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EAN : 9782755614756
Hugo Publishing (07/05/2014)
3.16/5   58 notes
Résumé :
Deux héros principaux : un jeune médecin tout frais diplômé et une jeune fille d'un petit village qui rêve d'être chanteuse. Les habitants de Patelin font croire au jeune médecin qu'il y a la mer au village, pour qu'il vienne s'installer. La jeune fille rentre de la Capitale, après avoir échoué à un casting d'un télé-crochet. Une histoire d'amour va naître entre ces deux-là, dans un village burlesque où tous les habitants jouent l'imposture balnéaire...
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai passé un très bon moment avec ce roman court qui a un petit air de fable et qui oscille entre humour et tendresse.

Avec Presque la mer, on est très franchement dans le burlesque avec les champs de colza peints en bleu pour évoquer l'océan, la classe d'amis imaginaires pour empêcher la fermeture d'une classe et tout un tas de petites inventions drôles et inattendues qui trahissent toute la fantaisie et l'inventivité de l'auteur.

Mais au-delà de la comédie, la transformation de ce village perdu au milieu de nulle part en station balnéaire attractive est avant tout un prétexte à parler de ses habitants (drame de la désertification des campagnes, solidarité autour d'un projet fou, petites frictions entre voisins, etc) et à raconter une belle histoire d'amour qui finit par éclipser l'incroyable subterfuge comme le résume si bien la dernière phrase du livre :
"Je n'ai pas vu la mer, la fille que j'aime se tenait devant.".
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Patelin, nom original que porte un village de quelques centaines d'âmes qui voit son médecin partir à la retraite.
Que faire ?
Que faire pour attirer un nouveau docteur quand on n'a pas d'atout particulier ?
Le maire consulte (tiens, c'est un terme de médecin,  ça...)  ses administrés.
Et si on s'inventait la mer ?
Idée loufoque, point de départ de ce roman de Jérôme Attal.
Galerie de personnages ubuesques.
Situations cocasses.
Dans ce petit roman sans prétention (n'y voyez-là rien de péjoratif ) l'auteur nous dresse le portrait d'une société prête à tous les mensonges pour continuer à exister.
Je voulais découvrir l'auteur, ce livre était dans ma PAL,  ce fut une agréable lecture.
Même s'il y en a par moments, j'attendais peut-être encore  plus de légèreté et de folie.
Mais ceci n'est que mon humble avis de lecteur exigeant.
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Jérôme Attal Presque la mer – Hugo & Cie ( 199 pages, 16€)

La mer est au coeur du roman de Jérôme Attal, enfin la mer invisible, la mer fantasmée par les habitants de Patelin,village perdu au milieu de nulle part, accessible après « une trentaine de ronds-points », et « un tas de péripéties déloyales » ( gravillons, nids de poule, trous insondables).
Roman ancré dans la réalité puisque l'auteur aborde le thème de la désertification médicale. Tout le monde connaît la galère pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste.
On suit donc, en chapitres alternés, d'une part le parcours de Frédéric, terminant ses études de médecine, avant de répondre à l'annonce du maire, Serge Ornano.
D'autre part Louise, qui monte à Paris, pour une émission de radio crochet, rêvant de célébrité et d'ailleurs.
Jérôme Attal oppose la vie trépidante à Paris ( « réservoir inépuisable de gens à guérir, à croiser, à oublier. ») à celle dans la France profonde. Il déploie tout son talent de portraitiste , avec le sens des détails,et brosse une riche galerie de personnages très variés y compris les secondaires. ( Broussard, le boucher – Marie-Eve, l'épicière – Mirabelle, une gamine qui prend le docteur pour un conteur).
Ce qui ramifie le récit en moult digressions dont l'implantation de bulles d'habitation, « ouvertes sur la nature », concept à la mode pour des vacances insolites.

On croise le maire qui mobilise tout un village pour insuffler à Patelin l'attrait qui pourrait attirer les touristes. On est médusé par son subterfuge de la voiture peinte.

Quant à Paco, le facteur, « l'homme providentiel », il fédère, avec son idée farfelue, tous ceux qui croient à son projet : faire venir la mer jusqu'à Patelin.
Comment réussir ce challenge ? Un peu de peinture bleue, les mains des élèves de l'école du village, et le tour est joué, les champs oscillent comme les vagues. de l'étage de la « Villa des bons soins » , on peut apercevoir « une large bande bleue verte » qui figurera «  à merveille la mer souveraine et scintillante ». Les habitants deviennent des estivants, lunettes de soleil, attirail de plage sous les bras, qui se rendent à la mer. le pot aux roses ne risque-t-il d'être découvert ou quelqu'un ne va-t-il pas vendre la mèche ? Suspense.

Fréderic, le médecin non autochtone, lui, il croise chez Paco une silhouette qui le convoque. « Au lieu d'une étoile filante, il découvrit une frêle jeune femme », et l' émotion physique qu'il ressentit « tenait à la fois de l'attraction et de la terreur ».
On peut s'étonner que le jeune médecin n'éprouve pas l'appel de la mer, comme l'écrivain national de Serge Joncour, qui, lui, ressent l'appel de la forêt.
Mais , investi de sa mission, il consulte, rédige des ordonnances. Serait-il, en plus, psychologue pour prescrire une thérapie plus qu'originale afin de débarrasser Louise de sa mélancolie ? Louise, « corsetée dans un costume de pensées sombres », Louise qui sait le gratifier d'un sourire « léger comme un volant de badminton » .
Et Fréderic subjugué, qui « mourrait d'envie » de « la contempler des heures durant ».

Stan, l' amoureux éconduit,le voyou du village, fait irruption où on ne l'attend pas , créant du désordre. Il fomente alors sa vengeance qui , mise à exécution, sème la panique et menace de ruiner l'avenir d'un village. A nouveau la solidarité aura le dessus.

Comme le déclare Eric Vuillard : «  Une des fonctions de l'écriture, c'est peut-être de rendre leur intensité aux images ». Jérôme Attal réussit à merveille ce tableau représentant « la mer opalescente », les cabines « striées de couleurs primaires ».
L'oeil du lecteur moissonne une pléthore d'images. Une touche exotique se glisse avec les repas japonais de l'unique auberge du village.

A travers Louise, il stigmatise la cruauté de ces concours de chants, et dénonce ce miroir aux alouettes qui génère tant de déçus parmi ces « chanteurs jetables ». On devine , en filigrane, l'auteur compositeur, connaissant ce monde implacable.

Jérôme Attal radiographie avec brio la vie d'un village et ses ouailles.
De multiples passages pourraient être mis en scène. On imagine facilement les saynètes du médecin en partance pour Patelin avec tous ses bagages, y compris la cage de Spéculum, pour qui les voyages étaient « synonymes de transpiration … et de spéléologie » ou le départ pour la plage avec ce défilé incessant sous les fenêtres du docteur, tout comme le repas en tête à tête, prélude à d'autres ordonnances.
Scène plus tendue et violente pour l'agresseur agressé par les piranhas.
Le récit est ponctué de truculents dialogues, comme celui entre le maire et Frédéric au sujet des déjections des mouettes «  intelligentes et respectueuses » !

L'auteur brode des comparaisons inattendues : « la paupière droite aussi mobile qu'un store vénitien ». La comédie tourne à plein régime, saupoudrée d'humour, de jeux de mots («  Beach Party / biches party ») et nous invite à préférer la fragilité du rêve à la réalité peu roborative. Les gens ont besoin d'illusion pour avancer dans la vie, affirme Woody Allen. On note aussi des références cinématographiques et musicales.


Si certains s'intéressent à la première phrase d'un roman, c'est la dernière qui retient notre attention. L'image qu'elle suscite a quelque chose de romantique, convivial, après le travelling sur cette procession empreinte de bonheur.
La mer aurait-elle scellé les destins contrariés de Louise et Frédéric ?
Jérôme Attal, à l'esprit inventif, signe un roman irrigué par les bons sentiments, baigné dans une atmosphère onirique, qui peut être classé dans la catégorie des « feel good book ». Presque la mer, un récit qui peut être lu même loin de la mer.


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« C'est presque toi, presque moi, ces amoureux dans la cour...
C'est presque nous, presque vous, c'est presque l'amour...»

Cette nouvelle chanson de Souchon me rappelle ma lecture récente de Presque la mer, une histoire d'amour entre mélancolie et romantisme. Comme dans la plupart des oeuvres de Jérôme Attal, le lecteur plonge dans un bain de sensibilité et de douceur. Et il en ressort inévitablement positif.

Clairement, l'histoire est « presque » merveilleuse et emprunte de nombreux éléments au conte de fées. Et cela peut dérouter, laisser penser à une narration pleine de sensiblerie, de naïveté, de guimauve. Mais si la première partie est indéniablement poussive (j'ai « presque » était tentée d'arrêter ma lecture!), la seconde est bienfaisante car elle met en avant des valeurs essentielles comme l'entraide, le partage, la tolérance… et j'y ai retrouvé la « Jérôme Attal touch », à savoir de la tendresse et de l'humour saupoudrés délicatement.

Presque la mer, c'est l'histoire amoureuse de Louise et Frédéric (on la voit arriver de loin…), mais c'est aussi celle d'un village déserté de la France profonde qui va se battre pour survivre.

Louise habite Patelin. C'est une jeune femme rêvant d'une vie qui la ferait vibrer, elle participe ainsi à un télé-crochet parisien. Mais elle en revient désabusée et dégoûtée. Son objectif semble inaccessible, elle est contrainte d'accepter sa « petite vie » dans ce village isolé où il ne se passe jamais rien.
Frédéric (référence à L'Education sentimentale) est un étudiant en médecine sérieux et lucide. Son rêve, c'est la vraie vie, loin de l'agitation parisienne et des faux-semblants.

Et puis il y a ce petit coin de campagne. Il n'y a rien dans Patelin. Sauf ses quelques habitants… des gens attachants qui rêvent eux-aussi. Et ce rêve, ils vont le pousser jusqu'au bout en inventant tous ensemble la mer que l'on peut voir des fenêtres des fermes, par des créations et subterfuges inattendus et cocasses qui montrent toute la fantaisie de l'auteur.

Quand Frédéric, attiré par la mer et une vie reposante, débarque à Patelin, c'est le début d'une aventure irréelle et rocambolesque mais teintée d'espoir et de joie.

Jérôme Attal navigue toujours à contre-courant pour nous offrir des histoires qui nous donnent le sourire.
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Un roman loufoque, avec une dose de poésie surréaliste à la Boris Vian.. et aussi des personnages à la Jacques Tati.. En deux mots nous sommes dans un village appelé Patelin ( et oui !!) au milieu de nulle part où il ne se passe Rien , même pas répertorié sur les cartes et où aucun médecin ne semble vouloir rester .. Alors le conseil municipal se réunit en session extraordinaire et trouve une solution .. puisque les jeunes médecins veulent la grande ville ou la mer .. on va faire croire qu'à Patelin il y a la mer.. les champs de colza sont peints en bleu océan, les habitants sont tenus de se promener en maillots de bain une serviette de plage sur l'épaule,, l'épicerie doit vendre des bouées et jeux de plage … et surtout il faut occuper Frédérique le jeune médecin parisien.. Celui ci d'ailleurs n'est pas insensible au charme de la délicate Louise revenue déçue d'un casting à Paris ; on rencontre dans ce réjouissant roman des personnages décalés comme STAN le beau voyou désoeuvré qui rêve de grands projets, le clan OLSON de parfaits abrutis qui semblent sortis des films des frères COHEN .. et Paco beau-père de Louise , facteur au grand coeur qui tarde à distribuer les factures et autres mauvaise nouvelles aux habitants .. l'auteur signe avec une belle plume un livre à la fois cocasse et tendre, parfait pour passer un moment bonne humeur .. pourquoi pas à la MER ? Au lecteur de découvrir si les apparences seront longtemps trompeuses dans le village de Patelin …Nathalie Bullat le 28 juillet14
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La laideur de ce qu'on lui fait ressentir contamine tout ce qu'elle voit, tout ce qui l'entoure.
Dès qu'elle en trouve les lèvres, ne serait-ce que pour prononcer un pardon quand un voyageur inconséquent et pressé la bouscule, c'est pour y laisser grandir un soupir gros comme une bulle de chewing-gum dont elle se prendrait indéfiniment l'éclat en pleine face.
Elle est comme ça Louise : un connard va la bousculer et c'est elle qui va demander pardon.
Trop fragile pour ce monde de fuyards qui font du surplace. Sale temps pour les rêveurs, n'est-ce-pas ?
Vous tirez des plans sur la comète et une pluie de météorites vous tombe sur la gueule.
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Stan avait compris que les jolies filles aiment les voyous, ne serait-ce que pour se prouver, dans leurs moments fragiles, qu'elles sont jolies, puisqu'elles pensent que les voyous et les voleurs chapardent uniquement ce qui est joli. En fait, les voleurs volent principalement ce qu'ils estiment pouvoir revendre, et la plupart du temps ça ne concerne en rien la beauté. Dans ce monde par exemple, il y a beaucoup de laideur à revendre.
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Le portable c'est comme les hommes du village passée la soixantaine : une petite barre de temps en temps, et quand on veut entrer en contact, plus rien !

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"Tu t'es faîte toute belle, on dirait une vache au salon de l'agriculture. Tant qu'à faire, faut que tu gardes le moral de la vache, indifférente au cas où le train de la vie passe devant toi sans que t'y puisse grand-chose!" (p. 15)
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Tu t'es faite toute belle, on dirait une vache qui s'en va au salon de l'agriculture. Tant qu'à faire, faut que tu gardes le moral de la vache, indifférente au cas où le train de la vie passe devant toi sans que t'y puisses grand-chose !
P. 15
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Videos de Jérôme Attal (52) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Attal
Dans un Paris fantasmé, Antonin et Anaïs se rencontrent. Tout les oppose et pourtant, tout les attire… Neuf rencontres pour se découvrir leur permettront-elles de construire leur histoire ? Avec ce nouveau livre, Jérôme Attal nous offre un roman doux-amer sur l'amour et ses soubresauts, sur la fidélité à soi-même et aux autres, sur l'engagement et la liberté. Tout cela avec la délicatesse et l'élégance qui le caractérisent.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
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