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Michel Zink (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253161042
734 pages
Le Livre de Poche (16/03/2002)
3.81/5   225 notes
Résumé :
" Le roi Arthur et les chevaliers de la Table Ronde. Les merveilles de Bretagne et de Brocéliande. Les amours de Lancelot et de la reine Guenièvre. Perceval en quête du Graal. Ces récits, qui aujourd'hui encore enflamment l'imagination et inspirent écrivains, musiciens, cinéastes, ont été contés il y a plus de huit siècles par un des premiers et des plus grands romanciers français, Chrétien de Troyes. Ils fournissent la matière de ses cinq romans, réunis et traduits... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais pas, vous, c'est quoi "l'oeuvre que vous avez lue trop jeune". Pour moi, c'est le Lancelot de Chrétien de Troyes.

Je vous jure, lire ça, ces êtres vertueux, cet amour si pur que la consommation ne peut que l'amoindrir... Ce n'est pas pour un adolescent en pleine puberté.

Je traîne donc mon amour de Chrétien de Troyes de longue date et j'ai même été expulsé d'un cours de littérature au collège parce que j'obstinais le prof sur l'interprétation d'un vers. (Quelqu'un aurait vraiment dû me mettre une baffe ou deux, à l'époque. Peut être encore aujourd'hui.)

Ce qui est chouette aussi, c'est que je peux lire le texte original et je n'ai qu'à prononcer les mots avec un accent québécois pour que le texte retrouve sa poésie. Prononcer les "moy" en "moé" et tout ça.

Bref : lisez Chrétien de Troyes. Si vous vous attendez à y trouver des vieilleries poussiéreuses, vous serez surpris. On y retrouve des personnages féminins plus complexes que chez l'autofictionniste parisien moyen croulant sous les prix littéraires. On y suit des aventures sans recette gagnante, qui nous éloigne de la narration répétitive que l'on retrouve partout aujourd'hui.
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De lectures mitigées.



J'ai eu une première déception en lisant les trois premiers récits de ce livre (j'avais déjà lu Yvain dans une autre édition), c'est de constater que les textes n'étaient pas dans leurs intégralités. Bon, je l'ai payé 1 €, mais quand même. Je vais devoir les relire dans des versions complètes.

D'ordre général, je n'ai pas été super emballée. En effet, Yvain m'est apparu comme le récit le plus intéressant des quatre.



Erec et Enide:

L'histoire commence avec Arthur qui fiche le bordel : la tradition du cerf blanc. Celui qui tuera le cerf pourra embrasser la plus belle fille du royaume. OK, bien, mais qui est cette plus belle fille ? Personne ne souhaite cette chasse pour ne pas brusquer soit les dames, soit les maris…

Erec, suite à moult péripéties, est le vainqueur, ramène la plus belle fille en la personne d'Enide. Bon, tout est bien qui finit bien. Seulement…

Erec, très amoureux, devient une sorte de larve qui ne fait plus rien. Finalement, il repart à l'aventure avec Enide. Mais il boude, car il estime que c'est la faute de cette dernière s'il est devenu un peu flan…

Encore moult péripéties et au final, tout le monde se réconcilient, tout le monde il est content.

L'ensemble est assez sympa, mais pas transcendant. Erec est un personnage plutôt pénible.



Cligès ou la fausse morte :

Le récit se compose de deux parties. La première évoque les parents de Cligès avec beaucoup d'histoire de famille, de combat et de choses de ce genre.

Puis arrive la seconde concernant vraiment Cligès et Fenice. Là on se retrouve avec un mélange de Tristan et Iseult : une histoire de potion, mais pas entre les amoureux : entre Fenice et son mari pour que son mari rêve le soir qu'il possède sa femme (Fenice ne veut appartenir qu'à Cligès) ; une histoire de nourrice qui aide ; une histoire d'amour d'une femme et d'un oncle et d'un neveu ; ainsi que du Roméo et Juliette qui a marché : la demoiselle ne meurt pas, les amours sont vécus malgré la découverte de la supercherie (le mari trouve la bonne idée de mourir).

Là encore, je n'ai pas particulièrement accroché. Les personnages sont sympas, mais j'avais hélas un sentiment de déjà vu, bien que celui-ci ne soit pas complètement vrai sur le fond.



Lancelot, le chevalier à la charrette:

Guenièvre est enlevée par Méléagant. Lancelot et Gauvain partent à sa rescousse (Arthur ne bougeant pas beaucoup son arrière-train). Nous suivons donc l'amoureux transi.

Si le début est assez long (la recherche de la reine), j'avoue que la suite m'a beaucoup plus plu. On y retrouve des tournois, des combats, des trahisons, des retournements de situations, des pleurs…

Mais bon sang, il faut abattre Lancelot – il chiale sans arrêt – et Guenièvre.

Par contre, j'ai beaucoup aimé le personnage de Méléagant ainsi que son père. Je l'ai trouvé profond et j'ai apprécié l'esprit malhonnête de Méléagant. Ça change, car il est plus complexe et, contrairement à pas mal de personnages mauvais qui font rédemption ou qui sont soumis à des sorts, il est vraiment mauvais. Il ne perd pas une occasion de faire du mal à Lancelot et/ou perdre Guenièvre.



Yvain, le chevalier au lion:

Je l'avais déjà lu.



Trois livres qui ne m'ont pas particulièrement passionné. de plus, le fait qu'ils soient incomplets m'a déplu (même si je ne pense pas que l'ensemble aurait été plus palpitant).

Cependant, j'ai été très contente de lire ces oeuvres fondatrices de la légende arthurienne. Mais je vais devoir les relire un jour ou l'autre en version complète.
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Je donnerais 5 étoiles sans hésiter à Chrétien de Troyes, mais je suis très déçu par ce recueil pour deux raisons:
Premièrement du fait que son titre m'avait laissé croire qu'il contenait l'ensemble des romans de la table ronde, alors qu'il fallait plutôt le comprendre au sens où il en contient plus d'un. de manière plus précise, le recueil contient des extraits d'Érec et Énide, de Clignés ou la Fausse Morte, de même que l'entièreté de Lancelot le chevalier à la charrette (avec un résumé d'une demi page de la suite écrite par Geoffroy de Lagny) et Yvain le chevalier au lion dans leur entièreté.
Ensuite, la préface et les dossiers que l'on trouve à la fin sont très sommaires, les notes sont absentes de même que les versions originales.
Ceci dit, même dans ce recueil plutôt mal fait, les inventions de Chrétien, de même que l'étrange idéal « courtois » qu'il tente d'établir et toutes les références aux coutumes quotidiennes de la chevalerie qu'on y trouve ne manqueront pas de charmer son lecteur.
À lire dans d'autres éditions...
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Par delà toute exégèse mille fois répétée au cours des temps , quel bonheur de pénétrer dans le monde à la fois si proche et si lointain de "l'idéal chevaleresque" . Chrétien de Troyes ,qualifié de premier romancier de langue française (langue romane serait sans doute un concept plus adapté) nous entraîne dans des aventures extraordinaires que vivent certains parmi les plus connus des Chevaliers de la Table Ronde (un grand merci à Alexandre Astier et à son formidable Kamelott pour avoir su relier humour et culture!) .Ainsi, peut-on y croiser Lancelot ,Yvain, Gauvain et tant d'autres, sans oublier la présence quasi "surmoïque" ( veuillez excuser ce barbarisme !) du roi Arthur
Lorsqu'on se laisse embarquer par ces récits à l'écriture chantante ( excellente traduction semblant respecter la rythmique ,la métrique de l'écriture octosyllabique du texte initial) comme dans les westerns , les romans de cape et d'épée, les histoires de corsaires......on a dix ans ....et ça fait du bien!
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Bon, je ne vais pas m'amuser à analyser ce livre. Les docteurs en littérature et en histoire ont fait un travail formidable et de longue haleine depuis le temps. Et sans recherches approfondies, je me vois mal apporter une pierre de plus à l'édifice. Pourtant, il me fallait lire cette oeuvre, comme je vous l'ai dit. Je pense que si je devais établir une liste de 100 livres (français) à avoir lus, celui-ci en ferait partie.

Pour autant, ce n'est pas une lecture facile. Même si le texte a été traduit de l'ancien français, il reste quand même très difficile à aborder malgré la poésie que le style dégage. Avec du recul, j'aurais peut-être dû lire les différentes histoires avec des temps de pauses entre chaque. Lire un autre livre puis le reprendre. Car lorsque je suis arrivée à la dernière partie : Yvain, le chevalier au lion, décrit comme la meilleure rythmiquement parlant par le traducteur, je ne l'ai pas apprécié à sa juste mesure. J'avais juste envie de finir le livre. Dommage pour moi.

Je pense que je ferais des pauses lorsque j'attaquerai à lire Perceval. Ce deuxième tome est plus spirituel que le premier, Les Romans de la Table Ronde. Dans celui-ci, Chrétien de Troyes fait l'éloge de l'Amour Courtois dans chacune de ses histoires. C'est l'Amour qui guide le héros et qui fait faire au héros de grandes choses. Evidemment, le rôle de la femme est en adéquation avec son temps, elle parle assez peu, voire elle est parfois un peu garce (notamment dans Yvain lorsqu'à la fin deux soeurs s'affrontent car l'une d'entre elle veut spolier l'autre de tout son héritage, charmant.)

Cela reste tout de même un livre incontournable et qui a marqué son temps en mettant en place les codes de l'amour courtois et de la chevalerie dans son aspect le plus romanesque. Au final, je suis vraiment contente de l'avoir lu et je le garderai sous la main pour relire des passages de temps en temps.
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
– Seigneur, puisque vous m’y forcez, je vous dirai la vérité sans plus longtemps vous la celer, mais je crains qu’elle vous fasse peine : par ce pays ils disent tous, les bruns, les blonds et les roux, que c’est grand dommage de vous que vous entrelaissiez vos armes. Votre prix en est abaissé. L’autre année, tous se plaisaient à proclamer qu’on ne connaissait de par le monde meilleur chevalier ni plus preux. En nul lieu vous n’aviez d’égal. Tous petits et grands et vous appellent récréant. Savez-vous combien j’ai de peine quand je vous vois ainsi méprisé ? Et cela me pèse encore plus quand ils mettent sur moi le blâme, disent que je vous ai si captivé et si bien pris que vous en perdez votre prix et ne pensez à autre chose qu’à moi seule. Je vous supplie de prendre conseil pour pouvoir éteindre ce blâme et retrouver votre premier renom.
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Prêtez-moi vos cœurs et vos oreilles, car une parole qu’on entend se perd si elle n’est pas comprise par le cœur. Il y a certaines gens qui ne comprennent pas ce qu’ils entendent, mais qui le louent quand même. Ceux-là ne perçoivent que le bruit des mots dès lors que le cœur n’y comprend rien. La parole arrive aux oreilles, tout comme le vent qui vole, mais elle n’y fait ni halte ni arrêt ; au contraire, elle s’en va très vite si le cœur n’est pas dans une disposition telle qu’il soit prêt à la saisir, car il peut alors s’en emparer, l’enclore et la retenir. Les oreilles sont la voie, le conduit par où la voix pénètre. Et le cœur saisit dans le ventre la voix qui entre par l’oreille. Celui donc qui voudra me comprendre doit me prêter son cœur et ses oreilles, car je ne veux vous servir ni songes, ni fictions, ni mensonges, comme beaucoup d’autres vous ont fait ; je vous raconterai plutôt ce que j’ai vu.

[Le Chevalier au Lion]
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Maints grands seigneurs, par leur paresse, perdent la haute gloire qu’ils pourraient acquérir, s’ils allaient de par le monde.
Repos et gloire, ce me semble, ne s’accordent pas bien ensemble, car il ne s’illustre guère, le puissant qui toujours se repose.
La prouesse est pesante au lâche, mais au vaillant la lâcheté est un fardeau : ce sont choses contraires et opposées.
Il est l’esclave de ses biens celui qui toujours les amasse et accroît.

[Cligès]
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Nous la trouvons écrite, cette histoire que je veux vous conter et retracer, dans un des livres de la bibliothèque de monseigneur Saint-Pierre de Beauvais. De là fût tiré le conte dont Chrétien a fait ce roman. Le livre est ancien, qui atteste la vérité de l'histoire : elle en est d'autant plus digne de foi. Par les livres que nous avons, nous sont connus les faits des anciens et ce que fut le temps jadis. Voici ce que nous ont appris nos livres : la Grèce fut, en chevalerie et en savoir, renommée la première, puis la vaillance vient à Rome avec la somme de la science, qui maintenant est venue en France. Dieu fasse qu'on l'y retienne assez pour que l'endroit lui sourie, et que jamais ne sorte de France la gloire qui s'y est arrêtée.

[Cligès]
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pris dans ses pensées comme un être sans force ni défense vis-à-vis de l'Amour qui le gouverne. Et dans ces pensées il en vient au point où il perd toute notion de lui-même, il ne sait plus s'il est ou s'il n'est pas, il n'a plus ouvenir de son nom, il ne sait s'il est armé ou non, il ne sait où il va, il ne sait d'où il vient, toute chose s'est effacée de sa mémoire, hormis une seule, et pour celle-là il a mis toutes les autres en oubli. À celle-là seule il pense si fort qu'il n'entend, ne voit ni n'écoute rien.

Chrétien de Troyes
Le Chevalier de la Charette
ou Le Roman de Lancelot
Traduction de Charles Méla
avec la collaboration de Catherine Blons-Pierre
Romans de la Table Ronde
Classiques de poche
p. 288
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Vidéo de Chrétien de Troyes
Chrétien de TROYES – Au plaisir de lire 'Le chevalier de la charrette' (France Culture, 1964) L'émission "Plaisir de la lecture", par Maurice Toesca, diffusée le 28 décembre 1964. Lecture : René Clermont.
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