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EAN : 9782742708512
304 pages
Actes Sud (04/06/1999)
3.98/5   251 notes
Résumé :
Dans le Montréal populaire des années cinquante, Michel Tremblay, par la magie des mots et le jeu des signes, découvrait qu'au fond des livres bat le coeur du monde. Dans la compagnie de SaintExupéry, Eschyle, Jules Verne, Victor Hugo, Gabrielle Roy, il entrait en littérature - avec la complicité de sa mère, cette Rhéauna aux reparties si savoureuses qui allait devenir la Grosse femme des Chroniques du Plateau Mont-Royal. Après les Vues animées et Douze coups de thé... >Voir plus
Que lire après Un ange cornu avec des ailes de tôleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Michel Tremblay, j'ai adoré votre livre, vos souvenirs d'enfance et de jeunesse liés à votre amour des livres, de la lecture. Et vos souvenirs ont fait remonter les miens. J'ai toujours aimé lire moi aussi et cette passion, ce sont mes parents qui me l'ont transmise. Nous avons toujours eu des livres (dont la très lourde et encombrante encyclopédie Le Robert, encombrante mais ô combien source de plaisir et de recherche) à la maison, et mes parents étaient abonnés au Selection du Reader's digest, et puis aussi à notre petite bibliothèque de quartier. C'était un endroit sombre, plutôt lugubre, tenu par un gros monsieur pas très sympathique, mais nous surmontions notre phobie du lieu car nous savions que sur les étagères nous attendait le monde. C'est là que j'ai découvert, entre autres, Charles Dickens...

Michel Tremblay, j'ai adoré votre livre car en plus de vos lectures, vous faites revivre votre maman et grand-mère complices de votre engouement pour la littérature. Grâce à elles, j'ai découvert cette autre grande auteure canadienne qu'est Gabrielle Roy, et je me promets de vibrer à la lecture de son « Bonheur d'occasion » et de découvrir le « sort collectif du petit peuple perdu d'avance, abandonné, oublié dans l'indifférence générale, noyé dans la Grande Histoire des autres et dont on se rappelait que lorsqu'on avait besoin de chair à canon. »

Votre livre m'a fait rire, sourire, tant vous avez le talent de parler de vos réminiscences littéraires en les entourant de dialogues colorés, de situations insolites ou cocasses. Vous apportez aussi beaucoup de réponses à la lectrice que je suis, car moi aussi bien des fois je fus jalouse des héros ou héroïnes que j'ai croisés, moi aussi j'ai pensé qu'en Angleterre il n'y avait que des enfants très pauvres et malheureux (Charles Dickens). J'ai également hésité entre le vraisemblable et l'imaginaire...

C'est à travers douze livres, très différents les uns des autres, que le lecteur prend connaissance de l'appétit livresque incommensurable de l'auteur et le voit grandir visuellement mais aussi intellectuellement. Quant au treizième livre, le dernier de ces récits, il est en fait le premier de Michel Tremblay à être publié.

Je vous laisse maintenant découvrir ces treize lectures passionnantes et enrobées de souvenirs émouvants, drôles et parfois pénibles mais toujours narrés avec sincérité. Un livre à dévorer !
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Grâce à une amie « babélienne » et, de surcroît, québécoise, je viens de refermer un petit bijou : « Un ange cornu avec des ailes de tôle » de Michel Tremblay, auteur dont je ne connaissais…que le nom, je dois l'avouer.
Interpellée par cette lecture épatante, j'ai voulu combler mes lacunes et voici pour ceux qui, comme moi, sont un peu ignorants de la richesse de la littérature québécoise le résultat de mes recherches.
Michel Tremblay est né à Montréal en 1942, certains de ses ascendants étaient d'origine française plus ou moins lointaine, d'autres, selon lui, d'origine plus mystérieuse…Il a vécu son enfance dans un modeste quartier de Montréal où la langue courante parlée était le joual, parler français issu de la culture populaire de la ville. Dés sa plus jeune enfance, c'est un passionné de lecture et il comprend très vite qu'« au fond des livres bat le coeur du monde ».
Auteur de nombreuses pièces de théâtre, de romans et récits, il a été un des précurseurs du renouveau littéraire québécois et a réhabilité le joual, longtemps méprisé par les « puristes ».
Venons en au roman. Chapitre après chapitre, chacun consacré à une oeuvre ayant marquée son enfance ou son adolescence (depuis « L'auberge de l'Ange Gardien » jusqu'au théâtre d'Eschyle en passant par « Les enfants du capitaine Grant »…), Michel Tremblay nous raconte ses souvenirs : son quartier, son enfance, sa famille, son amour des livres et ses premiers pas en écriture dans cette langue savoureuse et imagée avec la complicité de sa mère aux réparties truculentes !
Livre plein d'amour et d'humour qui m'a donné envie de découvrir l'ensemble de son oeuvre ce que je vais faire avec sa pièce de théâtre « Les Belles-Soeurs » et « Les Chroniques du Plateau Mont-Royal »… pour commencer.
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J'ai beaucoup aimé (je pourrais même dire que j'ai tripé des bulles !) L'auteur nous parle de sa jeunesse au Québec, surtout de son enfance, à travers son amour des livres. Les discussions avec sa mère sont à mourir de rire ! Je me suis un peu reconnue dans ce livre, avec la relation qu'il a avec les livres...
On le voit petit à petit grandir dans ses livres : se reconnaît dans certains livres, a des héros dans d'autres. La dernière partie était sans doute la plus importante pour lui : celle où il parle de son premier livre publié. D'ailleurs, un ami qui a sorti un livre a dit la même chose que Tremblay sur l'émotion que ça lui procurait : J'ai cru que j'allais m'évanouir. Mon premier enfant.
J'avoue avoir été un peu réticente, le titre me semblait assez étrange mais je ne regrette pas de l'avoir ouvert.
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C'est rempli d'amour ce livre-là!
D'abord, Michel Tremblay présente sa mère avec beaucoup d'humour et tout l'amour qu'il a pour cette femme qui a toujours été présente pour l'encourager à lire.
Dans quatorze petits chapitres, il parle d'une expérience de lecture:
- La première fois qu'il se rend à la bibliothèque.
- La BD qu'il reçoit de sa tante qui lui fait revoir ses idées sur ce genre littéraire.
- Son cadeau de Noël.
- La manière dont il réinvente la fin de Blanche Neige et les sept nains.
- Sa découverte de Gabrielle Roy...

Une écriture savoureuse du début à la fin... Un vrai bonheur!
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De sa jeune enfance jusqu'à la parution de son premier livre, Tremblay nous raconte ici, sous forme de treize moments, chronologiquement orchestrés, chacun correspondant à la découverte d'un livre ou d'un genre littéraire, sa passion de la lecture et son goût naissant de devenir écrivain. Un pur délice, du début à la fin! Les dialogues avec sa mère, et accessoirement avec sa grand-mère, sont savoureux, pétillants d'intelligence, dans une langue que lui seul a si bien rendu. Et, pour qui aime les livres, le tout frise l'indécence tellement à chaque évocation, il réussit à aller au coeur de l'oeuvre dont il parle, à nous faire miroiter ses multiples facettes tout en nous confiant, en toute simplicité, en quoi ces bouquins ont été marquants dans son évolution de lecteur.

Mais le charme ne tient pas qu'à cette dimension. On y découvre Tremblay. Enfant; tout un méchant gosseux lorsqu'il avait une idée en tête, en même temps qu'il a eu la chance d'avoir une mère à l'esprit ouvert qui savait lui tenir tête lorsque nécessaire. On sent l'amour suinter entre ces deux-là tout au long du livre... Confronté à l'imbécillité (appelons les choses par leur nom) des Frères de l'instruction chrétienne à l'adolescence, spécifiquement sur la question des livres à l'index, il tire brillamment son épingle du jeu et on jouit pratiquement avec lui de sa douce mais explicite revanche. Aucune fanfaronnade non plus autour de la publication de son premier livre, dont l'accouchement n'a vraiment pas semblé évident... Pour un auteur de sa renommée, cette humilité l'honore.

Je ne m'autorise vraiment pas souvent, pour ne pas dire jamais, de dire qu'une lecture est incontournable. Mais dans ce cas-ci, oui. C'est tout dire!
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Page neuf, après quelques courts dialogues entre guillemets que je compris bien, la comtesse de Ségur écrivait ceci :
"L'ENFANT. - Moi, ça ne fait rien ; je suis grand, je suis fort ; mais lui, il est petit ; il pleure quand il a froid, quand il a faim."
L'HOMME. - Pourquoi êtes-vous ici tous les deux ?

Qu'est-ce que le mot "homme " et le mot "enfant" faisaient là, suivis d'un point et d'un tiret ? Est-ce que ça voulait dire qu'ils parlaient ?" - ben oui mon drôle, la Comtesse faisait représenter ses livres par les enfants qui l'entouraient. A six ans, j'ai lu Les malheurs de Sophie. Nos parents nous privaient de portables et nous ne pouvions que lire. Nous étions des enfants martyrs. "Est-ce qu'il fallait dire les noms des personnages à voix haute dans sa tête avant de lire le reste ? Si oui, ça me dérangeait parce que je n'aimais pas m'entendre dire "L'enfant" avant de lire ce que 'enfant avait à dire ! C'était donc bien niaiseux ! Je n'avais pas besoin de ça pour comprendre, je n'étais pas un épais, alors pourquoi l'avoir mis là ? Y avait-il une raison que je ne saisissais pas ? Pourtant futur auteur de théâtre, cette façon de transcrire les dialogues me rebuta tellement qu'après avoir recommencé une dizaine de fois la page neuf sans avoir trouvé de réponse à ma question, je me mis à pleurer dans mon livre. Si je ne comprenais pas au bout de trois pages, qu'est-ce que ce serait sur cent quatre-vingt-dix ? Une grosse peine d'enfant qui sait pourquoi il pleure mais qui n'a personne pour lui donner la solution à son problème me chavirait le cœur. Je n'étais pas loin de penser que j'étais déjà puni de ma mauvaise action. Je refermai le livre en me disant que, le matin de Noël, quelqu'un de ma famille m'expliquerait tout ça et que je pourrais enfin lire L'Auberge de l'Ange-Gardien. Ça ne me soulageait qu'à moitié, cependant, parce que, déjà trop orgueilleux, j'aurais voulu comprendre tout seul. Je me mouchai tant bien que mal dans la manche de mon chandail de laine", suivant les consignes de Mme Bachelot, "et remis le livre à sa place.


Mais, au risque de me faire surprendre, je revins presque chaque jour ouvrir le livre pour essayer de saisir pourquoi Comtesse - on aurait vraiment dit un prénom de chien ! - de Ségur avait écrit ses dialogues de cette façon-là. Je feuilletais les pages, je me rendais compte que ce genre de dialogues se retrouvait partout dans le livre, je le refermais brusquement en me disant que je n'arriverais jamais au bout de l'histoire parce que ça m'énervait trop de voir les noms des personnages en lettres majuscules à tout bout de champ... Je faisais une véritable fixation sur les dialogues de L'Auberge de l'Ange-Gardien et je me mis à haïr le livre avant même d'avoir dépassé la page neuf.

Les Fêtes approchaient et un bon matin je trouvai mon livre emballé dans un grand portrait de père Noël hilare" - mais comment fait-il donc, cet adulte, pour aller jusqu'à se souvenir du papier l'emballage de son cadeau ? Qu'est-ce que je suis nul !

Puis, une nuit, une question me frappa qui me cloua sur place, incapable de bouger et le cœur dans un étau : est-ce que tous les livres étaient écrits de cette façon-là ? Et est-ce que ça voulait dire que je n'aimerais jamais lire ?
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Eveil de la princesse, pâmoison devant le damoiseau, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, fin de l'histoire.
Et les pauvres nains, eux?
Quand je sortais une autre version de Blanche-neige de la salle pour enfants de la Bibliothèque municipale, la bibliothécaire, que j'avais fini par adorer parce qu'elle me laissait sortir plus de livres que le nombre auquel j'avais droit, fronçait les sourcils.
"Encore ça! T'es pas tanné de toujours lire la même histoire?
- J'ai pas lu cette version-là...
- Coudonc, rêves-tu que le prince arrive pas pis que Blanche-neige sèche dans son cercueil de verre comme une vieille pomme pourrie?"
Je n'allais tout de même pas lui avouer que je rêvais plutôt que la rescapée et le grand insignifiant emmènent les nains avec eux en voyage de noces, alors je me taisais.
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J'aime les livres, je I' ai assez dit jusqu'ici, j'aime les palper,les feuilleter,les humer; j'aime les presser contre moi et les mordre; j'aime les malmener, les sentir vieillir entre mes doigts, les tacher de café- sans toutefois faire exprès-, y écraser de petits insectes, l'été, et les dépose n 'importe où ils risquent de se salir, mais quand je vois pour la première fois un de mes livres à moi, un enfant que j'ai pensé,pondu, livré, l'émotion est tellement plus forte, la joie tellement plus vive, que le monde s 'arrête littéralement de tourner. Je ressens une petite secousse comme lorsqu'un ascenseur s'arrête, mes genoux se dérobent, mon coeur tape du pied comme ma grand-mère Tremblay sur le balcon de la rue Fabre quand j 'étais enfant, et chaque fois – ce livre-ci sera le quarantième -, je pense à maman qui n'a jamais su que j 'écrivais, qui est partie doublement trop tôt: parce que je I'aimais et parce que je n'ai jamais pu lui confier les deux secrets de ma vie, mon orientation sexuelle et... Qu'aurait-elle dit en ouvrant le premier livre de son fils qui I'avait si souvent exaspérée?
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J’ai compris assez tôt que j’aimais apprendre les choses à travers des récits qu’on me racontait dans des romans plutôt que dans des livres de physique ou d’histoire... J’ai besoin de l’épaisseur humaine et de l’atmosphère ambiante pour bien comprendre le passé. J’ai besoin que les descriptions fassent partie d’une histoire pour bien saisir les lois de la physique. Ou la vie des animaux. Et, je dois l’avouer, je préfère un beau gros mensonge inventé par un bon conteur comme Alexandre Dumas père aux faits réels platement relatés par un savant historien trop objectif.
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Ouvrir un livre demeure l'un des gestes les plus jouissifs, les plus irremplaçables de la vie.
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Videos de Michel Tremblay (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Tremblay
Le Salon dans tes oreilles - S1E41 - Confidences d'écrivain: Michel Tremblay
Confidences avec Michel Tremblay, figure emblématique et incontournable de la littérature québécoise, mais aussi du Salon du livre de Montréal.
Présenté par
SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL Et LEMÉAC ÉDITEUR
Avec Michel Tremblay, Auteurrice Danielle Laurin, Animateurrice
Livre(s) Victoire !
Le Salon dans tes oreilles est un balado issu des entrevues, tables rondes, et cabarets enregistrés dans le cadre du Salon du livre de Montréal 2020. Écoutez des auteurs, autrices et personnalités parler de livre, de lecture et d'écriture et échanger autour des cinq thématiques suivantes: le Féminisme, la Pluralité des voix, 2020, et après?, Récit et inspiration et Famille et enfance. Bonne écoute!
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