Aldous Huxley n'est pas qu'un observateur c'est aussi un penseur critique sur l'organisation sociale et comme le titre l 'indique un authentique septique.
J ai savouré ses descriptions.
Celle de Bombay est très drôle l'énumération des différents style d'une ville qui a été construite entre 1860 et 1900 est inoubliable:
On passe du «style gothique vénitien» au «style ornementé français du quinzième siècle» en passant par le «style gothique du quatorzième siècle» et pour finir «le style moyenâgeux de Mr Trubshawe» et comme le rajoute
Aldous Huxley avec son humour si britannique: «Mr Trubshawe resta prudemment imprécis.»
Cet auteur m'a sidéré par la modernité, la pertinence et parfois la profondeur de ses propos.
Son livre est publié en 1926, et la partie la plus intéressante et la plus longue de son voyage se situe en Indes.
Il passe ensuite en Malaisie, en Chine, au Japon, aux USA, et revient à Londres.
C'est une époque où, un Anglais aux Indes est amené à s'interroger sur la supériorité, ou la soi-disant supériorité, des valeurs du colonisateur par rapport à celles du colonisé.
Bien loin de simplifier les situations, il nous entraîne à chaque fois dans une réflexion qui nous étonne.
Je prends un exemple,
il est amenée à faire une promenade à dos d'éléphant,
il explique d'abord ce que représente un éléphant pour un homme important à Jaipur, puis avec un humour très britannique décrit ce mode de transport,
" au risque de paraître ingrat, je dois reconnaître que, de tous les animaux que j'aie jamais montés, l'éléphant est de beaucoup le plus inconfortable."
Suit une explication précise de l'inconfort.
Comble de l'horreur, ce jour là l'éléphant se soulage.
Une pauvre paysanne se précipite pour recueillir les excréments du royal animal.
Première remarque sur les différences de statuts
"elle nous donna du Salaam Maharaj ", nous octroyant dans sa reconnaissance le titre le plus pompeux qu'elle pût trouver"
Il continue sa réflexion et après sa gène, d'être aussi nanti, il finit par conduire sa réflexion sur l'utilité de recycler les excréments. Et voici sa conclusion:
« Notre oeuvre , quand on la compare à celle des vaches et des éléphants, est remarquable . Eux, font, de façon automatique , du fumier; nous, nous le recueillons et en faisons du combustible. Il n'y a pas là matière à déprimer; il y a là de quoi être fiers. Pourtant , malgré le réconfort de la philosophie, je restai songeur.»
Trois pages de réflexions sur les excréments d'éléphant .. nous laissent un peu songeur mais très amusés également!
A son arrivé à Manille,
il est sollicité par la presse, il réfléchit alors sur ce qu'est la notoriété et il se scandalise d'être plus sollicité par les journalistes parce qu'
il est un écrivain déjà célèbre. Il se dit que s'il avait été un scientifique dont les recherches pourraient être très importantes pour l'avenir de l'humanité, il aurait été beaucoup moins connu.
Je me suis alors demandé ce qu'il penserait de notre époque ou une jeune femme devient célèbre pour avoir dit "Allô quoi "!
J ai moins aimé ses descriptions et ses remarques sur les USA, pourtant ça commençait bien avec la description de la publicité pour une entreprise de pompes funèbres qui est vraiment très drôle!
Un livre à déguster et qui vous surprendra!
Lien :
http://luocine.over-blog.com..