Dans un pays où l'Amérique fait encore un peu rêver, voici que des américains débarquent à Paris, y vivent et surtout y restent ! Hors de question pour eux de retourner aux USA. Ils se plaisent et ont bien l'intention de rester, à l'instard de Ricky, pianiste en situation plus ou moins régulière en France. Il a une amoureuse qu'il ne comprend pas parfaitement. Il a la tête farcie de clichés, le pauvre, et s'il est une personne qui n'en sort pas grandi, ce n'est pas Fatima, sa compagne, c'est bien lui.
Famille, je vous aime ? Pas vraiment. Ricky s'est toujours senti le vilain petit canard d'une famille où tous, sans exception, ont réussi. Et ce n'est pas le camouflet infligé par son cousin le jour de ses noces qui allait le faire se sentir mieux, pas même le fait que son ex-fiancée ait amèrement regretté son acte. Cash (quel nom peu adapté pour un éminent chirurgien) s'est mariée, avec la superbe Serena, qui l'a plaqué superbement. Et non, cela ne réjouit pas Ricky, ce n'est pas son genre du tout. Il voudrait juste qu'on lui laisse tranquillement vivre sa musique en vie (je pensais vivre sa vie en musique, tant pis, je garde le lapsus).
Ceci n'est pas un roman policier, mais un roman de rencontre. J'ai beaucoup aimé Serena, Fatima, d'autres encore y compris les travestis qui hantent le quartier, bien loin de la théorie du genre. J'ai aimé le fait que les musiciens soient de vrais musiciens, non des personnes qui parlent musique au lieu de la jouer. J'ai moins aimé le tourbillon de violence dans lequel se trouvent pris Ricky et Fatima – eux non plus ne l'ont pas apprécié.
Rendez-vous dans le 18e est un vrai roman franco-américain.