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Céline Leroy (Traducteur)
EAN : 9782253123644
249 pages
Le Livre de Poche (29/04/2009)
3.62/5   562 notes
Résumé :
À la fin des années 1970, trois pom-pom girls quittent leur camp de vacances à bord d'une Mustang décapotable dans l'espoir de se baigner dans le mystérieux Lac des Amants. Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. Mauvais choix au mauvais moment. Soudain, cette journée idyllique tourne au cauchemar.

"Rêves de garçons" est une plongée au cœur d'un univers adolescent dépeint avec une justesse sans égale. Une fois de plus, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (118) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 562 notes
Fin des années 70, une Mustang rouge flamboyant file à travers le forêt de Blanc Coeur, la capote baissée. A bord, trois cheerleaders de 17 ans. Kristy, la blonde aventureuse, sûre d'elle-même et de son pouvoir de séduction, un sourire constamment affiché sur les lèvres et d'une grande bonté. A côté d'elle, sur le siège passager, sa meilleure amie depuis la maternelle, Desiree. Une brune volcanique et désinvolte, un glaçon à la place du coeur, ses longues jambes lustrées sur le tableau de bord. Derrière, la rousse et éblouissante Kristi surnommée Miss Frigide, des yeux verts improbables, une peau claire et un short rose assorti à son peigne qu'elle ne quitte jamais. Trois jeunes filles dans la fleur de l'âge qui ont décidé, sur un coup de tête, de quitter pour quelques heures leur camp de vacances de Pine Ridge. Direction le lac des Amants. Un lac mystérieux et si profond qu'on ne peut y voir le fond. Les cigales depuis le matin n'arrêtaient pas de chanter, le soleil était à son zénith dans un ciel bleu et pur. La jeune Kristi, les cheveux emmêlés par le vent, ne cesse de se plaindre et demande sur un ton autoritaire de s'arrêter un peu. La station-service n'est pas loin et le réservoir est vide. Un vieil homme, "Lute" brodé sur la pochette, fait le plein tandis que Kristy achète des barres chocolatées et des boissons fraîches et que Miss Frigide est partie aux toilettes se recoiffer. En attendant son retour, les deux amies aperçoivent sur le parking un vieux break rouillé. Deux garçons à bord qui ne cessent de les dévisager. L'un avec des cheveux longs et hirsutes, l'autre avec une casquette orange sur la tête. Des regards persistants, des filles insouciantes et provocantes, exhibant leurs poitrines lorsqu'elles les croiseront sur la route et un drame qui se joue...

Laura Kasischke dévoile peu à peu cette tragédie qui se joue dans cette Amérique frivole et indolente. Dès les premières pages, l'on sait que quelque chose de dramatique s'est passé ce jour-là. Mais réussissant à installer une ambiance à la fois oppressante et légère, l'on ne se doute pas de l'importance et encore moins des retombées, bien des années plus tard. Ces trois jeunes filles au caractère opposé véhiculent parfaitement l'image de cette Amérique puritaine. A l'aide de flaschbacks décrivant l'enfance et l'adolescence de Kristy, la narratrice, l'auteur met en lumière son côté enfantin encore bien présent, les failles et l'innocence qu'elle perdra au cours de cet été. A la fois cruel et amer, ce petit tour en voiture met en avant un monde futile où l'apparence et les rivalités semblent prioritaires. Tous les ingrédients sont là pour nous laisser dans une ambiance étrange, presque pesante.

Rêves de garçons... attention au réveil...
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Belles, provocatrices, un peu stupides, trois filles dans un camp de vacances, trois Pom pom girls qui rêvent de garçons — ou l'inverse — par un été chaud s'échappent pour une baignade dans le plus profond des lacs, celui des Amants. Sur la route bordée d’arbres blancs, elles vont faire la rencontre d'insectes bruissants et de deux... garçons (bien sûr !).

Laura Kasischke, non sans une critique acerbe d'une certaine Amérique, déploie dans une nature étrange les obsessions adolescentes. On la suit jusqu'à un certain point, décrochant par moment de cette Amérique des années 70 où la liberté sexuelle avait ses revers. Ainsi si Laura Kasischke maitrise fort bien l'art de la dramaturgie, l'intérêt pour l'histoire faiblit sous le poids des descriptions redondantes de la faune (ah, les cigales !) et de la flore, des manies et occupations futiles des jeunes filles délurées.

« La chaleur était moins accablante que la veille, les cigales avaient perdu un peu de leur emprise sur le ciel et sur leur propre existence. J'en vis une morte sur le chemin qui menait au lac. Ou presque morte. Elle était sur le dos, crachotant de la poussière tandis que les cheerleaders en tongs la dépassaient d'un pas lourd, grimaçant de dégoût dès qu'elles l'apercevaient. « Beurk. Répugnant. »
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A ton avis, qu'est-ce que j'aurais dû faire… Elles étaient là, toutes trois, dans cette mustang rouge. Trois nanas, blonde, brune et rousse dans une décapotable rutilante. La blonde m'a souri. Forcément, j'y ai cru comme une invitation informelle. La rousse se recoiffait avec son peigne assorti à son short. La brune, belle et bronzée, étalait ses longues jambes sur le tableau de bord. Et cette blonde, Kristy, elle m'a souri en prenant sa bouteille de pepsi et en se rafraîchissant avec la condensation de la dite-bouteille. Ce que j'aurais aimé être à la place de cette bouteille lorsqu'elle l'a coincé entre ses cuisses.

Elle m'a souri, comme dans un rêve, comme un clin d'oeil. Une invitation, je te le jure. Alors lorsqu'elles sont reparties pour Pine Ridge, je suis remonté dans mon break et les ai suivies. Direction la colo des pom-pom girls. Parce qu'elles étaient belles, ces adolescentes et mon sang s'est fluidifié, les veines en état de surexcitation. Une colo avec que des pom-pom girls, tu images ce truc de ouf ? Même mes rêves n'avaient jamais été aussi loin.

Je me suis caché dans cette forêt du Dakota, je sentais la fumée de ce feu de camps, et les chamallows qui grésillaient sur leurs brochettes. Elles étaient toutes aussi belles les unes que les autres, à part peut-être cette grosse aux cheveux oranges. Une gouine, certainement. Et puis, j'ai revu cette brune aux jambes interminables s'écarter de la lumière avec le maître-nageur. Elle s'est déshabillée, sans peur et sans pudeur. Ils l'ont fait comme des clebs. Cela m'a retourné, chaviré. Étais-je tombé amoureux ?

Laura Kasischke est souvent comparé à Joyce Carol Oates. Une descendance comme assumée. « Rêves de garçons » est l'un de ces premiers romans. J'ai perçu aussi cette apparenté, dans le fait de traiter à partir d'un fait divers, presqu'anodin, un drame envoûtant. Si le sujet pouvait de prime abord, paraître superficiel, il se densifie au fil de l'histoire. Les rapports humains s'étoffent, les faits s'angoissent. Impossible de lâcher prise, l'envie de connaître la suite, la fin, tout de suite, comme le voyeur que je suis. Oui, j'ai toujours rêvé secrètement d'être une pom-pom girls aux moeurs légères. Maintenant, je peux me vanter savoir lever la jambe, me regarder dans la glace, et lisser interminablement mes cheveux longs. Je sais qu'il ne faut pas mettre un short blanc le jour des règles, et que l'arrière d'une décapotable ébouriffe mes cheveux.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Rêves de garçons ? Plutôt délires de filles.
Des jeunes filles typiquement américaines, pom-pom girls, bruissantes, insouciantes. En camp de vacances. Abruties par le soleil, assourdies par les cigales, envahies par les moustiques.
C'est qu'il fait chaud cet été-là, été des années 70. Trop chaud. Kristy la Souriante, accompagnée de sa meilleure amie Desiree la tombeuse de garçons et de Kristi la Frigide, décident de fausser compagnie à toute cette clique. Kristy a une voiture, et vive la liberté ! D'abord un petit arrêt à la station-service puis direction lac des Amants, dont l'eau est la plus profonde du pays. Mauvaise combine...

A vrai dire, lire ce roman n'a pas été une trop bonne combine pour moi non plus. Je m'y suis passablement ennuyée. La catastrophe annoncée en 4e de couverture n'arrive qu'en toute fin de roman et le reste du temps, on a chaud, on transpire, on mange de la nourriture pas très ragoûtante, on assiste aux ébats de son amie très en verve, on se baigne. Bref, si l'ambiance d'été est très bien décrite, le reste stagne. Les quelques indices semés çà et là tombent à plat. Les nombreux retours en arrière n'apportent rien à l'intrigue ni surtout à l'arrière-plan psychologique. Laura Kasischke ne m'a pas entrainée dans une spirale malsaine, comme dans « Esprit d'hiver » par exemple.

Allez, Laura, l'été ne te convient pas.
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Rêves de garçons est une plongée dans le monde des jeunes filles, fait d'insouciance, de légèreté, de rires, de rêves, parfois de jalousie et de petites inquiétudes. Et parfois d'horreur pure. Pas forcément l'horreur évidente qui fait la une des journaux, mais une horreur insidieuse, perverse, presque banale toutefois, cachée sous ses airs de perfection et de bonne conscience.

L'histoire commence dans un camp de pom-pom girls un beau jour d'été, quand trois lycéennes décident d'aller en voiture se baigner dans un lac énigmatique plutôt que de participer à une séance d'abdominaux. Evidemment, la balade et la baignade ne se passeront pas comme prévu...

Je n'en dirai pas plus sur l'histoire et les personnages, car leur découverte graduelle fait tout l'intérêt du livre. Mais je peux vous assurer qu'ils sont intéressants et vraiment surprenants même quand, comme moi, on vient de lire un autre livre de la même auteur qui s'attache aussi à trois jeunes vacancières en goguette (La couronne verte).

Dans Rêves de garçons plus encore qu'ailleurs, j'ai été ébahie par le talent de Laura Kasischke pour peindre à petites touches et à mots couverts les pires travers humains, créer une ambiance et nous endormir avec des faux semblants, avant de nous dévoiler le pot aux roses, ou en l'occurrence la voiture aux garçons...

Challenge Petits plaisirs 20/xx et challenge PAL
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critiques presse (3)
Lecturejeune
01 décembre 2007
Lecture jeune, n°124 - Trois jeunes Américaines s’échappent, le temps d’un après-midi, du camp de vacances pour pom pom girls où elles séjournent. Avec l’insouciance de leur âge et l’assurance de leur charme, elles se dirigent vers le lac des Amants à bord d’une mustang rouge décapotable. Lors d’un arrêt à une station service, elles croisent le regard de deux garçons, deux « nases » au volant d’un break rouillé. Kristy, par un sourire presque automatique, va amener ces garçons à les suivre… un peu trop loin. La rencontre, apparemment anodine, tourne au cauchemar. Ces adolescentes qui cultivent leur apparence et la transforment en arme font l’expérience du pouvoir qu’elles ont sur les hommes. L’écriture de Laura Kasischke transforme ce paisible camp de vacances en table de dissection d’une Amérique stéréotypée, qui a foi dans les slogans de ses supporters sportifs… Avec un sens du détail acéré et des images récurrentes, l’auteure opère une destruction systématique de cet univers « idyllique ». Au fil des pages, le camp de vacances d’adolescentes devient un théâtre de cruauté. Rozenn Muzellec
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Lecturejeune
01 décembre 2007
Lecture jeune, n°124 - Ce roman est empreint de sensualité : la beauté parfaite des filles, la blancheur parfaite et terrifiante de leurs seins, la chaleur torride, les couleurs chaudes, les stridulations des cigales… Tout renvoie à leur désir ambivalent, nourri par le fantasme des deux garçons à leurs trousses. Des flash-backs s’insèrent dans le récit et marquent des pauses dans un scénario au suspense insupportable et au dénouement cauchemardesque. Les personnages - très glamour, très provocants - évoquent le James Dean des années 60, version féminin. Cet ouvrage dresse aussi un portrait féroce d’une Amérique moyenne dénuée de morale et de sentiments, qui rappelle les films de Robert Altman. Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Lecturejeune
01 décembre 2007
Lecture jeune, n°124 - Dans une construction captivante, l’auteure met en scène une certaine jeunesse américaine, son essence même dirait-on, celle, intemporelle, qui nourrit notre imaginaire : ici les physiques sont parfaits et les esprits déterminés. Le style de Laura Kasischicke est précis, réaliste, c’est une écriture de sensations – corps adolescents, nature omniprésente… – qui submerge et élabore une atmosphère troublante. L’angoisse lancinante saisie le camp isolé des pom pom girls et le récit se teinte de fantastique. Rêves de garçons est-il ce conte horrifique qu’on se racontera le soir au fond des bois ? Son auteure brouille les pistes, jusqu’à un dénouement cruel et bien réel. Le propos et la férocité du ton rappellent Joyce Carol Oates. L’art de la chute, l’abyme final, en plus. Hélène Sagnet
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Greg était aussi laid que certains chiens, repoussants au point qu'on ne peut pas s'empêcher de les caresser, de fondre devant leur truffe humide, leurs gencives noires qu'ils découvrent en grognant, les traits aplatis de leur gueule. Ces chiens que leurs propriétaires appellent toujours par un petit nom affectueux (Bing, Princess, Missy). On en voit partout, on dirait qu'ils ont été inventés uniquement pour nous donner quelque chose de laid à apprécier.
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Les garçons sont toujours plus beaux en pleine activité, quand ils oublient la présence des filles. Suant durant un match de base-ball. Traversant un terrain de football américain en courant, ballon sous le bras.
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Tous les ans, on raconte des histoires autour du feu de camp. (…) Année après année, on répète les mêmes histoires – épouvantables, terrifiantes et véridiques- et il y a toujours des filles pour se cacher le visage dans les mains pendant le récit.

Un jour il y eut celle-ci:
La jeune fille qui, un après-midi d’été, file en douce de Pine Ridge, la colo des pom-pom girls, avec deux copines dans une petite voiture de sport rouge, et qui sourit à deux garçons à bord d’un break mangé par la rouille.
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Tous les ans, on raconte des histoires autour du feu de camp. Au coeur de la flambée, il y a toujours une branche fine pourvue de mille aiguilles qui s'embrasent, rougeoient puis explosent tour à tour dans un sifflotement rapide avant de se flétrir.
Année après année, on répète les mêmes histoires - épouvantables, terrifiantes et véridiques -, et il y a toujours des filles pour se cacher le visage dans les mains pendant le récit.
[...]
Puis celle-ci :
La jeune fille qui, un après-midi d'été, file en douce de Pine Ridge, la colo des pom-pom girls, avec deux copines dans une petite voiture de sport rouge, et qui sourit à deux garçons à bord d'un break mangé par la rouille...
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...jusque-là, la vie avait exaucé tous mes vœux : cheveux longs, grands yeux bleus, joues roses, peau bronzée, sourire resplendissant, belle poitrine, et petit cabriolet rouge.
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