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L'emprise tome 2 sur 3
EAN : 9782070147861
304 pages
Gallimard (19/03/2015)
3.48/5   407 notes
Résumé :
Favori à l’élection présidentielle, Launay a scellé pendant la campagne un pacte avec son plus farouche adversaire, Lubiak, issu du même parti que lui. Mais Launay rêve de s’inscrire dans la postérité. Alors il change la donne en soumettant au référendum une nouvelle constitution. Une lutte à mort débute entre les deux hommes. Launay décide de se défaire de l’emprise que les services américains ont sur lui. Les alliances de circonstance, soudées avant l’élection, se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 407 notes
On prend les mêmes et on continue ! Dans "L'emprise", nous avions fait la connaissance des protagonistes que nous sommes d'ailleurs appelés à retrouver pour un troisième et dernier tome dans quelque temps. J'avais écrit à l'époque que ce livre n'allait pas réconcilier les citoyens avec la politique ; cela se confirme dans "Quinquennat" qui nous plonge au coeur des tractations économico-politiciennes, au plus près des lieux de pouvoir. La tension ne baisse pas, bien au contraire. Parce que Marc Dugain se garde de trop en faire, sa démonstration est de plus en plus glaçante.

Nous avions quitté Philippe Launay en pré-campagne électorale, nanti de solides tractations avec son principal rival et de protections non moins solides du côté de la DGSI et de quelques patrons importants. Sans compter les mesures prises pour tempérer les humeurs de sa femme et éviter un étalage mal venu de sa vie privée au plus mauvais moment. Nous le retrouvons alors qu'il s'apprête à accéder à la fonction suprême et, dès que possible à renier tous les accords qu'il a dû passer pour en arriver là...

Autant "L'emprise" était bâti comme un thriller, autant "Quinquennat" s'attache à fouiller la psychologie des personnages. Launay, attaché à combattre ses accès de dépression quand le fait d'avoir atteint son but le met brusquement face au vide de l'après. Lubiak, assoiffé de pouvoir et surtout d'argent, appliqué à tisser ses réseaux et à compiler des fonds qui lui permettront de prendre la place De Launay. Intermédiaires douteux, investisseurs du Moyen Orient, tractations secrètes et fonds cachés, rien n'est trop beau pour préparer l'accession au trône du challenger qui ne se doute pas encore de ce qui se trame dans son dos. Ajoutez les jeux de dupes entre DGSI et DGSE, la sale manie de la CIA de se mêler de tout et de se doter de moyens de pression sur les dirigeants européens et vous saurez que l'on ne s'ennuie pas au sommet de l'état. Dans cette jungle, on suit avec empathie le personnage de Lorraine, l'agent de la DGSI, prise en étau dans un monde qui la dépasse, et celui de Terence Absalon, absent dans le précédent opus, un journaliste d'investigation bien décidé à déjouer les pressions pour faire éclater quelques vérités. Deux personnages importants, indispensables pour garder les pieds sur terre et prendre conscience de la nécessité de contre-pouvoirs.

A la fin de ce volume, les jalons sont posés. Les différents clans aiguisent leurs armes, les enjeux sont clairs. Tout est prêt pour un feu d'artifice dans le troisième !

Encore une fois, je me suis régalée et j'attends la suite avec impatience. On peut bien sûr lire "Quinquennat" sans avoir lu "L'emprise" mais ce serait dommage, d'autant que ce dernier vient tout juste de sortir en Folio pour un rattrapage bien venu. C'est féroce et passionnant !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Quinquennat est le tome 2 de la trilogie de l'emprise. Sorti 1 an environ après le tome 1 qui porte le même nom que la trilogie, avec ce roman, Marc Dugain poursuit son exploration de la vie politique française. Comme je l'avais dit dans ma critique du tome 1, on est à l'intérieur d'une vraie série : je réitère avec ce tome 2. On est dans un House of Cards à la française.

56 chapitres de taille inégale. Certains sont minuscules, d'autres plus conséquents. Tout dépend le message que souhaite faire passer l'auteur. de manière générale, le style est percutant et au service de la dénonciation, j'y reviendrais dans la suite de la critique. Pas grand chose à dire de ce coté la.

Dans ce tome 2, Launay gagne les élections présidentielles, nomme son meilleur ennemi Lubiak à Bercy histoire d'avoir la paix et une majorité. Mais ce résumé est loin d'être celui du livre. Quel marigot ! Que d'embuches, trahisons, secrets, tricheries, etc… Et surtout que de cynisme !
Tout y passe : des magouilles des services secrets, de la rivalité entre ces derniers, des pots de vin (ah les quataris…), sans oublier les maitresses, les manipulations et bien sur le fameux journaliste d'investigation qui fouille partout. A noter d'ailleurs ce côté vicelard de Marc Dugain si je peux m'exprimer ainsi puisqu'il n'hésite pas à faire collaborer politique et journaliste (« fais fuiter cela auprès de Absalon »). Vive la liberté de la presse… et la corruption généralisée que décrit Dugain.

Si ce roman parait dramatiquement réaliste, je lui reproche son côté trop cynique et négatif. C'était surement le but de Dugain de faire apparaitre les politiques comme des pourris ou les services secrets comme des Big Brother. A force, trop c'est trop selon moi. Ca a altéré la fluidité de ma lecture. J'ai mis plus de temps que je ne pensais alors que pourtant le sujet m'intéresse au plus haut point. J'ai même trouvé certains chapitres pénibles…

De même, il y a trop d'histoires dans l'histoire. C'est certes un scénario de série tv (qui verra le jour en 2017 sur Arte si tout va bien), mais on se perd trop facilement avec les diverses digressions.

Et comme toute série à épisodes, le dernier chapitre met en relief la suite… Launay réussira t il son pari ? Lubiak prendra t il le dessus ? Et que deviendra Lorraine ? Vous le saurez dans le tome 3 que je lirai certainement.

J'attendais surement trop de ce livre. Trop de surenchères font que je ressors déçu... D'où ma note tout juste au dessus de la moyenne.

3/5
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L'histoire se déroulant dans les plus hautes sphères de notre République se poursuit avec cette élection présidentielle dont le résultat se devine.

Marc Dugain m'a placé dans l'esprit de ses personnages, me faisant partager leurs sentiments, leurs doutes, leurs espoirs. Dans leur tête, ça tourne, ça s'entrechoque alors que celui qui finance est serein : « Volone était le pape du financement occulte, qu'il avait pratiqué avec un vrai souci d'équité, ne lésant jamais personne, écoutant les petits comme les grands, accédant à leurs demandes complexes. »
La CIA est présente dans les coulisses et assure son emprise sur Launay, le favori, alors que l'extrême-droite espère être au second tour : « Leur lutte contre l'immigration clandestine joue dans le même sens. Les musulmans en règle n'ont pas envie d'être poussés par des clandestins. Ils en viennent à oublier que le Mouvement patriote est profondément raciste. »
Launay se débat dans sa vie familiale complexe, doit financer des Amérindiens pour arracher la présence de Viviane, sa fille, et voit Stambouli, un psychiatre, prendre de plus en plus d'importance. Un autre personnage s'affirme aussi : Terence Absalon, un journaliste d'investigation autour duquel tournera la suite de cette trilogie.
Quinquennat est donc lancé mais l'auteur ne manque pas de pester à raison contre ceux qui font du bruit avec quelque moteur que ce soit : « les gens n'existent plus que par le bruit qu'ils font. » Au passage, il nous gratifie d'une scène excellente avec un clochard qui débat avec des vigiles, devant une boutique de luxe.
Chinois, Américains ou Émiratis ? Il faut placer notre armement, promouvoir le tourisme et continuer à vendre nos produits de luxe, nos grandes forces qui causent bien des compromissions et des arrangements dans les arrière-boutiques des officines.
Launay président, les services secrets intérieurs (DGSI) et extérieurs (DGSE) continuent à se tirer la bourre pendant que l'auteur précise : « La droite réaliste et raisonnable qu'il représentait n'avait rien à faire avec la droite radicale, affairiste et aventurière que symbolisait Lubiak. » Ce dernier flirte avec un Émir pour gagner toujours plus d'argent mais les problèmes avec Edwige, sa femme, prennent de plus en plus d'importance.

Ce second tome, dans la continuité, apporte beaucoup d'éléments instructifs faisant intervenir des personnages dans l'ombre de L'emprise, personnages qui s'affirmeront ou disparaîtront ensuite.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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L'emprise de Marc Dugain était un roman brillant, fresque implacable du marigot français des cercles du pouvoir. Quinquennat, le deuxième tome de cette future trilogie, reprend les mêmes ingrédients. Nous sommes en terrain connu, l'on ne peut qu'apprécier la plume incisive de l'auteur, son habileté à tirer les ficelles d'un théâtre de marionnettes qui s'agitent en un mouvement perpétuel. Il y a un mais tout de même : tant de noirceur et de cynisme confine à de l'acharnement thérapeutique. Tout est y vrai ou vraisemblable et il n'est pas question de remettre en question les sources d'information de Dugain mais l'accumulation de bassesses, de trahisons et d'actes crapuleux finit par lasser dans un livre qui semble écrit pour servir de scénario à une série télévisée (ce qui est d'ailleurs le cas). le style est efficace mais il est au service d'une dénonciation des moeurs politiques et économiques qui semble parfois outrée tellement elle fouille et remue le couteau dans la plaie sans relâche. Jusqu'à un quasi écoeurement. Ce ne sont plus des êtres humains qui agissent mais des bêtes avides d'argent, de pouvoir et de renommée. Une drogue dure qui ne donne aucune envie d'y toucher. On attendra le troisième tome de L'emprise pour se faire une idée définitive. Souhaitons que Marc Dugain refuse la surenchère et donne des couleurs plus nuancées à un tableau qui flirte avec le nauséeux.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Du petit lait...

J'avais déjà été emballé par L'emprise, et j'ai vraiment apprécié ce deuxième tome de ce qui est désormais annoncé comme une trilogie (le 3e opus dans un an ?).

Dans Quinquennat, Marc Dugain nous livre la suite de son thriller politique au réalisme tellement proche de l'actuel spectacle quotidien qu'on en finit par se demander qui inspire l'autre : Dugain pousse t-il son travail de documentation si loin qu'il en arrive à romancer une réalité qu'on aurait encore cru fictionnesque il y a quelques années ? Ou est-ce la réalité qui a fini par rejoindre l'imagination de nos meilleurs écrivains contemporains ?

Tiens, en parlant d'écrivain - ;) - Et si c'était vrai, aurait dit Marc L...

Les coïncidences s'accumulent, le dossier s'alourdit. Un fait divers intervenant à point nommé peu avant le 2e tour d'une élection décisive ? Un intermédiaire incontournable sur l'échiquier des transactions internationales avec les émirats ? Des commissions, rétrocommissions et autres comptes offshore, comme s'il en pleuvait ? Un parti d'extrême droite, le Mouvement patriote, montant progressivement et faisant finalement le jeu des politiques en place ? Et cerise sur le gâteau, un éminent ministre se faisant expliquer comment justifier un train de vie supérieur au justifiable, par l'achat-revente de livres de collections, passion d'une vie... Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé... etc.

Et puis il y a toute cette galerie de personnages, de portraits et de caractères que Dugain se plait à décrire, longuement. Ils sont cyniques, résignés, désabusés, à l'image de leur époque ? de notre époque ? Bref, pas un pour racheter l'autre. Et pourtant, on s'y attache depuis le premier tome.

Et on espère le suivant. Vite !
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critiques presse (3)
LeFigaro
03 avril 2015
Le nouveau roman de l'auteur de La Chambre des officiers est une plongée vertigineuse dans l'intimité des hommes au pouvoir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
01 avril 2015
Dugain excelle dans l'analyse de la situation économique et politique française.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LePoint
24 mars 2015
Marc Dugain publie un roman pour dire et écrire qu'il n'a peur de rien ni de personne.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Pour Terence, Lubiak appartenait à un courant d'hommes politiques occidentaux décidés à faire des fortunes considérables en un temps record par l'utilisation de leur position dans une organisation politique. Ces hommes laissaient sans voix les mafieux de l'ancienne école qui avaient sué sang et eau pour bâtir des empires, au risque de la prison à vie dans le meilleur des cas, de la mort par balle dans le pire. Cette nouvelle engeance d'arrivistes calculateurs ne risquait ni l'un ni l'autre. Un sentiment d'impunité absolu accompagnait leurs exactions. Leur système reposait sur des bandes organisées autour d'un petit nombre de personnes, politiques comme eux pour le premier cercle, hauts fonctionnaires et experts en tout genre, encadrés par des avocats et des financiers de premier ordre, capable de faire évaporer des sommes considérables par des cheminements d'un complexité telle qu'elle rendait les investigations judiciaires longues et fastidieuses, le rôle des avocats étant évidemment d'étirer la durée des procédures. Ces parrains d'un nouveau genre disposaient de la force publique civile et militaire pour les protéger durant leurs mandats. L'Etat leur accordait des gardes du corps pour la suite. Mais personne, de toute façon, ne voulait s'en prendre à leur vie. Seuls finalement, des millions de contribuables étaient lésés par ces hold-up non violents. La dispersion des victimes rendait les détournements de fonds plus lâches mais beaucoup plus confortables.
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Il s'ensuit que, plus que jamais, la France, habituée à amortir les crises, amortit désormais la croissance. Ses dirigeants, issus en majorité de la haute administration française, n'ayant pas eu le courage d'imposer les réformes quand il était temps, attendent maintenant la croissance comme les officiers attendaient les Allemands sur la ligne Maginot.
Un autre phénomène nous paraît également prégnant. C'est celui du fossé entre le pays profond et ses élites, en particulier politiques, qui ajoutent à une attitude constante de suffisance un goût pout l'argent qui va jusqu'à la prévarication sur des montants considérables avec un sentiment d'impunité rare dans une démocratie de cette importance.
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Tout allait se jouer, se nouer dans les prochaines semaines et la confluence d'intérêts individuels créait une grappe réjouie. Une grande partie de la superstructure d'Etat allait changer dans un ballet de dossiers et de cartons. De nouveaux cercles allaient se former, de plus en plus réduits jusqu'à celui du président lui-même, une cour de hauts fonctionnaires et de militaires sortis des mêmes écoles, d'industriels espérant les faveurs du nouveau régime, un mélange de facilités légales et d'exemptions fiscales. La culture, exception française dans tout ce qu'elle a de bon et de mauvais, allait voir ses cadres renouvelés. Le robinet à subventions allait changer de main, d'affinités, de réseaux, et même si la nostalgie d'autres époques était plus forte que l'espoir des temps nouveaux, chacun se devait d'en profiter.
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La rancune ne sert à rien dans notre monde. Elle est consubstantielle à la loyauté, à la fidélité, deux notions totalement caduques. On ne tient pas les gens par les sentiments mais par l’intérêt. Je laisse aux grandes âmes le soin de brûler des cierges pour l’amour entre les hommes, la paix dans le monde et le retour de Mireille Mathieu en prime time sur TF1.
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Comme me disait le flic philosophe qui m'a arrêté l'autre jour pour me faire passer le message sur Cayenne, les gens n'existent plus que par le bruit qu'ils font. J'en déduis une règle mathématique : le bruit généré par un individu est égal à la moyenne entre son QI et sa position sociale.
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Vidéo de Marc Dugain
Extrait du livre audio « Tsunami » de Marc Dugain lu par Mathieu Buscatto. Parution numérique 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/tsunami-9791035414825/
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