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Bruno Doucey (Préfacier, etc.)
EAN : 9782232122804
528 pages
Editions Seghers (04/12/2006)
4/5   9 notes
Résumé :

Me voici/Animal marin de la poésie/Je sens gronder en moi la colère des foules/Je sens vibrer en moi leur rage de vivre. Tels sont les vers par lesquels débutait, en 1945, le premier recueil d'un jeune poète haïtien de langue française ; René Depestre. Soixante ans plus tard, en 2005, les Editions Seghers publiaient une " cérémonie des adieux " du même écrivain sous le titre Non-assistance à po&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Véritable autobiographie poétique, l'itinéraire littéraire et humain d'un homme au parcours exceptionnel.

« Me voici

citoyen des Antilles

tout vibrant de joie païenne

je vole à la conquête des bastilles nouvelles.

dans les champs ensoleillés j'engrange

des moissons d'humanité

j'interroge le passé

je récuse le présent

je dis oui à l'avenir

tout mon être aspire au soleil. »

(Etincelles, 1945, « Me voici »)

Cette première strophe du recueil est à la fois le programme de l'oeuvre à venir et une invitation pour le lecteur à parcourir soixante années de poésie. Une poésie traversée par l'engagement politique, l'attachement à l'enfance et au pays natal -René Depestre est né à Jacmel, en Haïti, le 29 août 1926- et l'exil ; elle est aussi un hymne à la Femme.
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Me voici/Animal marin de la poésie/Je sens gronder en moi la colère des foules/Je sens vibrer en moi leur rage de vivre. Tels sont les vers par lesquels débutait, en 1945, le premier recueil d'un jeune poète haïtien de langue française ; René Depestre. Soixante ans plus tard, en 2005, les Editions Seghers publiaient une " cérémonie des adieux " du même écrivain sous le titre Non-assistance à poètes en danger. Entre-temps, une vie à couper le souffle, des voyages sur tous les continents et le fleuve indomptable de la poésie. le présent ouvrage rassemble la totalité des poèmes écrits par René Depestre au cours de sa vie. Les recueils publiés par Pierre Seghers - Végétations de clartés, traduit du grand large, Journal d'un animal marin - y côtoient des éditions rares, parues à l'étranger et aujourd'hui introuvables. de Port-au-Prince à Paris, de Prague au Chili, de la Havane au Sud de la France, où il est aujourd'hui installé, le poète donne à lire le chant fantaisiste, dionysiaque et vigoureux de ses passions caribéennes. (extrait de résumé du 4ème de couverture Amazon / Editions Seghers ).
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Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
LA RIVIÈRE
Voilà, c'est fait, je suis devenu une rivière.
Ce sera une grande aventure jusqu'à la mer.
Quel nom me donnera-t-on sur les cartes ?
D'où vient ce cours d'eau inconnu ?
Quel ciel reflète-t-il dans ses flots ?
Quelle paix, quelle faim, quelle douleur ?

Pardonnez-moi messieurs les géographes
Je ne l'ai pas fait exprès
J'aimais voir couler l'eau
Sur toutes les soifs
Il y a tant d'assoiffés dans le monde
Pour eux me voici changé en rivière !

Je n'aimais pas voir couler les larmes
Étant rivière je pourrai qui sait
Couler à leur place.
Je n'aimais pas voir verser le sang
Étant rivière je pourrai
Être versé partout à sa place.
Mon destin est peut-être d'emporter
À la mer toutes les peines !
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Cri de l'été brûlant

Tu es la vie, la lumière,
Tu es l'eau, le vent, la tempête,
Tu es le feu dévorant, fer rouge
Dans la blessure, chant d'oiseau,
Tu es feuillage, fruit, serpent,
Pluie sauvage sur la soif de l'homme
Tu es le cri de l'été brûlant
Et doux silence de la neige,
Tu sais brûler, tu sais guérir,
Donner un ciel à l'exilé,
Le changer en pierre, en braise,
En plaie, en ortie, en musique,
En sanglot, en épée glorieuse
Sous ton grand soleil corporel.
Plus que le printemps tu es femme
Plus que la beauté tu es femme
Plus que l'amour, la vie la mort.
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LA PIROGUE DE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR
                                    À Aimé Césaire


Son vieil âge d’homme a des profondeurs marines,
sans une île au trésor dans sa géographie :
l’aventure reste toutefois sa traversée
sans escale du sel racial des tempêtes.
Malgré tout le malheur nègre des fonds de cale,
il a su pénétrer le mystère du monde blanc
qui fait encor pleurer de rage nos fictions.
La poésie met au bien les muscles puissants
de la pirogue où Senghor et Césaire réveillent
dans nos souvenirs la chaux vive de la mer.

p.458
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LETTRE AU POÈTE LÉON DAMAS


3
Je cours le cœur fou après tes mots
de tous les jours, tes mots simples
que la vie du siècle a brûlés ; j'écris
à ton jazz toujours au futur, je chante
l'aigle du grand poète qui plane
en homo spiritual au matin de sa foi,
j'écris à l'homme qui a vaincu
les tisons de fer rouge, le fouet,
le piment, le crachat, l'insulte totale
du temps de la plantation !

4
Je t'écris debout au grand soleil de ta mort,
bel été ouvert dans l'ironie des nègres,
main brûlante de l'Afrique bien serrée
sur la peau des mots du français-français.
Les routes du bout de ma vie en riant
font le tour de ton orchestre noir :
me voici réveillé à ton lyrisme brutal,
réveillé dans les pieds nus que tu mettais
toujours dans le plat qu'il fallait !

p.438-439
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Un arc-en-ciel pour l'Occident chrétien

ROMANCERO D'UNE PETITE LAMPE
5
 « Pour qu'avant que la nuit n'engloutisse le monde
Tu fasses voir ta petite lampe : de l'avant donc, va ! »
Claude MacKay


Il n'y a de salut pour l'homme
Que dans un grand éblouissement
De l'homme par l'homme je l'affirme
Moi un nègre inconnu dans la foule
Moi un brin d'herbe solitaire
Et sauvage je le crie à mon siècle
Il n'y aura de joie pour l'homme
Que dans un pur rayonnement
De l'homme par l'homme un fier
Élan de l'homme vers son destin
Qui est de briller très haut
Avec l'étoile de tous les hommes
Je le crie moi que la calomnie
Au bec de lièvre a placé
Au dernier rang des bêtes de proie
Moi vers qui toujours le mensonge
Braque ses griffes empoisonnées
Moi que la médiocrité poursuit
Nuit et jour à pas de sanglier
Moi que la haine dans les rues
Du monde montre souvent du doigt
J'avance berger de mes révoltes
J'avance à grands pas de diamant
Je serre sur mon cœur blessé
Une foi si humaine que souvent
La nuit ses cris me réveillent
Comme un nouveau-né à qui il faut
Donner du lait et des chansons
Et tendrement la nuit je berce
Mon Hélène ma foi douce ma vie tombe
En eaux de printemps sur son corps
Je berce la dignité humaine
Et lui donne le rythme des pluies
Qui tombaient dans mes nuits d'enfant
J'avance porteur d'une foi
Insulaire et barbue bêcheur
D'une foi indomptable indomptée
Non un grand poème à genoux
Sur la dalle de la douleur
Mais une petite lampe haïtienne
Qui essuie en riant ses larmes
Et d'un seul coup d'ailes s'élève
Pour être à tout jamais un homme
Jusqu'aux confins du ciel debout
Et libre dans la verte innocence
       De tous les hommes!

Occident chrétien mon frère terrible
Mon signe de croix le voici :
Au nom de la révolte
Et de la justice
Et de la tendresse

Ainsi soit-il !
                         La Havane, décembre 1964 - juin 1965.


p.226-227
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Videos de René Depestre (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Depestre
Avec Arthur H, Rim Battal, Seyhmus Dagtekin, Maud Joiret, Sophie Loizeau, Guillaume Marie, Emmanuel Moses, Anne Mulpas, Suzanne Rault-Balet, Milène Tournier, Pierre Vinclair & les musiciens Mathias Bourre (piano) et Gaël Ascal (contrebasse) Soirée présentée par Jean-Yves Reuzeau & Alexandre Bord
Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.

ADONIS – ARTHURH – Olivier Barbarant – Linda MARIA BAROS Joël BASTARD – Rim BATTAL – Claude BEAUSOLEIL – Tahar BEN JELLOUN – Zoé BESMOND DESENNEVILLE – Zéno BIANU – Carole BIJOU – Alexandre BONNET-TERRILE – Alain BORER – Katia BOUCHOUEVA – Julien BOUTREUX – Nicole BROSSARD – Tom BURON – Tristan Cabral – CALI – Rémi Checchetto – William CLIFF – François de CORNIÈRE – Cécile COULON – Charlélie COUTURE – Laetitia CUVELIER – Seyhmus DAGTEKIN – Jacques DARRAS – Michel DEGUY – Chloé DELAUME – René Depestre – Thomas DESLOGIS – Ariane DREYFUS – Renaud EGO – Michèle FINCK – Brigitte FONTAINE – Albane GELLÉ – Guy GOFFETTE – Cécile GUIVARCH – Cécile A. HOLDBAN – Philippe JAFFEUX – Maud JOIRET – Charles JULIET – Vénus KHOURY-GHATA – Anise KOLTZ – Petr KrÁL – Abdellatif LAÂBI – Hélène LANSCOTTE – Jean LEBOËL – Yvon LE MEN – Perrine LEQUERREC – Jérôme LEROY – Hervé LETELLIER – Sophie LOIZEAU – Lisette LOMBé – Mathias MALZIEU – Guillaume MARIE – Sophie MARTIN – Jean-Yves MASSON – Edouard J.MAUNICK –
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