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EAN : 9782226241979
300 pages
Albin Michel (03/01/2013)
3.79/5   19 notes
Résumé :
À l intérieur du Masnavi, l'oeuvre maîtresse du grand mystique Rûmi, Nahal Tajadod a choisi trente-sept récits, qu'elle a adaptés et revisités. Ils sont allégoriques, surprenants, assez souvent énigmatiques. Ils mettent dans le même sac les pets d'un âne et la plus haute spéculation mystique, la résolution des contraires, la nécessité de l'absurde.
Pour nous présenter ces histoires, Nahal Tajadod a inventé un personnage vraisemblable, un relieur de Neyshabou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Djalâl Ad-Din Muhammad , dit Rumi , mystique persan musulman a profondément influencé le Soufisme .
Le soufisme est une notion difficile à expliquer et à comprendre pour les non- initiés ( dont je suis bien évidemment ) , en résumé on peut dire que c'est une quête qui dure toute la vie , à la fois et religieuse mais inspirés par l'islam , ce sont des personnes qui recherchent l'intériorisation , l'amour de Dieu , la contemplation , la sagesse ..... , vaste programme , j'espère qu'il n'y a pas trop de spécialistes du soufisme sur Babelio car sinon ils vont se dire que j'écris n'importe quoi , oui j'assume .
Ce livre à été une lecture assez difficile , ardue , qui demande une attention soutenue , un effort , donc pas vraiment fait pour moi qui suit plutôt une lectrice sensitive '
Bon ok , j'arrête de parler de moi ....
En commençant ce livre , je m'attendais plus à ce que ce soit des textes d'inspiration de contes , malgré tout une lecture que je ne regrette pas .
J'ai aimé le contexte , celui des conquêtes de Gengis Khan qui se présentait lui -même comme ' le fléau de Dieu ' , le lieu la Perse et Damas , et je n'ai pas pu me dire encore une fois , les époques changent mais pas les hommes .
Il y a dans tous ces textes un qui a ma préférence , c'est la lettre de Satan à Dieu , c'est un livre dont certains passages demandent à être relu , un livre que l'on doit donc posséder .

Je profite de cette dernière phrase pour remercier Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique et .... Ouf j'ai attendu le dernier jour mais suis dans les temps .

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Jalâl al-dîn Rûmî est un grand mystique soufi du XIIIième siècle inspirateur des derviches tourneurs. « Sur les pas de Rûmi » puise dans son Manasvi ( oeuvre lyrique avec de profondes significations spirituelles) une série d'histoires sélectionnées et adaptées par Nahal Tajadod – intellectuelle iranienne spécialiste entre autre de Rûmi. Ces mini-récits délivrent des messages philosophiques parfois évidents d'autre fois très mystérieux. Pour créer le liant nécessaire et nous faciliter la lecture, un personnage, inventé par l'auteur : un relieur (ce n'est sans doute pas un hasard) va servir de fil conducteur et nous dire « ma manière de lire le Masnavi. le coran mystique ». Ce relieur va suivre les traces de Rûmi fuyant l'invasion mongole et recueillir ses récits au fil de cette migration entre l'Iran et la Turquie. Par le biais de contes allégoriques qui mettent en scène des animaux, des enfants, des jeunes mariés, des vieux, des malades et autres notables Rûmi - traduit et arrangé par Nahal - nous livre une vision du monde et une façon d'accéder à la lumière. Cependant, malgré la dimension anecdotique le message reste parfois énigmatique à nos esprits habitués au déroulement moderne des récits, une phrase comme "l'âne mort qui tombe dans le marais salant, oublie sa bestialité et son trépas" reste sans écho pour moi. Ces histoires souvent étranges font aussi des allusions crues à l'amour charnel et c'est un plaisir de voir que la plus grande élévation mystique côtoie avec simplicité des histoires de sexe d'âne et de sodomie. Rûmi aurait-il pu écrire le Masnavi aujourd'hui ? Trois partie composent le récit « J'étais cru », « Je devins cuit », « Je fus brûlé ». Trois partie de la vie de Rûmi. « Il était cru avant sa rencontre avec Shams (son maître). L'union avec Shams le fit cuire et sa séparation dit de lui Rûmi le brûlé, l'immense ». Sans séparation point de grandeur comme le dit ce très beau vers « Ecoute le gémissement de la flûte qui se sépare du roseau ». Un moment de lecture précieux qui n'est possible que par le travail de Nahal Tajadod. Elle nous permet de saisir ce que la langue, l'écart entre les siècles et les tournures d'esprit n'auraient pas rendu possible.
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« Sur les pas de Rûmi » est un petit livre qui prend pour source le Mathnawî de Djâlâl ad-Dîn Rûmî, chef d'oeuvre de la poésie mystique de langue persane.
Le Mathnawî est une oeuvre dense, spirituelle, composée en distiques. L'expression poétique partage avec la mystique une même essence ineffable, un même recours aux symboles et à l'ambigüité du langage. La raison discursive est une « jambe de bois », disait Rûmî. La prose, qui en est le véhicule naturel, ne peut rendre compte du vécu intérieur, alors que la poésie permet de suggérer des vérités spirituelles que l'on ne peut ou ne veut expliciter formellement.

Loin d'être un simple exercice de style, la poésie de Rûmî est profondément inspirée par le souffle du soufisme (at-tassawûf), coeur de l'islam ; elle devient alors suprêmement illuministe.

Dans le Mathnawî s'enchâssent des anecdotes, apologues, citations et exégèses coraniques, traditions prophétiques (ahadith), légendes, thèmes du folklore et enfin des contes didactiques, pénétrés de différents niveaux de lecture, du plus apparent (az-zâhir) au plus ésotérique (al-bâtin). Notons que Rûmî considère l'ensemble comme un grand commentaire du Qur'ân (tafsîr).

Rûmî manie une langue simple, on y retrouve bien sur les grands thèmes du soufisme : les illusions du monde matérialiste, le dépouillement, le polissage du coeur, l'extinction de l'égo en Allah, la quête de l'amour mystique et de l'ivresse du coeur, le cheminement initiatique, la passion extatique… mais enrobés dans des images qui – bien qu'imprégnées de symbolisme persan – sont compréhensibles par tous.
Tous ces éléments sont repris dans le présent ouvrage.

« Sur les pas de Rûmî » se présente comme un carnet de voyage où à chaque étape intervient une leçon du maître. On peut y voir une volonté de l'auteur de vulgariser les enseignements de Rûmî pour le lecteur occidental du XXIe siècle. Si Nahal Tajadod les rend moins obscurs au lecteur contemporain, ceux-ci perdent cependant en abstraction et par conséquent en force évocatrice. En cherchant à éclairer ces contes on leur fait perdre – ô paradoxe – de leur lumière.

On y retrouve également des sages se querellant avec des savants (ʿulemâʾ) exotéristes sur des questions dogmatiques. Souvent le sage est, dans un premier temps, mis en défaut vis-à-vis de la Loi (ash-Sharîʿah), mais lui-même savant en sciences religieuses, il sait comment répondre à ses adversaires, voir comme les convertir à ses idées et en souligner la conformité légale. Il faut y lire l'écho des conflits qui opposèrent juristes et mystiques aux siècles précédents.

Le cadre historique qui sert de fil conducteur et introduit chaque chapitre est particulièrement plaisant. On suit un relieur à travers les dernières heures de la Perse dorée, puis dans sa descente aux enfers que représente l'invasion mongole et son lot de destructions ; le narrateur fuyant et abandonnant ses biens matériels, on traverse avec lui de villes en villes les grands centres intellectuels de l'époque. le cheminement initiatique n'est-il pas lui-même abandon du monde sensible et fuite vers Dieu ?

Le livre aurait gagné à être enrichi d'un index des personnages.

Enfin à ceux ayant apprécié cet ouvrage, je conseillerais la lecture d'« Étincelles de Sagesses » de Fariduddin ‘Attar aux éditions Albouraq.

Ps : Un grand merci à Babelio et aux Éditions Albin Michel pour cette (re)découverte !
Lien : https://www.facebook.com/les..
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Ce fut difficile. Je suis bien loin du soufisme ou alors un soufisme sans Dieu ni religion c'est vous dire. Mais j'ai lu récit après récit avec des évasions vers d'autres livres, des retours. Parfois je ne comprenais rien. Je devais lire plusieurs fois sans comprendre.J'étais "crue", je crois que je suis devenue "cuite". Je ne suis pas encore "brûlée". Cru, cuit,brûlé, 3 parties de la vie de Rûmi, poète mystique iranien du XIII siècle. Je pense, maintenant que je suis arrivée à la fin, que je devrais recommmencer.Donc je le laisse sur mon chevet. Je vais essayer de le faire lire à mes proches pour en discuter.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
« Un jour de ma jeunesse, sur la route de ma ville natale, Nîshâpûr, alors que je galopais à toute allure, j’entendis les lamentations d’un homme qui se plaignait de la soif. Je dirigeai mon cheval vers l’homme assoiffé. Je le vis assis en haut d’un mur tout près d’un étang. Il oscillait d’un côté et de l’autre. On aurait dit un poisson hors de l’eau.
Je songeais à quelque moyen de désaltérer cet homme. Soudain, je le vis arracher une brique et la jeter dans l’eau. Sans doute venait-il de réaliser que, tant que le mur le séparerait de l’eau, sa soif ne pourrait pas être étanchée.
Alors j’entendis, oui, j’entendis l’eau qui se mettait à lui parler avec la voix d’un ami charmeur. En entendant ce prodige, le pauvre assoiffé, toujours en haut du mur, perdit l’équilibre et faillit s’écraser par terre. Mon cheval se cabra, s’emballa. Pris au dépourvu par ces secousses, je manquai moi aussi de tomber. Pourtant la chute ce jour-là nous épargna, cet homme et moi.
S'adressant à l'assoiffé, l’eau lui dit :
– Pourquoi me lances-tu des pierres ?
Toujours très étonné de percevoir les paroles de l'eau, l'homme lui répondit :
– J'en tire deux avantages. Le premier, c’est de t'entendre, le second, c’est de me rapprocher de toi. Car je ne m’unirai à toi que lorsqu’il n’y aura plus de briques entre nous.
Alors cet assoiffé me regarda et me parla de sa fascination pour le bruit de l’eau :
– Il est comme le son du rebec, comme le son de la trompette qui ressuscite les morts, comme le son du tonnerre qui embellit, au printemps, les jardins. Oui, ce bruit est comme les jours d’aumône pour le derviche, comme la libération pour le prisonnier, comme le souffle de Dieu pour le Prophète — aleyhi salâtu wa salam —, comme une intercession miraculeuse pour un coupable, comme l’odeur de Joseph as pour Jacob as.
Tout en récitant la litanie sans fin de l’eau, il continua à arracher des briques et, par-là, à abaisser peu à peu le mur.
À qui s’adressait-il ? À moi ? À l'eau ? Je n'en savais rien. Il dit aussi, interrompant de temps à autre la litanie :
– Il faut arracher les briques de la séparation tant qu’on est encore jeune, puissant, vigoureux et tort de cœur.
Je pensais à moi-même. J'étais en effet jeune – dix-huit ans –, vigoureux et fort de cœur. Il me fallait, comme disait l'assoiffé, arracher les briques de la séparation. Mais comment ?
Il poursuivit :
– Il faut arracher les briques de la séparation tant qu’on est comme un jardin qui dispense ses fruits ; tant que notre corps est traversé par les flots de force et de volupté ; tant que la maison est prospère et le plafond élevé, tant que les piliers sont droits, tant que la vieillesse n’a pas stérilisé la terre, abaissé les sourcils comme une sangle, embrouillé les yeux, ravagé le visage comme le dos du lézard, neutralisé les dents et le goût, tant que la vieillesse ne nous a pas enchaînés par le cou, tant que le jour n’est pas la nuit, tant que l’animal ne boite pas, tant que la route vers l’union n’est pas trop longue, que l’atelier n’est pas en ruine, que le travail n’est pas chaotique, que le mal n’est pas enraciné, tant que la force d’arracher les briques n’est pas encore réduite.
Je le voyais arracher les briques et s’approcher ainsi de l’eau. Au terme de tout cet effort, alors qu’il ne restait plus que quelques briques, il prit la position de la prosternation, le front, les mains et les genoux cloués au sol. Ensuite, il retira les dernières briques, s’abreuva longuement et se pencha sur l’eau pour boire.
Un bruit particulier me parvint. Je tendis l’oreille et j’entendis, très douce, la voix de l’eau qui disait à cet homme :
– Tu oublies un troisième avantage. À chaque brique que tu lançais, mon niveau montait vers toi. Il montait très lentement, si insensiblement que tu ne t’en rendais pas compte. Je me rapprochais de toi d’instant en instant, car l’objet de l’amour se rapproche lui aussi de l’amour, comme l’eau s’approche de l’assoiffé.
Alors l’homme disparut dans l’étang, qui se referma sur lui. Je m’approchai de l’eau, je vis la danse des débris de briques à la surface et je me vis moi-même, dans le miroir qui se calmait, au début d’un long voyage. »
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J’ai passé un hiver entier dans ma ville de Nîshâpûr, sans voyager, sans désir d’enrichir ma bibliothèque, sans essayer d’apprivoiser le désert, l’isolement, sans envie de connaître les extravagances, les paroles folles. Cependant, dans la mosquée de Nîshâpûr, celle où je priais depuis mon enfance, j’ai croisé un prédicateur hors du commun. J’ai essayé de retenir ses mots.
C’était un homme de taille moyenne, imberbe et légèrement potelé. Son turban se déplaçait constamment sur sa tête, glissait sur son front, retombait en arrière, ce qui l’obligeait à l’ajuster en permanence. À peine assis sur la dernière marche de la chaire, il étendait ses pieds et les posait deux marches plus bas pour faire croire que ses jambes étaient longues.
J’assistais à tous ses prêches. Il commençait toujours à prier pour les voleurs, ceux qu’on appelle râhzan, les coupeurs de route. D’une main, il ajustait son turban rebelle et de l’autre il montrait le ciel en criant :
— Ô Dieu, dispense Ta Miséricorde sur ceux sont mauvais, ceux qui pèchent, ceux qui corrompent, ceux qui ridiculisent les hommes de bien, ceux qui ne croient pas en notre religion.
Un jour, pourtant, un fidèle interrompit le prêche de l’imberbe imam en ces termes :
— Tu ne pries que pour les méchants. C’est inadmissible !
L’imam, ajustant d’une main son turban qui recouvrait à ce moment-là presque tout son front, répondit :
— Je prie pour eux parce qu’ils m’ont fait du bien.
L’homme demanda avec un sursaut de rage dans la voix :
— Non seulement tu ne pries pas pour les purs, mais tu oses affirmer en pleine chaire que les souillés t’ont fait du bien ?
L’imam répondit :
— Oui, mon ami. Ces hommes que tu appelles souillés, ces méchants, ces injustes, ces violents, me dirigèrent du mal vers le bien. Chaque fois que je tournai mon visage vers ici-bas, ils m’infligèrent un coup, une blessure. Mon bon ami, ce sont justement ces coups et ces blessures qui me firent prendre refuge dans l’au-delà. Mon bon ami, ce sont justement les loups qui m’indiquèrent le bon chemin. C’est pour cela que je prie pour eux.
Il réajusta son turban et continua :
— Les hommes se plaignent des centaines de fois devant Dieu de leur souffrance, de leur blessure, de leur douleur. Mais ils ne savent pas que c’est la souffrance et la douleur qui les rendirent bons et justes. Ils ne savent pas davantage que c’est la grâce et la faveur qui les éloignèrent du Créateur, qui les exclurent de son entourage.
Il regarda l’homme qui l’avait blâmé et dit :
— En réalité, chacun de tes ennemis est ton remède, ton élixir, ton bienfaiteur, ton vrai ami. Car tu t’enfuis de lui et tu implores Dieu. En revanche, tes amis sont des ennemis. Car, en t’occupant, ils t’éloignent de la présence divine. Regarde le hérisson qui grossit et embellit sous les coups de bâton qu’il reçoit. Regarde les Prophètes – paix sur eux - qui agrémentent leur esprit des souffrances et des défaites. Regarde le cuir qui devient doux comme une plume quand le tanneur le frotte et le traite avec des produits amers et acides. Regarde l’homme qui se purifie, s’adoucit et prospère, au contact de l’amer et de l’acide.
L’interlocuteur de l’imam reprit la parole pour demander :
— Que faire si on est incapable de s’administrer ce genre de traitement ?
L’imam, une main sur le turban, répondit :
Dans ce cas, accepte la souffrance que Dieu t’envoie. Car le fléau envoyé par l’Ami est une purification. Au contact de la pureté, le fléau devient du sucre. Au contact de la guérison, le remède devient agréable.
Puis il se tut, tout occupé à enrouler son turban qui s’était entièrement défait. Apparemment satisfait, son interlocuteur quitta la salle de prédication. L’imam, tout en enroulant son turban, dit encore : — Sois comme ce joueur d’échecs qui, alors qu’on lui annonce : « Mat ! », voit sa victoire.
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Tu jettes un morceau de foie parmi les chats et tu me demandés où il est passé ? Demanda le ´ khâdem .
Est-ceci on jette au milieu de cent affamés un morceau de pain ?
Est- ce qu'on lance un chat fatigué devant cent chiens avides ?
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O frère, si tu vois quelqu'un qui cherche cet amour deviens son ami et soumets-toi à lui, baisse la tête devant lui. Car dans la proximité des chercheurs tu deviens chercheur. A l'ombre des vainqueurs, tu deviens vainqueurs. Et si une fourmi veut devenir Salomon, ne regarde pas sa faiblesse, regarde sa quête. Tout ce que tu possèdes, tous les biens que tu as acquis ne proviendraient-ils pas d'une pensée, d'une recherche ?
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Tu n'as aucun gardien , aucune chaîne , aucun fer . Tes mains sont libres et tes pieds aussi . Mon frère , de quelle chaîne veux-tu te libérer ? De quelle prison veux-tu t'échapper ?
-De la chaîne de la destinée et de la prédestination , de cette chaîne qui est invisible à tous , de cette chaîne qui est pire que la prison et le fer , de cette chaîne qui ne peut être pas être brisée par le forgeron , de cette prison qui ne peut pas être détruite par le terrassier , de cette chaîne invisible à tout oeil sauf à celui du Prophète .
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Vidéo de Nahal Tajadod
Golshifteh Farahani et Nahal Tajadod : L'exil (France Culture / L'Atelier intérieur). Émission diffusée sur France Culture le 12 juillet 2014. Nahal Tajadod et Golshifteh Farahani - 2012 - ©Tina Merandon. Son site internet : http://www.tinamerandon.com. “L’Atelier intérieur” s'ouvre à l’exil. À ce qui fait perdre et tout recommencer. Ce qui fait réfléchir à ce que l’on garderait : qu’est-ce qui pourrait témoigner de ce que l’on a été ? Le poète persan Rūmī avait choisi la poésie. Le poème se lit, oui, mais d’abord il se vit. Et comme c’est le “Printemps des poètes” cette semaine dans les “Ateliers de la nuit”, deux femmes en studio, deux vies cramponnées à la poésie. Dont on pourrait dire : “c’est tout un poème.” D’ailleurs l’une est devenue le personnage du roman de l’autre. Golshifteh Farahani a dit “oui” à Nahal Tajadod. Ce sont deux exils à 30 ans d’écart. Deux Iran. Golshifteh a fait son premier film à 14 ans, et à 14 ans déjà elle réalise que tout est éphémère. Elle se dit petit soldat du cinéma, qui un jour prend sa liberté au risque de perdre son pays. L’image de départ ce soir serait celle-là : « La maison de notre enfance celle qui n’existe plus, celle qui est en ruine, celle qui est habitée par d’autres » écrit Nahal Tajadod. L’exil accélère l’oubli, il paraît. Pourtant il reste encore les odeurs des bibliothèques, les bruits des portes, pourtant il y a des lieux que l’on ne quitte jamais. Après une biographie de Rūmī, Nahal Tajadod s’intéresse à Golshifteh Farahani. Parce qu’elle a en elle la question du poète : « D’où je suis, moi ? » Pour l’émission de ce soir, Golshifteh nous a dit : « Je suis là lundi soir à 99%. Probablement. » On a décidé d’y croire et on a bien fait. On a pris le risque : d’avoir une absence, parce que la vie nomade c’est aussi ça parfois : du silence à un endroit. C’est ne promettre à personne “un lieu à telle heure” parce qu’à elle rien n’a été promis. C’est ne pas croire complètement aux rendez-vous. C’est présenter tout comme un miracle. Une chance. Quand on vous a enlevé l’envol et l’élan, pour mettre sous vos pieds la contrainte de certains tracés, alors : “arrive ce qui arrive”. Et ce n’est pas une coquetterie. Ça fait partie du poème. Ça fait partie du poème, donc, de se dire que l’émission de ce soir aurait pu ne pas avoir lieu. La présenter comme un miracle, et alors qu'elle fait du silence à un autre endroit : la vivre jusqu’à minuit en faisant l’inventaire de tout ce qu’“ici ou très loin”, témoigne et témoignera toujours, comme cette “maison habitée par d’autres”, de ce que l’on est. Golshifteh Farahani, actrice iranienne, en exil depuis 6 ans. Et Nahal Tajadod, écrivain iranienne, pour son roman “Elle joue” : récit de la vie de Golshifteh Farahani et de leur amitié. Sur leur exil, la reconstruction d’un intérieur « ailleurs ». Nahal Tajadod est spécialiste du poète persan soufi Djalāl ad-Dīn Muḥammad Rūmī.
Invitées : Nahal Tajadod, écrivain Golshifteh Farahani, comédienne
Thèmes : Création Radiophonique| Cinéma| Littérature Française| Théâtre| Cinéma Iranien| Exil| Poème| Golshifteh Farahani| Nahal Tajadod| Anne Steffens| St.Lô| Musique| Poésie| Rūmī| Djalāl ad-Dīn Muḥammad Rūmī
Source : France Culture
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