AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070138852
368 pages
Gallimard (09/01/2014)
3.44/5   346 notes
Résumé :
En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné jusque-là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels un certain Céline. Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des... >Voir plus
Que lire après SigmaringenVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 346 notes
Captif ou invité?
Ou comment le gouvernement de Vichy se voit offrir une villégiature sur les bords du jeune Danube en 1944. Un sauve-qui-peut avec la caisse de l'Etat et des oeuvres d'art du patrimoine.

Le prince de Hohenzollern fut contraint par Hitler de laisser les clés de son château de Sigmarigen à Pétain et sa suite, en déroute devant l'avancée des alliés. Bel endroit prestigieux, hôtellerie dorée et tables garnies quand la population subit restrictions dans ces temps de déconfiture allemande.

Empilés dans cette énorme bâtisse à tourelles et à chapiteaux, les membres de cette France fantoche vont jouer un simulacre de pouvoir, gangrénés par les rancoeurs personnelles et une guerre civile intestine de "haines recuites", s'ennuyant ferme, complotant ferme, vivant de rumeurs et de mesquineries au dessus d'un village envahi d'une véritable colonie d'émigrés français.

Collaborateurs de tous poils, chefs de cabinets, ambassadeurs, écrivains, miliciens, militaires, Pétain et Laval en tête doivent cohabiter et se faire entretenir, invités contraints et forcés, aux frais des nazis et aux bons soins du personnel domestique dirigé par Monsieur Stein, majordome mélomane et narrateur.
Une situation à la limite du burlesque ( "Maréchal, nous voilà" .. coincé dans l'ascenseur!) que cet observateur va devoir gérer avec compétence et discernement.

J'ai pris le parti de prendre mon temps pour une lecture concernant une époque dont je n'ai que peu de connaissances politiques, si ce n'est générales. On peut rapidement être noyé sous l'avalanche de personnes que Pierre Assouline ressuscite.
Se présentent alors deux options: une lecture diagonale pour juste apprécier le contexte de ce déménagement national, ou faire une chasse aux informations sur Wikipédia, pour avoir au moins la photo des personnes citées, et en connaitre le destin final, guère glorieux.

Une vraie tragédie antique...

A chacun de faire son choix...
Pierre Assouline est encore et toujours passionnant.
Commenter  J’apprécie          472
C'est une page peu connue de notre histoire et de la Seconde Guerre mondiale que nous conte Pierre Assouline dans son roman Sigmaringen.
Cette ville du sud de l'Allemagne devint, de septembre 44 à avril 45, le refuge de millier de français collabos et miliciens, fuyant devant l'avancée des troupes alliées en passe de libérer notre pays.
Parmi eux, le maréchal Pétain, le Président Laval et les ministres du régime de Vichy que les Allemands placèrent en résidence au château de la ville.
Réfugié selon les uns, prisonniers selon les autres, difficile de savoir.
C'est un observateur peu ordinaire qui nous raconte ces semaines de pseudo-captivité.
Le majordome.
Assumant ses fonctions en toute neutralité, il règne en maître sur le personnel du château. Il gère, le service, bien sûr, l'intendance, les conflits, il observe les comportements, il voit, il entend, mais il fait passer son métier avant tout.
C'est par sa bouche que l'auteur nous narre les derniers jours du régime Pétainiste en exil, les querelles, les inimitiés, les suspicions. Il passe en revue les différents protagonistes parmi lesquels un écrivain célèbre.
J'aime beaucoup ces livres qui nous entrainent dans des méandres historiques et qui, en nous distillant des informations, n'en garde pas moins un côté romanesque.



Commenter  J’apprécie          404
Je viens de terminer le livre de P Assouline : Sigmaringen. Aimé ? oui et non. L'histoire basée sur les souvenirs du majordome en chef Julius Stein responsable, durant l'absence forcée de la dynastie des Hohenzollern, région Bavière-Bade-Wurtembourg fait revivre l'occupation de cet immense château réquisitionné au profit de l'ancien gouvernement de Vichy et tout le gratin de collaboration française en 1944. Environ deux millepersonnes depuis les plus importants chefs fascisants et leurs épouses, se répartiront des espaces délimités très soigneusement en raison de leur inimitié, et jalousies. le Maréchal Pétain, et son entourage personnel siègeront au dernier étage du^château, dit "l'Olympe". Julius veillera sur l'organisation générale des lieux aidé par l'ancien personnel domestique allemand resté en place. Jeanne Wolfermann, française, prendra, elle, en charge le personnel domestique français choisi par des collaborateurs en qualité de majordome également ce qui créera quelquefois quelques susceptibilités de pouvoir vite résolues. Julius mène cependant la direction du domaine avec toute l'expérience acquise au cours de trois générations de majordomes; il mettra tout son talent et sa diplomatie pour mener à bien la tâche que lui ont confiée les princes propriétaires du domaine, exilés par la force des choses dans un autre château ;Wilfingen. C'est alors que commence la comèdie du pouvoir que prétendent exercer les anciens politiciens collaborateurs de l'Allemagne nazie. le maréchal se considère prisonnier, restera isolé dans l'Olympe à l'écart de tout compromission. Laval, ex-membre du gouvernement Vichy, logé à l'étage au-dessous, s'occupe de réorganiser ses fonction, tout en préparant une défense éventuelle de son ancienne position, face à l'hostilité du général de Brinon, et tous les chefs de parti, Déat, Darnand, Doriot et la troupe de miliciens à leur service. Céline, fera fera des apparitions au cours d'une brève conférence et plus tard en dans le village, où il logera dans une petite chambre avec son chat Bébert. Au centre de ce petit territoire de Sigmaringen où la guerre n'a pas encore pénétré, dans ce château où évitent de se croiser des personnages bouillant de haine et de jalousie , certains rèvent de refaire une Europe Allemande, on assiste à une idylle entre les deux majordomes.
Dans le village vivent des français exilés pour cause de collaboration. On rencontre un personnage hurluberlu apostrophant les passants,vêtu de haillons, nommé l'homme-poubelle, qui s'occupe à lire des journaux. Au bout de quelques mois l'atmosphère de promiscuité inévitable, nourrie de soupçons d'espionnage, de délation jusqu'au moment où les bombardements entraînent la dispersion, l'affolement des personnages, qui sentent venir la fin de leur équipée, devant l'avancée des armées alliées. Beaucoup d'entre eux trouveront les moyens de s'enfuir. Céline réussira à gagner le Danemark..La gestapo, les SS évacueront les lieux, remplacés par les troupes françaises. Julius resté sur place, gardien des biens de ses maîtres aura une des plus grande surprise de sa vie de majordome en découvrant un personnage démasqué en qui il avait toute confiance.
Neuf mois plus tard, on le retrouve dans un train roulant vers l'Alsace où il se rend à un mariage,où deux autres grandes surprises l'attendront, je n'en dirai pas plus...

Ce que j'ai moins aimé, c'est l'histoire amoureuse entre les deux majordomes, Assouline voulait-il allèger le romman avec un brin de sentiment, cela m'a semblé incongru. de même que la face cachée du majordome en qualité de choriste extraordinaire, et pour finir la tombée des masques de deux personnages dont je ne dévoilerait pas rôle et l'identité. Sinon dans l'ensemble j'ai trouvé le roman intéressant surtout dans la partie histoire de la collaboration, qui rappelera des souvenirs aux plus anciens..
Commenter  J’apprécie          270
Julius Stein, majordome à Sigmaringen, château des princes Hohenzollern et prince lui même de tous les majordomes, figure altière, hiératique autant qu'effacée par le prestige de sa fonction, d'éducation tant discrète qu'érudite, nourrie de la grande culture des Lumières et du romantisme allemand, grand intendant, maître des cérémonies et des taches ancillaires du château qu'il instruit avec sagesse et panache, un personnage de l'ombre au service des princes et un grand seigneur dont les vertus d'abnégation et d'humanité le mettent peu à peu en lumière, durant cette période d'occupation du château allemand de septembre 44 à avril 45, où se réfugient Pétain et toute une suite de collaborateurs, composant le gouvernement en exil de l'Etat français, fuyant le débarquement des Alliés en France.

Le personnage de Julius est au centre du roman "Sigmaringen", sa plaque tournante et Pierre Assouline en fait l'observateur privilégié d'un microcosme politique dont le pouvoir en exil est en état de décomposition, avant de prendre une nouvelle fuite dispersée et fatale à l'arrivée des armées Alliées.

Dans ce monde en fuite, que protègent les ors et le faste d'une noblesse qui leur offre gite et couvert sur ordre d'Hitler, aristocratie qui dans sa majorité ne se serait jamais commise avec le national-socialisme, sans toute fois le condamner et le combattre, attachée à la préservation de ses privilèges, viennent s'agglutiner tous ces politiques français ralliés au nazisme, "les petits marquis de la collaboration" (Celine) les Doriot, Rabatet, de Brion, Laval ... accompagnés pour certains par leur épouse, comme Pétain. Cette haute classe allemande doit sa survie à son haut lignage aristocratique et une certaine neutralité, elle ne sert personne, excepté ses propres causes qui sont de nature supérieure.

Assouline par les yeux de Julius regarde tout ce monde s'agiter, avec une certaine jubilation non ostentatoire et un esprit critique et rigoureux. Julius dans sa passion érudite du lied schubertien consigne dans un carnet depuis 1933 toutes les atteintes portées par le fascisme à la vie culturelle et musicale de l'Allemagne, les concessions d'un Furtwängler, une flèche décochée à Karajan qui fricota avec les jeunesses hitlériennes. Nous aurons surtout quelques confidences sur Celine, alias docteur Destouche, médecin des pauvres, dont il nous donnera un portrait assez sympathique, sans omettre son coté caractériel, atrabilaire, avec son chat Bebert en goguette, accompagné de sa femme. Avec quelques éclairs de génie, Julius qui le croise : "alors docteur toujours seul", à quoi il répondit aussitôt "je m'entraîne à la mort". On sait la présence de la camarde dans chaque page du "Voyage au bout de la nuit".
Arrivent les troupes alliées avec un déluge de feu, qui épargneront Sigmaringen, "voici venir la mort avec sa gueule de raie".
Assouline nous donne une série de portraits de la collaboration, ainsi Pétain qui se met à l'écart de ce milieu interlope, nourri au grain de la jalousie, des ambitions et des petites entorses aux règles humanitaires, Darnand "ce soldat tout d'un bloc", Doriot ses intrigues, ses espions, ses vacherie dans la satire, Bonnard le plus cultivé des ministre qui s'exprimait dans le beau langage, "pas de quoi faire hennir les constellations".
Cette galerie est émaillée de nombreuses anecdotes, sur le service du château, un vol de couverts, un chantre sublime qui se fait entendre incognito à l'office du dimanche, la vie grouillante au bas du château qui rassemble de plus en plus de réfugiés français, les farces du docteur Destouche, une taupe SS dans le personnel du château ... et dès avril 44 , la débandade, un monde en déroute et atterré qui continue de fuir l'avancée inexorable des troupes alliées qui finissent par investir le château. Nous ne pouvons ici en faire le compte.

Pour donner du poids et attacher plus facilement le lecteur au récit, très haché par tous ces différents épisodes d'histoire confidentielle qui s'alignent dans un désordre très construit, Assouline autorise Julius à vivre finalement une romance délicate, en demie teinte avec Mlle Wolfermann qui est au service du maréchal Pétain et qui s'avérera avec l'arrivée de l'armée française en avril 44, être un agent des services secrets dans la résistance. L'auteur nous offre ici quelques pages brèves, étonnantes, émues et fortes, d'une tendresse retenue et mélancolique. L'amour romantique entre Saint Preux et Julie dans "la nouvelle Héloise", peut se rhabiller. Ici , l'émotion est garantie sans ogm, ne serait ce que pour faire la promotion de l'adage où de beaux sentiments peuvent vraiment nourrir une bonne littérature. Merci monsieur Assouline.
Au final ce livre est d'excellente facture, son écriture me semble un peu "verticale", le récit est assez cumulatif, très respectueux de ses sources historiques (prodigieux travail documentaire) et le dénouement à l'arrivée des forces alliées, nous saisit d'une émotion inattendue, qui vient en contrepoint de la grande maîtrise mesurée de ce majordome hiératique, maître des horloges.



Commenter  J’apprécie          204
"Sigmaringen" de Pierre Assouline
Vichy-sur-Danube ou la tragi-comédie bouffone de l'Etat français à Sigmaringen

Sud de l'Allemagne, Sigmaringen, le château des Hohenzollern où échoue en sept 1944 la caravane des damnées. Contraints par les nazis, arrivent dans ce château le Maréchal Pétain, chef de l'Etat français, Laval, de Brinon, le general Bridoux, Marion, le Dr Menetrel, Luchaire. Il y a les ministres "actifs" et les ministres "passifs" qui traînent à leur suite une cohorte de collaborateurs, miliciens, LVF, escrocs, putains, proxénètes, trafiquants, faussaires, illusionnistes, femmes fatales, paumés, dandys, gigolos, pauvres gens, gens simples, croyants, curés...

Morne tragédie où les comédiens fous de la France de Vichy agitent vainement leurs petits bras. Heureusement, il y a le Dr Destouches alias Louis Ferdinand Céline, écrivain-poète (et sa femme Lucette, danseuse + son ancienne maîtresse Lucienne Delforge, pianiste et chanteuse).. Au moins lui ne croyait en rien avant, continua à Sigmarigen à ne pas croire, et ne croira pas plus pendant son exil au Danemark, et après à son retour en France !
Je me promets de lire "D'un château, l'autre".


Dans ses livres précédents, Pierre Assouline m'avait habitué à des textes mieux ficelés. Malgré le grand bonheur que j'ai toujours trouvé à le lire, avec "Sigmaringen" j'ai cherché l'auteur que j'aime. Cet auteur qui a de l'affection pour ses personnages, qui les décrit et les suit avec une grande délicatesse.
Peut-être les êtres de "Sigmaringen" étant si détestables, lui ont-ils fait rater son livre ?

Il a certes lu beaucoup d'ouvrages relatifs à cette période, mais sans doute en a-t'il trop avalé car ce qui est sorti du shaker n'est pas un bon cocktail.

Son intrigue, il l'a fait jouer, côté allemand, par Julius Stein, majordome de profession, et, côté français, par Mrs Wolfermann, intendante. Ces 2 personnages principaux sont un copié-collé des 2 protagonistes, Mr Steven, butler, et Mrs Kenton, gouvernante, du livre "Vestiges du Jour" écrit par Kazuo Ishiguro. Si encore il les avait remixé, why not ! Mais malheureusement, il fait penser et évoluer ses personnages tels qu'ils sont dans "Vestiges du Jour". Et là ça ne fonctionne absolument plus car je me suis senti troublé et embrouillé par ce couple que je retrouve dans "Sigmaringen" et j'en oublie les autres personnages, qui sont, eux, historiques et qui justifient l'existence de ce livre. Je me suis donc retrouvé avec 2 histoires parallèles qui n'interagissent pas.

Il a même reproduit cette scène magnifique dans le film Vestiges du Jour lorsque Mrs Kenton surprend Steven en train de lire un roman. Elle le force à lui montrer son bouquin qu'il presse contre lui pour ne pas dévoiler que son roman sent "l'eau de rose". de même quand Mlle Wolfermann force Stein à dévoiler, en fouillant dans sa poche, le contenu des fiches sur lesquelles ce même Stein notait depuis l'avénement de Hitler tous les interprètes et compositeurs juifs interdits de musique en Allemagne et souvent obligés de s'exiler pour échapper à la mort nazie. Improbable, ridicule ! Grotesque coïncidence ! Stein n'est qu'un simple majordome qui travaille chez les Hollenzollern, famille qui n'est pas connue pour être sémitophile.
Ce casting n'était pas nécessaire. Pierre Assouline aurait du se concentrer sur les personnages historiques.

A l'époque, chez les peuples du monde entier, le problème juif n'était pas monté jusqu'à la conscience compassionnelle que nous connaissons aujourd'hui. Il était enfoui, mis sous terre, nié, voire beaucoup ont été complices, certes non-actifs, de la mise à l'écart de cette communauté.

Dans "Lutetia", livre brillant, Pierre Assouline avait bien souligné cette situation d'ignorance ou de désintérêt pour le problème spécifique juif dans la conscience populaire en 1945 quand les seuls juifs qui ont survécu sont rentrés des camps.

Dès lors que les nazis les déménagent de France vers Sigmaringen, ces hommes et femmes politiques et les autres qui les accompagnent, ne sont plus rien. Ils jouent dans un théâtre d'ombre, tournent sur eux-mêmes et parlent seuls comme dans un dans un asile, crient et bavent dans ce nid de coucous (pour reprendre le titre d'un film) . Il leurs manque l'entonnoir sur la tête. Leurs cerveaux tournent à vide. Leurs pensées, démentes. Ils vivent sur une planète qui n'est plus dans l'orbite de l'histoire, cette histoire qui marche chaussée des bottes de 7 lieux

Passou (c'est le surnom donné par les blogueurs dans le blog de Pierre Assouline "La République de Livres") a fait un livre "normal" alors qu'il aurait du écrire une oeuvre déjanté et absurde.

Ce qui aurait été intéressant à travailler, c'est cette Cour de Miracle, cette nef aux fous, ce drame shakespearien, cette bande de Mangeclous à la dérive dans l'espace-temps historique.

A part l'intrigue qui ne passe pas, l'écriture est belle et harmonieuse avec ce ton de d'intimité qui est la marque de l'auteur. Mais aie ! il a utilisé ce verbe que je déteste issu du langage journalistique : tutoyer qq chose.

Pourvu qu'un réalisateur n'ait pas l'idée de tourner un film à partir d'un tel scénario !

Pierre Assouline, auteur connu, très médiatisé, n'a pas d'inquiétude à avoir. Son livre n'est pas bon mais son seul nom le fera vendre.
Commenter  J’apprécie          163


critiques presse (6)
LaPresse
03 mars 2014
Fort d'une copieuse documentation, Assouline rend bien le climat de cette déliquescence surréaliste, qui agit par contre comme un carcan pour déployer une intrigue qu'on aurait souhaitée plus développée, malgré quelques beaux rebondissements.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
23 janvier 2014
Où Pierre Assouline raconte la fin pathétique du régime vichyste dans un roman sur Sigmaringen.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Telerama
22 janvier 2014
C'est une superbe visite, romancée et documentée, que nous offre Pierre Assouline : celle d'un château hanté par les spectres d'une période noire.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
21 janvier 2014
Pierre Assouline entraîne le lecteur dans une ambiance au croisement d'Au théâtre ce soir, des Vestiges du jour [...] et d'un documentaire sur la fin des choses. Sigmaringen est également une encyclopédie de la fatuité, de la mégalomanie et de l'indifférence qui assaillent les seconds rôles de la tragédie du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
21 janvier 2014
Capital biographe de Simenon et de Hergé, Pierre Assouline [...] construit à son tour, en romancier/chroniqueur, un récit qui a pour décor la localité où séjournèrent orageusement des hommes et des femmes soucieux de sauver leur peau.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
08 janvier 2014
Avec la minutie de l’historien et l’efficacité du journaliste, Pierre Assouline nous plonge par le biais du roman dans l’ambiance délétère de ce « Vichy-sur-Danube », où le dernier quarteron de collaborateurs tente de ménager la fiction d’un gouvernement français en exil, aussi rabougri soit-il.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
Le maréchal s'approcha alors de la fenêtre. La ville s'étendait à ses pieds. Il la contempla durant un long moment, sans un mot; mais au léger mouvement de tête qu'il esquissa enfin, de gauche à droite, comme un refus résigné, au geste las avec lequel il tira le voilage sur cette perspective déjà saisie par son écume nocturne, je compris que, pour lui, Sigmaringen était perché aux confins du monde. Dès lors, il se considéra comme le plus illustre prisonnier d'un chateau qu'il voyait comme une forteresse.
Commenter  J’apprécie          190
page 180 Elle ne pouvait pas comprendre que chez nous, dès lors qu'on endosse un uniforme, on se croit délesté d'une certaine responsabilité. On n'a plus à décider. On fait une croix sur l'imagination. On s'estime dispensé de penser. On revêt l'autodiscipline comme une seconde peau. On obéit, que l'uniforme soit celui d'un soldat, d'un officier, d'un pompier ou d'un maître d'hôtel. Sous l'uniforme, obéissance fait vertu. Il évite même de s'opposer à l'autorité. Il y a ceux qui commandent et ceux qui obéissent, et pas seulement chez les prussiens.
Commenter  J’apprécie          121
Je me souviens qu’à la gare de Sigmaringen le docteur Destouches consultait à même le sol, en authentique médecin des pauvres. S’il y a aussi secouru des Allemands en détresse, il a certainement entendu ce qu’ils disaient et ce qui se disait alors : "Mieux vaut une fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin". Ce n’est pourtant pas l’image que je garde du docteur. Une autre me restera. Une fois, alors que la nuit était tombée sur la ville, je regardais le parc de l’une des fenêtres du château. Il était assis sur un banc, tenant son chat par une ficelle accrochée au collier. Les coudes sur les genoux, le visage penché vers le sol, il lui parlait tandis que le félin l’écoutait attentivement.
Le lendemain, je le croisais au château, où il était invité à déjeuner. En le menant à l’étage, je lui rappelai cette image qui m’avait saisi et touché, et je me permis d’ajouter : "Alors, docteur, toujours seul ?" à quoi il répondit aussitôt : "Je m’entraîne à la mort".
Commenter  J’apprécie          60
"Nous allons vers un problème : le maréchal a vraiment les miliciens en horreur, lui dis je,
- Pourtant, c'est la Milice de Limoges,
- Et alors ? Vous en parlez comme si c'était de la porcelaine !".

Page 101
Commenter  J’apprécie          271
La nature distingue les races mais ignore les individus. En se dotant du sens de l'organisation jusqu'à le rendre inné, l'Allemand a créé son poncif; mais que s'infiltre un grain de sable et il se retrouve incapable de s'adapter.
Commenter  J’apprécie          180

Videos de Pierre Assouline (90) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Assouline
Une rencontre avec L Ecole Biblique de Jérusalem au présent et au futur
- Accueil par Alain Rémy, président de l'Association des Amis de l'École - Introduction par le nouveau directeur de l'Ecole, fr. Olivier Poquillon suivie d'une conférence à trois voix par des enseignants-chercheurs de l'École, « Les Écritures à l'École biblique et archéologique française de Jérusalem en 2023 » : les Écritures au pays de la lettre même (fr. ukasz Popko), au pays d'un renouveau juif polymorphe (fr. Olivier Catel), au pays d'une réception interconfessionnelle et interculturelle (fr. Olivier-Thomas Venard ).
- Échanges avec le public
- Capsules - « La Bible en ses Traditions aux Bernardins », témoignage sur l'usage de la base de données par le P. Jacques Ollier, enseignant-chercheur au Collège des Bernardins. - À la découverte de Bibleart, application culturelle de la Bible en ses Traditions, avec l'équipe de Prixm
- Pause : possibilité de visiter le stand de l'Association des Amis pour y découvrir ses activités, les propositions de l'École et ses dernières publications ainsi que le stand École biblique des éditions Peeters.
- Table Ronde "Sous l'invocation de saint Jérôme : traduire les Écritures en 2023, entre Jérusalem et Paris". Échange entre Pierre Assouline, de l'Académie Goncourt, pour la littérature, le professeur Olivier Munnich (professeur émérite à l'Université Paris – Sorbonne) pour la philologie et l'histoire et Olivier-Thomas Venard pour l'exégèse et la théologie.
- Collation
+ Lire la suite
autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (801) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3174 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..