'est la mère qui, seule, tient courageusement la boutique tout en s'occupant de ses enfants...
Une chronique familiale d'une totale banalité, parfaitement représentative de la vie des petites gens de la seconde moitié du siècle dernier. Quelques personnalités tel l'oncle à la fois horloger et magicien ou telle la mère Courage dont la figure illumine l'ouvrage donnent un attrait particulier à ce texte à la condition que le lecteur ne soit pas trop rebuté par un style lourd, cumulatif voire carrément filandreux, fait d'interminables phrases remplissant une demie page au minimum, bourrées de conjonctives, relatives et autres appositions diverses sans aucun dialogue ni temps de respiration. Lire du Rouaud demande un petit effort.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Sa mère est décédée, alors Rouaud peut en parler, dans un hommage tout en retenue et quand même objectivité. Ou comment sublimer une vie comme bien d'autres, non exempte de tragédies mais sans doute de vrais bonheurs.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Il apparaît que c'est un talent de savoir cajoler un enfant, le bercer, inventer pour lui une foule de diminutifs, lui chantonner des chansons douces, attendre patiemment qu'il ait fini de mastiquer avant de lui tendre une nouvelle cuiller, c'est un don, comme le dessin, la poésie ou l'art d’accommoder les restes."
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"D'ordinaire, une vie s'incrit entre deux nombres qui délimitent le parcours terrestre, l'entrée et la sortie, à charge de celui-là, l'évoqué mathématique, de résoudre cette équation pleine d'inconnu que pose l'entre-deux."
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Elle ne lira pas ces lignes la petite silhouettre opiniâtre qui courait après le temps pertdu, traversant la vie à sa manière, toujours pressée, en trotinant sur ses inévitableds petits talons, la tête rentrée dans les épaules, le front volontaire, les bras le plus souvent chargés de colis, comme si elle cherchait à combler son retard, ayant tellement mieux à faire que de prendre littéralement la pose, nous suggérant à son passage éclair, dans le couloir, par la porte ouverte sur la cuisine où nous sommes attablés, tandis qu'elle court chercher dans l'entrepôt le verre manquant d'un service vendu dix ans plus tôt...
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C'est une caractéristique que l'on retrouve chez ceux qui ont l'habitude de ne rien dévoiler d'eux-mêmes, ou du moins s'en persuadent, et qui, au moment de faire part de ce qu'ils ressentent, craignant de ne pas être suffisamment explicites et de demeurer incompris, faute de naturel, empruntent à la technique du mime les expressions les plus appuyées.
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De ce moment choisi par vous comme un vrai point de départ, la vie va se mettre en marche avec son cortège de surprises heureuses. Mais pour ce faire, il ne faut pas attendre que les choses daignent arriver toutes seules, ne pas rester les deux pieds dans le même sabot. Il faut ce franchissement volontaire du Rubicon, cet alea jacta est.
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