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EAN : 9782253115571
315 pages
Le Livre de Poche (04/10/2006)
3.69/5   734 notes
Résumé :
« Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place et de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 734 notes
Il y a quelque temps de cela un ami musulman me disait que nous les athées étions intolérants. Je me souviens de ces paroles c'était pendant les manifestations contre le mariage homosexuel; et devinez qui défilait dans les rues. Ceci dit cette critique ne va peut-être pas plaire à tout le monde. J'assume.
Avant de parler du traité d'athéologie je voulais vous parler de son auteur le très médiatique Michel Onfray via son travail dans sa célèbre université populaire de Caen.
Je suis tombé sous le charme de cet ancien professeur de philo son côté anar qui n'hésite pas à déboulonner ces icones comme Sartre, Freud ...
C'est peut-être cet aspect de lui, cette façon de remettre en cause qui agace ces intellectuels de la capitale.
Venons en au fameux traité d'athéologie.
Les trois religions monothéistes ont depuis toujours été la source première des massacres, de l'esclavage, de génocide. Ces guerres de religions pour savoir quel peuple avait le meilleur ami imaginaire, c'est tout simplement absurde.
Dans ce livre on découvre la collusion du clergé avec les dictatures ou ces textes en total contradiction entre elles, cette fascination de la mort, cette haine de la femme, ce mépris pour l'intelligence .
ce récit facile à lire avec de nombreux exemples tirés des évangiles ou des sourates ne peuvent laisser insensible le lecteur.
pour finir je dirais ceci " la religion est une insulte à la personne humaine "
désolé pour les personnes qui vont se sentir insulté par cette critique tel n'était pas mon but
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Tiens, le mot n'existe pas. L'ordinateur souligne en rouge. Serait-il lui aussi à ce point imprégné de l'idéologie monothéiste (le mot existe) dominante ? le bouquin de Michel Onfray, qui ne fait pas dans la dentelle, détruit toutes les balivernes religieuses avec une violence qui n'a d'égale que celle déployée par les religions elles-mêmes pour défendre leurs mondes imaginaires, leurs arrières-mondes qui empêchent aux hommes de vivre dans le seul monde dont ils sont sûrs, la terre, en leur présentant un paradis qui en est l'exact inverse.

Les thèses de Michel Onfray sont très séduisantes, bien plus que la manière dont il les défend, notamment en réécrivant très rapidement l'histoire pour faire du christianisme le fruit de la névrose De Saint Paul et de la soif de pouvoir absolu de Constantin. L'histoire est toujours plus complexe que ça, les religions sans doute aussi. Cependant, en affirmant qu'il est impossible de faire reposer une vision du monde sur un livre écrit par plusieurs auteurs durant plusieurs siècles et dans lequel on trouve tout et son contraire, Michel Onfray met à jour une évidence dont on se demande pour quelle raison (la sacro-sainte tolérance ?) elle n'est pas plus souvent affirmée.

A quoi peut bien servir la fiction religieuse, la vie éternelle en des prés où l'herbe est fraîche et où nos corps, si volontiers martyrisés par les religieux, deviennent glorieux, presque spirituels, sinon à consolider un pouvoir qui empêche aux individus de revendiquer une vie meilleure ici et maintenant ? A quoi peut bien servir la référence à un livre unique sacré, Bonne Nouvelle tamponnée par Dieu lui-même, sinon à prendre la place que tous les autres livres peuvent revendiquer ? A quoi peut bien servir la révélation de la vérité sinon à tuer dans l'oeuf toute velléité des hommes, philosophes et scientifiques en premier lieu, à découvrir par le biais de leur propre raison ce qu'est le monde dans lequel nous vivons et quelle est la façon la plus intelligence d'y passer le peu de temps de vie que nous avons ?

Cette lecture renforce en moi ce sentiment de duperie qui a été celle de mon enfance durant laquelle on m'a obligé à me prosterner devant un Dieu dont on n'a jamais pu me prouver rationnellement l'existence puisque le livre dont on lisait des passages choisis était la vérité et que penser qu'il était possible que Dieu ne soit qu'une invention humaine tenait de l'impensable parce qu'on ne pense pas hors du moule chrétien. Cette lecture, douloureuse parce que j'y adhère, me coupe radicalement du monde dans lequel je vis et des gens que j'aime. Alors j'essaie d'être critique, de faire par exemple à Michel Onfray le reproche de ne jamais évoquer le protestantisme. J'essaie de sauver les meubles pour pouvoir parler aux gens et la duperie, parce que tout le monde ne peut pas être Michel Onfray, continue.
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C Q F D
En quatre parties : Athéologie, Monothéismes, Christianisme et Théocratie, Michel Onfray dresse le portrait des religions depuis leur genèse jusqu'à nos jours.
La croyance en pâtit, la raison bouillonne.
La croyance désapprouvera, contredira, démontera, ignorera.
La raison s'effrayera, s'affirmera, démontrera, expliquera.
Selon ce que vous voudrez voir, selon ce que vous voudrez entendre.
Dommage...
Michel Onfray, en termes accessibles, prouve par a + b, combien l'endoctrinement, l'obscurantisme, la fable des arrière-mondes pervertirent et pervertissent toujours l'intelligence, la réflexion et la raison.
Combien ces écrans politico-religieux ont manipulé et manipulent (on n'en voit que trop l'explosion aujourd'hui et le livre parut en 2005!) depuis des siècles nombre de gens angoissés par une pulsion de mort dans l'ici-bas.
Puisqu'un ailleurs promet une jouissance post-mortem définitive, les convaincus vivront (avec culpabilité) dans son attente.
Chaque religion leur dira comment, avec cette condamnation de l'autre, forcément infidèle, et une condamnation commune, celle de l'athée.
Michel Onfray décortique les contradictions, les aberrations et les dérives passées et actuelles de ces monothéismes.
Des origines (répétition de faits - références à la mythologie) en passant par les siècles conquérants jusqu'au silence ou approbation du XXe pour en arriver à notre XXIe non moins plongé dans une religiosité dangereuse, insinuante, expansionniste, ce traité d'athéologie attire l'attention sur les incohérences de l'Histoire et la nécessité d'une vigilance et d'un engagement pour construire un monde post-moderne sans soumission.
Le sous-chapitre 9 dans la partie 4 : Théocratie est d'une lucidité et d'un réalisme qui interpellent, confortent et expliquent le sentiment de malaise profond qui règne sur la planète entière.
Dans le sous-chapitre 12, conclusion du livre, Michel Onfray propose et défend une laïcité post-chrétienne, affirmant préférer le philosophe à tout autre directeur de conscience (curés, imams, rabbins...).
Dans une langue enflammée, il convoque la raison pour construire une nouvelle approche du monde qui en aurait fini une fois pour toute avec la transcendance pour lui préférer l'immanence.
Il fustige le relativisme mou d'aujourd'hui plaçant toutes les croyances, même laissées à la sphère intime, sur un pied d'égalité.
Chacun pourra en penser ce qu'il voudra mais au moins peut-on inviter à lire et à y réfléchir sérieusement...

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Malgré les critiques qui lui sont sont faites, je trouve un grand intérêt à la lecture d'Onfray, qui milite pour une réhabilitation de la philosophie matérialiste (Démocrite, Epicure, Lucrèce, Spinoza, etc....)
Je pense avec lui, qu'elle fut mise sous le boisseau par l'institution (ceci depuis l'antiquité, et notamment depuis St Augustin, et par le moyen âge ensuite) ......au profit de l'école idéaliste platonicienne (ou plutôt augustino-platonicienne..)
Pour les gens de ma génération, le point de vue idéaliste, et non matérialiste dominait sans partage à l'époque le corps professoral. Il est vrai en revanche, que dans les années suivant 68, le point de vue matérialiste, voire carrément marxiste, voire parfois tout à fait communiste, a sans doute été dominant, à l'université en tout cas. Je ne sais, en ce qui concerne la philosophie, ce qu'il en est maintenant..... Mais il me semble qu'un certain rééquilibrage est en cours..... Je me trompe peut-être...
Si des penseurs comme Onfray peuvent contribuer à faire pencher la balance dans le sens matérialiste, malgré ses outrances, je ne puis, en tant qu'athée et matérialiste, que m'en réjouir, au risque de passer moi aussi pour..... un "intégriste laïque".
Certes les digressions d'Onfray autour de l'hédonisme, qui lui ont valu le succès médiatique qu'il connait, sont effectivement parfois surprenantes. Ses outrances ne constituent cependant pas le coeur de sa doctrine. Ce qui est plus intéressant chez lui , c'est la réhabilitation de la pensée antique matérialiste épicurienne contre l'idéalisme platonicien et augustinien, ce sont ses dévelopements sur la pensée "libre pensante" des 16ème, 17ème et 18ème siècles. Voir à ce sujet ses conférences sur France culture, disponibles sur le site de cette radio. Ce qui est passionant aussi, c'est le parallèle qu'il établit entre les penseurs grecs mentionnés ci-dessus et Spinoza, parallèlle que trace également très bien compte Sponville.
Pour ce qui est de la critique radicale des trois monothéismes, qui lui est particulièrement reprochée dans le contexte actuel, il avance, dans le traité d'athéologie, quelques arguments convaincants relatifs à la haine de la raison, de la liberté et de la vie dont ont fait preuve les trois monothéismes. le mot haine est peut-être un peu fort (encore que ...), mais en tout cas, méfiance me semble la moindre chose que l'on puisse dire . Je parle des institutions bien sûr, et non de certains penseurs chrétiens, juifs ou musulmans ayant pu faire preuve de largeur de vues en la matière.....
Pour ne parler que de la "haine" de la raison concernant la chrétienté, Onfray cite l'exil du jardin d'Eden, sanction encourue non pour avoir croqué la pomme mais pour avoir voulu goûté aux fruits de l'arbre de la sagesse. Et l'on ne peut s'empêcher de penser à Galilée, aux combats qu'on dû mener les chercheurs et certains scientifiques, parfois au péril de leur vie ou de leur carrière pour faire prévaloir la raison contre la doctrine et l'idéologie.
Je rappelle également que la théorie de Darwin, grand satan des créationistes contemporains, fut condamnée par l'église au départ, avant d'être acceptée (enfin, tolérée serait plus exact...) devant l'évidence des faits scientifiques.........
Pour la haine de la liberté, qu'il me suffise de mentionner l'inquisition, les nombreuses persécutions d'hérétiques présumés, les interdictions de livres, etc...etc...
Quant à la haine de la vie (du corps, de l'amour physique, du plaisir...), je pense que de grandes démonstrations ne sont pas nécessaires pour comprendre que les institutions des trois monothéismes, globalement, et même encore aujourd'hui, se sont montrés plus influencés par Thanatos que par Eros......
C'est quand même l'église catholique qui prèche, encore aujourd'hui, l'abstinence et la fidélité comme solution à la propagation du sida, même en Afrique.....
Si l'église tient aujourd'hui un discours plus acceptable, plus "politiquement correct" sur ces questions, celà ne provient pas d'un processus endogène d'auto-évolution, mais bien d'une influence plutôt exogène - venue le plus souvent "d'ailleurs" que des rangs écclésiastiques, d'une révision, adoptée à contre coeur, ceci pour la survie même de l'église, rendue nécessaire par la pression des sociétés civiles des pays européens, qui ont contraint l'institution à modifier son discours pour continuer à être entendue des chrétiens eux-mêmes.....
Je sais bien, on me dira que les valeurs prônées par notre société républicaine sont fondamentalement judéo-chrétiennes, que l'idéal de fraternité, d'aide aux pauvres, de partage, de justice est très biblique, que pour ce qui concerne le repentir, notre civilisation l'a si bien intégré que nous nous battons la coulpe sans arrêt et à propos de tout…
Il est vrai qu'il y a eu une relation "dialectique" entre le message biblique (ou plutôt chrétien...) et l'opinion occidentale moderne. La société civile a forcé l'église à modifer son discours, mais le message chrétien (le nouveau testament et non la bible !) est sans doute aussi à l'origine de certaines valeurs républicaines et démocratiques, voire de gauche, actuelles : le partage, l'égalité entre les êtres, une certaine ... comment dire...."douceur" et un renoncement à la violence dans les relations humaines, etc.....Valeurs que l'on ne trouve exprimées dans les trois monothéismes, avec une telle force et une telle continuité (même un athée indécrottable et anticlérical comme moi doit bien le reconaître..) que dans le nouveau testament, en tout cas ni dans l'ancien testament, ni dans le Coran.
Mais quand même...Que de luttes contre le dogme et l'institution, que de temps passé à rationicer, que de souffrances et d'obscurantisme, que de coupage de cheveux en quatre sur le sexe des anges....... d'excommunications, de croisades....... de complicité, de "collaboration" de l'institution avec les pouvoirs les plus despotiques et anti égalitaires..... avant que ces valeurs chrétiennes originelles et fondamentales soient enfin redevenues celles que prône prioritairement l'église. On revient de loin...........et je ne puis m'empêcher de penser que ce retour aux sources est dû avant tout aux luttes de la société civile contre le dogme ou tout simplement à la compréhension, par l'institution, de la nécessité d'évoluer pour conserver quelque crédibilité aux yeux de l'opinion publique et mêmes des croyants....

Lien : http://jcfvc.over-blog.com
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Certains vins doivent décanter pour, à nouveau, être apte à la dégustation. Cette mise à l'épreuve permet au vin de retrouver sa quintessence, la raison pour laquelle il a été produit. Encore faut-il avoir été, un minimum, initié à l'oenologie pour apprécier ce monde aromatique et goûter ses variations. Au fur et à mesure de l'initiation, ce sont presque les cinq sens qui sont exploités pour différencier les subtilités et les cépages. On passe ainsi d'une simple histoire de goût à la reconnaissance d'une technique viticole plurimillénaire.

Le traité d'athéologie de Michel Onfray, sorti en 2005, est, selon moi, un livre qui s'inscrit dans ce même processus initiatique. Quelques références sont nécessaires pour suivre le philosophe dans ses pérégrinations d'athée – ou, du moins, faut-il avoir à portée de mains les 3 ouvrages que sont la bible, la torah ou encore le coran, pour pouvoir vérifier les dires de Onfray. Ensuite, le fait de laisser couler les années, avant de relire certains de ses écrits, permet une prise de recul temporelle, une décantation de ses paroles. Alors que reste-il de ce traité d'athéologie qui fit sensation à l'époque? Était-ce de la piquette ou un millésime? Analyse.

En se donnant l'objectif de déconstruire les trois grands monothéismes, Michel Onfray retrace L Histoire, telle une ligne du temps, à la lueur de moyens contemporains. Bibliographie, biographies, références aux sciences. Libre à chacun, ensuite, d'aller vérifier si les exemples, que prend le philosophe, sont pertinents ou tirés par les cheveux. D'où l'intérêt d'avoir les trois « grands » livres sacrés à portée de main quand on lit ce genre d'essai.

Tout d'abord, dire que Jésus n'a jamais existé peut paraître un lieu commun pour beaucoup d'entre-nous mais Michel Onfray recompose les pièces du puzzle historique et démonte cette fable, point par point, à coup de mises en perspective chronologiques. Nous apprenons ainsi que cette histoire de Jésus représente un style rhétorique et littéraire classique dans les mythes créés par les philosophes antiques:

"Marie, mère de Jésus, conçoit dans la virginité, par l'opération du Saint-Esprit; banal: Platon également procède d'une mère dans la fleur de l'âge, mais disposant d'un hymen préservé. […] le fils de Joseph est surtout fils de Dieu? Pas de problème : Pythagore également que ses disciples prennent pour Apollon venu directement de chez les Hyperboréens. Jésus effectue des miracles, rend la vue à des aveugles, la vie à des morts? Comme Empédocle qui, lui aussi, ramène à la vie un trépassé…"

Onfray articule aussi son raisonnement, parmi tant d'autres exemples, autour d'un certain Constantin – l'empereur romain – qui jouera le rôle de rampe de lancement pour le christianisme, au IVème siècle. On y apprend que cet empereur, conscient du pouvoir de soumission de la religion chrétienne imposera, par la force, cette dernière à tout l'Empire romain. Ainsi quiconque ne se convertit pas au christianisme à partir de Constantin s'expose à de graves problèmes. En d'autres termes: l'Inquisition avant l'heure.

Le traité d'athéologie est un livre de dissection du christianisme mais aussi du judaïsme ou de l'islam. le philosophe va prélever des sourates qui prêchent, noir sur blanc, des appels à la violence contre quiconque ferait partie du camp d'en face. Ceci est d'ailleurs un point commun aux trois monothéismes: Prôner la paix, oui mais seulement pour les membres d'une même religion. L'autre étant toujours un ennemi potentiel voir un infidèle, mécréant, impie, une brebis égarée, … j'en passe des vertes et des pas mûres.

De plus, Michel Onfray vise juste en avançant que la lecture de la bible, torah ou du coran peut se faire à coup de prélèvements puisque ces trois livres sont pétris de contradictions, on peut dire une chose et son contraire puisque les deux sont écrits: guerre et paix, pardon et détestation de l'autre, fable et réalité. Schizophrénie tout simplement. En revanche ces mêmes écrits sacrés savent être limpides quand il est question de soumission de la femme ou du rejet du corps sexué. Bref n'en jetez plus.

Michel Onfray est un historien de la philosophie. Avec ce traité d'athéologie on peut saluer son travail de déconstruction mais l'on a bien du mal, en refermant ce traité, à comprendre pourquoi il ne va pas plus loin pour construire une pensée positive, indépendante du discours religieux. Les plus au fait me diront que le philosophe français a formulé ce souhait dans des ouvrages tels que Cosmos ou La puissance d'exister. Mais en appelant ce livre « traité d'athéologie », n'était-on pas en droit de s'attendre à plus qu'une déconstruction?

Certes, le philosophe de Caen, fait une petit incursion sur le terrain du post-humain et explique pourquoi les religions arrivent si facilement à enrôler de nouveaux membres encore aujourd'hui dans notre société nihiliste. Mais peut-être aurait-il fallu ajouter un chapitre entier sur une pensée libre qui trace seule son sillon. Qui ne se pense pas contre quelque-chose mais indépendamment.

Ce livre offre donc des pistes de réflexion à la lumière de l'Histoire des religions. Il reste au lecteur à se faire un avis quant à l'athéisme, en espérant qu'il ne déplace pas le problème en troquant son chapelet pour un autre objet de dévotion du style … smartphone.
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
[...] Car l'inverse me semble bien plutôt vrai : "Parce que Dieu existe, alors tout est permis ..." Je m'explique. Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l'Ancien Testament à aujourd'hui : l'affirmation d'un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux a généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix ... le fantasme juif du peuple élu qui légitime le colonialisme, l'expropriation, la haine, l'animosité entre les peuples, puis la théocratie autoritaire et armée ; la référence chrétienne des marchands du Temple ou d'un Jésus paulinien prétendant venir pour apporter le glaive, qui justifie les Croisades, l'Inquisition, les guerres de religion, la saint-Barthélémy, les bûchers, l'Index, mais aussi le colonialisme planétaire, les ethnocides nord-américains, le soutien aux fascismes du XX° siècle, et la toute puissance temporelle du Vatican depuis des siècles dans le moindre détail de la vie quotidienne ; la revendication claire à presque toutes les pages du Coran d'un appel à détruire les infidèles, leur religion, leur culture, leur civilisation, mais aussi les juifs et les chrétiens - au nom d'un Dieu miséricordieux ! Voilà autant de pistes à creuser que, justement, à cause de l'existence de Dieu tout est permis - en lui, par lui, en son nom, sans que ni les fidèles, ni le clergé, ni le petit peuple, ni les hautes sphères y trouvent à redire ...
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Après un temps de silence, [Abduramane] précise qu’avant d’entrer au Paradis, il devra toutefois rendre des comptes et qu’il n’aura probablement pas assez de toute son existence de croyant pieux pour expier une faute qui pourrait bien lui coûter la paix et la vie éternelle... Un crime? Un meurtre? Un péché mortel comme disent les chrétiens? Oui, en quelque sorte : un chacal écrasé un jour sous les roues de sa voiture... Abdou roulait trop vite, ne respectait pas les limitations de vitesse sur les pistes du désert – où l’on aperçoit un pinceau de phare à des kilomètres ! –, il n’a rien vu venir, l’animal a surgi de la pénombre, deux secondes plus tard il agonisait sous le châssis du véhicule.

Obéissant à la loi du code de la route, il n’aurait pas commis ce sacrilège : tuer un animal sans la nécessité de s’en nourrir. Outre que, me semble-t-il, le Coran ne stipule rien de tel..., on ne peut tout de même être tenu pour responsable de tout ce qui nous advient! Abduramane croit que si : Allah se manifeste dans les détails, cette histoire prouve la nécessité d’être soumis, à la loi, aux règles, à l’ordre, car toute transgression, même minime, rapproche des enfers, voire y mène directement...

Le chacal hanta ses nuits, longtemps, il l’empêcha de dormir plus d’une fois, il le voyait souvent, dans ses rêves, lui interdisant l’accès au Paradis. Au moment où il en parlait, l’émotion revenait. Son père, vieux sage nonagénaire, ancien soldat de la guerre 14-18, avait surenchéri : à l’évidence, il avait manqué de respect à la loi, il devrait donc s’en expliquer le jour de sa mort. En attendant, dans le pus infime de sa vie, Abduramane devait tâcher d’expier ce qui pouvait l’être. Aux portes du Paradis, le chacal attend. Que n’aurais-je donné pour qu’il déguerpisse et libère l’âme de cet homme intègre.

Que cet aspirant bienheureux partage la même religion que les pilotes du 11 Septembre peut paraître bien singulier! L'un porte le poids d’un chacal malencontreusement expédié au cynosarge; les autres jouissent d’avoir anéanti un maximum d’innocents. Le premier pense que le Paradis lui sera difficile d’accès pour avoir transformé en charogne un charognard ; les seconds imaginent que la béatitude leur revient de fait pour avoir réduit en poussière la vie de milliers d’individus – dont des musulmans... Le même livre justifie pourtant ces deux hommes évoluant chacun aux antipodes de l’humanité : l’un tend vers la sainteté, les autres réalisent la barbarie.
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A viser le Paradis, on manque la Terre.
..la synagogue, le temple, l'église ou la mosquée, tous endroits où l'intelligence se porte mal et où l'on préfère depuis des siècles l'obéissance aux dogmes et la soumission à la Loi - donc à ceux qui se prétendent les élus, les envoyés et la parole de Dieu
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[...] Ludwig Feuerbach propose une explication de ce qu'est Dieu. Il ne nie pas son existence, il dissèque la chimère. Pas question de dire "Dieu n'existe pas", mais "Qu'est-ce-que ce Dieu auquel la plupart croient ?" Et de répondre : une fiction, une création des hommes, une fabrication obéissant à des lois particulières, en l'occurrence la projection et l'hypostase : les hommes créent Dieu à leur image inversée.
Mortels, finis, limités, douloureux de ces contraintes, les humains travaillés par la complétude inventent une puissance dotée très exactement des qualités opposées : avec leurs défauts retournés comme les doigts d'une paire de gants, ils fabriquent les qualités devant lesquelles ils s'agenouillent puis se prosternent . Je suis mortel ? Dieu est immortel : je suis fini ? Dieu est infini ; je suis limité ? Dieu est illimité ; je ne sais pas tout ? Dieu est omniscient ; je ne peux pas tout ? Dieu est omnipotent ; je ne suis pas doué du talent d'ubiquité ? Dieu est omniprésent ; je suis créé ? Dieu est incréé ; je suis faible ? Dieu incarne la Toute-Puissance ; je suis sur Terre ? Dieu est au ciel ; je suis imparfait ? Dieu est parfait ; je ne suis rien ? Dieu est tout, etc.
La religion devient donc la pratique d'aliénation par excellence : elle suppose la coupure de l'homme avec lui-même et la création d'un monde imaginaire dans lequel la vérité se trouve fictivement investie.
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Je ne méprise pas les croyants, je ne les trouve ni ridicules ni pitoyable, mais je désespère qu'ils préfèrent les fictions apaisantes des enfants aux certitudes cruelles des adultes.
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Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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