AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782756111292
324 pages
Léo Scheer (24/08/2016)
3.56/5   9 notes
Résumé :
« “Je suis revenu à Uxeilles pour baiser le plus de femmes possible.”

Ces mots ont fait le tour de la ville, la haute et la médiane, et de certains endroits de la ville basse, puis on les a oubliés, fait mine de les oublier, car la province n’oublie jamais rien, pas plus qu’elle ne se résout à rien laisser perdre, même dans le triomphe du temps, chacun s’en remettant à cette forme de médiocre transcendance qui peut se résumer par cette formule quasi ... >Voir plus
Que lire après ProvinceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'aurais volontiers ajouté une citation, si j'avais eu le courage de recopier une des phrases interminables de Richard Millet. Attention, lecteurs, ne confondez pas avec Marcel Proust. Les phrases de Richard Millet ne ni fluides, ni musicales, ni même rythmées. Elles sont longues, comme l'est la vie en province, plus exactement en Auvergne, pays perdu, où se passe l'intrigue. le personnage principal est assez maussade aussi, comme le temps, malgré "le microclimat d'Uxeilles" qui est un archétype de la ville de province du XXI° siècle. Vue par Richard Millet. Donc c'est un point de vue particulièrement partial de vieux dépressif aigri, vivant de ses rentes .
Le personnage principal, Saint Roch, de son vrai nom Mambre, journaliste évincé de Paris pour on ne sait quelle prise de position délètère, revient dans la ville de ses origines. Il ne s'entend pas avec son père, il n'a rien de commun avec ses concitoyens qui ne sont jamais sortis de leur petite ville et n'aspirent pas à en sortir, bref, tous les ingrédients sont réunis pour que cela se passe mal... Je n'en dévoilerai pas plus ...
Le lecteur appréciera les descriptions de paysages, de lieux, de personnages ridicules ou mesquins, de femmes provinciales désirables ou non. Car le problème, c'est le désir, ou son absence, parce que Mambre dit revenir à Uxeilles pour "baiser le plus de femmes possibles". Il y a un côté don Juan qui ne peut que mal finir, et le miracle c'est que cela ne finit pas en drame total, le pire est évité, on n'a que le médiocre.
La fin est vraiment géniale parce qu'on reste dans le même registre qu'au début du livre, celui du manque d'envergure de l'ennui provincial.

Commenter  J’apprécie          20
Miroir et négatif en Capitale

La Province est, chez Richard Millet, un miroir aux alouettes dans lequel se reflète la capitale.
La Province est, chez Richard Millet, un négatif dans lequel on perçoit mieux qu'ailleurs les creux et les pleins de la capitale.

Miroir et négatif, la Province dans laquelle Saint-Roch, journaliste en désamour de la capitale, tente un retour aussi triomphal qu'anonyme, est dualité sous la plume très particulière de Richard Millet. le livre se lit et se vit comme un énorme souffle, avec peu de respirations, peu de moments de calmes : les phrases sont longues, très longues, alambiquées parfois mais avec une poésie et un rythme qui n'appartiennent qu'à peu d'auteurs.

Le roman de Richard Millet se veut, par des références on ne peut plus nettes, un grand roman balzacien dans ce qu'il a de descriptif des moeurs provinciales qui n'ont rien à envier à celles de la capitale. Miroir et négatif…

La Province concentre, exacerbe, démultiplie les travers de la capitale, ses évolutions, ses problèmes d'identité, de religion, d'origines, de places, de systèmes, de castes et de sociétés à plusieurs vitesses.

La capitale a ses bobos, la Province a ses bopros (bourgeois provinciaux). La Province reproduit, par jalousie ?, par fatalité ?, par désoeuvrement ?, tout ce qu'engendre la capitale de nivellement et de classification par couches sociales plus ou mois perméables. Miroir et négatif…

Richard Millet délocalise, régionalise son propos pour mieux montrer la préciosité des attitudes consistant pour la Province à tenter d'imiter à son corps défendant la Capitale et pour la Capitale à traiter de haut sa petite soeur. Et pourtant l'une ne peut vivre sans l'autre. Miroir et négatif…

Et puis Richard Millet ne parle pas que de ça. Si la vie provinciale est le sujet principal du livre, à travers les différents microcosmes locaux, s'il n'épargne pas les milieux germanopratins, s'il évoque les problématiques d'intégration et de religion, Richard Millet part aussi à la recherche des origines : les racines de chaque être humain qui puisent leur existence dans les liens familiaux et paternels. Les paragraphes sur la relation de Saint-Roch à son père sont parmi les plus beaux passages de ce roman.

Roman atypique tant par le sujet que par le style de l'auteur, cette « Province » est intrigante à plus d'un titre et laisse une trace indélébile, et pourtant involontaire il me semble, car chacun peut y puiser quelque chose à laquelle il eut se rattacher, se comparer, s'opposer. Miroir et négatif…

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Jr
Commenter  J’apprécie          30
Même si je trouve toujours l'écriture de Richard Millet belle, j'ai eu l'impression que le roman s'enlisait à partir d'un moment (abandonné p.188).
Le rejet systématique de ce qui n'est pas "l'homme blanc hétérosexuel", avec des assertions tellement ridicules du type "toute lesbienne déteste les hommes", la récurrence des attaques contre le mariage pour tous, les affirmations à l'emporte-pièces ont eu raison de moi cette fois-ci.
Richard Millet s'enferme de plus en plus dans ses préjugés et cela gâche sa littérature. L'odeur de l'amertume commence à prendre le dessus sur le reste.
Son héros, encore une fois un double littéraire (appelé "Mambre", pas besoin de leçon d'onomastique) semble détenir toujours la vérité. Et à force de tiquer sur des passages, le lecteur se lasse et ne pardonne plus, quelle que soit la qualité du style (attention tout de même à l'utilisation abusive du "néanmoins").
Commenter  J’apprécie          20
La vie culturel d'Uxeilles, une bourgade de 10 000 habitants très France "Périphérique" est en émois. En effet un certains Saint roch écrivain originaire de la ville installé à Paris revient et sont dessein est claire : "baiser le plus de femmes possible".
Uxeilles ville de province n'en possède pas moins sont landerneau culturel. Une élite partagé entre d'un côté les "océaniques" :ouvert à l'autres, au métissage, à la mondialisation et à l'altérité bref de gauche et de l'autres côté les "lépantistes" rapport à la bataille de Lépante et pour qui l'arrivé des Turcs et autres dans la ville ne saurait être un enrichissement.

Difficile de se réclamer de "l'extrême centre" face à l'écriture de Richard Millet. On adore ou on déteste mais on ne reste pas indifférent.
Un style très poétique, des phrases longues, très longues, des métaphores, un vocabulaire recherché et une misanthropie sans pudeur.
Millet n'est pas venu apporter la paix mais l'épée ! Pour trancher dans le gras le politiquement correct, maladie moderne que ses ouvrages nous vaccines nous autres lecteurs désoeuvré.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'est là le langage d'un autre temps : le peuple n'existe plus, ni à Uxeilles ni ailleurs, où il n'y a que des mortels qui tentent d'ignorer non seulement qu'ils vont mourir mais qu'ils sont déjà morts.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Richard Millet (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Richard Millet
Voyage au bout de l'enfer du RER avec Richard Millet. Il présente son dernier ouvrage, "Paris bas-ventre. le RER comme principe évacuateur du peuple français", aux éditions de la Nouvelle Librairie sur notre site le 27 mai 2021 https://nouvelle-librairie.com/boutique/politique/actualite/paris-bas-ventre-le-rer-comme-principe-evacuateur-du-peuple-francais/
autres livres classés : roman réalisteVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (25) Voir plus



Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur ce livre

{* *}