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EAN : 9782226173379
152 pages
Albin Michel (17/08/2006)
3.88/5   63 notes
Résumé :

Je ne sais si vous avez eu le terrifiant privilège de connaître la passion d'amour. C'est le plus vertigineux des abîmes dans lequel il soit possible à l'homme de descendre. Un abîme de flammes et de souffrances.

Inspiré d'une nouvelle de Marguerite de Navarre, ce roman - qui se passe au XVIe siècle - raconte l'histoire cruelle et sublime d'un châtelain, Sigismund d'Ehrenburg, et de son amour fou pour sa jeune épouse, Albe.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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D'une nouvelle de trois pages, lue dans l' Heptameron de Marguerite de Navarre, Christiane Singer a tiré un bref roman lyrique et pur. Il ne s'agit pas d'une histoire d'amour à l'eau de rose mais d'un écrit sur la passion ciselé comme un diamant. Il en a l'éclat et la dureté. Il se fait le révelateur des rapports entre le bien et le mal, les êtres et l'Etre, l'humain et la bête, la liberté et la destinée. Avec son verbe comme outil, l'auteure nous conte une magnifique fable sur l'insupportable brûlure de la passion amoureuse et le désastre à quoi s'exposent ceux qui vivent d'absolu. Elle nous fait aussi comprendre que les désastres peuvent être initiatiques et peuvent engendrer le meilleur. A méditer.
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Mon avis :
C'est d'une nouvelle de trois pages, la trente-deuxième de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre qu'est né ce roman. Christiane Singer a quinze ans lorsqu'elle lit cette nouvelle. Elle en gardera toute sa vie « la hantise de vivre à plat. » Nihil nisi ardeat ! Seul ce qui brûle !
Le moins que l'on puisse dire est que ce roman est écrit d'une plume ardente !
Le point de départ, c'est la visite inopinée d'un noble français du nom de Bernage contraint de demander l'hospitalité dans la demeure autrichienne de Sigismund d'Ehrenburg. Il y découvrira une situation qui le poussera à interroger son hôte. de cette discussion, le maître de maison trouvera matière à sortir de son enfermement…
On apprend cela en quelques lignes, le reste du livre est formé de quatre lettres − deux de Sigismund, deux de son épouse −, envoyées au sieur Bernage.
Christiane Singer a retranscrit dans un français moderne le ton et les mots du quinzième siècle (époque où se situe l'histoire) pour donner voix à chacun des protagonistes. Ils nous racontent tour à tour leur histoire et la façon dont les événements ont provoqué la situation que le sieur Bernage découvre. Ils nous confient leurs sentiments les plus intimes à ce propos, et leur disposition d'esprit dans ce présent aliénant. Chacun porte un regard qui lui est propre, mais les deux ont un point en commun : la passion.
Pour l'homme, cette passion est dévorante, et l'entraîne vers une forme de folie. Elle devient ses oeillères qui l'obligent à rester sur ce même chemin douloureux dont il ne sortira que grâce à l'intervention de ce visiteur impromptu qui lui ouvrira les yeux.
Pour la femme, cette même passion sera son élixir de vie, ce qui l'empêche de sombrer dans une autre folie, plus profonde et probablement létale. Elle y puisera la force de supporter sa condition de prisonnière et trouvera une forme de sagesse, mais la frontière n'est-elle pas extrêmement ténue entre abandon et résignation ?
Le cheminement de pensée des deux personnages est évidemment marqué par leur époque et l'omniprésence de la religion, de même que l'écriture de Christiane Singer est sous-tendue par ses propres préoccupations, par sa philosophie construite de sagesse orientale et de pensée chrétienne. Chaque lecteur aura donc sa lecture personnelle de cet ouvrage en fonction de ses convictions, mais quoi qu'il en soit, il trouvera dans ce court roman une écriture brillante autant que brûlante, où la sincérité de pensée de l'auteur transparaît à chaque page.
Lien : https://poljackleblog.blogsp..
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Lu en 2022. Une troublante et très plaisante découverte !
Un roman court épistolaire d'une rare intensité et acuité. Une plume souvent allégorique, d'une forme littéraire exquise, autant par sa fluidité que dans son raffinement. À travers l'exacerbation des sentiments des deux protagonistes, leur passion amoureuse jusqu'au-boutiste, l'on touche autant à l'intime qu'à l'universel...
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J'ai trouvé ce livre très beau. Un vrai petit bijou. Je ne connaissais pas du tout l'auteure, et c'est par hasard qu'une amie m'a prêté ce livre qu'elle avait bien aimé. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre en français dont le style me parle autant. L'écriture est belle et on voit bien que l'auteure aime les mots et ils le lui rendent bien. Ce livre est basé sur une nouvelle écrite par Marguerite de Navarre dont je n'avais jamais entendu parler non plus. Dans son avant propos l'auteure explique également qu'elle a dû se mettre aussi à la place personnages avec une vision du monde non conforme au monde actuelle dans lequel nous vivons. Dans ce monde, l'homme représentant de Dieu sur terre, régnait en maître sur les femmes, les enfants et toutes les créatures vivantes de notre planète. Il y a d'ailleurs eu un moment où les propos tenus par Ehrenburg m'ont bien énervée. Cela montre bien à quel point l'auteur a réussi à incarner un personnage conforme au contexte d'une époque à laquelle certains avis aussi tranchés et misogynes étaient complètement normaux. J'ai trouvé très belle la conception de l'amour décrite ici et aussi l'hymne à la vie prôné par les personnages pour que, comme dit l'auteure, elle ne soit faite de rien sinon de ce qui brûle.
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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Bon, j'ai peut-être un peu moins aimé que les lecteurs des critiques précédentes.

L'oeuvre se déroule durant le XVIe siècle. Il s'agit d'une passion d'amour entre un noble et sa très jeune épouse mais elle faute avec un page et, ensuite, sera enfermée pendant trois ans.

Roman inspiré d'une nouvelle de trois pages (la 32e de l'Heptaméron) de la reine Marguerite de Navarre.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Vous, mon cher et vénéré ami, que la beauté d'Albe, lorsque vous la vîtes pour la première fois a tant frappé, vous êtres-vous autant que moi penché sur le mystère de la beauté en soi ? De tous les phénomènes que produit la nature, n'est-il pas le plus violent et le plus déchirant ? Insaisissable, réel et irréel à la fois, un jeu de reflets irisés sur l'eau. Je ne pense pas que la beauté puisse appartenir à quelqu'un, ni être son apanage. Personne n'est beau, en vérité. Aucune femme n'est belle. Mais il arrive que la beauté fasse irruption en l'une d'elles de manière irrépressible, et la voilà débordée, envahie, inondée. Ce phénomène s'observe aussi dans la nature.
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- Rosalinde, c'est donné pour quoi faire la vie ?
Elle prenait doucement mes épaules dans ses mains et me tournait vers elle dans un coeur-à-coeur qui donnait chaud.
- Mais pour rien, ma colombe, pour rien d'autre que ce qui est ! La vie joue à travers toi. Regarde-la jouer. Comme elle aime être à toi, à habiter tes bras, tes jambes, ta peau soyeuse, à sentir bon dans tes cheveux ! Laisse-la être, laisse-la se plaire en toi et même lorsque le jeu ne sera plus à ton goût, laisse-la, je t'en prie, laisse-la faire. On ne lui échappe pas. Personne ne lui échappe.
Et après un long silence et un sourire furtif :
- Et pourtant oui, il y a bel et bien une échappée possible. Au lieu de subir ce à quoi on n'échappe pas - moi la vieillesse et les rhumatismes - toi de devenir grande et de me quitter - on peut aussi le choisie ; on peut oser le choisir !
Et d'éclater de rire :
- Ta part est meilleure, ma colombe !
Je gémissais dans son cou que je ne voulais pas la quitter de toute ma vie.
- Oh ma colombe, ce serait folie !
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Vous souvenez-vous de la question qui préoccupait tant les conciles des siècles derniers et du nôtre:
Les femmes ont-elles une âme ?
Je réponds résolument non !
Il est évident que les femmes n'ont pas d'âme.
Elles sont l'âme d'un monde. Elles sont notre âme.
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Albe revient d'un pas vif vers le château.
Il n'est que de la regarder marcher pour comprendre que je ne l'ai jamais possédée. Pas une seule nuit de toutes nos nuits !
A force d'être ouverte et béante et vide, à force de laisser passer à travers elle et la vie et la détresse et la prospérité et les enfants et les cavales indomptées du désir, elle a obtenu de moi ce qu'elle n'a pas même pris la peine d'exiger : une totale reddition.
C'est elle qui me fermera les yeux.
Tout ce qui est noble en moi m'est venu d'elle.
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Le sublime jeu des mondes, et la création à l'oeuvre - en quête infatigable d'autres formes encore et de toutes les combinaisons possibles -, tout cela se déroulait devant moi. Ou était-ce en moi ? Et même si chaque oiseau semblait s'enivrer d'avoir part au jeu, avait-il en vérité une autre existence que celle de la voilure déployée, de la nuée tout entière ? Mon pouce eût-il existé un instant par lui-même s'il s'était trouvé détaché de mon corps ? Et si chaque oiseau n'était pas l'entière nuée, comment la volée eût-elle tenu ensemble alors que rien ne la contenait et qu'elle n'avait aucun modèle ni avant ni après ?
En chaque parcelle était le Tout et je le vivais jusqu'au vertige.
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Video de Christiane Singer (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christiane Singer
L`écrivain Christiane Singer est décédée le 4 avril dernier. Elle apprend le 1er septembre 2006 qu`il lui reste six mois à vivre et décide d`écrire le journal de son agonie. "Derniers fragments d`un long voyage" a paru le jour même de sa disparition. Jérôme Garcin a choisi de nous lire le moment de l`annonce par le jeune médecin viennois du verdict.
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