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EAN : 9782253040620
223 pages
Le Livre de Poche (14/10/2002)
3.71/5   224 notes
Résumé :
" Héloïse ! Une des créatures les plus extraordinaires de tous les temps !é On a pu l'appeler " la femme qui inventa l'amour " car elle se dresse comme une torche au seuil du siècle qui sut transmuer le sentiment amoureux en passion.

Née avec lui (1100 ou 1101), la belle étudiante du cloître Notre-Dame vécut totalement, dans sa chair, dans son âme, les enivrements et les déchirements d'une découverte superbe mais sulfureuse.

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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Héloïse d'Argenteuil est née en 1100. Orpheline, elle est élevée par son oncle Fulbert, qui est très fier de son érudition.
Cependant, à 16 ans, elle croise le regard du célèbre Abélard, 38 ans, philosophe et théologien de renom, régent des Écoles de Paris. le coup de foudre est simultané, ... mais oncle Fulbert veille...
.
Bon...C'est un roman d'amour, certes ;
mais plus que ça : c'est un roman d'une passion aveugle ;
mais encore plus que ça : Jeanne Bourin nous entraîne non seulement dans les complexités des âmes des trois protagonistes, mais qui, en plus combattent avec les préjugés de l'époque, en tenant compte de la force de l'Église, au XIIè siècle !
Le seul bémol que je fais à cette oeuvre, ce roman historique, c'est un manque de dialogues qui le rendrait plus vivant. Mais je comprends la stratégie adoptée par l'auteure. Elle alterne les chapitres narrant, de l'extérieur, l'agonie de la mère supérieure du Paraclet, Héloïse, 64 ans, aux chapitres où évolue sa pensée et ses souvenirs lors de cette agonie. D'ailleurs Héloïse de 64 ans se raidit au moment où elle pense au moment où, à 19 ans, Abélard lui demande de se faire religieuse à vie.
.
« Pardon, Seigneur, j'aime Abélard plus que Vous ! »
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Je ne connaissais pas du tout Héloïse d'Argenteuil ni Pierre Abélard.

Héloïse d'Argenteuil est sur son lit de mort et se repasse le film de sa vie. Elle s'adresse souvent à l'amour de sa vie, Pierre, en le tutoyant. Ce qui est très touchant.

Héloïse est née en 1100. Orpheline, la jeune fille s'installe chez son oncle Fulbert. Héloïse est une jeune fille particulièrement instruite et érudite. Elle fait la fierté de son oncle.

Cependant, à 16 ans, elle croise Pierre Abélard, 38 ans, qui est un célèbre philosophe et théologien. L'homme sous prétexte de donner des cours à Héloïse se fait embaucher par l'oncle et vit sous leur toit.

Très vite, une passion naît entre Héloïse et Pierre.
Passion qui ne pourra pas rester secrète longtemps surtout qu'un enfant est en route.
L'oncle est furieux.
Les amoureux s'enfuient et se réfugient chez la soeur de Pierre.
Après l'accouchement, Pierre et Héloïse rentrent sans l'enfant.

Suit une série de sacrifices subis par Héloïse: un mariage secret, puis suite à une terrible agression de Pierre par des hommes de main de Fulbert, l'entrée au couvent.

Dans cette histoire, je n'ai pas ressenti l'amour de Pierre pour Héloïse, à la rigueur une grande attirance physique. Plusieurs fois il lui a demandé des sacrifices inhumains. S'engager dans les ordres alors qu'elle n'a pas la vocation et qu'elle n'a pas vécu (elle a 19 ans !).

J'ai trouvé Pierre très égoïste.
La laissant 10 ans sans lui donner de nouvelles !

Héloïse, toutes ces années, ne cessera d'aimer Pierre. Elle s'occupera en devenant l'abbesse du monastère du Paraclet.

J'ai trouvé cette histoire très triste et le comportement de Pierre m'a fait bouillir de colère. Je sais l'histoire se passe au Moyen Age mais quand même, faire subir à la femme qu'on aime toutes ces épreuves, ça me dépasse.






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Peut-être avez-vous déjà eu l'occasion de contempler la tombe d'Héloïse et d'Abélard au Père-Lachaise ? Sous le magnifique toit ouvragé de leur mausolée, les deux gisants de pierre blanche dégagent une harmonie et un magnétisme difficiles à expliquer. Comme si leur amour, réuni par la mort, flottait encore autour d'eux…

C'est le même magnétisme qui se dégage de l'oeuvre de Jeanne Bourin. Elle a choisi la voix d'Héloïse pour retracer l'histoire de ces amants mythiques. Sur son lit de mort, alors que ses contemporains se lamentent sur sa prochaine disparition, l'abbesse du Paraclet se souvient… Elle revit une dernière fois ses amours avec Pierre Abélard et lui adresse une intense supplique, éclatante de fraîcheur et d'adoration.

Ce roman s'inspire de la fameuse correspondance entre Héloïse et Abélard, et surtout du récit autobiographique d'Abélard - genre novateur pour l'époque : l'Histoire de mes malheurs (Historia calamitatum mearum) qui explique froidement comment Pierre Abélard, sûr de son pouvoir, décida de séduire Héloïse. Cela permet de comprendre la relative facilité avec laquelle il se détacha d'elle par la suite, tandis qu'elle continuait à l'appeler de son amour. En capturant l'essence de ces textes dans les mots prononcés par Héloïse, Jeanne Bourin évite habilement l'écueil de la recopie ou de la citation. le résultat sonne extrêmement juste et j'ai éprouvé une réelle empathie avec les sentiments et les perceptions d'Héloïse, tout en savourant la minutieuse reconstitution de la vie quotidienne en ce début du XIIe siècle.

Cette histoire d'attraction intellectuelle muée en déchaînements charnels est finalement tout sauf sage ! Alors pourquoi ce titre surprenant : Très Sage Héloïse ? Parce que, malgré le feu qui brûlait en elle, Héloïse s'est montrée sage à bien des égards...

Elle a d'abord été la pupille irréprochable de son oncle Fulbert, chanoine de Notre-Dame, et une élève brillante du couvent d'Argenteuil, férue de langues anciennes et de philosophie. Ensuite, c'est docilement qu'elle a suivi les enseignements que lui a prodigués son précepteur Pierre Abélard, jusqu'à se donner à lui. Et c'est tout aussi sagement qu'après le drame du châtiment de Pierre, elle s'est résignée à abandonner son fils et à prendre le voile pour permettre à son époux (oui, ils s'étaient mariés secrètement !) de devenir moine, étouffant à jamais les sentiments qui débordaient en elle. Cette retraite forcée, consacrée à l'oraison et aux études, la mènera, comme un exutoire, à la vraie sagesse, celle de la connaissance. Sa renommée et ses écrits en tant qu'abbesse du Paraclet en témoignent.

Ce livre est un vibrant hommage à cette femme éprise de liberté, qui a tout donné pour vivre une passion tellement intense qu'elle a traversé les siècles :
"C'était mon âme, Pierre, que je t'avais livrée ! Ce don fut si total qu'aucune souffrance, aucune séparation, aucun sacrifice, aucune perte, ni ton silence, ni mon amertume, ni le temps, ni ta mort, ni l'approche de la mienne ne sont parvenus à en atténuer l'immuable et immortelle ardeur."
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L'auteur alterne au fil du roman des chapitres dans lesquels Héloïse raconte sa vie, et se confesse, et d'autres qui datés du 15 mai 1164, sont les derniers instants de l'abbesse sur son lit de mort.
Le livre est bien écrit, mais parfois présente des longueurs du fait du combat intérieur de la Très sage Héloïse qui n'a pas la foi et préfère l'amour d'un homme à l'amour divin.
Ce livre une fois de plus me confirme dans l'idée que nos ancêtres n'étaient pas si sages.
Belle incursion dans le Moyen Age des érudits et des religieux de l'époque.
Mais j'ai préféré de beaucoup la lecture de "La chambre des dames" et "Le jeu de la tentation".
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Le vulgum pecus ne sait qu'une chose au sujet de Pierre Abélard: il a été châtré, en punition de ses amours illicites avec la jeune Héloïse. Dieu merci, ce roman historique ne s'appesantit pas spécialement sur cette cruelle mutilation. Si l'auteure ne cache pas la violence du désir entre les deux amants, ceci n'est pas l'objet principal de ce livre. Il ne faut pas perdre de vue le fait qu'Abélard disposait d'une immense renommée, en raison de ses compétences en théologie et en philosophie. Il était bien conscient de sa valeur et se montra toujours très combattif. De son côté, Héloïse était loin d'être une ravissante idiote: en réalité, c'était une intellectuelle exceptionnellement douée (le XIIème siècle n'a pas été misogyne à son égard). Leurs ébats sexuels et le reste de leur amour n'empêcheront P. Abélard et Héloïse de se consacrer durablement à Dieu d'une manière très rigoureuse.

Jeanne Bourin imagine les pensées d'Héloïse, devenue l'illustre abbesse du monastère du Paraclet, alors qu'elle est sur son lit de mort. Tout le film de sa vie défile dans son esprit. Comme je l'ai déjà indiqué, son existence a été moins marquée par la jouissance que par la douleur, la foi et le sens du devoir. Elle repense à son mariage secret, à son fils qu'elle n'a pas élevé, à la distance que son ancien amant lui a imposée après être devenu moine. Une partie de ses préoccupations a été liée à ses fonctions monastiques. A ce sujet, je dois avouer que certaines arguties d'ordre religieux m'ont paru assez fastidieuses.

"Très sage Héloïse" est un roman historique sérieux, qui a été construit rigoureusement sur la base des écrits d'Abélard et Héloïse eux-mêmes. Force est de constater que la plupart de leurs préoccupations étaient bien éloignées des nôtres.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
As-tu jamais mesuré, Pierre, ce qu'était le sacrifice que tu réclamais de moi ? Je venais d'avoir dix-neuf ans, je t'aimais de tout mon être, j'étais ton épouse et je n'avais pas la vocation religieuse. Tu savais tout cela et tu me demandais de renoncer à ma jeunesse, à ma passion, à la vie commune que nous pouvions mener en dépit de ta mutilation, pour m'inciter à prendre le voile, à enfouir mon existence dans un couvent !
"Je me ferai moine, tu te feras bénédictine, disais-tu cependant avec enthousiasme. Séparées par le fer, nos vies seront réunies par la prière."
Je voyais un abîme s'ouvrir sous mes pas.
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Les dix années que j'ai passées à Argenteuil furent les plus mornes, les plus désertiques de ma vie. En moi, Pierre, tout était dévastation. Je vivais dans un état de sécheresse spirituelle qu'aucun réconfort ne venait adoucir. Dieu s'était détourné de moi. Toi aussi.
Te rappelles-tu, mon amour, que je t'écrivis plus tard : "Dis-moi seulement, si tu le peux, pourquoi, après notre commune entrée en religion, que toi seul avais décidée, je suis tombée en un tel délaissement et en un tel oubli qu'il ne m'a été donné ni de t'entendre pour retremper mon courage, ni de te lire pour me consoler de ton absence... " Cette plainte ne cessait de retentir en moi.
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Courant à ma table, je t'écrivis dans la fièvre un mot de lettre et me précipitai à la croisée. En effet, si mon oncle avait fermé ma porte à clef, il avait négligé de clore également ma fenêtre. M'y penchant, je te vis, dans le jardin, qui surveillais d'une mine sombre le transfert de tes bagages.
Tu portais un long manteau de drap olive, attaché sur l'épaule par un fermail d'argent que je t'avais offert. Tel je te vis en cet instant, debout sous un cerisier dont les fruits commençaient à rougir, tel je te vois encore en mon coeur : d'une mâle beauté, rehaussée du prestige de la douleur dont tu portais l'empreinte sur ton visage. Dans un élan de tout mon être vers toi, je me dis que je t'appartenais. Quoi qu'il pût advenir par la suite, je sus alors que je demeurerais tienne jusqu'à mon dernier souffle.
J'ai tenu parole.
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Le malheur, vois-tu, Pierre, était que tous ces gens nous jugeaient ainsi que des êtres du commun. Ils n'avaient pas compris l'exceptionnelle gravité de nos sentiments. Ils se comportaient comme de vulgaires justiciers. par leurs soins, des chuchotements indiscrets coururent la ville et l'Ecole.
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Guenièvre :
Détesté par toi, Albéric, mon père, par Lotulphe de Lombardie, ton compagnon, par Roscelin, vilipendé par Bernard de Clairvaux lui-même, et par tant d'autres, mais défendu, admiré par Foulques de Deuil, par le comte Thibaud de Champagne, par Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, qui était donc, au juste, messire Abélard ?
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Régine Pernoud
- Régine PERNOUD, médiéviste : critique l'enseignement de l'histoire ; intérêt et exigences des études historiques. Evoque sa formation. Fait l'éloge du livre de Jeanne BOURIN "La chambre des dames". Considérations sur la culture orale ; la place des femmes au 12ème siècle ; l'histoire du droit qui la passionne. Parle de ses voyages et de son prochain livre sur le thème de la femme au...
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