AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226328779
198 pages
Albin Michel (17/08/2016)
  Existe en édition audio
3.5/5   1019 notes
Résumé :
« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. »
Amélie Nothomb

L'exceptionnelle intelligence de Déodat n'avait d'égale que son extrême laideur.
Trémière était incroyablement belle, mais on la disait simple d'esprit.
Le destin les fit se rencontrer.
Que lire après Riquet à la houppeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (258) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 1019 notes
De temps en temps, je passe volontiers un bon moment avec un roman d'Amélie Nothomb. Il est vrai qu'après "Stupeur et tremblements", on peut difficilement attendre mieux. Néanmoins, voilà un conte revisité avec talent, émotion discrète, et des personnages qui m'ont immédiatement accroché dès leurs apparitions successives.

Amélie sait décrire les souffrances et, pour cette histoire, elle commence par celles de l'enfance. Qu'il s'agisse donc du très laid Déodat ou la belle et pas si bête Trémière, ils sont servis dès leur jeune âge. La Fontaine évoquait l'enfance comme "cet âge sans pitié" et Amélie en donne une parfaite illustration.

Mais ses héros vont grandir, se frotter à d'autres douleurs, physiques pour Déodat, sentimentales pour Trémière. Leur caractère va se forger et ils seront capables chacun de transformer l'adversité en opportunité.

On pourrait se demander s'ils vont finir par se rencontrer ou bien si l'auteur va les laisser errer dans leur univers personnel alors qu'ils sont indubitablement faits l'un pour l'autre. Amélie a particulièrement soigné les détails de leur rencontre très réussie aux dépens des flatteurs et autres moqueurs.

Son livre est donc très abouti car elle parvient, comme souvent, en peu de pages, à développer une succession de scènes, de sentiments, tendres ou cocasses, toujours avec un style très personnel, efficace dans ses objectifs.
Commenter  J’apprécie          1035
Pour débuter la rentrée, rien ne vaut le dernier Nothomb, pour moi !

Avant de me lancer dans ce conte revisité de Perrault, je suis d'abord allée faire un petit tour du côté de chez Wikipedia pour y lire un petit résumé de l'original (merci pour le conseil mon cher GS... Pas sûre que j'y aurais pensé par moi même :-p).

J'ai vraiment aimé ce nouvel opus.

De leur naissance à leur rencontre, Amélie Nothomb nous conte l'histoire d'un garçon, Déodat et d'une fille, Trémière, que tout oppose, autant physiquement, qu'intellectuellement... mais pas que.

Il est question d'amour, de différences, de rejet, d'image de soi ou de regard des autres, mais aussi de petits oiseaux !

Tout cela m'a beaucoup parlé...

On y retrouve toute la patte de l'auteure, tout ce qui nous régale et qui fait sa différence !

Quelle plume, quelle imagination, quelle richesse !

Un Amélie Nothomb, ça ne se raconte pas, ça se lit, ça se déguste, comme une bonne coupe de champagne !
Je vous laisse donc le savourer sans modération...
Commenter  J’apprécie          907
Enide, enceinte à quarante-huit ans donne naissance à Déodat après de nombreuses années d'un mariage heureux avec Honorat.
Mais, surprise, Déodat est affreux : ce qui n'empêchera pas les parents de l'entourer de compréhension et d'affection.
Déodat est exceptionnellement intelligent et passe au-dessus des railleries de ses camarades.
A sa grande surprise, au lycée, les filles l'apprécient.
D'un autre côté, Rose et Lierre ont une fille, Trémière, dotée d'une rare beauté. Les parents la trouvent bête mais heureusement, sa grand-mère, la mystérieuse Passerose l'élève et lui fait prendre conscience de ses qualités d'observatrice silencieuse.
Si on a lu le conte " Riquet à la houppe", on devine que ces deux enfants-là, le laid et la belle, vont se rencontrer un jour mais quand et comment?
Comme toujours, j'ai savouré le roman d'Amélie Nothomb. Sa sensibilité, son analyse des personnages, sa fantaisie, sa variation dans la façon d'aborder les thèmes qu'elle décide de traiter me font chaque fois craquer.
J'ai lu le livre très lentement pour savourer chaque page.
Il m'est arrivé d'aller voir sur Internet l'oiseau étudié par Déodat, la huppe fasciée, son hiéroglyphe et bien d'autres choses encore. L'auteure fait preuve d'une grande érudition ou curiosité car dans ce cas, elle s'intéresse aux oiseaux comme son héros et elle est loin d'être ennuyeuse.
Un grand moment de lecture pour moi !
Commenter  J’apprécie          792
L'écriture de Nothomb en général me plait beaucoup, ici encore d'ailleurs, par contre le contenu de l'histoire c'est autre chose.

J'ai parfois, mais rarement apprécié ses bons mots, qui sont d'une logique imparable. Par contre je n'ai pas apprécié du tout les deux personnages principaux, ce garçons si laid et cette fille si belle.

Je me suis honteusement ennuyée à cette lecture, a tel point que j'ai fini par lire ce roman en diagonale... chose qui m'arrive très rarement, mais que je suis obligée de signaler.
Le gros avantage des Nothomb c'est qu'ils se lisent extrêmement vite.. alors en y ajoutant la diagonale, je ne vous dit même pas.

Je pense avoir lu le meilleurs de l'auteurs car a chaque fois mes nouvelles immersions dans son univers me font de moins en moins apprécier ses romans.
Commenter  J’apprécie          6711
L'année dernière Amélie Nothomb revisitait Oscar Wilde. Cette année nous avons droit à un conte. Dans cette cuvée 2016 l'auteure s'inspire de « Riquet à la houppe » de Charles Perrault dont la version date de 1697.
Le « Riquet à la houppe » d'Amélie est l'histoire de la Belle et la Bête. La Bête ne se nomme pas Riquet mais Déodat, un garçon très laid mais d'une grande intelligence. La princesse, elle, s'appelle Trémière, superbement belle mais qu'on dit assez stupide. Comme on peut se l'imaginer tout sera fait pour que l'auteure fasse en sorte que ces deux personnages se rencontrent. L'amour ne s'explique pas !
Un roman court, très court, où Amélie Nothomb y met son univers qui caractérise toute son oeuvre. Des personnages aux noms cocasses dans un monde extravagant, des réflexions sur le monde qui nous entoure. Une belle écriture qui se lit rapidement malgré quelques longueurs. Un vrai talent que je trouve pour ma part un peu gâché par le désir ou l'obligation de sortir un livre par an. A quand un grand roman très personnel ?
Commenter  J’apprécie          637


critiques presse (5)
LaPresse
16 septembre 2016
Si l'écrivaine belge a parfois fait pire, elle a aussi, plus souvent, fait mieux.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
02 septembre 2016
La romancière belge réinterprète à sa manière le conte de Perrault.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
31 août 2016
D’une enfance en attente à un monde en effervescence. Entre humour et humeur.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeJournaldeQuebec
29 août 2016
Écrivaine unique, à l’humour fin et à la plume très juste, Amélie Nothomb revisite cette année un conte célèbre, en lui donnant une saveur contemporaine inimitable, un vrai cadeau pour la rentrée littéraire.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaLibreBelgique
24 août 2016
Amélie Nothomb revisite un conte de Perrault, "Riquet à la houppe". La trame est bien respectée. Un enfant laid mais supérieurement intelligent finit par tomber amoureux d’une fille stupide mais merveilleusement belle.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (179) Voir plus Ajouter une citation
Par bonheur, ils avaient peu de famille et peu d'amis. Ils eurent néanmoins à endurer des visites dont la politesse ne parvint pas à masquer la consternation. Énide observait le visage de ceux qui découvraient son petit ; chaque fois qu'elle constatait le tressaillement de dégoût, elle était au supplice. Après un silence crucifiant, les gens finissaient par hasarder un commentaire d'une maladresse variable : "C'est le portrait de son arrière-grand-père sur son lit de mort." Ou : "Drôle de tête ! Enfin, pour un garçon, ce n'est pas grave."
Le sommet fut atteint par la méchante tante Épziba :
- Ma pauvre Énide, tu te remets ?
- Oui. La césarienne s'est bien passée.
- Non, je veux dire, tu te remets d'avoir un gosse aussi vilain ?
Commenter  J’apprécie          180
« Lierre inventait des jeux vidéo, Rose dirigeait une galerie d’art dans le nouveau quartier branché de Chevaleret. Ils avaient vingt-cinq ans, ils n’avaient pas de temps à accorder à leur bébé. Un mois après l’accouchement, la jeune mère reprit son travail et confia la petite à sa mère, qui habitait une ruine somptueuse à Fontainebleau.
– Tu es sûre que c’est une bonne idée ? lui demanda Lierre.
– C’est là que j’ai grandi, élevée par ma mère, répondit Rose.
– La maison et la mère s’effondraient moins à l’époque.
– Je souhaite à ma fille une enfance aussi féerique que la mienne.
La mère de Rose s’appelait Passerose, autre nom de la rose trémière. Elle s’éprit de sa petite-fille au premier regard :
– Je ne pensais pas qu’il était possible d’être encore plus belle que Rose, dit-elle à l’enfançonne.
Personne ne connaissait l’âge de Passerose. Cette ignorance renforçait l’idée qu’elle venait d’une époque radicalement autre, où les papiers d’identité n’existaient pas et où les filles de seize ans hésitaient entre les carrières de fée ou de sorcière. Passerose semblait ne pas avoir choisi qui tenait autant de la sorcière que de la fée.
Rose n’avait jamais connu son père, ni même su son nom. Quand elle interrogeait sa mère à ce sujet, elle n’obtenait pas d’autre réponse que :
– Je l’aimais. Il est mort à la guerre.
– Quelle guerre ? Les Français ne faisaient pas la guerre au temps de ma naissance.
– Les Français font toujours la guerre quelque part.
– Parle-moi de lui.
– Je ne peux pas. C’était un trop grand amour.
Parfois, Rose soupçonnait Passerose de l’avoir inventé. Il n’en demeurait pas moins qu’elles habitaient un palais qui leur avait été légué par ce père et dont la propriété ne leur fut jamais contestée. » (p. 36-38)
Commenter  J’apprécie          50
"Les gens ne sont pas indifférents à l'extrême beauté : ils la détestent très consciemment. Le très laid suscite parfois un peu de compassion ; le très beau irrite sans pitié. La clé du succès réside dans la vague joliesse qui ne dérange personne." (p.37)
Commenter  J’apprécie          387
Les livres que l'on se sent appelé à lire sans savoir pourquoi étant souvent l'expression du destin, Trémière tomba dans une librairie aux rayon "Enfants" sur 'Riquet à la houppe' de Perrault et su qu'il fallait le lire. Ce petit conte délicieux l'aurait charmé si elle ne s'y était gravement reconnue :《Cette Belle, c'est moi. Ce n'est pas tant qu'elle est sotte, c'est qu'elle n'a pas d'esprit.》
Commenter  J’apprécie          190
Par bonheur, ils avaient peu de famille et peu d’amis. Ils eurent néanmoins à endurer des visites dont la politesse ne parvint pas à masquer la consternation. Énide observait le visage de ceux qui découvraient son petit ; chaque fois qu’elle constatait le tressaillement de dégoût, elle était au supplice. Après un silence crucifiant, les gens finissaient par hasarder un commentaire d’une maladresse variable : « C’est le portrait de son arrière-grand-père sur son lit de mort. » Ou : « Drôle de tête ! Enfin, pour un garçon, ce n’est pas grave. »
Le sommet fut atteint par la méchante tante Épziba :
– Ma pauvre Énide, tu te remets ?
– Oui. La césarienne s’est bien passée.
– Non, je veux dire, tu te remets d’avoir un gosse aussi vilain ?
Vaincus, les parents regagnèrent leur domicile où ils se cloîtrèrent.
– Mon chéri, dit la mère à Honorat, jure-moi que nous ne recevrons plus personne.
– Je te le jure, mon amour.
– J’espère que Déodat n’a rien capté du fiel et de la médisance de tous ces gens. Tu sais, il est si gentil. Il a essayé de me téter le sein et quand il a vu qu’il n’y arrivait pas, il m’a souri, comme pour me dire que ça n’avait pas d’importance.
« Elle est en train de perdre la raison », pensa le père. Énide avait toujours été d’une extrême fragilité, tant physique que psychologique. À quinze ans, elle avait été renvoyée de l’école des petits rats de l’Opéra de Paris pour un motif inconnu dans l’histoire de cette auguste maison : excès de maigreur. « Nous ne savions pas que c’était possible », avait conclu l’examinatrice.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Amélie Nothomb (186) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amélie Nothomb
Sur France Inter, Amélie Nothomb a choisi de dénoncer une injustice à ses yeux : les musées qui obligent trop souvent leurs visiteurs à réserver en ligne.
autres livres classés : laideurVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (2259) Voir plus



Quiz Voir plus

Que savez-vous d'Amélie Nothomb ? (niveau facile)

Amélie Nothomb est née...

En Chine
En France
A Bruxelles

8 questions
1177 lecteurs ont répondu
Thème : Amélie NothombCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..