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RASL tome 4 sur 4
EAN : 9781888963328
160 pages
Cartoon Books (14/08/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
The shocking conclusion of the critically acclaimed noir tale from the New York Times best selling author of BONE. In RASL, the dimension-jumping art thief makes a series of discoveries — all building to a brutal, and primal face off between old rivals — with the fate of all the universes in the balance.

Award-winning cartoonist Jeff Smith explores a world of violence and corruption, mixing murder, passion, and folklore, with cutting-edge physics.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le dernier de la série, il conclut le récit qui forme une histoire complète et indépendante. Il contient les épisodes 12 à 15 en noir & blanc, et fait suite à The drift (épisodes 1 à 3), The Fire of St. George (épisodes 4 à 7), Romance at the speed of light (épisodes 8 à 11). L'intégralité de la série a été rééditée en couleurs dans RASL.

À bord d'une Jeep, Robert Johnson se dirige vers la ville de Sells dans l'Arizona, en écoutant les informations qui font état d'une grande catastrophe dans cette région désertique. Sa progression est interrompue par un barrage de police. Contraint de s'arrêter pour réfléchir à sa situation, il se remémore la deuxième partie de la carrière de Nikola Tesla, la perte de ses financeurs ayant préféré soutenir le projet de Guglielmo Marconi sur la télégraphie sans fil, puis la mise en défaut de ses théories par celles d'Albert Einstein. Il décide qu'il n'a d'autre possibilité que de s'introduire par effraction dans la base du déploiement de Saint Georges.

La fin du tome précédent laissait à penser que Robert Johnson allait se mettre à la recherche de la petite fille qui pourrait être Dieu, à l'aide d'une barre chocolatée. Finalement l'épisode 12 est essentiellement consacré à revenir sur la vie de Nikola Tesla, l'influence des travaux de Thomas Edison, d'Albert Einstein et de Guglielmo Marconi sur sa carrière. Il est évident que Jeff Smith s'est documenté sur la vie et l'oeuvre de Tesla, au-delà de la simple page wikipedia, mais aussi qu'il n'est pas un scientifique et que le concept de pièce manquante (marque substitutive) supputée par Einstein a du mal à convaincre. Passé cet épisode, Jeff Smith résout son intrigue dans un style thriller et roman noir, respectant les conventions de ces genres à la lettre, en commençant par le personnage principal qui reprend le dessus, en prenant l'offensive, le combat physique contre l'ennemi (ici Sal Crow), le retournement de situation dû à la réapparition d'un personnage inattendu, le basculement du mauvais côté de la loi et le prix à payer.

Jeff Smith a su apporter de nombreux éléments spécifiques qui évitent à son récit de ressembler à un succédané de thriller. Si la caution scientifique prête à sourire, Smith sait transfigurer le génie de Tesla pour un faire un personnage de légende, auréolé d'un mystère palpable, jouant à l'apprenti sorcier avec des forces qu'il ne maîtrise pas, avec à nouveau 2 citations prophétiques en début de volume. Il transpose également la figure du détective privé dur à cuire, à celle d'un scientifique dur à cuire. Si cette appellation prête à sourire, Jeff Smith sait rendre réel le caractère farouche de Robert Johnson, il sait rendre crédible sa détermination, ses convictions, et sa façon d'appliquer la maxime "la fin justifie les moyens". Plus fort encore, comme un prestidigitateur décontracté, il expose son retournement de situation, tout en rappelant au lecteur comment il l'a préparé sous ses yeux quelques épisodes auparavant, sans rien lui cacher. Par cette maîtrise de la narration, son intrigue tient en haleine jusqu'à la fin, malgré quelques poncifs.

Au cours de son récit, Jeff Smith ne peut pas s'empêcher d'utiliser quelques clichés propres au roman noir, sans forcément savoir les rendre intéressants ou plausibles. Il y a par exemple le héros qui subit une blessure par balle grave, mais que cela ne semble pas forcément gêner pour autant (pas de perte de connaissance, pas de douleur insurmontable, pas de séquelles incapacitantes). Il y a les scènes de discussions explicatives, un peu longue, pas très intéressantes sur le plan visuel, et un peu théâtrale. Il y a quelques mystères qui restent inexpliqués, à commencer la jeune fille au strabisme divergent et la bave aux lèvres, mais aussi la forme du visage de Sal Crow. Il y a ces références à des mythes amérindiens qui finalement ont une fonction uniquement décorative, sans apporter autre chose qu'une distraction dans la narration. N'eut été la forte personnalité du récit, ces clichés auraient constitué une forte entrave au plaisir de lecture.

Ce tome bénéficie d'un format plus grand que la publication en comics originelle, qui met bien en valeur les forces et les faiblesses des dessins de Jeff Smith. Les différentes séquences dans le désert sont toujours aussi magnifiques et convaincantes (les reportages photographiques en pages bonus montrent les repérages effectués par Smith). Il sait reproduire la désolation des lieux, le soleil de plomb, l'immensité nocturne, le caractère sauvage des cactus... Il montre comment l'état d'esprit s'accorde avec cette nature aride et sèche. le lecteur est toujours autant frappé par la souffrance physique éprouvée par Johnson lors de ses déplacements d'une dimension à l'autre. Toutes les séquences qui s'attachent à décrire des personnages en action ou en mouvement sont d'une fluidité et d'une lisibilité remarquable. La discussion dans la voiture entre Johnson et Uma Giles retranscrit bien l'ambivalence de leur relation, leur attirance, en même temps qu'une forme d'hésitation. Par contre la mise en scène statique lors de la longue discussion au sein de la base Saint Georges présente un faible intérêt visuel. Les reprographies du visage de Tesla à partir de photographies manquent singulièrement de vie, il apparaît en train de poser (comme pour la photographie). le grand format de cette édition fait également ressortir que Smith figure les textures à partir de petits traits produisant une impression répétitive pas très agréable, comme s'il n'avait pas voulu consentir l'effort de nuancer les traits au pinceau. Enfin la longue bagarre entre Johnson et Crow dans l'épisode 15 (10 pages) finit par lasser par son approche très prosaïque avec des dessins manquant de finition pour apporter la substance nécessaire à cette description factuelle. Au contraire les 6 pages suivantes pendant lesquelles Johnson titube dans le désert sont des plus expressives, faisant partager la souffrance et la désorientation du personnage.

Ce quatrième tome clôt ce thriller mâtiné de science-fiction, apportant un dénouement clair et satisfaisant, malgré l'usage de stéréotypes pas forcément sublimés et de visuels pas toujours inspirés. Par contre, Jeff Smith révèle enfin la signification du titre de la série "RASL" et le lecteur peu perspicace (comme moi) ne pourra que se dire que c'était pourtant évident. À nouveau, Jeff Smith aura réalisé son tour de prestidigitateur sous les yeux du spectateur en lui donnant les réponses, avec une habilité et une dextérité magistrales.
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