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EAN : 9782882504531
208 pages
Noir sur blanc (02/02/2017)
3.77/5   46 notes
Résumé :
Ce livre a pour but de discuter quelques idées reçues qui pèsent sur la conscience de l’écrivain français contemporain qui, il faut l’avouer, a un lourd héritage. Cette réflexion, si elle relève avant tout de la théorie littéraire, n’a au fond d’autre but que de dire que le roman n’est pas mort, et que la littérature vaut le coup.

Face aux plaintes répétées des "déclinologues" qui ne prouvent que leur propre perte de foi et laissent le lecteur dans u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 46 notes
Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Editions Noir sur Blanc pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée.

En lisant cet essai, il m'a semblé qu'il s'agissait d'un discours d'auteur à auteur. D'où la question : comment est-ce que je me situe, moi lectrice?

Pourquoi les auteurs écrivent des romans? Pourquoi les lecteurs en lisent? Il y a matière à réflexion.

J'aime lire des romans même si je n'y connais pas grand chose en théorie de la littérature (le Nouveau Roman je ne savais même pas ce que c'était). Quand j'aime le livre d'un auteur, j'en lis un autre. Comme l'a écrit Sophie Divry : "on aime certains livres comme on en fuit d'autres." (p. 108)

Le lecteur lit des romans, je suppose, pour des tas de raisons qui lui sont propres. Cela me fait penser à ce qu'a écrit Martinique Domel dans la préface d'un Bifrost : "moi quand je lis une histoire d'extraterrestre, c'est une histoire d'extraterrestre que je veux lire, et certainement pas une parabole sur l'altérité qui m'aiderait à mieux comprendre mon voisin de palier."

L'histoire doit plaire, le style aussi et le message... ma foi parfois on a juste envie d'apprécier la balade. Je n'ai pas toujours envie de me poser des questions sur "le pourquoi du comment" un auteur a écrit un livre.

J'ai trouvé cet essai vraiment intéressant qui est, en quelque sorte, une visite dans les coulisses. Il y a beaucoup de références si on a envie d'aller plus loin (Virginia Woolf, Nathalie Sarraute, ...).

Il m'a donné envie de lire "Le Tunnel" de W.H. Grass, de découvrir l'oeuvre de S. Krzyzanowski, j'ai aussi noté le titre "Nuit" d'Edgar Hilsenrath (auteurs et livres dont je n'avais jamais entendu parler).

Voilà, je pense avoir fait le tour de ce que j'avais à dire...
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Rouvrir le roman autrement dit donner des clés pour redonner vie à la littérature (française). (J'aime d'ailleurs beaucoup l'image du la couverture, le titre comme une page d'une livre, un livre ouvert en éventail, très visuel.) Un essai qui semble s'adresser aux auteurs (ainsi qu'aux futurs écrivains qui sommeillent en nous) pour comprendre où en est la littérature contemporaine et comment la faire évoluer de la bonne façon.
La première partie permet à l'auteur de se retrouver dans cette littérature déjà bien élaborée par une belle quantité d'auteurs classiques (Zola, Flaubert…) : se trouver un style original propre à lui, savoir se renouveler. L'essayiste compare l'avant et l'après, la différence de classes des écrivains. Leurs livres peuvent refléter leur vision du monde de deux façons : soit ils vengent leurs races, soit ils trahissent leurs classes. Beaucoup d'exemples pour étayer sa théorie. Finalement, pour être auteur, il faut prendre beaucoup de paramètres en compte : son style, sa classe, l'éditeur, faut-il obligatoirement faire passer un message… ? (Sophie apporte une belle réponse en prenant un exemple de la lecture d'un roman SF, très juste !)
J'ai préféré la seconde partie, moins complexe que la première et plus courte, où Sophie Divry donne quelques pistes à l'auteur à l'élaboration de leurs romans pour donner un côté original à leurs romans : la mise en page du roman, le non-sérieux, les dialogues… (et quelques pistes de lecture pour la lectrice que je suis).
Un essai intéressant, parfois un peu complexe (beaucoup de mots que j'ai dû chercher pour comprendre le sens des phrases) qui donne à réfléchir sur la littérature.
Merci aux éditions Noir Sur Blanc et à Masse Critique pour cette lecture !
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Rouvrir le roman , lui redonner ses lettres de noblesse, le ré-inventer et le défendre dans une société où tout va vite et tous les objets sont faits pour être dépassés.

L'idée de départ de cet essai était bien sûr passionnant pour n'importe quel livriovore.
Beaucoup d'idées qui sont développées sont intéressantes. Mais alors, je dois avoir un problème avec Sophie Divry lorsque je compare ma lecture avec l'engouement qu'il a suscité chez les autres lecteurs. le style.... quelle galère ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !
Vraiment ce style qui donne l'impression qu'elle s'est regardé écrire a rendu cette lecture assez laborieuse.
Sans doute est-ce un esprit très français, car lorsque Neil Gaiman (par exemple) défend la lecture on est dans quelque chose de très digeste, de passionné.
Alors qu'ici j'ai trouvé parfois que l'auteur coupait les cheveux en quatre.

Toutefois, il faut bien le dire, c'est réconfortant de voir les écrivains défendre cette institution qui les dépasse.

Merci aux éditions Notabilia et à Babelio pour cette Masse Critique.
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Un grand merci à Babelio et aux Editions Noir sur Blanc de m'avoir choisie lors d'une MC privilégiée, pour lire cet essai sur le roman.

Sophie Divry nous cite les différentes figures de style à travers les âges, la supériorité de l'élite sur le démuni, le lettré sur l'illétré. L'évolution de la narration. La bataille pour pouvoir imposer sa façon de faire et de penser, mais aussi le fait qu'il n'est pas toujours évident pour les écrivains de vivre de leur art, s'ils n'ont pas les moyens financiers de l'assumer. Et donc la main mise et la réglementation des maisons d'édition sur leurs manières et leurs choix d'écriture. Un tel a du succès avec tel modèle, ainsi il continuera…Il faut de la force et du génie pour sortir du moule et s'imposer en tant que tel.

Je ne suis pas très à l'aise avec ce genre d'essai et c'est bien dommage. Je pense que ce livre s'adresse plus aux écrivains et auteurs, qu'à nous lecteurs de romans. Je n'ai pas les notions littéraires voulues pour apprécier à sa juste valeur un auteur comme Sophie Divry et j'en suis désolée.
Par contre, le positif pour moi lors de la lecture de ce livre c'est que j'ai découvert le courant Nouveau Roman qui prône notamment l'abandon des éléments traditionnels de l'écriture romanesque et que je ne connaissais pas. Ainsi que de nombreux auteurs dont j'ai bien l'intention de voir de plus près leur bibliographie. Très instructif.
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Au premier abord, Sophie Divry semble discuter savamment avec ses pairs, de cuisine littéraire, un peu haut par dessus nos têtes de lecteurs. Sauf à considérer qu'il n'y a pas de lecteur sans auteur, et réciproquement.

Tout compte fait, L'essai de Sophie Divry pourrait être rebaptisé : Les droits imprescriptibles de l'écrivain.
Droit de changer de nom, droit de changer de style, droit de changer d'éditeur, droit de changer de genre littéraire, droit de ne pas changer le monde, droit de dénoncer les horreurs ou les abus de ce même monde, droit de dire le vrai, droit de dire le faux, droit de faire rêver, droit de ramener à la réalité, droit d'être théoricien de son art, droit d'être un artiste, droit de s'affranchir des règles, droit d'être de son temps, droit de s'échapper de son temps, droit d'écrire au passé simple quand c'est considéré comme ringard et daté, droit d'échapper à la mort du roman, droit d'écrire un essai contre la « mort du roman ».
De quoi passionner les lecteurs de Babelio, dont les critiques sont toutes en rapport avec l'une ou l'autre de ces problématiques, et dont les propres droits imprescriptibles ont été énoncés par Daniel Pennac à qui j'ai emprunté l'usage de la formule, transposée à l'auteur.

Je ne connaissais pas la romancière, j'entre dans son oeuvre par la porte de l'essayiste.
Je ne peux qu'applaudir l'idée qu'un roman doit être romanesque, c'est à dire comporter une dimension narrative et des mises en situation de personnages dont la psychologie peut-être fouillée ou seulement esquissée, du moment qu'ils existent. le Nouveau Roman, que j'apprécie, a permis à l'écriture de s'affranchir des règles narratives, de dialogue, du choix de la perspective bref d'un classicisme qui aurait à terme étouffé le Roman. Je ne crois pas à la mort du roman, au sens où ce genre littéraire serait condamné à se dessécher à force d'interdits aussi contraignants que les règles d'écriture d'antan. le roman peut vivre et palpiter en restant connecté à son époque. Cette époque lance des défis aux écrivains romanciers. L'évolution des relations humaines transitant par les échanges numériques, les « contacts » remplaçant les relations « physiques » (que d'ambiguïtés !) la disparition programmée du support papier, tout cela nous propulse sans que nous ayons le choix, dans un après Gutenberg mais aussi dans un après Nouveau Roman.

Le métier de romancier, c'est l'invention, qu'elle passe ou non par la fiction, la disparition de la subjectivité des personnages, l'abandon de certains temps et modes de conjugaison.
Un écrivain, un lecteur. A partir de ce degré zéro du roman, tout est possible.
J'ai adoré cette problématique que je résume à travers le filtre de ma subjectivité. La seconde partie de l'ouvrage ne m'a pas passionnée, car je la trouve trop proche d'un cours de Français. Je la conseille aux étudiants, ou même aux lycéens, désireux d'aller plus loin que le simple usage d'une « boîte à outils » (quelle horreur) ou le décryptage savant de l'art, ou du génie.Même si un peu de mystère ne nuit pas., explorer les nouvelles directions que pourrait prendre le roman présente aussi son intérêt.
Tel que, ce livre est fort recommandable et je le recommande à ceux qui aiment l'écriture autant que la lecture.
Merci à Babelio, grand merci à Pierre Krause, aux Editions noir sur Blanc, et bien sûr à l'auteur, Sophie Divry.
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critiques presse (1)
LeMonde
28 mars 2017
Si elle a délaissé le journalisme et le militantisme pour l’écriture, chacun de ses livres ambitionne de réveiller ses lecteurs. Avec « Rouvrir le roman », c’est la littérature qu’elle entend galvaniser.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Henry James disait que lire provoque deux réactions : le « c'est bien ainsi » qu'on éprouve en lisant une description de nos sentiments mieux que nous le pourrions faire ; et le « C'est donc ainsi » que l'on ressent face à des aventures qu'il nous est permis de vivre par procuration. Un roman nous confronte par avance à des expériences émotionnelles, d'où son rôle dans la construction de soi, notamment chez les plus jeunes. Les lecteurs sont sensibles à ce qui les secoue, les console, les aide à vivre, les révolte, aux comportements décrits, au fait que les personnages puissent être des exemples ou des contre-exemples
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Le roman as usual, qui se répète avec succès, demande un sujet à la mode, une intrigue vraisemblable et haute en couleurs, des personnages bien campés, auxquels on peut s'identifier, un style d'une lisibilité digeste, quelque chose de clair, d'immédiatement compréhensible et reconnaissable.
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Aucun art ne s'enferme dans un dogme sans perdre son âme, et cela fait peur à celui qui veut réfléchir. Mais la théorie n'est pas le dogme, elle est au contraire un outil, discutable et pratique, qui évolue pour rester efficace. Toute théorie, pour être féconde, doit être un appui pour l'écrivain.
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Expérimenter de nouvelles formes, c'est donc non pas forcément croire qu'il y a un progrès en littérature, mais prendre le risque de confronter le roman à la vie contemporaine. Cette recherche de nouvelles formes remplit deux fonctions très importantes. Premièrement, elle apporte des plaisirs nouveaux aux lecteurs et, partant, rend nécessaire le roman comme forme d'art. Deuxièmement, elle permet au roman de dire quelque chose de notre époque qui ne peut être dit que par le roman et par cette époque.
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"Les artistes captent chacun des résonances sensibles particulières ; ils sont dans la société comme une myriade d'antennes sur des longueurs d'onde différentes. C'est pour cela qu'une nation s'enrichit d'avoir en son sein beaucoup d'artistes, et de faire à chacun une place. L'écrivain justifie son existence quand il ne dit pas la même chose que le journaliste, le sociologue ou la confidence amicale. Il devra peiner longtemps pour parvenir à saisir cette chose, et souvent il n'y réussit qu'inconsciemment et qu'imparfaitement. Un écrivain, comme une société, comprend lentement ce qui lui arrive. Il faut du temps pour s'emparer de ce qui nous désempare. L'enjeu n'est donc pas d'inventer des formes nouvelles pour en mettre plein la vue, mais bien de chercher à mettre au jour cette matière sensible qui nous échappe afin de rendre cette vie, comme disait Proust, "enfin découverte et éclaircie".
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