AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782267026894
208 pages
Christian Bourgois Editeur (04/09/2014)
3.75/5   8 notes
Résumé :
À Paris, dans le café où elle a l'habitude d'aller, la narratrice entend une chanson qui la plonge dans le souvenir d'une histoire, le souvenir de sentiments auxquels elle croyait avoir renoncé. Photographe, elle est aussi dans un moment de perte d'inspiration. Une rencontre imprévue la replonge dans les affres de l'amour, en même temps qu'elle lui ouvre de nouvelles pistes de réflexions artistiques. La création et la vie se mêlent, l'une servant l'autre. Mais l'équ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Totale éclipseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Nous sommes à Paris, dans un bar, où notre héroïne se rend fréquemment. Elle est photographe de métier et se trouve dans une période fragile de sa vie, ne sait plus très bien où elle en est. Elle a besoin d'autre chose, de trouver une autre direction.
Soudain, elle entend une chanson qui rappelle plein de souvenirs à beaucoup d'entre nous : » Killing me Softly with his Song » rendue célèbre par les Fugees et avant eux par Roberta Flack (respectons les puristes). Cette chanson est particulière car il s'agit de quelqu'un écoute une chanson, dans un bar, et croit entendre raconter sa propre histoire.
« Killing me softly with his song,
Telling my life with his words” répète le refrain.
Réentendre cette chanson va ramener notre héroïne dans le passé ; lui rappelant une histoire d'amour qui s'était mal terminée et elle s'était jurée de ne plus tomber amoureuse d'un homme….

Ce que j'en pense :

C'est le premier roman de Cécile Wajsbrot que je lis et j'ai pas accroché du tout, le livre m'est tombé des mains à la soixantième page (et encore j'ai fait des efforts pour ne pas arrêter avant.
Dans le chapitre intitulé « diamonds and rust », elle part de l'Odyssée, enchaîne sur les guerres en 1975, en passant par l'histoire d'amour raté entre Joan Baëz et Bob Dylan, mais pourquoi ? Par analogie avec son histoire avec le poète hongrois ?
Le photographe est témoin de la vie mais ne la vit pas. Donc l'auteure regrette l'absence de mouvement. « où se trouve l'aventure ? ... J'aurais voulu partir, j'aimais le mouvement, le voyage, j'avais choisi la fixité ou plutôt la fixité s'était imposée, s'est emparée de moi et m'a fait rester comme je reste à cause de la pluie maintenant mais il y a toujours une raison, bonne ou mauvaise, pour rester. Je vais en sens inverse de la marche des choses, j'essaie, non de maintenir le cap mais de saisir le temps. Ressaisir, capter, arrêter. P 43
Je suis probablement passée à côté de ce livre, j'ai trouvé qu'on était dans l'absurde et je me suis très vite ennuyée car il y a une absence totale de fil conducteur, les choses s'enchevêtrent, il y a des ébauches de connexions. Même en reprenant le livre pour noter les citations, les phrases que j'avais soulignées, je n'ai pas eu envie de lire quelques pages de plus. Il m'est retombé des mains une deuxième fois….

Note : 4/10 et plus sur mon blog

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          250
Paris l'hiver, entre le parc Monceau et la place Clichy, dans un café sur le boulevard, une femme entre deux vies attend. Elle attend de guérir d'un chagrin, et quand elle n'attend pas dans ce café, elle déambule et photographie un Paris froid, nu et pourtant si beau. Rock et Pop, la bande son de ses errances l'aide à mettre des mots sur sa mélancolie. Cet inconnu photographié de dos pourrait la faire renaitre, mais peut-on demander à un inconnu de vous remettre au monde ?

Imaginez un film noir et blanc, surexposé, le boulevard de Courcelles désert, des arbres nus, Paris 2014 filmé par Agnès Varda, sans parole mais avec chansons : Bob Dylan, Léonard Cohen, Mick Jagger, John Lennon, Tim Buckley, Bruce Springsteen, Marianne Faithfull, évidemment, Bonnie Tyler Patti Smith, Sinead O'connor, Cocteau Twins, Amy Winehouse et même Françoise Hardy…Que du beau monde.

Prose impeccable, connaissances parfaite de l'histoire de la musique Rock, Didier Varrot, Pierre Lescure et autres enfants du Rock n'ont qu'à bien se tenir. L'écriture sensible de Cécile Wajsbrot fait des miracles, la solitude de son héroïne devient la nôtre. Au fait pourquoi Agnès Varda ? Parce qu'elle a formidablement filmé Paris dans « Cléo de cinq à sept » et qu'elle habite rue Daguerre un des inventeurs de la Photographie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          210
Eclipse totale avec ce nouveau roman de Cécile Wajsbrot, composé de quinze chapitres en forme de bande sonore pour évoquer un amour perdu et un amour à venir. Un roman musical certes, mais aussi photographique : description d'un lieu parisien mais aussi d'un personnage désiré qui est à la fois le souvenir et le futur amant. Cécile Wajsbrot réussit un roman dont l'histoire progresse avec douceur, comme cet escalier sur la couverture, qui mène vers l'ailleurs, l'inconnu, ce qui ne se distingue pas encore, mais qui s'imagine. Pour illustrer son histoire, l'auteur convoque et décrit avec beaucoup de passion, de talent, de dextérité, la musique, ou plutôt des chansons, des albums, bien précis, celles et ceux de Leonard Cohen (Famous blue raincoat), This Mortal Coil (Song to the siren), Radiohead (Kid A), Amy Winehouse (Rehab) ou encore Patti Smith (Because the night), pour ne citer qu'eux. Totale Éclipse est une belle réalisation, très originale, presque indispensable pour se dégager du bruit de la rentrée littéraire, en musique, évidemment...
Commenter  J’apprécie          41
Cécile Wajsbrodt poursuit son oeuvre littéraire avec un talent immense, une observation fine, sensible et terriblement juste des mouvements de l'âme humaine.
Une photographe en perte d'inspiration, solitaire, meurtrie rencontre un inconnu dans un café et réussira à le convaincre de faire une série de photos dans la rue, vues de dos, par une après-midi d'hiver. Cet homme, qu'elle surnomme Faiseur de pluie,elle va en tomber follement amoureuse... sa vie va se transformer en attente, en espoir comblé ou déçu, entre deux rendez-vous furtifs. Mais sa vie va aussi s'envoler grâce au succès de l'exposition qu'elle fera à partir de ces photos.
Chaque chapitre est associé à une chanson qui a marqué de ses notes un souvenir de la photographe, chanson qui est aussi restituée à travers sa propre histoire, qui l'a écrite, qui l'a chantée, à quel moment et comment... Une véritable bande-son accompagne ainsi la lecture de ce livre.
Cécile Wajsbrodt a écrit un très beau texte mélancolique.sur l'amour, sur l'image, sur la musique. Un texte grâce auquel notre propre attente, nos propres souvenirs , remontent à la surface de notre mémoire.


Commenter  J’apprécie          10
Un chapitre=une chanson. Voilà le format adopté par l'auteur et d'une efficacité sensible et fragmentaire comme je les aime. Beaucoup d'auteurs tentent d'allier la musique, la vie et l'écriture, mais peu parviennent à nous transporter avec autant de sensibilité que Cécile Wajsbrot. Ici, la musique (quelle qu'elle soit) est autant sujet que toile de fond pour l'histoire que nous raconte la narratrice (ce "je" gnomique), cette histoire universelle de l'absence, de la séparation, de la perte et du souvenir.

Car il ne s'agit pas vraiment d'un "je" en particulier ici mais d'un témoignage parmi d'autres sur ces sujets ô combien humains dans leurs contrastes et leurs aléas.

Les chansons dont il est question à chaque chapitre sont autant de souvenirs égrainés et ravivés par leur écoute. Depuis ma lecture de ce livre, j'écoute chaque jour "Famous blue raincoat" de Leonard Cohen qui moi aussi me parle et me touche, fait appel tant à mon propre passé qu'à celui de la perte de façon plus générale et du deuil.

Le "je" fait appel à toutes ces chansons qui ont marquées son histoire à un moment ou un autre, des chansons pas forcément choisies ni forcément appréciées mais qui ont étés là (dans un café à ce moment précis, lors d'une rencontre,...) et qui font parties des souvenirs eux-mêmes, comme toutes ces chansons qui nous accompagnent au long de notre vie et qui, en nous, sont chargées de notre histoire, d'instants partagés ou de moments intimes à tout jamais.

Le prose lyrique, sorte de flux de conscience très woolfien, accompagne ces mélodies au rythme tourbillonnant des souvenirs qui étreignent le "je" dans son propre passé, un passé qui semble emprisonner, à l'instar de cet éternel retour de la perte qui parcourt nos vies humaines.

Lien : http://justine-coffin.me/201..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"À quoi sert une chanson si on ne peut l'écouter dix, quinze fois de suite, si elle n'exprime pas ce qu'on ressent au moment où on l'entend, si elle n'exprime pas mieux qu'on ne le pourrait des choses enfouies ou à fleur de peau, une partie de notre vie ? De retour chez moi j'avais mis un refrain qui me taraudait, une sorte de confidence presque murmurée, once upon a time I was falling in love, now I am just falling apart - autrefois je tombais amoureuse, maintenant je tombe en morceaux. Je n'y peux rien. Totale éclipse du cœur. Rien faire d'autre qu'entendre cette chanson pour la centième fois, trop fort, me laisser submerger par l'orchestration, la voix rauque, et attendre. Attendre qu'il revienne, espérer. Ai-je jamais attendu ainsi ? Quelqu'un que je ne connais pas ? Je croyais avoir renoncé, m'être consacrée à l'art, faire de mon mieux, rendre mon travail unique, en tout cas repérable, voir des expositions, être en contact avec d'autres photographes en pensant toujours à l'art, au métier, atteindre un jour, peut-être, la célébrité, au moins une renommée. Je croyais avoir décidé de donner la priorité aux images et non à ma vie, je faisait des conférences sur l'histoire de la photo, je montrais les premiers reportages, le témoignage lointain de la guerre de Crimée, 1855, la tour de Malakoff prise par Langlois, un fort en ruine et une petite maison de bois qui semble dominer un paysage désertique, une plaine dévastée. Un télégraphe rudimentaire et des ciels retouchés, un ensemble présenté dans un panorama sur les Champs-Élysées - un panorama ? C'est une rotonde où sont exposées des photographies ou des dessins qui permettent de voir un paysage sur 360 degrés. Ou bien Roger Fenton, le photographe anglais apportant son lourd matériel en Crimée, toujours, et cette prise de vues intitulée Valley of the Shadow of Death, vallée de l'ombre de la mort, dont il existe deux versions, l'une où la route est encombrée de boulets de canon, l'autre où la route est vide et les boulets sur le bas-côté. Ont-ils été placés sur la route dans un deuxième temps, pour figurer la présence de la guerre - ainsi que le suggère Susan Sonntag dans une célèbre analyse - ou la photographie vide a-t-elle été prise avant l'autre, les boulets n'étant pas encore tombés ? L'ordre des photos , outre son importance historique, aiderait à déterminer si la photographie des boulets sur la route est une mise en scène - et du point de vue contemporain, une falsification - ou si le reportage montre une réalité. Il m'arrivait de poser ces questions devant un auditoire, et quand je les posais, de m'y intéresser, il m'arrivait de décrypter la fameuse photographie de la prise du Reichstag et du drapeau soviétique flottant sur Berlin, d'Evgueni Khadei, dont on sait aujourd'hui qu'elle ne fut pas spontanée, que le soldat s'y reprit à plusieurs fois pour monter et brandir le drapeau symbole de victoire. Je parlais de guerres que je n'avais pas connues, d'un matériel que je n'utilisais pas, au nom de l'Histoire et de la nécessaire connaissance du passé, mais devant cette ombre d'homme, rien ne tenait plus. Total Eclipse of the Heart, au milieu du refrain - Once upon a time I was falling in love - la pluie avait cessé. And now I am falling apart. Je retourne au café chaque matin en espérant qu'il reviendra. J'y suis à l'ouverture et je n'ose pas partir."
Commenter  J’apprécie          70
Les chansons sont faites pour les absents, les chansons sont des lettres qui restent sans réponse. Le poète hongrois. Toi. Ceux que nous avons côtoyés ou aimés, tous ces gens qui emplissaient nos vies continuent leur chemin loin de nous, peut-être dans une rue voisine, mais nous ne les voyons plus et nous les imaginons tels qu’ils étaient à l’époque sans penser que leur vie a changé ou qu’elle s’est simplement poursuivie, comme la nôtre. P 13
Commenter  J’apprécie          150
Les chansons qu’on aime touchent plus encore lorsqu’elles prennent au dépourvu. Quand on ne choisit pas de les entendre, que le hasard décide à votre place. Lorsqu’une voix s’élève du fond du temps. P 10
Commenter  J’apprécie          250
Détruire. Ce qu'on a construit lentement, avec hésitation, remords, avec incrédulité. Obtenir ce qu'on veut et se le voir refuser. D'un coup. Sans raison. Sans explication. Quelque chose et puis plus rien. Recommencer – combien de fois ? A chaque âge de la vie. Quelque chose et puis plus rien. Quelqu'un et personne. Il était là, je le voyais, je le sentais, il venait, m'appelait, il me parlait, me touchait. Je vivais le présent. Chaque rencontre était l'unique, ma vie, un pont de l'une à l'autre. Les phrases sans lui illuminées par les phrases avec lui. Les moments sans lui justifiés par le souvenir de sa venue ou par l'attente. Mon corps n'existant que par le sien. Ma vie en dehors de lui éclatée, incendiée – anéantie. Maintenant je n'existe plus. Je revis chaque instant, chaque rare parole, je vois ses gestes, je sens son approche, ses mouvements, je sens le vide en moi.
Commenter  J’apprécie          20
J’essayais les visages, j’essayais de capter une essence, l’expression, croyais-je, finissait par se révéler ou plutôt, finissait par révéler quelque chose. Le portrait ne ressemblait pas forcément à la personne parce qu’il en constituait la quintessence. P 12
Commenter  J’apprécie          91

Videos de Cécile Wajsbrot (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Wajsbrot
Rencontre animée par Julien Viteau
« Les Lettres dans la forêt courent tant bien que mal la poste d'avril à octobre 2021. À la parution d'Une Autobiographie allemande – en 2016 – nous sentions ne pas en avoir tout à fait terminé avec notre échange. C'est ainsi qu'est née l'idée d'écrire un autre livre, une correspondance, aussi, autour de la littérature, domaine peu abordé dans le premier livre. Nous nous sommes écrit des lettres, envoyées d'abord par la poste puis par la voie électronique, lettres soumises au grand désordre du confinement. Il y a eu des pauses, des reprises, d'autres pauses, des répétitions. Nous avons décidé de tout garder pour conserver la spontanéité de l'échange.»
Hélène Cixous, Cécile Wajsbrot
À lire – Hélène Cixous, Cécile Wajsbrot, Lettres dans la forêt, éd. L'Extrême contemporain 2022.
Lumière par Patrice Lecadre, son par Adrien Vicherat
+ Lire la suite
autres livres classés : photographieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (21) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1084 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..