AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226422217
297 pages
Albin Michel (04/01/2017)
3.88/5   108 notes
Résumé :
De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de Zulu, Mapuche et Condor, Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée.
Que lire après Pourvu que ça brûleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 108 notes
5
12 avis
4
13 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, je me jette dans la fosse aux lions.
Allez-y, moquez-vous, riez, j'y suis préparé.
Quand j'ai découvert Zulu, le terrible roman de Caryl Ferey, j'étais persuadé de découvrir un auteur....Sud-africain... Ben oui, que voulez-vous, dans ma Bresse natale, il n'y avait pas de Caryl dans les cours d'écoles. Et puis, Caryl Ferey,  franchement, vous trouvez que ça fait normand, vous ?
Aujourd'hui, grâce à Pourvu que ça brûle, j'en sais un peu plus sur l'auteur et ses sources d'inspirations.
Pourvu que ça brûle, c'est une invitation au voyage, une machine à remonter la mémoire de l'écrivain.
Pourvu que ça brûle, c'est une réussite totale, une autobiographie qui se lit comme un roman.
Il faut dire que... Quelle vie !
Il en a fait du chemin l'adolescent qui se scarifiait et avait de noires idées.
Et puis un jour....Lumière.
Il veut être écrivain.
Pour écrire, il faut voir le monde.
Banco. Une valise (qui ne fera pas tout à fait le même voyage que son propriétaire) une poignée d'Indiens, euh ! Une poignée d'amis affublés de noms d'Indiens. (Va falloir vous habituer, pas de Patrick,  Françoise ou Jean-Pascal, mais des Chevalier- élégant,  Loutre bouclée  ou autre Clope-dur par exemple, ah ben c'est aussi une façon de faire des phrases plus longues...) et le voilà parti pour notre plus grand plaisir.
Parce que , de la Nouvelle-Zélande de son Haka, de l'Afrique du Sud avec Zulu, l'Argentine de Mapuche ou encore le Chili de Condor, Ferey saura nous offrir des romans coups de poing ancrés dans la réalité de chacun des pays concernés.
Ses romans sont violents. Ses romans parlent de misère, de dictatures, de trafics, d'errance, de tortures, de viols. Ses romans sont noirs, avec si peu d'humanité, qu'il suffit d'un regard, d'un geste, d'un sourire pour les éclairer.
Caryl Ferey retrace  dans Pourvu que ça brûle, ses périples dans ces pays.
La drogue, l'alcool, les rencontres, la police, les militaires.
Dans ce livre, il raconte aussi l'histoire de ces pays qu'il a visité au plus près du peuple, parce que pour bien nous imprégner de ce monde, il est allé à la rencontre des gens, où qu'ils soient et qui ils soient.
Un témoignage brut.
J'ai appris à connaître Caryl Ferey. Enfin, ce qu'il a bien voulu me révéler de lui au fil de ces pages. Je suis même allé sur internet pour le voir monter le tapis rouge de Canne lors de le présentation du Zulu de Jérôme Salle auquel il a collaboré. (D'ailleurs, il m'a bien fait rire avec sa séance d'essayage de costume. Enfin, moi, je fais le malin, mais je ne serais, sans aucun doute, pas plus à l'aise).
Bref, si vous voulez vous plonger dans l'univers d'un écrivain qui va chercher l'inspiration sur le terrain, si vous voulez lire un roman captivant qui n'en soit pas un, si vous voulez voyager, si vous voulez rencontrer des Indiens qui n'en sont pas,  d'autres qui en sont, des maoris,  des mapuches et pleins d'autres encore qui ne pourront que vous enrichir, si vous voulez visiter les plages où l'on fait de délicieux barbecue (bon, là c'est de l'humour noir, j'avoue, mais il sait, Caryl qu'il traumatise  ses lecteurs),  c'est Pourvu que ça brûle qu'il vous faut.
J'espère croiser Caryl Ferey un jour, j'ai mille questions a lui poser, et tant pis pour les lecteurs qui patienteront, en attendant, j'ai une envie de ouf de lire tout ce que je n'ai pas encore lu de lui...
Commenter  J’apprécie          455
On se plaint parfois de la France. Eh bien il suffit de lire ce livre de Caryl Ferey pour se dire que l'on y est pas si mal. Il nous parle du côté sombre des pays où il a séjourné : Nouvelle-Zélande, Chili, Argentine, Afrique du sud, etc. où des milliers d'hommes, femmes, enfants, sont assassinés, violés, torturés, mutilés. Une prose atypique où l'auteur montre comment il trouve ses personnages et décors au hasard des rencontres. Je n'ai lu que Mapuche de lui. Je pense que c'est mieux de lire celui-ci quand on a lu les autres. Une lecture qui met de la révolte en soi, alterné par des personnes qu'il évoque et qu'on aime. Amusée par les reprises de son éditeur. Ah si tous les écrivains étaient aussi entiers que Mr Caryl Ferey !
Commenter  J’apprécie          452
Même si vous n'avez entendu que du bien sur Caryl Ferey (et c'est vraiment mérité !), même si le design de la couverture est vraiment attrayant, vous ne devez pas vous lancer dans ce livre sans avoir lu au préalable quelques romans de l'auteur. Car à travers ces pages, il a décidé de nous raconter son histoire, pleine de voyages et d'aventures mais toujours par le prisme de ses écrits. Moi, qui suis un grand fan, j'avais lu ses trois derniers opus. Et bien dans ce texte, ce sont bien les passages correspondants à ces ouvrages qui m'ont le plus passionné. J'ai fait le lien entre la réalité qu'il a décelée et les histoires qui en ont découlé. J'ai pu constater alors toute la résonance que les lieux, les personnes et les contextes qu'il a rencontrés, ont eue sur son oeuvre. Grâce à ces précisions, j'ai mieux compris ses luttes et les choses qu'il veut faire passer dans son travail.

Caryl Ferey nous fait découvrir sa vie de baroudeur. Il nous emmène aux quatre coins du monde. On le suit de l'innocence de ses débuts jusqu'à son couronnement cinématographique. Des plus petits troquets aux plus vastes espaces naturels, il entraîne le lecteur dans son périple aux côtés de sa bande de bras cassés. Au détour de grands moments aussi déjantés que touchants, il se révèle être un homme avide de nouveauté, de rencontres mais surtout de justice. Et c'est d'ailleurs ce qui m'a le plus marqué tout au long de ce récit: la révolte qui bouille en permanence dans ses veines ! Il semble constamment en quête de vérité comme s'il se nourrissait de tous ses combats.

Dans ses aventures parfois rocambolesques, il improvise sans cesse et se fie souvent au hasard. Mais lorsqu'il pose ses doigts sur le clavier, lorsqu'il décide de poser l'histoire sur le papier, le génie de Caryl Ferey reprend le dessus. Sa plume, d'une grande qualité littéraire, fait naître un texte fluide, tranchant et toujours juste. Par ce style exigeant et la puissance de ses messages, Caryl Ferey prouve une nouvelle fois qu'il fait partie du haut du panier et qu'il est une pièce maîtresse du roman noir français.
C'est un artiste qui a besoin d'attiser le feu qu'il a en lui pour alimenter sa rage. Donc, croisons les doigts : pourvu que ça continue de brûler !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          321
Une adolescence rebelle et agitée, même souvent border-line.
Un désir d'écriture.
Et tout à coup des voyages sac à dos qui lui ouvrent des horizons, tant géographiques que psychologiques et littéraires.
Et voilà notre apprenti écrivain qui sait ce qu'il fera.
Il écrira.
Et si possible il s'imprégnera des pays, des gens et de leur histoire pour témoigner et faire connaître au monde, par l'écriture, toutes ces luttes, ces violences, ces drames qui ont parsemé le 20è siècle : l'Afrique du Sud et l'apartheid, la Nouvelle-Zélande et les aborigènes, le Chili et l'Argentine et la dictature,…


Quand on a lu presque tous les livres de Caryl Ferey, ce qui est mon cas, on est comme un poisson dans l'eau dans ce livre et l'on voit se dessiner tous ses récits au fur et à mesure de ses voyages et de ses rencontres.
Tel lieu, tel personnage, telle situation…
Il relie ses impressions et ses découvertes au puzzle de ses histoires, et c'est vraiment passionnant à découvrir !
Pour les autres, le récit doit paraître décousu (ce qu'il est parfois...mais on se raccroche aux branches..) .

Je connaissais déjà la passion et la faconde du personnage car il est régulièrement invité à « Etonnants voyageurs » à Saint-Malo et il régale le public de ses anecdotes et de son humour !
J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le suivre dans ce carnet de route intimement lié à ses romans !
Commenter  J’apprécie          210
Mes intentions étaient simples en lisant ce livre : en savoir plus sur l'auteur, sur la genèse de ses romans. Je n'ai pas été très surprise finalement, il a bien ce côté rock, destroy, punk, nihiliste, dans le sens nieztschien du terme. D'ailleurs Nietzsche, il le cite très fréquemment tout au long du livre, tout en ajustant sa propre vision de la philosophie de l'auteur d'"Ainsi parlait Zarathoustra" en avançant dans la vie. En lisant ce récit, c'est un "personnage" plutôt qu'un écrivain que l'on rencontre. Ce type qui désirait plus que tout au monde mourir en se suicidant pour sentir la vie lui revenir, écrit pour respirer, écrit pour vivre.

L'originalité du roman se trouve entre les pages, entre des filets d'écriture discontinus, inconstants, des passages parfois inégaux et décousus, l'originalité il faut la chercher car elle se trouve dans les voyages, Chili, Argentine, Afrique du Sud, Namibie, Asie, Nouvelle Zélande, Nouvelle Calédonie... et puis parfois quelques bonnes tranches de rigolades viennent se glisser entre les lignes, dans la façon qu'a Caryl Férey de décrire la vie chic et bling bling d'un auteur qui n'a pas de succès à un auteur dont le livre est adapté au cinéma par Jérôme Salles avec Forest Whitaker et Orlando Bloom en stars sur le tapis rouge cannois.

Pour autant, ce récit là, tout comme "Zulu" m'a épuisée. Car les voyages de Caryl Férey, s'il essaie de les rendre "drôles", sont des voyages éreintants pour les âmes sensibles comme moi. Parce qu'il tente d''enquêter sur les pires massacres de l'humanité, les pires situations dictatoriales contemporaines, les pires désastres humains, dont on ne parle jamais assez en Europe, Caryl Férey s'engouffre dans la littérature noire et politicienne, dénonçant tour à tour les violences de l'apartheid à Cape Town ou dans le désert du Namib, les prisonniers torturés par dizaine de milliers en Argentine sous Pinochet, l'indifférence face à la condition des Maoris en Nouvelle-Zélande, la haine et la déchéance vis-à-vis de ce peuple désoeuvré et abandonné qui se drogue et s'alcoolise pour passer le temps... petit à petit, je me suis sentie étouffer, je me suis sentie comme oppressée.

Finalement, j'ai trouvé trois choses que j'ai bien aimées dans ce récit : les apartés de Caryl Férey et les notes de bas de page lorsqu'il commente les critiques de son éditrice, les surnoms qu'il donne à son entourage (Loutre-Bouclée pour sa compagne, le Libraire-qui-trouve-ça-nul pour son ami libraire qui n'a pas aimé ses premiers romans...), et les envolées lyriques lors de ses voyages qui sont pour lui à la fois formateurs et nécessaires.

A travers ce roman, Caryl Férey fait revivre les fantômes du passé pas si lointain, de ces morts qu'on a violés, tués, assassinés, torturés et il ose rencontrer les milices, les flics pourris, les journalistes, les gens du coin, les propriétaires d'hôtels de passes, les errants dans le désert... alors on ne peut que saluer son travail formidable.
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
Commenter  J’apprécie          140

Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
J'arrivai au bout du tunnel, là où tous les auteurs rêvent de se retrouver : vivre enfin de sa plume. Plus de vingt ans après ma première publication au bar d’Éléphant-Souriant, il faut avouer que ce vent de liberté faisait rudement plaisir. L'effet du succès tourne les têtes mal boulonnées, mais la mienne est trop rock pour céder à cette pauvre bourrée. Il y a toujours un Everest à grimper, celui du prochain livre, d'autres pays à explorer en recommençant tout à zéro, de nouvelles rencontres auxquelles se préparer.
La seule vraie différence entre l'avant et l'après succès, c'est que maintenant c'est moi qui invite.
« Donner rend plus fort » disaient les Sioux. Une façon d'être qui va bien à ma petite tribu, depuis toujours.
Commenter  J’apprécie          40
Sa révélation me foudroya. Un mal de chien, inscrit depuis dans mon ADN. Ainsi le viol n’était pas seulement le fait d’une brute usant de sa force pour assouvir ses sales instincts, il y avait aussi des manières plus subtiles : l’ivresse consentie où dès lors tout est permis, la pression mise sur les filles qui pensaient devoir « passer à la casserole » pour répondre au désir masculin, l’abus de position dominante, la sidération de la proie prise dans les rets… Tout ce qui me fait vomir. Le type qui avait violenté mon premier amour vivant toujours à Rennes, je lui cognais dessus dès que je le croisais – après quelques plaintes chez les flics, le salopard finirait par déménager. Mais la vengeance avait un goût amer : l’expulsion de ma violence m’arrachait de terribles crises de larmes, autrement plus douloureuses que les quelques mandales administrées à la face de cette vermine. Ma propre violence me déchirait, car j’aurais pu tuer – en l’occurrence par amour.
Commenter  J’apprécie          20
Devant ce déferlement d’individualisme forcené, un seul état d’esprit m’allait, celui du rock, refusant toutes formes d’aliénation, d’autorité, de soumission à un ordre établi par d’autres pour nous rouler dans le goudron. Plutôt crever que marcher dans leur combine. En classe où les profs voulaient me faire penser dans les clous, dans la cour d’école où l’on se faisait traiter de pédé à la moindre excentricité vestimentaire, dans les rues la nuit où on cassait le mobilier urbain (les fameuses opérations Kamikaze, Bérurier noir à fond dans nos têtes d’anges réfractaires), chez les parents des copains qui me prenaient pour un pédé (décidément), un drogué et un délinquant en puissance, dans les bureaux des proviseurs où on m’envoyait retirer mes ceintures et bracelets à clous, sur les trottoirs où les regards réprobateurs s’acharnaient à juger : sous ma peau d’écorché, face à la petitesse d’un monde qui ne savait que compter, ma colère n’avait pas de limites.
Commenter  J’apprécie          20
Le tennis se montrant moins salissant que le football et plus inodore que le judo, je m’investis à fond dans cette lutte technique et mentale ; Noah, Connors ou McEnroe popularisant cette discipline, l’entre-soi ne fut bientôt plus de mise sur les courts de Montfort. Progressant vite, je ne tardai pas à taquiner le revers des bourgeois, qui jusqu’alors n’en subissaient aucun, sous les regards courroucés de leurs femmes réunies dans les gradins. Mais le notaire est roublard. Lors du tournoi annuel, fort de son statut et de ses larges épaules, l’un d’eux imposa pour notre match ses balles orange et jaune, d’une marque probablement nord-coréenne – des balles à la fois lourdes comme des boules de pétanque et s’envolant au moindre lift –, espérant annihiler mes jeunes forces avec des rebonds connus de lui seul.

Niveau classe, on était très loin de Forest Whitaker.
Commenter  J’apprécie          20
Les cinq mois autour du monde paraissaient avoir duré deux ans, la Nouvelle-Zélande était dorénavant notre second pays et, si j'avais toujours Francesca au travers de la gorge, je n'étais plus le même homme. Ou plutôt, j'étais devenu un homme. Les enfants grandissant dans la boue indonésienne m'avaient vacciné contre mes envies de mort violente, le dard qui me brûlait était toujours là mais le tour du monde m'avait donné des ailes d'acier.
Restait à apprendre à voler...
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Caryl Férey (83) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caryl Férey
Explorez les secrets de l'écriture avec Caryl Férey, Vincent Hauuy, Olivier Paquet, Joëlle Wintreber, et Patrick K. Dewdney. Plongez dans les conseils d'auteurs , du travail acharné à la création de mondes littéraires. Découvrez l'importance de la lecture, de l'expérience personnelle, et des cinq sens dans la création d'une écriture riche et immersive. Un voyage captivant dans l'artisanat de l'écriture !
Version intégrale de la vidéo : https://youtu.be/dITmPEz5aOk
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
Pour plus d'informations sur nos stages d'écriture, visitez notre site web : http://www.artisansdelafiction.com/
#écrire #écriture #ecrire #ecriture #écrireunroman
+ Lire la suite
autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (244) Voir plus




{* *}