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EAN : 9782264046871
192 pages
10-18 (17/01/2008)
3.54/5   397 notes
Résumé :
Se refusant au silence, Louise écrit à cet homme qui l'a quittée pour une autre. De longues lettres d'exil, de Cuba, New York et Venise, loin des souvenirs. Des lettres poignantes, laissées sans réponses, mais qui donnent voix aux blessures et empêchent le passé d'expirer dans l'oubli. Pour pouvoir, au bout des mots, réapprendre à vivre et se résoudre aux adieux.
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 397 notes
Se résoudre aux adieux ou comment une femme tente d'oublier l'homme qu'elle aime en lui écrivant des lettres...
Louise vient de se faire quitter par Clément, l'homme de sa vie... Dans l'impossibilité de l'oublier, elle lui écrit des lettres des différents endroits où elle va. de Paris à La Havane, en passant par New York et Venise, elle recherche l'exotisme, l'"ailleurs", en espérant pouvoir l'oublier en s'enfuyant, mais surtout en lui écrivant. Par ce geste, elle espère soulager son chagrin et l'atteindre encore en lui remémorant les bons comme les mauvais souvenirs. Comme des bouteilles jetées à la mer, ces lettres sans réponses nous plongent dans la vie intime de Louise et dans son amour qu'elle porte encore à cet homme.
Finalement, écrit-elle réellement pour lui ou pour elle? C'est toute la question que soulève Philippe Besson...

Voici un très beau roman épistolaire sur l'amour et son chagrin parfois inhérent.
D'une très belle écriture sensible, romantique et poétique, Philippe Besson réussit un exercice de style surprenant. Se mettant dans la peau de cette femme déchirée, il retranscrit avec force et sincérité les sentiments de cette dernière.

Se résoudre aux adieux, à suivre... à la lettre...
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Se résoudre aux adieux, de Philippe Besson est un roman d'amour épistolaire.

Louise est journaliste, Clément l'a quittée.

Alors, elle prend la fuite et voyage à travers le monde pour prendre de la distance, espérant noyer cette absence dans le dépaysement.

Elle espère trouver la consolation dans l'exil, elle nous raconte sa relation à Clément, mais aussi ses états d'âme, l'homme qu'il était avec beaucoup de lucidité.
Toute déception amoureuse implique une capitulation, un travail de deuil.

C'est ce qu'elle s'emploie à faire depuis la Havane, New York, Venise, l'Orient express puis Paris. Elle lui écrit comme on jette des bouteilles à la mer. Elle se questionne beaucoup en espérant apaiser son chagrin, récrivant dans chaque chapitre un bout de leur histoire, mais elle ne parvient pas à l'oublier.

Un roman sur l'absence, la nostalgie du lien charnel, la solitude, mais un roman résolument optimiste, poétique. Jusqu'où va -t-elle aller ?

Une fois de plus je suis conquise par la plume de Philipe Besson.
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« Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées, c'est avancer en funambule au dessus des précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur. Tu vas y arriver, je suis là »

« Se résoudre aux adieux », c'est un sujet banal, traité des milliers de fois. Un couple se sépare, on essaie de surmonter son chagrin. Les plus belles histoires en littérature sont des histoires d'amour. Avec ce roman paru en janvier 20007, Philippe Besson n'est tombé dans un aucun piège et a réalisé un ouvrage magnifique, un coup de coeur que je n'oublierai pas de sitôt.
Louise est amoureuse de Clément, mais il la quitte pour Claire, la femme qu'il avait quittée pour Louise. Cette dernière, chroniqueuse, décide donc de fuir de Paris, d'abord direction Cuba et La Havane. Mais même au bout du monde, rien ne la détourne de ses pensées pour son amant. Elle décide de lui écrire de longues lettres. Au début, ce sont des appels, des bouteilles à la mer, de vrais SOS. Puis l'évidence s'imposera : c'est pour elle-même que Louise écrit ces lettres, inévitable étape de son procesus de guérison.

« Oui, je me doutais que tu ne répondrais pas. Cependant, contre l'évidence, et même contre la raison, je cherchais à n'exclure aucune hypothèse. Sans me l'avouer, je songeais : un courrier de lui est hautement improbable mais pas tout à fait impossible. Tu vois, en dépit de mes affirmations, je n'en ai pas encore terminé avec l'espoir. »

Car en effet, les réponses de Clément n'arriveront jamais. On ne saura même pas s'il les lit. Après Cuba, Louise file vers New York puis Venise, l'Orient Express et même Paris où s'achève son exil. Ses lettres, poignantes et émouvantes évoquent les souvenirs de ce couple amoureux, les jours heureux et les disputes, les espoirs et l'abandon. On vit avec pudeur ses états d'âmes, ses doutes la force de cette formidable histoire qu'elle a vécue avec Clément, et la violence de la rupture.

« J'aurai pû te faire des reproches, des scènes même, mais ce n'est pas mon genre, je tiens en horreur les gens qui se donnent en spectacle ainsi que les récriminations ostentatoires. Je m'enfermais chez moi, je débranchais le téléphone, je me passais de vieux films en vidéo. Il y en a que je ne suis même plus capable de revoir car ils me ramènent inévitablement à ces heures de détresse. Paris Texas par exemple. Oui, il m'est devenu impossible de regarder Paris Texas. J'ai même cessé d'essayer »

On la voit analyser les étapes de sa relation, regrettant des attitudes, se souvenant des mots et des silences, décortiquant ce qui aurait pu changer le cours de l'histoire. On a mal avec elle. On espère avec elle. Et on revit avec elle quand elle rencontre un autre homme avec qui elle veut faire sa vie.

« Aujourd'hui, avec le retour de l'été, avec la belle lumière, les reflets dans les fenêtres entrouvertes, j'ai l'impression que Paris ressemble à une peinture de Bonnard. C'est éclatant »

Jusqu'au bout, on va croire à une possible rencontre avec Clément. Elle n'arrive que dans ses pensées. Décrite dans une formidable fin pourtant sans surprises, cette rencontre et le dialogue qui s'installe entre les deux donnent lieu à un véritable bijou de littérature qui tient en haleine à la seule force du style. Un paragraphe superbe de 4 pages, d'un seul tenant, sans pause, où l'on retient son souffle pour aller jusqu'au bout avec la même émotion que Louise. Un final absolument époustouflant.

« Je pense qu'il faut régler son passé, il faut arriver à le ranger dans un beau livre d'images que l'on pourra plus tard regarder avec nostalgie. le but est de faire en sorte que son passé ne fasse plus mal. On n'oublie rien, on vit avec ses souvenirs et on essaye de les dominer pour qu'ils ne nous blessent plus. » ; Philippe Besson.

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c'est ça le génie le Philippe BESSON!! il nous offre un superbe roman épistolaire où l'héroïne Louise souffre d'avoir été abandonnée par son amant (amour) Clément... elle part et pendant ce voyage initiatique, elle lui écrit des lettres splendides pour partager avec lui les pays qu'elle découvre, ses émotions de l'instant mais aussi les émotions de peur passé commun si récent. peu à peu les lettres agissent comme une thérapie, c'est d'elle qu'elle parle, c'est à elle même qu'elle s'adresse pour faire le deuil de cet amour perdu.
Ph. BESSON exprime sa part féminine de façon très belle, très sensible, il pense comme une femme dans ce livre et le résultat est spectaculaire comme la plupart du temps chez lui.
je vais lire dès que je le trouve (la bibliothèque de ma petite ville ne l'a pas) "en l'absence des hommes" et après l'arrière-saison..
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Abandonnée par Clément, Louise, effondrée, fuit la Ville Lumière, témoin de leurs amours, et entreprend un voyage à visée cathartique. Elle s'éloigne de celui qui a choisi de sortir définitivement de sa vie, le met à distance comme elle met à distance le chagrin qu'elle éprouve en le couchant sur du papier. Chroniqueuse, l'écriture lui est familière et endosse le rôle d'une véritable alliée. En mettant des mots sur ses sentiments douloureux et en les matérialisant graphiquement, la jeune femme les transforme en un objet préhensible dont on peut réussir à se débarrasser.

Louise écrit.
Des lettres.
À Clément.

Des lettres qui restent sans réponse.
Mais en attend-elle vraiment ? Car ces lettres ne sont pas destinées à le faire changer d'avis mais simplement à évoquer leur histoire avec sincérité pour être en mesure d'en faire le deuil. Tout en partageant ses impressions sur les lieux qu'elle visite ou traverse, elle semble prendre conscience qu'elle n'a jamais été que la femme de l'ombre et que leur relation ne pouvait connaître qu'une issue malheureuse. Portant un regard objectif et non plus idéal sur les événements passés, elle perçoit les défauts de Clément et s'efforce de l'extraire de son coeur.

Des vagues d'émotions ont continuellement déferlé sur moi et m'ont même parfois submergée durant cette bouleversante lecture, où Philippe Besson parvient avec habileté à se glisser dans la peau d'une femme meurtrie, qui tente d'oublier l'homme qui la hante. le ton est juste, le style, magnifiquement sobre et la peinture qui illustre la première de couverture, Head of a girl de Philip Naviasky, sied parfaitement à l'ouvrage.
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Citations et extraits (192) Voir plus Ajouter une citation
[Incipit.]

Clément,

J'ai décidé de t'écrire, plutôt que rien.
Plutôt que rester là, comme ça, dans le silence.
Que je te dise : je me suis honnêtement, sérieusement essayée au silence, je l'ai endossé comme on se glisse dans un vêtement, je m'y suis livrée comme on accepte une astreinte. Je l'ai fait d'abord pour moi, ne t'y trompe pas, c'était un choix égoïste, même s'il m'a coûté. En fait, j'ai pensé que cela me sauverait. Mais le rien-dire ne sauve pas, enfin disons que, moi, il ne m'a pas sauvée. Je crois même qu'il m'a enfoncée un peu plus dans la tristesse, le chagrin. Pour être tout à fait honnête, il m'a dévastée parce qu'il est peuplé d'images, le silence, de souvenirs impossibles à chasser, telles ces mouches importunes qui tournent autour du visage, qu'on tente d'éloigner avec de grands mouvements des bras, et qui toujours reviennent. Et puis, dans le silence, on est sans défense : les assauts n'en sont que plus blessants.

Alors maintenant, j'essaie les mots, ça ne pourra pas être pire. Qui sait si, en parlant, je ne vais pas me délester de la douleur entassée ? Un peu.

Pourquoi t'écrire à toi, me diras-tu ? Mais parce que des paroles sans destinataire ne sont pas vraiment des paroles. Sans écho, elles se perdent. C'est comme si elles n'avaient jamais existé. C'est écrire au vent, au désert, à l'abîme. Si personne ne m'écoute, autant continuer à me taire. Quelqu'un doit m'écouter. Et qui mieux que toi ?

Oui, qui mieux que toi ?

Je vais t'appeler par ton prénom.
Clément.
Je ne peux plus dire : «mon amour», ou des choses approchantes, toutes ces expressions niaises qu'on emploie sans en percevoir le ridicule et qu'on répète à l'envi au point de leur ôter leur signification. Tu serais embarrassé si je disais : «mon amour», de toute façon. Tu prétendrais que je ne suis pas guérie.

Un aveu : je ne suis pas guérie. Mais les malades doivent avoir l'élégance de ne pas indisposer les bien-portants, on leur sait gré de dissimuler leur mal.
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Mais aimer, ce n'est pas s'installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C'est douter toujours, trembler toujours. Et puis, demeurer vigilant pour éviter que le poison mortel de l'habitude ne s'insinve et nous tue, ou pire : nous anésthésie. Ne pas croire que plus rien ne reste à faire mais au contraire séduire, séduire encore.
Aimer, ce n'est pas gagner à tous les coups. C'est prendre des risques, faire des partis incertains, connaitre la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de la douleur.
Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balises. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver, je suis là.
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Ça fait mal d'apprendre à quitter ceux qui nous quittent, d'apprendre à les aimer en silence, le dos tourné, les yeux baissés. De devoir apprendre à son coeur la force de se vider tout en demeurant habité. Apprendre à pleurer en souriant, à s'en aller en aimant . . .
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Je ne lui ai presque pas parlé de toi. Il connaît ton existence, bien entendu. Il sait le temps partagé, les amours chaotiques, la séparation. Je lui ai mentionné ton prénom, ta profession, ces choses à quoi on a recours pour définir les gens, pour les situer, mais guère plus. Je n'ai pas évoqué la violence des sentiments, ni celle de la rupture. Il ne m'a pas particulièrement questionnée, je n'ai pas eu à lui mentir. Je me tais pour ne pas l'effrayer. Je ne voudrais pas qu'il me considère comme une femme friable, vulnérable, ni comme une malade pas vraiment guérie et susceptible de rechuter. Je lui dissimule les entailles profondes que tu as laissées, aussi bien celles qui me font souffrir que celles qui racontent nos étreintes passées. Ainsi, il n'a pas à redouter que je me perde à nouveau. Je suis convaincue néanmoins qu'il a compris l'essentiel. S'il ne m'interroge presque pas, c'est parce qu'il dispose des réponses. Il ne mesure pas exactement l'ampleur des dégâts que tu as causés mais il la devine presque assurément lorsque, posant ses doigts sur ma peau, il épouse le creux de mes plaies.
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Mais aimer, ce n'est pas s'installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C'est douter toujours, trembler toujours. Et puis, demeurer vigilant pour éviter que le poison mortel de l'habitude ne s'insinue et nous tue, ou pire : nous anesthésie. Ne pas croire que plus rien ne reste à faire mais au contraire séduire, séduire encore.
Aimer, ce n'est pas gagner à tous les coups. C'est prendre des risques, faire des partis incertains, connaitre la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de la douleur.
Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C'est avancer en funambule au-dessus du précipice et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'ai pas peur, tu vas y arriver, je suis là.
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