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Cycle Tokyo tome 1 sur 3

Daniel Lemoine (Traducteur)
EAN : 9782743617486
364 pages
Payot et Rivages (20/12/2007)
3.29/5   89 notes
Résumé :
Août 1945, Tokyo n'est plus que ruines. Les immeubles sont éventrés, les canalisations ont explosé, les habitants se sont réfugiés dans des abris de fortune, l'empereur va signer la capitulation. Dans cette atmosphère de fin du monde, l'arrivée d'une dépêche au bureau de la Première Division criminelle passe presque inaperçue. Qui s'intéresse à la présence d'un corps de femme dans un dépôt de vêtements de l'armée ? L'inspecteur Minami se charge de l'enlèvement du ca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Long poème chaotique accroché à des bribes d'histoire policière comme un camouflé. Tableau monochrome d'un pays brisé. Os plus que chair. Voyage dans un esprit et un pays malades, étranglés par l'obsession d'être vaincus et d'être supérieurs. L'inspecteur Minami harassé par la chaleur, l'action se passe en été, brisé par sa vie et sa non-vie, broyé par son passé, est une ombre en train de s'effacer. Existe-t-il vraiment ? On en vient à douter. D'ailleurs tout est ombre et souffle. Tout est son et odeur. Peace nous éreinte comme il sait si bien le faire. Il décrit un pays épuisé par la guerre, la défaite, la honte et la recherche de coupables. Et nous devons y participer coûte que coûte, même à contrecoeur. Ce livre poétique, truffé de redites; répétitions sans fin donnant un sentiment de surplace, de trou sans fond où rien de peut sortir que ce soit en négatif ou en positif, peut lasser. Chez moi la lassitude vient de l'ennui et non de la difficulté et je dois dire ; j'ai failli m'ennuyer. Je me suis même demandée jusqu'où était le fondement final de ce style d'écriture. C'est à la fois esthétique, abscons, hermétique et volatile. J'ai eu envie parfois que tout cela décolle. Mais je comprends parfaitement que cela n'arrive pas. Je dois dire que je sortais de la lecture d'American tabloid ; sur une autoroute à cinq voies, à fond la caisse, et qu'importe si on rentre dans le décor et là je me suis retrouvée sur des chemins de traverse, des sentiers de terre où on doit faire attention à chaque ornière, chaque bourbier pour ne pas chuter. Chute irrémissible. Chez Ellroy même si on s'enfonce dans la fange, on entend toujours au détour d'un mot ou d'une phrase l'écho des trompettes « célestes ». Chez Peace nous avons plutôt l'impression d'être dans cette grande toile de Gustave Doré "Dante et Virgile dans le neuvième cercle de l'Enfer". Beau et sans issue. L'inspecteur Minami rêve sûrement sa vie sans qu'il puisse l'exprimer. Ce ne sont que ses cauchemars qui restent. Sous couvert de cette « hallucination » nippone il y a une leçon d'histoire et de société. A ce niveau Peace n'a rien à envier à Ellroy dans la force à mêler l'historique et le sociologique à l'intrigue policière. Bien sûr je vais lire avec une attention particulière Tokyo ville occupée, car quoique mes réticences soient là, j'aime ce que propose David Peace, j'aime sa recherche, sa plume, ses histoires, cette façon de pulvériser un récit (même si parfois je grince des dents). Les litanies de Peace peuvent ressembler à des talismans. Echos d'un monde perdu, renaissant malgré tout. Minami dans sa boite de silence nous tend un miroir. Ton ton, ton ton, ton ton, ton ton, ton ton, ton ton.....
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Une symphonie stylistique de répétitions et d'abstractions dans la descente dans la folie du narrateur, et une enquête palpitante, voila ce que combine, comme d'habitude, ce roman de David Peace... Mais comme la plupart du temps, il sacrifie l'enquête lorsque le narrateur bascule vraiment, et c'est plus que jamais frustrant ici, alors que j'adhérais totalement au trip textuel et à l'intrigue!

J'ai longtemps repoussé la lecture de ce roman-là, mal noté sur Babelio, et qui me semblait moins délirant sur le plan de l'écriture... J'avais complètement tort sur ce dernier point, et sur 90% de Tokyo année zéro, je me suis ré-ga-lé des constructions phrastiques, des passages complètement hallucinés et répétitifs, en m'attachant à ce cher Inspecteur Minami, qui s'incline et qui s'excuse...

Mais le dernier chapitre fait tout sauter. Alors qu'on est depuis le début dans une intrigue similaire à celle de la tétralogie du Yorkshire de Peace (le tueur en série qui a réellement existé, Kodaira Yoshio, s'en prend aux jeunes femmes sous le climat apocalyptique du Japon post-bombes atomiques) et que comme dans cette saga, le doute est permis sur l'existence d'un autre ou d'autres tueurs, voire de possibles accidents... Peace se fiche de la résolution et nous offre une fin déliquescente à la Lewis Carroll où on ne sait plus du tout quoi penser FRUSTRATION. On est tellement happé par l'enquête, que forcément, on est déçu...

Alors certes, Peace dira s'attacher plus à la peinture d'une folie causée par l'horreur d'une époque, à la conception d'une écriture géniale descendante de Joyce, Faulkner et Beckett (et le roman accumule les passages grandioses grâce à elle, le début très fort, les voyages en train, la campagne, les errances de Minami dans Tokyo, le quotidien cyclique à la Un jour sans fin...) mais bon sang, ce serait bien qu'une fois de temps en temps, il évite de faire de l'anti-roman policier, de l'anti-Agatha Christie, et qu'il donne quelques réponses aux questions qu'il pose! Sinon, qu'il ne fasse plus du polar, mais purement du roman sur la folie à la Dostoïevski, et cela évitera les déceptions finales! Il atteint des sommets d'écriture ici, et ma déception sur le manque de résolution claire n'en est que proportionnelle...

Reste que le propos est évidemment passionnant. Le Japon post-1945 tient à coeur à l'auteur, et le dénuement absolu dans lequel se déroulent les investigations est tout bonnement stupéfiant, rappelant d'autres territoires aujourd'hui. Le pays n'est plus que ruines, on est au milieu d'un enfer beckettien dont la mort serait une délivrance, où l'occupant américain fait absolument ce qu'il veut, et où les japonais si fiers n'ont plus qu'à se soumettre et mourir, tout en perdant toute raison... L'idée des identités factices et provisoires est géniale, et ajoute au cauchemar généralisé (et bien évidemment à celui de Minami), à cette fresque de morts-vivants sans nom trébuchant sur leurs répétitions et humiliations...
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Tokyo année zéro

Le 6 Août 1945, Les Etats Unis décident pour mettre fin à la seconde guerre mondiale (et sauver des vies …..) de larguer deux bombes atomiques sur le Japon. « Little boy » larguée sur Hiroshima par le commandant du bombardier « Enola gay » ainsi tendrement baptisé en l’honneur ( ? ) de sa mère : 140 000 morts…( et 60 000 pour « fat man » l’autre bombinette , sur Nagasaki)

Ainsi commence l’année zéro pour le Japon, et au-delà des morts, le traumatisme des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont survécu à cette horreur… et ces survivants d’aujourd’hui répugnent toujours à s’identifier, tant ils se sentent assimilés à des monstres.
Cette année-là une femme se fait agresser et on retrouve son corps dans une décharge. Etranglée et violée. C’est un sacré paradoxe que de s’engager dans une enquête, sur cette victime précisément alors que Tokyo est en ruine et en larmes, et qu’on ramasse des cadavres à chaque coin de rue.

L’inspecteur Minami est pour le moins cinglé et son élocution sévèrement perturbée par un intellect au bord de la rupture. Pour marquer le trait Davis Peace nous assomme d’italiques et d’onomatopées à base de bruit de marteau Ton-Ton, Ton-Ton, de Tictacs de pendules Chiku-Taku, Chiku-Taku et de phrases répétées à l’envi « Personne n’est qui il prétend être » Chiku-Taku, Chiku-Taku Chiku-Taku, Chiku-Taku « Personne n’est qui il prétend être » Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton. Etc. (un quart du livre)

L’inspecteur Minami enquête cependant cette année-là et retrouve d’autres victimes qu’un serial killer opportuniste aurait laissées un peu partout derrière lui. En plein milieu du grand barbecue américain. Des ennuis classiques avec sa hiérarchie et son estomac font de lui un policier très classique finalement. Ne seraient-ce ses délires permanents qui devraient le conduire à consulter. Mais l’auteur, fan du Japon où il vit aujourd’hui, ne lui propose aucun remède.
Ca me démange et je me gratte, Gari Gari, Ca me démange et je me gratte, Gari Gari Ca me démange et je me gratte, Gari Gari, « Personne n’est qui il prétend être » Chiku-Taku, Chiku-Taku Chiku-Taku, Chiku-Taku « Personne n’est qui il prétend être » Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton.

Tout cela est si peu convainquant que David Peace nous explique à la fin qu’il s’agit d’un roman basé sur des faits réel. Admettons, mais tout de même, n’est-ce pas justement une dérobade pour laisser planer le doute sur la réalité des conclusions ?

En tout cas la lecture s’avère terriblement difficile devant l’enflure de la gangue littéraire, métaphore de la folie, omniprésence qui envahit toute cohérence comme une lave en fusion et puis aussi l’accumulation des patronymes japonais dont les noms et les prénoms se confondent avec ceux des lieux dans lesquels ils évoluent. Un vrai puzzle.

Ça a dû être pénible pour les Japonais. Ça l’est aussi pour le lecteur qui pourrait bien lâcher l’affaire si on ne lui avait pas chaudement recommandé ce roman et les suivants qui forment une trilogie.

Quand la forme prend tellement le dessus sur le sens, ça démange et ça gratte !

Gari Gari (prononcer gali gali)
Tsoin Tsoin


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Premier volume d'un cycle consacré à la ville de Tokyo après la seconde guerre mondiale, ce roman s'inspire d'un fait divers qui sert de point de départ à la construction d'un thriller hors du commun, un renouvellement du genre que poursuit Tokyo, ville occupée (2008) et Tokyo Redux (2020), pour ceux qui ont le coeur bien accroché.

Bien que dans le Tokyo de 1946, les malheureux personnages de Tokyo année zéro soient accablés par une chaleur humide et implacable au coeur du mois d'août 1946, je suis glacée d'effroi, de tristesse et de détresse tout au long de cette enquête sur des crimes sordides dont la noirceur fait presque pâle figure ainsi immergée dans un monde détruit, un monde de cendres, de gravats, de vermine et de famine.
Le récit est conduit à la 1ère personne. Ainsi le lecteur entre-t-il dans la conscience de l'inspecteur Minami, de la police de Tokyo, une conscience déchirée entre un métier qui n'a plus de sens, une maîtresse qui n'a plus de réalité et une famille qui n'a plus d'existence. Pour ces trois univers qui font la vie d'un homme, il n'y a plus de pensée possible. Alors les seuls mots qui subsistent dans la conscience de Minami ce sont ceux de la faim, ceux de la crasse et du dégoût, ceux de la défaite et de la mort, ceux de la sueur et des démangeaisons, gari-gari.

Et pourtant l'inspecteur Minami « compte au nombre des vivants ». Malgré tout, l'inspecteur Minami mène l'enquête.

Souvent les romanciers prennent un malin plaisir à effacer la frontière entre le rêve et le réel. David Peace, lui, sans plaisir, s'emploie à faire disparaître la frontière entre la mémoire et la conscience du réel, entre le souvenir omnipotent du passé et la perception inéluctable et insupportable du présent, de ce mois d'août infâme de l'année 1946. Ainsi, au fil des pages, surgissent les images insaisissables des temps glorieux de l'Empire du Levant, de l'ordre ancestral des êtres et des choses, et des fulgurances sanglantes de la guerre qui détruit encore les vivants après avoir anéanti les morts. Et le personnage de Minami est enfermé, emprisonné dans ce puissant conflit intérieur entre un passé qui veut s'imposer et un présent qu'il faut vivre, car Minami ne veut pas se souvenir mais Minami ne peut pas oublier : « je ne veux pas me souvenir...Mais ici dans la pénombre, je ne peux pas oublier... » C'est dans cette étroite et épineuse intersection que survit la conscience de Minami, cellule du malconfort si exiguë qu'aucune posture n'y est tenable ; cellule aux murs de laquelle se cogne, page après page, le lecteur assidu et qui ne s'inscrit dans une réalité objective que dans les dernières pages.

Et pourtant l'inspecteur Minami « compte au nombre de ceux qui ont eu de la chance. » Malgré tout, l'inspecteur Minami mène l'enquête.

Effectivement, le lecteur suit l'inspecteur Minami dans son enquête : quatorze jours d'enquête dans une chaleur torride, sous un soleil de plomb. Ce ne sont pas seulement les ruines des palais, des temples, des immeubles et des rues de Tokyo que j'arpente avec lui, ce sont aussi celles des âmes, des coeurs et des consciences de ceux qui survivent. Et l'on étouffe sous les gravats, on sue de honte et d'humiliation, on pleure de haine et on vomit de dégoût et de peur. Seules les sensations dominent : le chiku-taku de la montre, le ton-ton du marteau, le potsu-potsu des gouttes de pluie qui tombent enfin sans rien rafraîchir, en transformant la poussière en boue, le gari-gari du grattement des ongles sur la peau, la faim, la crasse, la peur, la haine. Tout cela se juxtapose et interfère pour devenir un magmas humain confus et inconnaissable. Et tout cela sans perdre le formalisme d'une courtoisie sans faille. On se salue, on s'incline, on s'excuse, on s'incline à nouveau, on ne discute pas les ordres, on obéit, on s'incline encore, on s'essuie le visage et on s'essuie la nuque, on remercie, on s'incline, même vaincu, même brisé, même en miettes, même la mort au coeur et l'arme à la main, on s'incline et on s'excuse, car, n'est-ce pas, « personne n'est qui il prétend être ».
Les victimes s'accumulent et s'entassent ainsi que les questions sans réponses, ainsi que les mensonges. Et chaque fois que l'on croit apercevoir une éclaircie, elle s'assombrit, retourne, dés qu'elle est saisie par l'oeil, dans le pays des ombres. Et lorsqu'on s'échappe de Tokyo, on croit bêtement qu'on va mieux respirer hors de la ville en ruine, à la campagne, dans le département de Tochigi. Mais c'est un leurre. Il y fait aussi chaud et les cadavres s'y accumulent plus encore. On jongle avec les squelettes, les débris de vêtements, on entasse tout dans le sac de l'armée de Minami et on porte le fardeau… Et la question demeure : qui est qui ? Parce que « personne n'est qui il prétend être. »

Alors, parvenue au bout du chemin, sagement repliée dans la cellule obtuse de mon pauvre esprit épuisé, je mets fin à l'épreuve et je referme le livre. Je m'essuie le visage et je m'essuie la nuque. Mais ça me démange encore, gari-gari...
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J'ai ouvert la première page de ce livre voila plusieurs semaines (si ce n'est pas plusieurs mois) et je peine tellement a le lire que j'ai finalement décidé d'arrêter ma lecture. A chaque fois que j'essaie, je lis 4 ou 5 pages puis j'arrête ne pouvant aller plus loin. Ce n'est pas un roman mauvais loin de la, ce n'est juste pas un roman pour moi.

L'intrigue est plutôt intéressante mais les personnages et lieu tellement froid, tout est noir, triste ce qui fait que je n'arrive absolument pas a rentrer dans l'histoire.

La construction du récit est aussi assez déroutante. Pas ou peu de ponctuation, l'auteur choisit aussi d'écrire les pensées du personnage principal, ce qui donne un mélange plutôt confus pour le lecteur.

Bref, un roman qui je pense est assez difficile d'accès mais qui plaira sans aucun doute aux amateurs de romans noirs.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Nishi fait le bon singe pendant le retour à Tokyo, alors que les champs se muent en ruines, que les ruines se muent en bidonvilles, que les bidonvilles se muent en immeubles et, assis, je le regarde en regrettant de ne pas avoir eu l'intelligence et le courage de rentrer à pied, de retourner à Tokyo pieds nus parmi les champs et parmi les ruines, en regrettant d'être assis là, à l'arrière de la jeep des Vainqueurs, à écouter Nishi confondre les l et les r pendant que les Vainqueurs rient, lui lancent des cigarettes et des chewing-gums, tandis qu'un sourire enfantin éclaire son visage reconnaissant, puis, quand nous descendons devant le quartier général, nous nous inclinons aussi bas que possible et les remercions mille fois, après qu'ils sont partis en riant et en blaguant, en lançant leurs cigarettes et leurs chewing-gums, même si je sais que, ce soir, ça les brûlera et ça les démangera, qu'ils pleureront et qu'ils se gratteront, ce n'est pas une consolation et je pivote sur moi-même puis gifle violemment Nishi, si violemment qu'il tombe sur la chaussée et ne se relève pas...
Parce que Nishi n'a pas de courage. Pas de courage.
Parce que Nishi est lâche...
Lâche. Lâche...
Exactement comme moi.
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Tout le monde parle du contre-amiral qui a tué son épouse, son fils de onze ans et sa fille de neuf ans, puis s'est suicidé en laissant ce message : Disposez de nos corps comme vous le feriez pour des chiens...
Tout le monde parle des cendres de millions de Victimes de guerre qui n'ont pas été réclamées, des quatre millions de civils et de soldats rapatriés, beaucoup avec les os et les cendres de leurs camarades et des membres de leur famille dans de petites boîtes blanches qu'ils portaient au cou, du million qui n'est pas rentré... Vivre des existences de joyaux brisés, pas d'argile ordinaire... Tout le monde parle de la pisse et de la merde des rivières, du choléra et du typhus, des catastrophes ferroviaires et des manifestations syndicales, des appels à la grève sur les flancs des trains... Je n'ai pas l'impression d'être libre. Je n'ai pas l'impression d'avoir des droits...
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Je ne veux pas me souvenir. Je ne veux pas me souvenir
"Elles n'ont pas voulu regarder mon visage. Elles ont dit que Noma était mort...."
Mais, dans la pénombre, je ne peux pas oublier....
"Elles n'ont pas voulu regarder mes pieds...."
Ils nous punissent tous....
"Elles ont dit que j'étais un fantôme...."
Nous avertissent tous....
Personne n'est qui il paraît être.
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Elles gardent le silence tandis que nous attendons l’ascenseur, que nous regardons les portes de l’ascenseur s'ouvrir, que nous y entrons, que nous regardons les portes se fermer...
Elle est ici. Elle est ici. Elle est ici...
Elles gardent le silence tandis que nous attendons l’ascenseur plongé dans le noir, puis regardons les portes s'ouvrir à nouveau, que la lumière revient...
Elle est ici. Elle est ici...
Elles gardent le silence tandis que nous suivons le couloir de la morgue, qu'elles enfilent les mules, franchissent les portes et pénètrent dans la pénombre de la morgue...
Elle est ici, ici...
Elles s'inclinent mais gardent le silence quand elles sont présentées au docteur Nakadate, quand les employés sortent un chariot du réfrigérateur...
Ici est Ryuko...
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Douze heures trente.
Tout est perdu ; il y aura une réunion de tous les chefs de service de la Première division ; il y aura les rapports, verbal et écrit ; il y aura la nomination du responsable, la délégation de pouvoir, la répartition des tâches, de l’enquête et de l’évaluation ; de nouvelles heures perdues dans des pièces torrides…
« Pas de chance que ta brigade soit tombée sur cette affaire, dit Adachi. Vingt et un jours d’affilée. Pas de congé. Vous êtes tous coincés ici, à Atago, certains que vous ne résoudrez jamais l’affaire, que vous ne la classerez jamais, certains que tout le monde s’en fiche, mais certains aussi qu’un échec de plus figurera dans votre dossier…
– Ce sera donc exactement comme l’affaire Matsuda Giichi », je dis.
L’inspecteur Adachi approche son visage du mien…
Personne n’est qui il prétend être…
« Cette affaire est classée, caporal », crache-t-il.
Les gens ne sont pas qui ils paraissent être…
Je fais un pas en arrière. Je baisse la tête. Je m’excuse.
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François Guérif nous parle des héritiers du polar comme Dennis Lehane et David Peace.
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